Difficultés scolaires

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TROUBLE DEFICIT
D’ATTENTION avec / sans
HYPERACTIVITE :
TDAH
Dr C.Menache Starobinski
Neuropédiatre FMH
Clinique des Grangettes
TDAH : Trouble Déficit
d’Attention avec/sans
Hyperactivité
• TDAH = ADHD (Attention Deficit and
Hyperactivity Disorder) = TDAH (Trouble Déficit
D’Attention/ Hyperactivité)
• Prévalence aux USA: env. 5% des enfants
4 garçons : 1 fille
• Etude CH récente (Morges) :
9.6% des enfants
2 garçons : 1 fille
( plupart des études: 4-10 % des enfants)
TDAH: première description
1845
Dr.Heinrich Hoffmann
« Der Struwwelpeter »
Die Geschichte vom ZappelPhilipp
TDAH : définition
• Définition et classification (DSM IV).
• Par rapport à l’âge et au développement
intellectuel,degré inapproprié
d’inattention
d’impulsivité
d’hyperactivité
• Symptômes présents à l’école et à la maison
TDAH : définition
•
•
•
Symptômes apparus avant l’âge de 7 ans
Durée > 6 mois
3 catégories :
1. Trouble hyperactivité avec déficit d’
attention
2. Trouble déficit d’attention isolé
3. Trouble hyperactif-impulsif isolé
L’enfant inattentif
• N’écoute pas bien ce qu’on lui dit, ne suit
pas les instructions jusqu’au bout
• Néglige les détails, abandonne les activités
en cours
• Tendance à égarer les objets (affaires de
classe…)
• Distrait par des événements qui ne
dérangent pas les autres
L’enfant hyperactif
• Incapable de rester assis (école, repas…)
• Tendance excessive à courir et grimper
• A des difficultés à s’arrêter de parler,
tendance à faire du bruit durant les activités
calmes.
• NB : l’ hyperactivité se manifeste
différemment selon l’âge…
L’enfant impulsif
•
•
•
•
Interrompt la conversation
Incapable d’attendre son tour
Touche à tous les objets
Tolère mal la frustration…
TDAH :
comorbidités
• Chez 30-50% des patients, troubles
spécifiques de l’apprentissage, par exemple
dyslexie (PAS comme conséquence du
TDAH)
• Tics
• Dépression, TOC, trouble des conduites
TDAH : Diagnostic différentiel
(non exhaustif)
• Trouble spécifique de l’apprentissage sans
TDAH
• Enfant avec une intelligence supérieure ou
inférieure à la norme placé dans un
environnement scolaire inapproprié
• Affections psychiatriques
TDAH : Diagnostic différentiel
Rarement :
• Epilepsie (absences, crises partielles
complexes)
• Hyperthyroïdie
• Adrénoleucodystrophie liée à l’ X
• Enfant victime de sévices
Le TDAH rend la vie difficile…
•
•
•
•
•
•
•
•
conflits, bagarres
punitions, exclusions
échec scolaire
perte de l’estime de soi
sentiment d’être « nul »
manque de confiance
isolement, déprime
souffrance
désespoir des parents
disputes en famille, séparations
TDAH : Physiopathologie
• Hypothèse neurobiologique:
Déficit en dopamine et noradrénaline au niveau
des circuits reliant lobes frontaux et préfrontaux
aux noyaux de la base
• Hypothèse génétique : prédominance du TDAH
dans certaines familles, certains allèles du
transporteur ou du récepteur de la dopamine
surreprésentés chez les patients TDAH…
Cortex préfrontal (CPF) et fonctions
exécutives
Un des rôles majeurs du CPF : fonctions
exécutives.
C-à-d : capacité à différencier entre pensées
contradictoires (inhibition), déterminer les
conséquences d’une activité, agir en
fonction d’un but, planifier, avoir contrôle
« social », être capable de différer une
action.
Phineas Gage , 1848
TDAH:
concept physiopathologique
gènes de susceptibilité
anomalies neurobiologiques
(morphologiques, métaboliques, biochimiques)
TDAH
comorbidités
entourage
complications psychologiques
TDAH: Approche diagnostique
• S’agit-il vraiment d’un TDAH ?
• Comment le mettre en évidence ?
• Y a-t-il d’autres pathologies associées?
Evaluation pluridisciplinaire !!!
1. Chez le neuropédiatre
2. Chez le psychologue
Diagnostic chez le neuropédiatre
• Anamnèse : 3 questions-clé
1. De quand date le début des difficultés ?
2. Les problèmes surviennent-ils à l’école,
à la maison, ou dans les 2 situations ?
3. Y a-t-il une anamnèse familiale?
Diagnostic chez le neuropédiatre
• Anamnèse par les deux parents
• Observations par les enseignants : carnets
scolaires, contact téléphonique ou courrier.
• Complément par le questionnaire de
Conners à l’attention des parents
Diagnostic chez le neuropédiatre
• Examen neurologique :
Normal,
Parfois quelques signes d’impulsivité.
• Observation du comportement:
Dans la salle d’examen
Dans la salle d’attente !!!
Diagnostic chez le neuropédiatre
• Pas d’indication à l’EEG ou à la neuroimagerie
• SAUF si anamnèse de problème
neurologique ou anomalie à l’examen
neurologique
Evaluation chez le psychologue
5 questions :
1. Les troubles de l’attention sont-ils
confirmés ? (CPT)
2. Le quotient intellectuel est –il dans la
norme ? (WISC IV)
3. Trouble des fonctions exécutives?
4. Y a-t-il un trouble spécifique de
l’apprentissage associé ?
5. Répercussions psychologiques ?
Evaluation des fonctions exécutives
•
•
•
•
•
Mémoire de travail
Inhibition de réponses (Stroop)
Flexibilité mentale
Planification (figure de Rey)
Contrôle de l’impulsivité
Complément d’évaluation
A évaluer en fonction des résultats du bilan
chez le psychologue:
• Bilan neuropsychologique plus complet
• Bilan logopédique
Annonce du diagnostic
•
Annonce et explication du diagnostic =
la première démarche thérapeutique !!!
•
Démystifier le traitement !!!
•
Conseils aux parents / Adresses
d’associations de parents
Prise en charge
Pluridisciplinaire :
•
•
•
•
•
Traitement médicamenteux
Psychothérapie
Méthodes d’enseignement
+/- Appui scolaire
+/- Logopédie
Méthodes d’enseignement
mesures scolaires
- classe normale
- +/-appui en classe
- place en face du prof, voisins calmes
- travaux et devoirs par petites portions
- méthodes audiovisuelles
- observation de l’efficacité des mesures
- entretiens réguliers avec les parents
- encouragement, mise en évidence des
réussites et progrès
- éviter les punitions, le dénigrement
Traitement médicamenteux
Petit arsenal thérapeutique :
• méthylphénidate (Ritaline, Ritaline LA, Ritaline SR,
Concerta) .
• dextramphétamine (Dexamin, Adderall)
• atomoxetine (Strattera) : inhibiteur de la recapture
de la noradrénaline
• clonidine
• tricycliques
Les traitements à disposition en
Suisse
• Méthylphénidate
–
–
–
–
Ritaline
Ritaline LA
Ritaline SR
Concerta
• Atomoxétine : Strattera
• Clonidine : Catapresan
R
Ritaline :
mode d’action
• Action
sympathomimétique
• Augmente la
biodisponibilité des
catécholamines
(dopamine ,
noradrénaline) au
niveau synaptique
Méthylphénidate : mode d’action
• Inhibition du recaptage de la Dopamine
• Blocage du transporteur de la dopamine et
diminution des récepteurs (down regulation)
• Effet prédominant dans le striatum
Méthylphénidate
Avantages
Inconvénients
• Effet rapide
• Efficace
• Traitement intermittent
possible
• Effet rebond
• Diminution de l’appétit
• Difficultés
d’ endormissement
• Augmentation des tics
Strattera (atomoxétine) :
• Approuvé pour la première fois en 2002
• Admis par Swissmedic en 2009
• Estimation en Nov. 2006 : 6 Mo de patients
sous atomoxétine (ATX)
Atomoxétine : mode d’action
• Inhibition du recaptage de la noradrénaline
• Affinité sélective pour transporteurs de la
noradrénaline
• Action dans les régions sous-corticales
frontales ( neurones noradrénergiques)
Garnock- Jones et al et al, Pediatr Drugs 2009
Atomoxétine
Avantages
Inconvénients
•
•
•
•
•
•
•
•
Efficacité de 24h00
Pas d’insomnie
Moins d’effet sur l’appétit
Diminution des tics
Titration lente
Traitement quotidien
Fatigue
Effets sec. digestifs
Atomoxétine :pharmacologie
• Rapidement absorbée
• Augmentation du taux proportionelle à la
dose
• Métaboliseurs lents: Cytochrome CYP2D6
taux plus élevés et élimination plus lente
• Interaction avec inhibiteurs du CYP2D6:
par ex paroxétine (SSRI): taux plus élevés
• Si insuff hépatique : taux plus élevés
Garnock- Jones et al et al, Pediatr Drugs 2009
Atomoxétine : tolérance
• Perte de poids initiale et ralentissment
croissance initiale puis N
• Affecte moins le sommeil que stimulants
• Effets sec: céphalées, douleurs abdo,
diminution de l’appétit, nausées,
somnolence
• Amélioration de la qualité de vie à court et
long terme, aussi comparé à thérapie
Garnock-» Jones
et al et al, Pediatr Drugs 2009
« standard
préexistante.
Atomoxétine : efficacité
• Pas de différence avec MPH à courte durée
d’ action
• Moins efficace que MPH et amphétamines à
libération prolongée
• Pas d’effet négatif et parfois même effet
positif sur co-morbidités
Garnock- Jones et al et al, Pediatr Drugs 2009
Clonidine : mode d’action
• Agoniste des récepteurs adrénergiques α-2
• Action sur neurones présynaptiques
Clonidine
Avantages
• Induction du sommeil
Inconvénients
• Sédation
• Hypo TA
Traitement médicamenteux
• Entrepris seulement lorsque tous les
résultats de l’évaluation pluridisciplinaire
sont connus.
• Parfois également test thérapeutique
(confirmation du diagnostic)
• Permet le succès de l’enseignement
personnalisé et de la psychothérapie.
Traitement médicamenteux
• Suivi régulier : fréquent au début, biannuel
par la suite.
• But: adaptation de la posologie à la
croissance, passage à une forme retard,
changement de médicament si nécessaire,
tenter un arrêt de la médication si désiré,
passage à une prise en charge pour
adultes…
La Ritaline est bien connue:
•
•
•
•
•
•
•
•
études méticuleuses, extensives, à très long terme
efficacité symptomatique immédiate
effet sur hyperactivité > déficit d’attention
absence d’effets secondaires majeurs à court et à long
terme (pas de nécessité de contrôles biologiques de
routine)
absence d’accoutumance et de dépendance
bonne connaissance de la pharmacocinétique
amélioration de l’efficacité des autres mesures
absence de bénéfice à long terme si mesure unique
Certains aspects du traitement
restent controversés
• la prise en charge des
enfants en âge préscolaire
• la prise en charge, plus
difficile, des adolescents
• la prise en charge des
jeunes adultes
• la place des traitements
alternatifs et des régimes
alimentaires
Traitement des comorbidités
- dyslexie
- maladresse
- tics
- anxiété,
dépression
- tr conduites
logopédiste
psychomotricienne
ergothérapeute
neuropédiatre,
pédopsychiatre
pédopsychiatre
pédopsychiatre
Recherche sur le TDAH: génétique
• Etudes de jumeaux : preuve de la composante
génétique
• Susceptibilité génétique probablement dûe à
plusieurs gènes de faible effet
• Etudes d’association: gène pour le récepteur de la
dopamine , (moins certain pour gène du
transporteur )
• Autres candidats :gène de la dopamine betahydroxylase et du transporteur de la sérotonine.
…récepteurs nicotiniques du syst cholinergique?
Elia J, Devoto M, Curr Psychiatry Rep, 2007
Génétique et endophénotypes dans
les maladies neuropsychiatriques
complexes
• Facteurs de risque « hérités »
• De nature biochimique,
neuropsychologique, anatomique etc..
• Plus proche des allèles en cause que les
catégories diagnostiques
• Meilleure cible pour études moléculaires
• Moins d’influence de l’environnement
Recherche : électrophysiologie
• Différences dans l’ analyse du spectre des
fréquences de l’ EEG
• Liées à des déficits de maturation?
• Peut-être même discriminants entre soustypes
• Indicateur de la réponse au traitement ?
(Mann 1992, Clarke 1998, 2001, 2002, Barry
2003….)
Recherche : neuroimagerie
• Volumétrie et IRM fonctionelle:
• Altérations de volumes dans les réseaux
frontostriataux, le corps calleux, les ganglions de
la base et même le cervelet
(rôle du cervelet dans fonctions cognitives)
(endophénotype ? Diminution vol région frontale
D?)
• Dysfonctions en fIRM dans le cortex préfrontal et
le striatum
Paloyelis et al , Expert Rev Neurother, 2007 oct.
Persistance du TDAH chez l’ adulte
• Peu d’ études bien conduites
( Weiss et al, 1993; Mannuzza et al , 1998;
Rasmussen et al 2001; Barkley et al, 2002)
• 30-50% de persistance de symptômes
• Parfois critères exacts du DSM – IV pas
remplis
TDAH chez les adultes
• 2 populations distinctes :
A)« prospectively followed ADHD
patients »
B)« clinic refered ADHD adults »
TDAH chez les adultes
• Différences :
A : plus de comorbidités de type
oppositionel, tr des conduites ,
personalité antisociale ( début plus
précoce?)
B: QI lég plus élevés, meilleur niveau d’
éducation
Adultes : CT et I
(Murphy et al , 2002)
Idem pour présence de tr dysthymique,
dépendance OH, cannabis, tr de l’
apprentissage.
Groupe CT : plus d’ ODD, paranoia,
suicidalité
2 groupes : 36-50 % de diagnostic préalable
d’ ADHD
TDAH adultes
• Problème : comorbidité avec tr des
conduites et personnalité antisociale
• Apparition de ces diagnostics dans l’
enfance semble être un fact de risque pour
problèmes chez l’ adulte
Abus de substances
• Surtout dans le groupe avec CD et
personalité antisociale
• Pas de lien avec utilisation de stimulants
Conduites à risque
• Conduite de véhicules à risque
• Comportement sexuel à risque : grossesses
chez adolescentes ( 30-40 % de risque
augmenté) et risque augmenté de 4x pour
MST
Fonctionnement social
• Plus de divorces , remariages
• Plus de licenciements, démissiosn
impulsives
• Plus de difficultés professionnelles
multiples
Murphy et Barkley , 1996
Intelligence et fonctionnement
académique
• 16-40 % des « clinic refered » ont un passé
de difficultés scolaires
• Par rapport à contrôles, niveau d’ éducation
plus bas ( Weiss et Hechtman, 1993)
Problèmes neuropsychologiques
•
•
•
•
•
•
Mémoire de travail
Planification
Flexibilité mentale
Inattention
Problèmes d’ inhibition
Régulation des affects ?
Murphy et al 2001
TDAH : conclusion
• Continuum enfance- âge adulte
• Frontières pas toujours claires avec autres
pathologies psychiatriques ( CD; ODD …)
• 2 types bien distincts : différentes origines
neurobiologiques ?
• Difficultés des études cliniques…
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