2 Mars 2017
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L’Union Européenne
Les décisions récentes des gouverneurs de la BCE sont prises pour le
maintien du QE durant l’année 2017 , c’est-à-dire la continuation du
programme d’achat des titres avec de la monnaie nouvellement créé
et le maintien du taux directeur proche de zéro. La performance des
indicateurs macroéconomiques était insuffisante pour s’engager
réellement dans un resserrement monétaire à l’instar du FED. Selon
les statistiques de « GPM forecasts 7-12-2016 », le taux de crois-
sance du PIB et le taux d’inflation étaient respectivement de 1.6% et
de 0.2% en 2016 et la tendance future va se maintenir jusqu’à la fin
de l’année 2018. L’output gap est négatif montrant que l’économie
européenne est en périodes de récession. Dans ce contexte, la BCE
n’optera pas pour un « tapering » jugé à risque car une hausse du
taux directeur n’augmentera pas la demande intérieure. La consoli-
dation de la croissance aux États-Unis, le risque de déflation en Eu-
rope et la persistance de la récession dans certains pays européens
contribuent à la dépréciation de l’euro face au dollar américain.
Tableau 2 : Projection des indicateurs de l’UE.
Indicateurs 2016 2017 2018 2019 : T1
Taux de croissance du PIB % 1.6 1.8 1.6 1.4
Taux d’inflation IPC % 0.2 1.5 1.6 1.8
Taux d’inflation sous-jacente % 0.9 1.3 1.7 1.8
Taux d’intérêt % 0.0 0.0 0.1 0.5
Output gap % -1.5 -0.7 -0.2 -0.0
Le Japon
L’inflation japonaise reste faible et même négative. En 2016, le Japon
a connu une déflation avec un taux de -0.2% et le taux de croissance
reste faible proche de 0.7% comme le montre le tableau. La hausse
de l’inflation et la reprise économique au cours des années 2017 et
2018 reste peu probable. L’économie européenne est en périodes
de récession puisque l’output gap est négatif. Dans ce contexte, la
BOJ n’a aucun argument pour resserrer sa politique monétaire et va
continuer à adopter le QE.
Tableau 3 : Projection des indicateurs du Japon.
Indicateurs 2016 2017 2018 2019 : T1
Indicateurs 2016 2017 2018 2019 : T1
Taux de croissance du PIB % 0.7 1.0 0.9 0.8
Taux d’inflation IPC % -0.2 1.2 1.3 1.4
Taux d’inflation sous-jacente % 0.4 0.7 1.2 1.3
Taux d’intérêt % -0.1 -0.1 -0.1 -0.1
Output gap % -0.9 -0.5 -0.2 -0.1
Les pays émergents
La majorité des pays émergents ont tiré profit des politiques moné-
taires non conventionnelles et des taux d’intérêt faibles des pays
avancés pour financer leurs économies et attirer les investisseurs
étrangers, mais récemment que les taux remontent, la plupart d’entre
eux craignent des sorties de capitaux importants . Cette hausse rend
les placements plus intéressants aux Etats-Unis. En général, les
pays émergents sont contraints de relever leurs taux pour maintenir
une certaine stabilité de leur monnaie et limiter le risque d’accentuer
ces sorties de capitaux. Toutefois, comme la plupart d’entre eux est
dans une situation de ralentissement économique et de récession
comme le montre l’output gap, il faudrait plutôt faire l’inverse et faire
baisser les taux pour favoriser la reprise de la croissance.
Les pays Arabe du Golfe (l’Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn),
dont la monnaie est totalement alignée sur le dollar américain ont
relevé leur taux pour éviter un affaiblissement de leur monnaie dans
une situation où le baril de pétrole est à son bas prix, ce qui les pri-
veraient à leur tour d’un outil monétaire pour relancer la croissance.
Tableau 4 : Projection des indicateurs de l’Amérique
Latine.
Indicateurs 2016 2017 2018 2019 : T1
Taux de croissance du PIB % -0.5 1.1 2.3 2.7
Taux d’inflation IPC % 6.2 4.5 3.6 3.3
Taux d’inflation sous-jacente % 5.2 4.2 3.5 3.2
Taux d’intérêt % 9.0 8.2 6.4 6.1
Output gap % -4.7 -4.9 -4.1 -3.4
En outre, l’appréciation du dollar qui provient à la fois de la hausse
des taux américains et de la fuite des capitaux des pays émergents
vers le marché américain risquent de réduire la croissance mondiale,
d’accroitre les déficits budgétaires (hausse du prix des hydrocar-
bures en dollars) et d’accroitre le coût de la dette en dollars des éco-
nomies fortement dépendantes du financement étranger.
Quant à la Chine, elle a intériorisé la hausse des taux du FED en
changeant la fixation du taux de change de leur monnaie (yuan) du
dollar à un panel de devises. Cet assouplissement donnerait en prin-
cipe plus de liberté pour agir sur la demande intérieure et même pour
faire baisser les taux d’intérêt dans l’objectif de hausser la demande
de crédit des entreprises et des ménages. Les perspectives de crois-
sance de la Chine reste proche de 6% et l’inflation de l’ordre de 2.2%.
L’output gap est positif, ce qui montre que la phase d’expansion de
l’économie chinoise est persistante.
Tableau 5 : Projection des indicateurs de la Chine.
Indicateurs 2016 2017 2018 2019 : T1
Taux de croissance du PIB % 6.7 6.3 6.1 6.1
Taux d’inflation IPC % 2.1 2.0 2.2 2.4
Taux d’inflation sous-jacente % 1.7 2.3 2.4 2.5
Taux d’intérêt % 4.3 4.2 4.0 4.0
Output gap % 0.1 0.1 0.1 0.1
Source : GPM forecasts 7-12-2016
Source : GPM forecasts 7-12-2016 Source : GPM forecasts 7-12-2016
Source : GPM forecasts 7-12-2016