Traditions Sociologiques

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Traditions Sociologiques
Le 18/07/2012
Plan du cours
I.
Présentation académique de la sociologie dîtes « explicative » ou « l’objectivisme » et
critique de celle-ci. (Durkheim)
-
La façon dont on présente classiquement ces auteurs
Primauté du fait collectif sur le fait individuel
Eléments biographiques et bibliographiques
1. Le Logos : Fonder une discipline scientifique autonome, à savoir la sociologie.
« Les règles de la méthode sociologique » et « le suicide »
a. Les faits sociaux
b. Doter la sociologie d’une méthode :
 Considérer la société comme une réalité naturelle
 Considérer les faits sociaux comme des choses
 Se libérer des prénotions
2. La praxis : Mise en pratique de la théorie
« De la division du travail sociale » et « Les formes élémentaires de la vie religieuse »
-
Durkheim veut participer à la fondation d’un nouveau système social. Le concept de
cohésion social ne se comprend que par cette volonté de refonder l’ordre sociale.
- La Cohésion sociale est pensée à deux processus.
 Processus d’intégration sociale
 Processus de régulation sociale
-
Montrer comment une connexion d’individu peut construire une société.
3. Exemple de l’objectivisme Durkheimien : La Morphologie sociale
- Conception théorique typique de la fin du 20 ème avec Mauss et Halbwachs
a. Définition de la morphologie sociale
b. Mauss : « L’essai sur les variations saisonnières des sociétés esquimaux » et le fait social
total, don contre don.
4. Digression sur le structuralisme
Grande influence en France à la seconde moitié du 20 ème qui va traverser plusieurs disciplines.
- Levy-Strauss
En conclusion, retour sur cette conception académique, questionnement sur les angles morts, en
particulier sur l’évolution de la pensée Durkheimienne.
1
II.
Présentation académique de la sociologie dîtes « compréhensive » ou « subjectivisme » et
critique de celle-ci (Weber)
-
Importance des faits individuels et des motivations individuelles dans la compréhension
du monde social dans la mesure où pour Weber, les individus agissent toujours par
rapport à des motivations. Ce que Bourdieu appellera « raison d’agir »
Bibliographie et biographie
Apports de Weber
1. La sociologie comme science de la culture
-
Philosophie et pensée allemande : Héritage de Dilthey et de la philosophie allemande, la
critique de Hegel, « le relativisme culturel », la rupture avec les sciences de la nature et
« la fausse querelle des méthodes ».
2. La sociologie compréhensive en tant que telle
-
Retour sur la notion du subjectivisme et importance du sens conférés par les acteurs
sociaux à leurs actions.
3. L’activité sociale
-
Objet de la recherche de Weber, équivalent du fait social chez Durkheim.
Les quatre déterminants de l’action sociale : Action rationnelle en valeur, en finalité,
affectuelle et traditionnelle.
Domination, désenchantement de l’état et légitimité.
4. La sociologie « pure » ou « formelle » de Georges Zimmel
-
Société et interaction : Action réciproque, relativisme et socialisation
La société comme contenu et forme : Rapport en macrosociologie et microsociologie
Conflit et antagonisme comme forme de socialisation
5. Notions de « communauté » et « société » chez Ferdinand Tönnies
III.
Deux formes sociétales : Réinterroge notion de solidarité vue par Durkheim.
De l’écologie humaine à l’interactionniste : L’Ecole dite « de Chicago »
1. La première école de Chicago : L’influence de l’école allemande
- William Isaac Thomas : Définition de la situation et théorème
- Robert Park : L’écologie humaine. Notion de compétition sociale, conflit, accommodation
et amalgame. Elles permettent de comprendre le processus d’intégration des individus
dans une communauté. Il s’intéresse aux communautés étrangères et des ghettos de
Chicago.
2. La seconde école de Chicago :
- Goffman : La Métaphore théâtrale
Becker, Hugues
2
IV.
Approches synthétiques : La volonté de dépassement de l’antagonisme Individu/Société,
les sociologies dite « constructivistes »
1. La sociologie configurationnelle de Norbert Elias
- Les notions de configurations
- Modèle de socialisation : De l’indépendance au contrôle des affects, la plasticité des
notions psychiques.
- Processus de civilisation
- La poule ou l’œuf : La société ou l’individu
2. La sociologie structurelle de Pierre Bourdieu
- Notion de « structuralisme constructivisme »
- Notions de « champ », capital et capitaux et d’habitus
3. Théorie de l’aliénation : L’homologie structurale entre les « structures objectives » et les
« structures cognitives mentales »
4. Le choix de Bourdieu : Pascal plutôt que Descartes
- Question de l’autonomisation des champs et l’illusion biographique
5. Quelques regards critiques sur Bourdieu par Lahire, Caillé, Boudon
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Traditions Sociologiques
Le 25/09/2012
Présentation académique de la sociologie dîtes « explicative » ou « l’objectivisme » et
critique de celle-ci. (Durkheim)
-
La façon dont on présente classiquement ces auteurs
Primauté du fait collectif sur le fait individuel
Eléments biographiques et bibliographiques
5. Le Logos : Fonder une discipline scientifique autonome, à savoir la sociologie.
« Les règles de la méthode sociologique » et « le suicide »
a.
b.



Les faits sociaux
Doter la sociologie d’une méthode :
Considérer la société comme une réalité naturelle
Considérer les faits sociaux comme des choses
Se libérer des prénotions
6. La praxis : Mise en pratique de la théorie
« De la division du travail sociale » et « Les formes élémentaires de la vie religieuse »
-
Durkheim veut participer à la fondation d’un nouveau système social. Le concept de
cohésion social ne se comprend que par cette volonté de refonder l’ordre sociale.
- La Cohésion sociale est pensée à deux processus.
 Processus d’intégration sociale
 Processus de régulation sociale
-
Montrer comment une connexion d’individu peut construire une société.
7. Exemple de l’objectivisme Durkheimien : La Morphologie sociale
- Conception théorique typique de la fin du 20 ème avec Mauss et Halbwachs
c. Définition de la morphologie sociale
d. Mauss : « L’essai sur les variations saisonnières des sociétés esquimaux » et le fait social
total, don contre don.
8. Digression sur le structuralisme
Grande influence en France à la seconde moitié du 20 ème qui va traverser plusieurs disciplines.
- Levy-Strauss
En conclusion, retour sur cette conception académique, questionnement sur les angles morts, en
particulier sur l’évolution de la pensée Durkheimienne.
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Introduction
Emile Durkheim comme à sa suite, Max Weber, peut être considéré comme celui qui va
véritablement institutionnaliser cette discipline. Même si on mettre un peu plus de temps l’apport
fondamentale de Weber en France. Il y avait des enjeux politiques sur la traduction de Weber, car
pendant 20 ans, ce dernier fut considéré comme un penseur d’obédience libérale. Il va être apprécié
par des intellectuelles de droite, ainsi ceux de gauche vont le rejeter.
Au contraire, pour Durkheim, il est vu comme le fondateur des droits de l’Homme et il est considéré
comme progressiste. Il est très vite reconnu comme un penseur universel et c’est lui qui donne les
notes de noblesses à la sociologie.
Il y a deux raisons essentielles à cette ascension :
- C’est par la rigueur scientifique dont il a fait preuve et qu’il a profondément intégré à la
sociologie et à la pratique de la sociologie. Faisant ainsi de cette dernière une véritable
discipline autonome.
- C’est aussi par les problématiques soulevées (Le Suicide)
Biographie
Durkheim est né le 15 avril 1868 à Epinade en Lorraine dans une famille de confessions juives, au
point à avoir comme destinée de devenir Rabin. Il fut élevé dans cette tradition avec l’étude de la
Bible, de l’hébreu. Toutefois à l’adolescence, Durkheim prend ses distances vis-à-vis de la Religion,
pour devenir agnostique (en doute avec la religion). Il souhaite devenir enseignant, il monte donc à
Paris étudier à Louis Legrand et va ensuite à l’Ecole Normale Supérieur où il y a rencontre Jean
Jaurès, le philosophe Bergson, le psychologue Janet et il s’imprègne d’Auguste Comte. Il obtient son
diplôme. Il part faire un voyage en Allemagne (1886-1887) où il y découvre des travaux fait en
sciences sociales faisant preuve de rigueur. Il revient avec un certains nombres de connaissances qui
vont le faire connaître et ainsi en 1887, il va être nommé à l’Université de Bordeaux pour y enseigner
la science sociale en tant que chargé de cours. Il va y passer 15 ans de sa vie, importantes car c’est
durant cette période qu’il va fonder la sociologie en tant que discipline scientifique autonome et
c’est en 1897, il fonde une revue de sociologie : « L’Année Sociologique »
C’est également l’année de l’affaire Dreyfus. Il va être un des contributeurs de la fondation des Droits
de l’Homme. En 1902, il est nommé à la Sorbonne pour enseigner « la science de l’éducation » qui va
devenir en 1913, « la chaire de science de l’éducation et de sociologie ». Il devient un membre
reconnue de la vie intellectuelle française, mais aussi un conseillé du ministère de l’éducation et
pendant la guerre, il dénoncera l’impérialisme allemand. Son fils André, partit à la Guerre,
succombera pendant celle-ci. A la suite de ceci, Durkheim se fragilise et décède en 1917 à l’âge de 59
ans.
Bibliographie
On peut retenir sur ses travaux quatre ouvrages fondamentaux :
- « De la division du travail social », 1892-93
- « Des règles de la méthode sociologique »
- « Le Suicide » 1897
- « Les formes élémentaires de la vie religieuse » 1912-1913
Globalement, toute l’œuvre de Durkheim, s’articule autour d’un double projet. Le premier est la
volonté quasi-militante, de fonder la sociologie comme discipline scientifique autonome (doit être
différente des autres sciences) et articulée (Objets de recherches propres), organisée autour de
principes de rigueur et d’objectivité. Le second est le fait de vouloir participer à la fondation d’un
nouveau système sociale. Voir en quoi la science peut contribuer à assurer le bon équilibre de la
société et sa cohésion dans la mesure où la société est menacée d’anomie.
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A travers ses deux projets, à l’instar des autres penseurs de son temps, Durkheim ne conçoit pas de
fonder une science qui ne vise pas en même temps à améliorer, à soigner, à porter remède aux
maux de la société. D’où cette double exigence que l’on trouve chez Durkheim, d’être un scientifique
et d’être un thérapeute. La science qu’il veut fonder ne peut avoir d’existence que si elle a des
applications pratiques et concrètes. Pour lui, la sociologie est un moyen de changement social.
Contrairement à Marx, Durkheim a une vision communautaire du social, pour lui le lien social ne
pouvait se définir qu’en termes de cohésion et d’intégration. La sociologie doit assurer la bonne
cohésion sociale et sociétale. D’où l’importance qu’il accorde dans les institutions qui doivent
permettre d’intégrer les individus au tout social, et qui doivent permettre de réguler les
comportements, les passions des individus. Cela assure la cohésion sociale.
I.
Le logos
Il s’impose lui-même en tant que sociologue. Il veut prouver au milieu universitaire, que la sociologie
pouvait s’occuper de sujets qu’aucune discipline ne s’occupait. Il veut montrer qu’elle a un objet qui
lui est propre et que par cela, elle doit être traitée comme les autres sciences :
- Il va devoir définir son champ de recherche.
- Se doter d’une méthode
- Se spécialiser dans l’étude approfondie dans l’étude d’objets déterminés
- Confier cette discipline à des professionnelles.
Il s’est évertué à montrer que la sociologie à un objet qu’il lui est propre.
c. Les faits sociaux
L’objet de la recherche de la sociologie est l’étude des faits sociaux.
Est fait sociale pour Durkheim toutes manières d’agir, de penser, de sentir extérieur à l’individu et
qui sont dotés d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui. Autrement dit, les
faits sociaux prennent formes sur des comportements, des pratiques, des raisonnements, sur des
cognitions, et sur des sentiments ou ressentiments.
Dans cette définition deux notions importantes :
- L’extériorité
- La coercition
Un fait social par définition selon Durkheim, c’est extérieur à l’individu et cela s’impose à lui. Le fait
social trouve sa genèse dans la société.
La société c’est avant tout un tout, ce tout doit être appréhendé comme l’alchimie du vivre
ensemble, qui nait e la relation des individus qui constitue ce tout. Il va avoir ses propres spécificités,
et donc il va être différents des individus prise isolément. Le tout n’est pas égal à la somme des
partis. C’est dans ce tout que l’on va pouvoir cerner l’essence même des sens sociaux. L’extériorité
ce comprend par rapport à se tout qui n’est pas égal à la somme des parties.
Sur l’extériorité ; cela veut dire que ce sont des manières de faire ou de sentir ou de penser qui sont
indépendants de la personne elle même. Qui existe en dehors d’elle, qui existe avant et après. D’où
cette notion d’extériorité. Si ces faits sociaux existent indépendants des agents sociaux, cela veut
donc dire que ces faits ont une existence objective. Pour saisir ce que l’on fait, la genèse de nos
pratiques, il faut dans cette sociologie objectiviste, il faut sortir de soi. Prendre ces distances avec le
sujet pensant. Les faits sociaux, pour Durkheim, ont leurs propres origines indépendantes de chaque
individu, puisqu’ils sont formés par les institutions, par la société en tant que tout social qui n’est pas
égal à la somme des parties et donc répandu par les règles, les normes, les conventions qui vont
découler de ces mêmes institutions inscrites dans ce même tout.
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Comme se sont des faits extérieurs à l’individu, et qu’ils ne sont pas intérieurs, ils n’ont rien à voir
avec la psychologie.
La coercition signifie que les faits sociaux s’imposent à l’individu. Ce dernier ne peut s’y soustraire et
s’il si soustrait cela signifie qu’il se condamne à ne plus faire partie du groupe social ou en tout cas à
être marginaliser par rapport à ce groupe sociale. Cela veut dire que le fait social résiste lorsque l’on
transgresse une règle. Généralement, ceci n’est pas vécu négativement parce que tout simplement,
la contrainte du fait social, de part la socialisation, devient habitude. Celle-ci est l’ignorance de la
contrainte. Donc, la contrainte qui n’est pas vu en tant que telle, généralement, qui n’est pas
consciemment vécue, va s’exprimer de manières variées lorsqu’il y a transgression aux règles
sociales. Ainsi, cela va des formes les plus douces (rires, moqueries) aux formes les plus brutales
(Exclusion sociale voir la mort). Et le droit qui codifie ce qui est licite et illicites, a conçu tout un
système de peines légales pour condamner ces transgressions à la norme. Selon les sociétés et aussi
les temps sociaux, le droit a évolué. D’où cette autre définition du fait social de Durkheim :
« Est fait social toutes manières de faire, fixer où non, susceptible d’exercer sur l’individu un
contrainte extérieure ou bien encore, qui est général dans l’étendu d’une société donnée tout en
ayant une existence propre indépendante de ces manifestations individuelles. »
d. Doter la sociologie d’une méthode de recherche.
Cela renvoi à une posture et une démarche qui s’articule autour de trois grands principes.
- Considérer la société comme une réalité naturelle :
Durkheim est un naturaliste et en ce sens, il considère les faits sociaux comme des faits naturels. A
partir de ce principe, la sociologie qui se propose d’expliquer la société et les faits sociaux, doit être
considérer comme une science naturelle. Autrement dit, elle doit avoir la même rigueur, la même
démarche, la même méthode d’investigation que la physique ou la chimie. Conséquemment, la
société est pour lui soumise comme les autres éléments constitutifs du règne naturel aux
déterminismes et aux grandes régularités. Cela lui permet de revendiquer le fait que les faits sociaux
puissent être étudiés et expliqués de façon rationnelle. Et donc avec Durkheim, la sociologie est
d’emblée considérer comme une science de la nature, autrement dit, une science nomo-éthique.
Ceci va aboutir à la querelle des méthodes (Allemagne VS France, Sciences de la culture VS Sciences
de la nature). De plus, théorie holiste : Le tout explique le particulier.
- Considérer les faits sociaux comme des choses :
Les faits sociaux ne sont pas considérés comme des choses matérielles, mais il faut avoir la même
démarche scientifique et rigoureuse d’appréhension des faits sociaux que n’importe quelle réalité
matérielle. Il faut observer vis-à-vis des faits une certaine attitude mentale. Autrement dit, on ne sait
pas scientifiquement ce que sont les faits sociaux. Il faut les appréhender non pas comme étant nos
propres faits mais comme des choses inconnues que l’on va tenter de cerner avec toute la distance
que cela suppose, entre le sujet pensant et ses actions, ses faits qui deviennent des objets
extérieures à étudier. D’où l’objectivisme.
II.
Se libérer des prénotions :
La praxis
Participer à la fondation d’un nouveau système social et par la même assurer la cohésion sociale.
Durkheim voulait non seulement fonder la sociologie comme discipline scientifique autonome mais il
voulait aussi agir sur le social. C'est-à-dire voir en quoi la science et la sociologie pouvaient contribuer
à assurer la bonne cohésion sociale de la société donc, à renforcer sa force cohésive en jouant sur le
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lien social et bien évidemment sur les institutions dont le rôle pour lui, en dehors de toutes formes
pathologiques est justement de renforcer ce lien sociale. En agissant sur deux principes, celui de la
régulation sociale et celui de l’intégration sociale. Autrement dit, pour Durkheim, il faut être
scientifique mais aussi thérapeute du social, car la société est malade et il faut la soigner. (La praxis)
Or pour Durkheim, il faut se baser sur la Religion pour soigner les maux de la société. Il fait la
différence entre les fonctions des religions et le contenu qu’il laisse d’ailleurs de côté car c’est pour
lui, inintéressant. Dans le principe, tout est religieux. Pour Durkheim les dieux, sont « des idéaux
collectifs personnifiés » ou que « les dieux sont les expressions symboliques de la société ». Ainsi les
dieux sont des créations sociales. Et donc si la religion est à l’origine de nos actions comme de nos
représentations c’est que finalement les dieux et les règles tout est sociale. Donc analyser la religion
à travers ses formes élémentaires c’est étudier les formes élémentaires de la société. Cela trouve le
principe d’explication du social, et donc de la cohésion sociale.
A travers cette réflexion sur la religion, ce que cherche à faire Durkheim c’est de voir ce qui va
permettre pour lui de répondre aux problèmes de la société. Et cela va plus loin car il veut trouver
une forme religieuse moderne, une religion laïque, qui permettra à la société de vivre et de
fonctionner harmonieusement, palliant ainsi les problèmes de la société. La religion est le ciment de
la société, c’est elle qui assure la cohésion sociale, qui relie les individus entre eux et institut la vie
collective. Et on voit à travers cela, combien Durkheim s’encre dans toute la tradition des penseurs
français qu’ils l’ont précédé à cette différence près que pour Durkheim c’est la société elle-même qui
fera naître une nouvelle religion. C’est l’histoire sociale qui la fera émerger.
« Il n’y a pas d’évangile qui n’est pas immortelle et il n’y a pas de raisons de croire que l’humanité soit
désormais incapable d’en concevoir de nouveau »
Sans religion, point de salue pour les sociétés parce qu’elles seraient pour lui gangrénées par ce que
l’on appelle l’anomie. Il s’agit les lois et les règles qui structurent le vivre-ensemble. C’est lorsque la
société n’est plus structurée, n’est plus suffisamment organisée puisque cette absence de lois
sociales peut conduire à une déliquescence à un effritement du lien social. Et cette désorganisation
sociale est un des dangers essentiels auxquels sont confrontées toutes les sociétés. Puisqu’à partir de
cette détérioration de ce lien social, il y a altération de ce qui unie les hommes aux autres.
Conséquemment, l’anomie peut conduire à l’atomisation de la société. C'est-à-dire une société où les
individus ne sont plus que des atomes séparés des uns des autres. Donc pour qu’une société puisse
fonctionner, il lui faut du lien et du liant social. Et les conditions de ces deux derniers, on va le
retrouver dans la religion au sens générique du terme. C’est justement cette conception du
consensus, cette obsession de la cohésion sociale qui a suscité des critiques virulentes à l’écart de
Durkheim. Car on a voulut voir en lui un défenseur et de l’ordre social et de l’ordre moral. A tel point
que pour certain on classe Durkheim dans la droite conservatrice.
A travers toute cette réflexion sur les formes religieuses, sur l’importante des représentations et des
pratiques, et donc du rôle des institutions, Durkheim montre dans une dimension diachronique (à
travers le temps) combien il y a eu une évolution sur le long terme de la société qui serait passé
d’une société régit par une forme de solidarité mécanique à une société régit par une forme de
solidarité organique. Pour Durkheim, dans les sociétés où il y a une faible division du travail, c'est-àdire dans les sociétés où il y a une faible division des tâches et fonctions, et où les individus ont des
rôles sociaux peut différencier voir semblable et bien correspond une solidarité de type mécanique.
Une solidarité quasi naturelle, d’entre-aide, entre agents sociaux équivalents. A contrario, dans les
sociétés où il y a une forte division du travail, c'est-à-dire où il y a une forte spécialisation des tâches
et fonctions et où les individus, du fait de cette forme différenciation deviennent de plus en plus
singulier mais aussi interdépendant et complémentaire, autrement dit dans une société où
l’individualisation est beaucoup plus forte et bien, la solidarité qui régit les hommes est dîtes
organiques. Dans cette société pour Durkheim où l’individualisation est plus forte, où la conscience
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d’appartenance connue et sentiments collectifs communs sont atténués au profit des valeurs
individuelles alors il y a un risque d’anomie. Durkheim ne nous dit pas qu’il n’y a plus de solidarités
mais celle-ci change de nature conséquemment la division du travail peut être positive quand cette
division est régulée, quand elle a un rôle moral, mais elle peut être négative s’il n’y a pas les
institutions qui permettent d’atténuer de contourner les effets de cette individualisation. Or pour
Durkheim, il y a une sorte d’évolution inéluctable avec le temps, avec cette spécialisation des tâches
et fonctions, du passage d’un type de société mécanique à un type de société organique.
Pour lui, le droit, l’institution juridique va être révélateur car le droit va se complexifier et va gérer les
relations des membres entre les membres de la société. De part la vie sociale plus dense avec
l’urbanisation, avec l’exode rural, l’industrialisation, il y a une lente progression des sociétés passant
d’un stade primitif à un stade plus développé et complexifié. Le corolaire étant une sorte de
paradoxe, à savoir alors que les individus deviennent de plus en plus interdépendants et
complémentaires les uns des autres, et en même temps on assiste à une monté de l’individualisme
ou un culte de l’individu prime sur l’état collectif. Plus la société se complexifie, plus elle se
différencie, plus le collectif s’atténue au profit des valeurs individuelles. Ce culte de l’individu peut
devenir pathologique, dans la mesure où trop d’individualisation, trop de division sociale peut nuire à
la solidarité nécessaire au maintien du vivre-ensemble. D’où la nécessité pour lui de réguler cette
division du travail par des institutions qui doivent alors jouer un rôle moral. Et en ce sens, intégré et
réguler des individus.
9
Traditions Sociologiques
Le 06/11/2012
Max Weber (1864-1920)
L’ensemble de ses réflexions ont été reprises et représentent les bases fondamentales de la
sociologie. Sa pensée et ses écrits, sachant qu’il est allemand, on mit du temps à arriver en France.
Son premier ouvrage traduit en français « le savant et le politique » a été publié en Allemagne en
1919 et en France en 1959. En revanche dès les années 30, beaucoup de travaux de Weber ont été
traduits en anglais et ont été publiés aux USA.
Weber est un grand érudit, il s’intéresse à beaucoup de domaines, lis beaucoup. C’est un profil de
savant qui est assez classique mais très original pour la fin du 19 ème siècle. A la différence de
Durkheim, Weber considère que la sociologie ne peut pas dégager de grandes lois explicatives
(comme dans les sciences dures). De plus, il refuse d’expliquer els transformations de la société à
partir de grands déterminants ou d’un unique facteur alors que Marx essaie de comprendre les
transformations à partir des transformations des systèmes de productions. Weber considère aussi
que le sociologue n’a pas vocation à réformer la société. Pour lui, le sociologue doit être un
observateur dégagé et doit prendre de la distance par rapport à tout jugement de valeurs : il faut
avoir la neutralité axiologique. C’est aux individus de prendre consciences des actes et des
mouvements sociaux.
A partir de ceci, il va développer une sociologie particulière. Son objet central est l’action sociale. Ce
n’est pas comme Durkheim qui lui pense que les faits sociaux s’imposent à l’individu. Pour Weber, ce
qui est au fondement des comportements humains, se sont les interactions et les interrelations entre
les individus. Le sociologue doit repérer le sens qui pousse les individus à agir. Cela veut dire qu’il
faut trouver dans quelles perspectives, motivations, intérêts, les individus agissent. C’est pour cela
qu’on dit que la sociologie de Weber est compréhensive, car il veut saisir le sens de l’action. Le
sociologue doit reconstruire le sens que les individus donnent à leurs actions.
Pour Weber, le déterministe social existe mais il n’est pas considéré de manières aussi puissantes
que pense Durkheim. Les individus sont des êtres de consciences qui ne sont pas entièrement
déterminés par des structures sociales, mais ils ne sont pas non plus entièrement libres car ils sont
constitués de valeurs et de croyances, qui pèsent sur leur manière d’agir.
Dans « Economie et Société », Weber donne une définition de la sociologie : « Nous appelons
sociologie […] une science qui se propose de comprendre par interprétation l’activité sociale et par là
d’expliquer causalement son déroulement et ses effets. »
Comprendre par interprétation => c’est le premier mouvement de la sociologie compréhensive de
Weber, le sociologue doit reconstruire le sens que les individus assignent à leurs activités, il doit
essayer de comprendre le sens que chaque acteur donne à sa propre conduite. Il faut essayer de
marquer une différence entre les sciences de la nature et celles de l’esprit. Pour comprendre quelque
chose, les sciences de la nature doivent passer par l’abstraction et expliquent des phénomènes
naturels par quelques facteurs. Alors que dans les sciences de l’esprit, le sociologue comme il est
acteur social, il a une connaissance immédiate de l’activité sociale, une intelligibilité directe du
sociale. On est acteur de l’objet que l’on observe. Ce que Weber dit en plus, c’est que les individus
sont eux aussi dotés de consciences et agissent en ce sens.
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L’activité sociale est un comportement humain dans lequel l’acteur apporte à sa conduite une
certaine signification. Il y a activité sociale quand il y a un rapport à l’autre ;
III. Action rationnelle par rapport à un but, individu se donne un objectif et se donne les moyens
pour l’atteindre
IV. Action rationnelle par rapport à une valeur, agit en fonction des valeurs, de l’idéologie, des
croyances et principes.
V. Action affective, action motivée par l’affect
VI. Action traditionnelles, action par tradition.
Pour repérer les significations que les individus mettent dans leurs actions est expliquées par Weber
par une démarche quantitative. C'est-à-dire recueillir le point de vue des acteurs, mais est-ce un
travail scientifique ? Weber dit que cela peut être contrôlé statistiquement. De plus, le sociologue
doit trouver des régularités, il doit utiliser la comparaison comme le fait Durkheim.
Weber va proposer un type de comparaison différent, basée sur de l’observation et de la statistique.
La base de la comparaison sera une construction intellectuelle du sociologue. Comparer les faits
observés avec des structures intellectuelles, théoriques et moins de comparer des faits entre eux.
Cette construction intellectuelle se nomme « l’idéal type ». Il s’agit d’une construction mentale
développée par le sociologue. Ce dernier accentue par la pensée certains traits de la réalité sociale, il
essaie de trouver le type le plus pure. Le problème c’est qu’en pratique, cela est difficile à mettre en
œuvre.
Œuvres importantes de Max Weber
« Economie et société »
« L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme »
« Le savant et le politique »
« Essaie sur la théorie de la science »
Œuvres importantes sur Max Weber
Julien Freund, « Sociologie de Max Weber »
Raymond Aron, « Les étapes de la pensée sociologique »
D. Kaesler, « Max Weber, sa vie, son œuvre, son influence »
M. Hirschorn, « Max Weber et la sociologie française »
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Traditions Sociologiques
Le 11/12/2012
Bernard Lahire
Né en 1963, Professeur en sociologie à l'école normale supérieur de Lyon. Il est connu pour avoir
travailler sur l'espace scolaire et notamment sur l'échec scolaire et il a aussi une réflexion
épistémologique. Dans cette dernière, il cherche à préciser la notion de champs et d'habitus de
Pierre Bourdieu.
Dans cette perspective, il a écrit 4 ouvrages :
V.
« L'homme pluriel, les ressorts de l'action » en 1998
VI.
« La culture des individus » en 2004
VII.
« Culture des individus »
VIII.
« Monde pluriel » en 2012
Dans « l'homme pluriel », dès l'introduction, Lahire donne le ton car il va s'engager dans une critique
de certains points de la théorie de Pierre Bourdieu. Mais ce n'est pas une critique radicale, il cherche
à affiner la théorie dans une critique constructive : Le livre invite à penser à la fois avec et contre (ou
plus souvent différemment) Pierre Bourdieu.
Lahire critique la démarche trop globalisante de Bourdieu, selon lui, la théorie de Bourdieu construit
une vision trop unitaire et homogénéisante de l'acteur social et du monde social au détriment de la
complexité du social. Il va aussi critiqué la notion d'habitus. L'Homme ne serait pas unifié mais
pluriel. Cet pluralité voudrait dire qu'un individu ne vivrait pas toujours à l'intérieur d'un seul et
unique univers socialisateur. L'individu et fréquente des espaces de socialisation différencié. Les
individus seraient donc soumis à des socialisations. La classe sociale est la principale structure de
l'individu. Selon les contextes, certaines dispositions vont être activées et d'autres non. Alors que
pour Bourdieu les dispositions ne s'activent ou ne se désactivent pas. C'est de l'individualisation
méthodologique : L'individu est relativement autonome.
Métaphore : Celle de la feuille de papier
→ On peut considérer que l'individu est une feuille de papier. Mais selon les socialisations, les feuilles
se plieraient de manières différentes. Et de ce fait, les individus seraient plus ou moins semblables
mais chaque individu serait tout de même particulier.
Lahire propose une sociologie psychologie sans pour autant tomber dans une psychologie sociale.
Par conséquent, il faudrait saisir le social dans sa forme la plus singulière auprès des individus. Il faut
trouver une manière de voir les pensées d'agir des mêmes individus que l'on va suivre sur des scènes
et contextes différents et dans des micros contextes. A partir d'une position sociale, il faudrait
déduire des comportement, c'est l'approche de Bourdieu. Pour Lahire, on va prendre des individus et
on va les suivre par entretien.
Résumé de la théorie du ressort des actions : (page 82)
→ L'action est toujours le point de rencontre des expériences passées individuelles qui ont été
incorporées sous de schémas d'actions, d'habitudes, de manières de voir et d'une situation présente.
→ C'est bien par les socialisations et les contextes multiples que l'Homme est pluriel.
Dans « La culture des individus, dissonances culturelles et distinctions de soi » publié en 2004,
regroupe une centaine d'entretien. Ce sous-titre renvoie un ouvrage de Pierre Bourdieu qui est « la
distinction ». Il y a l'explication de la création de la culture légitime. Lahire veut remettre en question
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cette théorie de la légitimité culturelle qui en gros s'impose selon Bourdieu. Il veut montrer que
l'individu ayant des expériences sociales différentes, aura un rapport à la culturel différent. Et que
selon les contextes, un individu peut avoir un rapport déclassé par rapport à la culture.
Bourdieu a une vision trop homogénéisante qui tente de recréer deux classes (dominants et
dominés), alors que se serait beaucoup plus compliqué que cela. L'individu n'est pas enfermé de
manière déterminé dans la carapace de l'habitus. B.Lahire veut montrer que la bonne échelle de
l'appréhension du social est individuelle, et non de classe sociale. Sa démarche s'inscrit dans un
mouvement qui consiste à s'approcher le plus près des terrains avec des ethnographies précises. Les
théories des traditions sociologies sont des constructions sociales qui sont construites dans des
contextes donnés.
Dans « Monde pluriel » est une reprise en précisant deux notions :
→ Celle de la notion de « champ »
→ Celle de « contextualisation »
Conclusion du cours
Pourquoi faire un cours de traditions sociologiques ?
→ Transmettre de la connaissance sur la pensée de certains auteurs et se familiariser avec leurs
pensées
→ Montrer que les réflexions de ces auteurs sont inscrites dans des contextes sociaux spécifiques
→ Ces penseurs ne sont pas des penseurs spontanés car leur pensée est soumise à des contraintes
sociales par des propos antérieurs.
La sociologie du 19ème siècle et celle de 1950 étaient assimilées à des philosophies sociales, qui
sont des discours généraux que l'on va porter sur le social sans pour autant s'appuyer sur des
réflexions avec des données empiriques.
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Traditions Sociologiques
Le 13/11/2012
Erving Goffman
Erving Goffman (1922-1982), canadien, a été formé à l’Ecole de Chicago dans les années 40, il est
devenu ensuite professeur d’université atypique. Il prend des courants scientifiques qu’il recompose.
Goffman nous dit que le travail du sociologue c’est étudier, observer les relations entre les individus.
C’est là, le centre de l’analyse sociologique. (« La mise en scène de la vie quotidienne »)
Il cherche à voir les interactions. Mais il ne se met pas en concurrence avec ses autres collègues et ne
se retrouve pas dans les apports de Durkheim. Car pour lui, il faut à tout prix partir de l’individu. C’est
là qu’il utilise la pensée de Weber en disant qu’il faut observer les intentions des individus, des
acteurs et sur quoi se construisent ces intentions. Pour lui, c’est la perception que les individus ont
du rôle social qu’ils jouent dans la société qui construit ces intentions. Ensuite, l’apprentissage de ces
rôles sociaux se fait par expérience. Mais cet apprentissage se fait dans les interactions, c’est dans la
relation à l’autre que l’on apprend son rôle. Le monde social se construit sur ces relations mais
surtout sur des rapports aux attentes de la relation. La dynamique sociale se fait surtout dans ce que
l’on attend de l’autre et ce serait pour cela que dans sa sociologie, il y aurait une notion très
importante : le rôle.
Pour lui, il existe trois dimensions sur cette notion :
 Le versant nominatif : Cela renvoie à la norme. La première dimension du rôle est celle qui
est définie par des règles de conduites idéales qu’un individu devrait respecter pour assurer
la fonction qu’un rôle particulier est censé remplir. Ce serait, le modèle dominant,
communément partagé. Cela renvoie à des attentes spécifiques.
 Le versant typique : c’est ce qui se rapporte aux attribues et qualités associés à la personne.
On va attendre une certaine conduite de sa part.
Ces deux versants peuvent être considérés comme un modèle d’action préétabli. Donc les individus
vont agir en fonction de leur attribue relatif à une norme.
 L’interprétation du rôle : Ce serait le lien entre les versants nominatif et typique. Le
sociologue va interpréter cette interaction comme une influence réciproque que des
partenaires exercent dans leurs actions. Celle-ci fonctionne sur des attendus.
L’interprétation va consister à essayer d’en dégager le sens, et une des clefs de lecture qu’il
propose sera de regarder que ce qui se jour devant nous peut s’expliquer par la conformité
au rôle attendu ou par une dérogation du rôle attendu.
Quelles techniques sont utilisées pour véhiculer une image de ce que l’on est ? Il y a des techniques
explicites (comme l’uniforme pour les policiers), des techniques indirectes (l’âge par exemple), des
techniques non-attentionnelles (Véhicule une image non volontaire)
Dans « Asiles », publié en 1931 et traduit en France en 1968. Il repère des comportements et il
essaye de comprendre ce qui se passe dans ces institutions en fonction des attendus des rôles des
patients et des malades. Il explique comment se constitue l’identité des malades car c’est le rôle
qu’ils peuvent avoir pour exister dans cette institutions.
Mais cette méthode est critiquée. Car cette sociologie ne tient pas assez compte des structures
sociales, de l’organisation sociale de la société.
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