Depuis le curé MESLIER (1664-1729) et NIETZSCHE (1844-1900), le cri de
l’athée fut à peine audible, mais le combat entre non-croyants libres penseurs et
monothéistes ne cessera probablement que lorsque l’humanité disparaîtra de cette
planète.
En attendant, en ce début de XXI° siècle, il sévit toujours.
La polémique, en 2005, fut rallumée par l’édition de deux livres aux couvertures
étrangement semblables : Le « traité d’Athéologie » de l’athée Michel ONFRAY et la
réponse du catholique Mathieu BAUMIER avec « l’anti- traité d’athéologie ». D’un côté
la destruction systématique des religions monothéistes et de leurs dogmes, de l’autre, la
défense inargumentée de celui qui accepte sans comprendre et qui accuse l’athée de
parler évidemment de ce qu’il ne connaît pas. Un seul dénominateur commun : la haine
réciproque.
Le monothéisme est la religion du Livre : Juifs, Chrétiens et Musulmans ont rédigé leurs
tables de la loi et leurs codes de moralité dans la Thora et le Talmud, l’Ancien et le
Nouveau Testament, le Coran et le Hadith sous la dictée de leurs Dieux respectifs :
Jehova, Dieu le Père et Allah. Les principes fondamentaux présentent de fortes
analogies, leurs enseignements sont figés une fois pour toutes et ceux qui n’adhèrent pas
sont soit des infidèles, soit des païens, soit des hérétiques. Bien que les trois Dieux soient
des interprétations différentes d’un seul et même Dieu, le principe d’exclusion est de
règle et le recours à la violence recommandé : croisades, inquisition, fatwa, djihad…
Le scientifique n’est toléré que dans le Coran, mais la finalité de toute recherche doit
conduire à Dieu. Le christianisme exclut totalement et sans équivoque cet empêcheur de
tourner en rond. Utiliser sa raison et son intelligence pour tenter de décrypter l’Univers, y
compris la Cause sans cause, est une hérésie qui, dans le meilleur des cas méritait
l’excommunication, au pire l’autodafé et le bûcher.
Pourtant, dans le logos 2 de l’Evangile de Thomas, Jésus disait:
"Que celui qui cherche, soit toujours en quête jusqu'à ce qu'il trouve et quand il
aura trouvé, il sera dans le trouble, ayant été troublé, il s'émerveillera, il règnera sur le
Tout".
Ce logos contredit formellement l’attitude séculaire de l’Eglise et donc de la Sainte
Inquisition à l’égard des scientifiques. En effet, Jésus enseigne qu’il faut chercher une
vérité cachée qui, une fois révélée, génère un trouble.
Lorsqu’en physique quantique, on constate qu’une particule peut être à la fois présente et
absente, l’intelligence est troublée car la logique ordinaire est prise en défaut, notre
conscience elle-même est mise en défaut, puis finit par accepter !
Einstein fut profondément choqué par cette mise en défaut apparente du déterminisme
dont il fut le farouche défenseur. Pourtant, il dira « Il n’y a que les imbéciles qui ne
s’émerveillent pas ! », c’est-à-dire ceux qui croient savoir et qui s’arrêtent dans leur
quête.
Jean-Yves Leloup, lui, estime que ce logos constitue un véritable itinéraire initiatique et
interprète « il règnera sur le tout » de la façon suivante :