jours précédents. Plus haut se dessine le pentagone du COCHER dont l’étoile principale
CAPELLA semble veiller de haut sur les étoiles hivernales.
Après être passée dans les constellations zodiacales du Cancer et du Lion, la Lune atteint la
VIERGE peu après la Pleine Lune du dimanche 16, et rencontre SPICA et MARS au cœur
de la nuit du MARDI 18 AU MERCREDI 19. Le trio Spica-Mars-Lune renouvelle sa
prestation du mois précédent et nous permet d’admirer une fois de plus la différence de
couleur entre l’étoile et la planète. Comme vous êtes attentifs vous pouvez encore suivre
avec intérêt les déambulations de Mars par rapport à Spica. Depuis le mois de janvier Mars
a traversé d’ouest en est une bonne partie de la constellation de la Vierge de Porrima à
Spica. Or ce mois-ci la planète Mars entame sa boucle de rétrogradation et repart dans
l’autre sens pour retrouver Porrima fin avril. Les plus avertis d’entre vous, bravo, savent que
rétrogradation annonce opposition. Celle-ci se produira en effet le 8 avril, Mars passant
alors au plus près de la Terre.
Vous pouvez constater une autre particularité : si Spica scintille Mars reste d’une fixité
remarquable. La scin
tillation provient de la turbulence de l’atmosphère, qui perturbe le trajet
des rayons lumineux. Or les planètes ne scintillent pas (ou peu) alors que le point lumineux
d’une étoile s’agite dans le ciel autour de sa position moyenne. Cette particularité est due au
fait que le diamètre angulaire d’une planète, quoique petit, couvre une région assez grande
sur la pupille pour qu’elle soit vue comme un disque (certes minuscule) alors qu’une étoile
est vue comme un point. De ce fait l’œil voit l’image ponctuelle d’une étoile changer
constamment de position alors que pour une planète il fera la moyenne sur tous les points
d’un même disque de sorte que la position de celui-ci variera peu. Plus précisément la
turbulence induit une déviation des rayons lumineux de l’ordre de la seconde d’arc alors que
le diamètre apparent de la planète Mars dépasse en ce moment la dizaine de secondes d’arc.
Ce diamètre est suffisamment grand devant les déviations individuelles des rayons pour que
la fluctuation perçue soit petite. Il est assez fascinant de penser que comparer Spica et Mars
à l’œil nu nous en apprend sur le fonctionnement de l’œil et sur la taille apparente d’astres
lointains. Vous pouvez encore vous amuser à comparer SIRIUS ET JUPITER sous l’angle
de la scintillation. Comme on dit, il n’y a pas photo!
Dans la nuit du JEUDI 20 AU VENDREDI 21 MARS la Lune gibbeuse décroissante se
promène près de SATURNE, dans la BALANCE, s’en rapprochant à moins d’un degré
d’écart. Si vous disposez d’un instrument assez puissant, par exemple dans un club
d’astronomie, pointez-le vers la planète aux anneaux. La vision de Saturne ceint de ses
anneaux et entouré de ses satellites au voisinage du bord lunaire promet d’être spectaculaire.
Enfin comme nous l’avons signalé plus haut la Lune retrouvera Vénus le matin du jeudi 27
dans la constellation peu remarquable du VERSEAU. Puis ce sera la Nouvelle Lune du
dimanche 30 et le début de la nouvelle lunaison avec le défi de dénicher un extrêmement fin
croissant de Lune de1,3% souriant sur l’horizon ouest le soir du LUNDI 31 MARS comme
en début de mois.
Ce mois de mars illustre bien le passage des étoiles d’hiver aux étoiles d’été. Il faut profiter
des soirées de ciel clair pour dire au revoir aux premières et saluer l’arrivée des secondes.
Aux côtés de CAPELLA du Cocher, les étoiles d’hiver se rapprochent inexorablement de
l’horizon ouest. Adieu aux Pléiades, au Taureau, aux Gémeaux, à Orion, Sirius, Procyon...
Et du côté est, tandis que le Lion monte vers le zénith, bonjour à ARCTURUS qui nous
amène à sa suite la Vierge et son étoile principale SPICA, et plus tard dans la nuit le