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2RAPPORT PLANETE VIVANTE 2008
INTRODUCTION
1960 1970 1980 1990 2000 05
Fig. 1 : INDICE PLANETE VIVANTE, 1970–2005
0,8
0,6
1,4
1,6
0
0,2
0,4
1,2
1,8
1,0
Indice Planète Vivante (1970=1)
s'épuisent et les déchets s'accumulent dans
l'air, la terre et l'eau. La déforestation, la
pénurie d'eau, le déclin de la biodiversité et le
changement climatique qui en résultent
mettent de plus en plus en péril le bien-être et
le développement de toutes les nations.
Les pénuries d'eau sont de plus en plus
préoccupantes dans de nombreux pays et
régions. La présente édition du Rapport
comprend donc une troisième mesure,
l'empreinte eau, qui reflète la pression sur les
ressources en eau, à l'échelon national,
régional ou mondial, résultant de la
consommation de biens et de services. Bien
que l'eau ne soit pas considérée comme une
ressource rare au niveau mondial, sa
répartition et sa disponibilité sont très inégales
tant sur le plan géographique que dans le
temps. Une cinquantaine de pays sont
actuellement confrontés à un stress hydrique
modéré ou grave, et le nombre de personnes
souffrant de pénuries d'eau toute l'année ou de
manière saisonnière devrait augmenter en
raison du changement climatique. Cela ne peut
qu'avoir des implications profondes sur la
santé des écosystèmes, de la production
alimentaire et du bien-être de l'humanité.
La pression de l'humanité sur la planète a
plus que doublé au cours des 45 dernières
années en raison de la croissance
démographique et de l'augmentation de la
consommation individuelle. En 1961, presque
tous les pays du monde avaient plus que
suffisamment la capacité de répondre à leur
propre demande. En 2005, la situation a
radicalement changé. Aujourd’hui, de
nombreux pays ne sont plus en mesure de
répondre à leurs besoins que par l'importation
de ressources provenant d'autres nations et par
l’utilisation de l'atmosphère comme une
décharge pour le dioxyde de carbone et les
autres gaz à effet de serre (Figure 3). Dans un
Nous n'avons qu'une seule planète. Sa capacité
à supporter une diversité d'espèces, humains
inclus, est grande mais fondamentalement
limitée. Lorsque la demande de l'homme par
rapport à cette capacité excède ce qui est
disponible - quand nous dépassons les limites
écologiques - nous érodons le capital santé des
systèmes vivants de la Terre. En fin de compte,
cette perte menace le bien-être de l'humanité.
Ce Rapport s'appuie sur deux mesures
complémentaires pour étudier l'évolution de la
biodiversité mondiale et de la consommation
humaine. L'Indice Planète Vivante reflète l'état
des écosystèmes de la planète tandis que
l'empreinte écologique montre l'étendue et le
type de pression que l'homme exerce sur ces
systèmes.
L'Indice Planète Vivante de la biodiversité
globale, tel que mesuré ici pour les
populations de 1686 espèces de vertébrés dans
toutes les régions du monde, a diminué de près
de 30% au cours des 35 dernières années
(Figure 1). Pour la première fois dans ce
Rapport, le volume des données disponibles
dans l'Indice Planète Vivante a permis
d'analyser l'évolution des populations
d'espèces par domaine biogéographique, par
groupe taxonomique, ainsi que par biome.
Bien que la perte de biodiversité se soit
stabilisée dans certaines zones tempérées,
l'Indice Planète Vivante global continue de
montrer un déclin. Il semble de plus en plus
improbable d'atteindre l'objectif, pourtant
modeste, de la Convention sur la Diversité
Biologique, de réduire l'érosion de la
biodiversité mondiale d'ici 2010.
La demande de l'humanité en ressources
vivantes de la planète, son empreinte
écologique, dépasse maintenant la capacité de
régénération de la planète d'environ 30%
(Figure 2). Cette surexploitation globale
augmente et, par conséquent, les écosystèmes
Fig. 2 : EMPREINTE ECOLOGIQUE DE L’HUMANITE, 1961-2005
0,8
0,6
1,4
1,6
0
0,2
0,4
1,2
1,8
1,0
1960 1970 1980 1990 2000 05
Nombre de planètes Terre
Biocapacité mondiale