FICHE PÉDAGOGIQUE
6 AVRIL, DÈS MIDI
LUDWIG VAN BEETHOVEN TRIO À CORDES EN
MAJEUR, OP. 9, N°2 | ANTON WEBERN MOUVEMENT
POUR TRIO À CORDES M.278 (CHANGEMENT DE PROGRAMME) |
ALBERT ROUSSEL TRIO À CORDES, OP. 58
PIERRE FOUCHENNERET VIOLON | NICOLAS BÔNE ALTO | ÉRIC PICARD VIOLONCELLE
Programme résolument éclectique et dédié à quelques pages essentielles du
répertoire pour trio à cordes. Un concert singulier et surprenant, mêlant
classicisme, impressionnisme et modernité, qui explore l’harmonie des timbres et
la recherche poétique des alliages sonores.
THEATRE71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF
3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
LIGNE 13 MALAKOFF-PLATEAU DE VANVES - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
tarifs12€ tarif normal 6€ -18 ans, abonnés du Théâtre 71, adhérents La Fabrica’son, association des Z’amis du
Conservatoire et élèves du Conservatoire Intercommunal de Malakoff | 1 ticket-théâtre(s) = 2 entrées
ouverture du bar et accueil du public à 12h | début du concert à 13h30h | durée env. 50 min
restauration pensez à réserver votre brunch en même temps que votre billet de concert, le réglement (12€/repas)
s’effectue le jour du concert à l’accueil
LES BRUNCHS
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LES BRUNCHS
LES BRUNCHS
LES BRUNCHS
Autour d’œuvres marquantes du répertoire classique ou plus contemporain, nous
vous proposons de partager un moment privilégié avec des artistes et
chambristes exceptionnels. Ces moments musicaux, imaginés autour et avec la
complicité du Trio Opus 71, ensemble associé à la vie du Théâtre 71 et formé de
Pierre Fouchenneret, Nicolas Bône et Éric Picard, sont présentés par Pierre-
François Roussillon, directeur de la Scène Nationale, afin d’apporter aux auditeurs
quelques clés d’écoute. Avant le concert, vous avez la possibilité de savourer un
brunch.
INTERPRÈTES
NICOLAS BÔNE ALTO
Il étudie au CNSMDP puis se perfectionne au contact de grands maîtres à la Banff School of Fine
Arts (Canada) et à Crémone (Italie). Il est lauréat des concours internationaux de Florence (1989)
et de Melbourne (1991). Alto solo de l’Orchestre National de France depuis 1992, il a occupé le
poste d’alto solo du Chamber Orchestra of Europe de 2000 à 2005. Il participe à de nombreux
concerts de musique de chambre en Europe dont beaucoup sont radiodiffusés.
PIERRE FOUCHENNERET VIOLON
Premiers prix de violon et de musique de chambre au Cnsmdp, il est lauréat en 2003 de la fonda-
tion d’entreprise Banque populaire. Depuis il participe à de nombreux concerts, Récitals en
sonate, formation de musique de chambre ou en Soliste avec orchestre. Il fonde en 2010 le
quatuor Raphaël Avec lequel il remporte le deuxième prix du concours International de quatuor à
cordes de bordeaux.
ÉRIC PICARD VIOLONCELLE
Issu du CNSMDP où il obtient ses premiers prix, Éric Picard enchaîne avec le Premier Prix du
Concours international Finale Ligure. Nommé à vingt-trois ans Premier violoncelle solo de
l’Orchestre de Paris, il est récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour le
disque consacré à Xenakis et est actuellement directeur artistique de l’ensemble Diabolicus.
BEETHOVEN
(1770 - 1827)
Ludwig van Beethoven est né à Bonn (Allemagne) le 17 décembre 1770 (seul deux de ses sept
frères, Kaspar-Karl et Johann, nés respectivement en 1774 et 1776, survivront). La famille est
musicienne depuis au moins deux générations : Ludwig van Beethoven l’ancien (1712-1773), son
grand-père paternel, s’était installé à Bonn en 1732, et son père Johann van Beethoven est ténor
de la chapelle de l’électeur de Cologne (Köln). Homme alcoolique et violent, il remarque cepen-
dant les dons musicaux de son fils Ludwig (d’abord pour le piano). Quant à Maria-Magdalena
(1746-1787), la mère, d’origine slave, elle est la fille d’un cuisinier de l’électeur de Trèves.
À l’instar de Leopold Mozart, qui, près de quinze ans plus tôt, avait exhibé son fils Wolfgang tel
un singe savant, le père de Ludwig désire tirer le maximum de profit de son fils. Il n’y parviendra
cependant qu’à l’occasion d’une tournée aux Pays-Bas (1781).
Pianiste virtuose mais compositeur encore jeune
Beethoven, qui se montre élève appliqué, reçoit très tôt des cours de violon et de piano : dès
1775 par son père, dans l’optique de l’opération «singe savant», puis par le compositeur et chef
d’orchestre Christian Gottlob Neefe. Neefe lui trouvera d’ailleurs une place dans l’orchestre de la
cour. Le nouvel électeur, Max-Franz, protège le jeune musicien, organiste adjoint depuis 1784,
et lui accorde une bourse de cent soixante-dix florins. Ludwig compose alors ses premiers
concertos et quatuors à cordes (ses premières pièces, pour piano, datent de 1782-1783 : il s’agit
notamment des Neuf variations sur une marche de Dressler et des trois Sonatines dites à
l’électeur). En 1787, grâce au comte Ferdinand von Waldstein (il lui dédiera sa Sonate pour piano
numéro 21 en 1804) qui le remarque, Beethoven part à Vienne dans le but d’y rencontrer
Wolfgang Amadeus Mozart. Hélas, celui-ci venant de perdre son père, la rencontre se déroule
dans un climat peu propice. Cependant, Mozart garde une très bonne impression du jeune
compositeur : «Ce jeune homme fera parler de lui».
De plus, en 1792, Waldstein organise la rencontre entre Joseph Haydn et son protégé. Haydn
s’intéresse au musicien (la Cantate sur la mort de Joseph II ou celle sur l’avènement de Léopold
II furent déterminantes) et lui propose d’étudier à Vienne sous sa direction. De plus en plus
coupé de Bonn (sa mère, à laquelle il était attaché, est morte en juillet 1787 de la tuberculose, et
son père, alcoolique chronique, est à la retraite depuis 1789), Beethoven, qui enseignait et jouait
dans l’orchestre municipal aux côtés de son ancien maître Neefe, accepte avec enthousiasme et
quitte sa ville natale le 2 novembre 1792. Hélas, Mozart, qu’il adulait, est déjà mort depuis près
d’un an. Malgré une estime réciproque indubitable, Haydn n’entretient pas avec Beethoven la
même relation qu’avec Mozart : le courant passe moins bien avec Beethoven, jeune révolution-
naire indomptable et entêté. Cependant, Beethoven reconnaîtra lui-même l’influence notable de
l’Autrichien sur son œuvre. De janvier 1794 au début de 1795 (pendant un séjour de Haydn en
Angleterre), il prend des cours auprès de Johann Georg Albrechsberger (contrepoint) et
d’Antonio Salieri pour l’art vocal. Il est encore remarqué principalement en tant que pianiste
(acclamé par le public mais critiqué par certains conservateurs pour sa fougue), pour ses talents
d’interprète et d’improvisateur (1796 : tournée de concerts qui le mena de Vienne à Berlin en
passant notamment par Dresde, Leipzig, Nuremberg et Prague), et sa carrière parallèle de
compositeur est un peu méconnue. En effet, âgé de vingt-deux ans à son arrivée dans la
capitale autrichienne, le compositeur n’a pas encore atteint sa période de maturité artistique,
et jusqu’aux débuts des années 1800, il participe régulièrement aux joutes musicales, fort ap-
préciées à l’époque qui le consacrent meilleur pianiste viennois.
Compositeur à temps plein
Beethoven ressent les premiers symptômes de la surdité dès 1796 : ses oreilles sifflent et
bourdonnent perpétuellement. Il envisagera le suicide, persuadé qu’il sera rapidement privé de
ses facultés musicales, et rédige une célèbre lettre adressée en 1802 à ses frères, le Testament
de Heiligenstadt (6 octobre 1802).
Il abandonne sa carrière de virtuose pour se lancer à corps perdu dans la composition (1801 :
Sonate pour piano numéro 14 dite Clair de Lune; 1802 : Deuxième Symphonie et Troisième
concerto pour piano). À cause de sa surdité, Beethoven se renferme sur lui-même et après 1819
ne communique plus que par lettres. Il acquiert une réputation de misanthrope qu’il combat
dans son Testament d’Heiligenstadt.
Sa Troisième symphonie (dédiée dans un premier temps à Napoléon Bonaparte, avant que ce
dernier ne se fasse sacrer empereur des Français) à l’héroïsme triomphant marque le sortir de la
crise de 1802. En juillet 1805, alors que son unique opéra, Fidelio, est un échec, le compositeur
fit la rencontre de Luigi Cherubini pour qui il ne cachait pas son admiration.
Les années 1806 à 1808 furent les plus fertiles en chefs-d’œuvre de toute sa vie : la seule année
1806 vit la composition du Quatrième Concerto pour piano, des trois grands Quatuors à cordes
numéro 7, numéro 8 et numéro 9 dédiés au comte Razumovsky (l’un de ses premiers mécènes),
de la Quatrième Symphonie et du célèbre Concerto pour violon.
En 1808, Jérôme Bonaparte propose un poste de maître de chapelle à Kassel. Beethoven, qui
n’avait pas hésité à quitter le prince Carl Lichnowsky pour une querelle, avait déjà fait montre de
sa lutte pour son indépendance mais semble hésiter sur cette proposition qui le mettrait pour-
tant à l’abri de tout besoin. C’est alors que Vienne se réveille : l’archiduc Rodolphe, le prince
Kinsky et le prince Lobkowitz forment une alliance, assurant à Beethoven quatre milles florins
par an s’il restait, ce qu’il accepte.
Mais le destin prend de nouveau le musicien au dépourvu sous la forme de la guerre franco-
autrichienne de 1809 et de la crise économique qui s’ensuivit en Autriche, qui empêche les trois
mécènes de mettre à exécution leur contrat. De plus, cette guerre fit quitter Vienne à de nom-
breux amis de Beethoven qui dut surmonter seul, en 1812, de nouveaux problèmes comme la
rencontre infructueuse avec Goethe et des événements dramatiques. Cette année est suivie
d’une stérilité d’autant plus marquante qu’elle succède à dix années de production intense.
Les années suivantes ne sont pas plus brillantes : Beethoven perd son frère Kaspar-Karl en 1815
et doit se battre pour s’assurer la tutelle exclusive de son neveu qu’il a promis d’éduquer.
De plus, le compositeur décroît dans l’intérêt des Viennois et est surveillé par la police de
Metternich, qui le connaît comme démocrate et révolutionnaire.
Tandis que sa situation financière devient de plus en plus préoccupante, Beethoven tombe
gravement malade (de 1816 à 1817) et semble de nouveau envisager le suicide. Pourtant, sa
force morale et sa volonté reprennent une fois encore leurs droits. Tourné vers l’introspection et
la spiritualité, pressentant l’importance de ce qu’il lui restait à écrire pour «les temps à venir», il
trouve la force de surmonter ces épreuves pour entamer une dernière période créatrice qui lui
donna probablement ses plus grandes révélations, neuf ans avant la création de la Neuvième
symphonie.
Il connait maintenant un regain de ferveur chrétienne : de 1818 à 1822, il entreprend l’écriture
de sa Missa solemnis. En 1823, Beethoven réalise les 33 variations sur la valse de Diabelli.
Le 7 mai 1824, sa Neuvième Symphonie, dont la célèbre Ode à la joie, est donnée. C’est un
triomphe en Autriche, mais aussi et surtout en Prusse et en Angleterre, où il fut d’ailleurs tenté
de se rendre pour sa démocratie ainsi que pour son idole, celui qu’il considérait comme le plus
grand compositeur de l’Histoire, Georg Friedrich Haendel.
Mais le 30 juillet 1826, le neveu Karl fit une tentative de suicide. Laffaire fit scandale, et
Beethoven bouleversé partit se reposer chez son frère Johann à Gneixendorf dans la région de
Krems-sur-le-Danube, en compagnie de son neveu convalescent. C’est là qu’il écrivit sa dernière
œuvre, un allegro pour remplacer la Grande Fugue comme finale du Quatuor numéro 13.
Mort, renommée, œuvre
Le 26 mars 1827, après un long délabrement physique, Beethoven s’éteint à Vienne, victime
d’une intoxication sévère au plomb : grand amateur de vin du Rhin, il avait en effet l’habitude de
boire dans une coupe en cristal de plomb, en plus d’ajouter du sel de plomb dans le vin pour le
rendre plus sucré !
Dernier grand représentant du classicisme viennois (après Christoph Willibald Gluck, Haydn et
Mozart), Beethoven prépara l’évolution vers le romantisme en musique et influença la musique
occidentale pendant une grande partie du XIXe siècle. Inclassable, son art s’exprima dans tous
les genres, et bien que sa musique symphonique soit la principale source de sa popularité
universelle, c’est dans l’écriture pianistique et dans la musique de chambre que son impact fut
le plus considérable.
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