Des Etats ont donné la priorité à l’industrie par un développement autocentré sur les ressources du pays qui
privilégiaient les industries lourdes (exemple de l’Algérie des années 1960) ou dont le but était de diminuer les
importations par la production dans le pays de produits manufacturés (l’Amérique latine des années 1970). Ce modèle
a été mis à mal par la mondialisation du fait de la faible compétitivité de ces pays.
Certains états comme les NPI ont adopté une politique de promotion d’exportation. Misant sur leur main d’œuvre bon
marché, ils exportent vers le Nord des produits à bas prix. Débutants par des produits à faible technologie (textile), ils
entreprennent ensuite une remontée de filière passant à la production de biens plus élaborés (informatique). Ils sont
très intégrés dans le processus de mondialisation. La crise asiatique de 1997 a cependant montré les limites de ce
modèle.
2) L’adaptation actuelle a la mondialisation.
Depuis les années 1990, de nouvelles politiques d’inspiration libérale s’imposent peu à peu : les politiques
d’ajustement structurel (PAS). Ces plans d’austérité sont impulsés par la Banque mondiale et veulent répondre à 4
objectifs :
- La réduction du déficit budgétaire (exemple : gel des salaires des fonctionnaires).
- Dévaluation des monnaies et rigueur monétaire.
- Incitations au secteur privé au détriment des investissements publics.
- Une plus grande ouverture à la mondialisation (réduction du protectionnisme, appel aux investissements
étrangers).
Ces PAS ont eu des répercussions économiques positives (malgré l’échec en Afrique) : reprise de la croissance, des
exportations agricoles, arrivée d’investissements étrangers, octroi de nouveaux prêts du FMI. Mais le coût social est
lourd : paupérisation d’une partie de la population, accroissement des inégalités, recul des services publics (éducation,
santé). De plus, les PAS ne règlent pas le problème de la dette, les nouveaux prêts servant surtout à rembourser les
anciens.
La plupart des Etats considèrent la mondialisation comme un danger (échec des discussions de l’OMC (organisation
mondiale du commerce) à Cancun en 2003) même si certains exportateurs agricoles la perçoivent comme une chance
(Brésil, Inde). Cependant, un consensus entre pays du Sud s’établit peu à peu sur la nécessité de supprimer la dette, de
préserver l’aide publique au développement (APD) et de s’organiser politiquement afin de pouvoir négocier en
position de force. Mais ces objectifs se heurtent à la position du Nord.
III- Typologie des Etats du sud
Comment expliquer le sous-développement dans certains Etats du Sud ?
1) Les Etats en grande difficulté
a) Les PMA sont les états les plus pauvres du monde.
Trois critères : PIB (produit intérieur brut) par habitant par an inférieur à 500 dollars, taux d’alphabétisation inférieur à
moins de 20%, part de l’industrie dans le PIB inférieur à 10%. Dont souvent également caractérisés par le début de la
transition démographique, peu d’urbanisation, prédominance d’une agriculture traditionnelle.
On compte 49 PMA surtout en Afrique subsaharienne mais aussi en Aise (Laos, Afghanistan, Népal) et en Amérique
(Haïti).
Ces pays sont faiblement intégrés à l’économie mondiale, leur potentiel industriel stagne, leurs exportations sont
faibles (1,8% du commerce mondial), la dette ne baisse pas. Ils sont marqués par la carence des services publics, le
suivi scolaire et social est très insuffisant, nombreuses maladies endémiques (paludisme, dysenterie) et par le SIDA qui
diminue encore l’espérance de vie.
Autres problèmes : l’exode rural, forte croissance urbaine (bidonvilles), fort taux de fécondité, instabilité politique.
Par rapport à la dette, le G8 (regroupement des 8 plus grandes puissances du monde) promet régulièrement de ré
échelonner les dettes des pays pauvres très endettés (PPTE). Certains PMA s’organisent politiquement, par exemple
dans le cadre du NEPAD (nouveau partenariat pour le développement en Afrique) et réclament l’annulation pure et
simple de leur dette ou des aides pour attirer les investisseurs étrangers.