Evaluation du risque cardiovasculaire
Les nouvelles recommandations sont là !
Testez-vous à l’aide de l’outil joint à cette lettre.
1er cas : Emile est un ouvrier papetier pensionné de
66 ans.
Vous le suivez pour une BPCO. Il a arrêté de fumer il y a
2 ans après un pontage coronarien. Sa consommation
totale est évaluée à 58 années/paquets.
A l'examen clinique, son poids est de 86 Kg pour 177cm
(BMI : 27,5 kg/m2 ; périmètre abdominal : 107 cm).
Sa pression artérielle est de 140/75 mmHg.
A la biologie vous retrouvez un cholestérol total
à 178 mg/dl, un HDL-C à 46 mg/dl et des triglycérides
à 88 mg/dl.
Vous lui prescrivez du Diovane 160, du Sintrom,
du Symbicort, du Spiriva et de l'Amlor 5mg.
Quel est le niveau de risque cardiovasculaire
de ce patient ?
Solution en page 4
2ème cas : Anne est une femme au foyer de 52 ans.
Elle n'a pas d'antécédents particuliers ni personnels ni
familiaux.
Vous la suivez pour une hypertension et un glaucome.
Elle fume (35 années/paquets)
Elle pèse 57 kg pour 152 cm (BMI : 24,7 kg/m2 ,
périmètre abdominal : 85 cm) et elle a une pression
artérielle élevée (170/100 ce jour).
A la biologie, le cholestérol total est à 266 mg/dl,
le HDL-C à 76 mg/dl et les triglycérides à 478 mg/dl.
Vous lui prescrivez du Nobiten 5, du Cozaar Plus,
de l'Asaflow 80 et du Vasexten 20.
Quel est le niveau de risque cardiovasculaire
de cette patiente ?
Solution en page 4
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Des nouveautés en prévention cardiovasculaire
Passer des tables de Framingham à
celles de SCORE
C’est passer d’une notion de risque cardiovasculaire élevé
en cas de risque de morbimortalité coronaire à
10 ans ≥20% à une notion de risque élevé en cas de
mortalité cardiovasculaire à 10 ans ≥ 5%. Les tables
SCORE et les nouvelles recommandations modifient
l’estimation du risque chez certains patients.
Un nouveau module de formation
Beaucoup d’entre vous avaient participé au module interactif
SSMG-OSH en 2001. Cet atelier de formation a bénéficié
d’une mise à jour en raison des nouvelles recommandations
européennes et des tables SCORE belges. La nouvelle
version est prête.
Pourquoi pas chez vous ?
Une discussion dans votre Glem ou votre dodécagroupe à
partir de cas cliniques : ceux du module mais aussi
les vôtres ? C’est l’occasion d’un échange entre
généralistes avec l’appui d’un cardiologue connu.
Vous poserez toutes les questions difficiles de votre
pratique. Vous disposerez d’outils et d’une farde
de documentation.
Quand ? Comment ?
Le nouveau module pourra être diffusé à partir de l’automne
2005. Si vous êtes intéressé (soit personnellement comme
formateur, soit pour accueillir la formation dans votre
groupe), remplissez le formulaire joint et retournez-le nous.
Docteur Jeannine GAILLY
Observatoire de la Santé du Hainaut
Prise en charge rapide des facteurs de risque : TA, glycémie, dyslipidémie.
Accompagner pour une perte du poids :
Offrir des pistes concrètes et faciles à mettre en œuvre :
l'activité physique (brochure “Bouger... 30 minutes par jour suffisent...” disponible sur demande auprès de
l’OSH
[page 4])
;
conseils alimentaires (brochure “Fruits et Légumes, la santé au naturel !” disponible sur demande auprès de
l’OSH
[page 4]) ;
Référer à des diététiciennes si nécessaire.
Prévenir la survenue du surpoids dès l'enfance : approche prioritaire et multidisciplinaire.
Référence : De Backer G. Analyse de l'étude de Framingham. Minerva janv. 2004 ; vol 3 ; n°1 :7-9.
La place du médecin généraliste dans l’obésité ?
Ces cas cliniques sont proposés par le Docteur Roland Barbier de Ronquières.
De nouvelles recommandations européennes sont parues en 2004. Les tables SCORE basées sur des données belges ont
été réalisées par le professeur De Backer de Gand. Ces tables nécessitent une interprétation différente par rapport à celles
de Framingham.
Il ressort d'une étude prospective réalisée auprès de 3457 sujets adultes de 30 à 49 ans parmi la population de
la Framingham Heart Study que le BMI à l'âge de 30-49 ans est un prédicteur de mortalité à l'âge de 50 à 69 ans,
indépendamment du BMI dans cette dernière tranche d'âge. Les critères d'exclusion étaient : maladie cardiovasculaire
connue, faible poids (BMI < 18,5 kg/m2) ainsi que les personnes décédant dans les quatre années après le début de l'étude.
L'obésité s'accompagne d'une perte de 5 à 7 années de vie, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, pour
les fumeurs comme pour les non-fumeurs. Cette diminution est comparable à celle provoquée par le tabagisme !
Référence : Peeters A, Barendregt JJ, Willekens F, et al. Obesity in adulthood and its consequences for life expectancy : a life-table analysis.
Ann Intern Med 2003 ; 138 : 24-32.
La lutte contre l’obésité, priorité
en Santé Publique !
La pratique de l’activité
physique :
Toujours selon l’Enquête Nationale de Santé 2001,
une faible partie de la population belge déclare
une activité physique suffisante (au moins 150 minutes d’activité
physique modérée au cours de la semaine).
La province du Hainaut est parmi les provinces les moins
actives. Seules les provinces de Namur et la région de Bruxelles
capitale font moins bien.
Or, l’activité physique est un facteur de protection susceptible de
diminuer la mortalité et l’incidence des maladies
cardiovasculaires. Une activité physique de 30 minutes par jour
minimum est recommandée auprès des adultes.
En cas de sédentarité prolongée ou d’antécédent
cardiovasculaire, la reprise d’activité doit se faire sous
surveillance médicale.
Ce document est disponible gratuitement sur demande écrite à l’OSH, rue Saint Antoine 1 - 7021 Havré,
ou téléchargeable via web : http://observatoiresante.hainaut.be
Le médecin généraliste se revendique comme acteur de santé communautaire (1). Or, le concept de santé communautaire signifie
d'abord que la santé est l'affaire de tous. Le médecin se situe comme une ressource de la communauté sur tous les aspects de la
santé et de ses déterminants. Il est bien plus qu'un acteur du système de soins. L'autonomie, la participation des personnes et de la
communauté, c'est aussi le fondement d'une approche de promotion de la santé.
Les critères de qualité des actions de prévention en médecine générale sont bien décrits (2). Ils sont communs à la promotion de la santé
: approche globale de la santé (conditions de travail, qualité de l'habitat, offre alimentaire, conditions de loisirs et de mobilité…) ;
développement des aptitudes par l'écoute, l'information, l'éducation, la participation ; lutte contre les inégalités sociales face à la santé ;
intégration et coordination des acteurs ; continuité; efficience…
Ce qui différencie la prévention des maladies et la promotion de la santé, c'est leur angle d'approche. Au-delà des facteurs de risques,
la promotion de la santé privilégie une approche positive axée sur les facteurs de protection de la santé (l'alimentation équilibrée plutôt
que la mal-bouffe, l'activité physique et sportive plutôt que la sédentarité, le bien-être, la convivialité...). Au-delà de l'action vers l'individu,
la promotion de la santé privilégie un engagement citoyen sur les déterminants de la santé.
Sur ces deux points (approche positive et approche collective), le médecin généraliste a un rôle essentiel à jouer en particulier avec
les personnes qui le consultent et à l'échelle de sa commune. La promotion de la santé cardiovasculaire passe par l'éducation pour
la santé et l'amélioration des conditions de vie. Cette prise de position du médecin généraliste comme acteur de la promotion de la santé
cardiovasculaire, l'Observatoire de la santé la souhaite, mais s'engage aussi à la soutenir.
Michel DEMARTEAU
Observatoire de la Santé du Hainaut
1. Le livre blanc du généraliste belge francophone. FAG, janvier 2003 : 18-21
2. Développer la prévention en médecine générale. FAG, juin 2002 : 18-20
Promouvoir la santé cardiovasculaire,
une nouvelle approche !
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