La moyenne arithmético-géométrique réelle. La formule de Gauss.
Exercice. Montrer que M(√1−x2) = M(1+x,1−x)pour tout x∈
]0,1[et que
M(x) = 1+x
2M2√x
1+x
pour tout x>0.
Exercice. Montrer que les fonctions x7→ 1/M(x)(x>0) et x7→
1/M(√1−x2)(x∈]0,1[) sont solutions de l’équation différentielle linéaire
(x3−x)f00(x)+(3x2−1)f0(x) + xf (x) = 0.
John Boxall (LMNO) L’AGM : applications et généralisations. le 2 avril 2008 9 / 320
La moyenne arithmético-géométrique réelle. La formule de Gauss.
Exercice. Soient a,b,ctrois réels vérifiant 0 <c≤b≤a.
(i)On pose A= (a+b+c)/3, B= (√ab+√ac +√bc)/3, C=3
√abc.
Montrer que 0 <C≤B≤A.
(ii)On définit trois suites (an),(bn),(cn)par a0=a,b0=b,c0=c
et par
an+1=an+bn+cn
3,bn+1=√anbn+√ancn+√bncn
3,cn+1=3
panbncn
pour tout n≥0. Montrer que (an)est décroissante et que (cn)est crois-
sante, puis que les suites (an),(bn)et (cn)convergent vers une limite
commune.
John Boxall (LMNO) L’AGM : applications et généralisations. le 2 avril 2008 10 / 320
La moyenne arithmético-géométrique réelle. La formule de Gauss.
Intégrales elliptiques.
L’intégrale T(a,b)est un exemple d’une intégrale elliptique, c’est-à-
dire d’une intégrale qui fait intervenir les primitives de fonctions rationnelles
en pP(x),Pétant un polynôme de degré trois ou quatre sans racine double.
Puisque la suite AGM converge quadratiquement, elle fournit un moyen de
calcul numérique rapide de certaines intégrales elliptiques.
En réalité, R+∞
−∞
dt
√(a2+t2)(b2+t2)est une période de la courbe de genre
un y2=x4+ (a2+b2)x2+a2b2qui est isomorphe à la courbe elliptique
y2=x(x−(a+b)2)(x−(a−b)2). Des explications détaillées seront données
plus tard.
La convergence quadratique a l’avantage de permettre le calcul de
leurs valeurs numériques très rapidement lorsque une très haute précision
est demandée, ce qui a des applications, par exemple, en cryptographie.
John Boxall (LMNO) L’AGM : applications et généralisations. le 2 avril 2008 11 / 320
La moyenne arithmético-géométrique réelle. La formule de Gauss.
Voici un très joli résultat qui est une application de la théorie des
intégrales elliptiques et qui date des années 1970.
Théorème (Brent, Salamin).
Soit (an,bn)la suite AGM avec termes initiaux a0=1, b0=1/√2.
Pour tout n≥0, on pose cn=pa2
n−b2
n. Alors :
π=lim
n→+∞
2a2
n+1
1−Pn
k=02kc2
k
,
la convergence étant quadratique.
La démonstration fera intervenir d’autres intégrales elliptiques, que
nous allons maintenant brièvement mentionner. Mais elle sera achevée plus
tard, à l’issue d’une étude plus générale des intégrales et fonctions elliptiques
(voir à partir de la fiche 222).
John Boxall (LMNO) L’AGM : applications et généralisations. le 2 avril 2008 12 / 320