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Communiqué de presse − Berne, le 31 juillet 2012
Collecte de données sur les soins ambulatoires
L’Office fédéral de la statistique travaille sans base légale
Disposer de données fiables est essentiel pour la planification des soins médicaux. La loi
sur l’assurance-maladie précise que leur collecte doit se faire dans le strict respect de
l’anonymat des patients. Or, dans son projet MARS, l’Office fédéral de la statistique
(OFS) ignore totalement ces dispositions. Il entend en effet collecter des données médi-
cales sur chaque patient, et ce tout au long de sa vie, afin de constituer de fait un «curri-
culum de santé» pour l’ensemble de la population suisse. Ce projet est un vrai scandale
aux yeux de la FMH, et il doit être immédiatement corrigé!
L’Office fédéral de la statistique (OFS) entend collecter systématiquement toutes les données
médicales de l’ensemble de la population, sans que le Parlement ni le peuple suisse n’aient eu
l’occasion de se prononcer à ce sujet. Le corps médical et les autres fournisseurs de prestations
seraient ainsi contraints d’annoncer l’ensemble des contacts qu’ils ont avec des patients et de
communiquer des informations détaillées, y compris sur les patients qui paient les consulta-
tions entièrement de leur poche et qui ne sont donc pas pris en charge par l’assurance obliga-
toire. Or, collecter des données sur une personne tout au long de sa vie, de sa naissance à sa
mort, permettrait de l’identifier relativement facilement, même si les données ont été anonymi-
sées. L’OFS ne compte en outre pas même appliquer de méthode d’anonymisation efficace.
Aucune base légale ne justifie cette collecte frénétique de données médicales sur l’ensemble de
la population. Ce faisant, l’OFS met ni plus ni moins en péril le secret médical. De plus, ce
recensement intégral entraînerait une surcharge administrative considérable et occasionnerait
des coûts supplémentaires massifs qui devraient, au final, être supportés par les assurés et les
contribuables. Par ailleurs, la problématique et les objectifs du projet MARS sont formulés de
manière bien trop générale – l’OFS compte apparemment collecter des données «au petit bon-
heur la chance» sans justifier leur utilité.
Sans données, il est impossible de concevoir le système de santé helvétique de manière proac-
tive et durable. C’est pourquoi la FMH juge elle aussi utile et nécessaire de disposer de don-
nées fiables et collectées de manière correcte. En revanche, la collecte de ces données doit res-
pecter les dispositions légales en vigueur. L’art. 22a de la loi sur l’assurance maladie exige des
données sur le «nombre de patients et la structure de leur effectif, sous une forme anonyme»,
ce qui garantit expressément à la population son anonymat dans le cadre des statistiques. Au
lieu de collecter des données sur chaque individu, il serait bien plus judicieux de recenser
l’ensemble du spectre des traitements fournis par les hôpitaux et les cabinets médicaux.
L’anonymat des patients et par là même le secret médical seraient alors garantis.