LE PIED • • • • • • Ostéologie Morphologie de la cheville et du pied Arthrologie Myologie Architecture du pied et pied statique Le pied dynamique B. MOERMAN 1 Ostéologie Ostéologie = étude des os. Le squelette humain est constitué de 206 os. L'os est une structure vivante, partie dure et solide qui forme la charpente du corps. Il est vascularisé, donc se nourrit et peut ainsi grandir et se développer. Il est solide et résistant chez l'adulte. Chez l'enfant, il est plus souple et plus élastique. Il y a trois sortes d'os : • les os longs : comme le fémur, le tibia et les métatarsiens. • Les os courts : comme les os du tarse. • Les os plats : comme la scapula (anciennement appelé l'omoplate) et la clavicule. Ils jouent un triple rôle : • Ils sont la charpente de l'appareil locomoteur. • Ils protègent les organes internes : comme la cage thoracique protège les poumons, le crâne protège le cerveau, ... • Ils servent de point d'attache aux muscles. De plus, ils subissent passivement les mouvements du corps. Le pied fait partie d'un ensemble que l'on appelle le membre inférieur qui se compose de la cuisse, de la jambe et du pied (cuisse et jambe telles que définies ci-avant constituent ce que l'on appelle communément la jambe). La cuisse est constituée d'un seul os : le fémur. Le fémur est formé de trois parties : • Le corps de l'os ou diaphyse. • L'extrémité supérieure qui comprend la tête du fémur, le col du fémur (lieu de fréquentes fractures), le petit trochanter et le grand trochanter, ces deux derniers éléments étant des saillies osseuses où s'insèrent certains muscles. • L'extrémité inférieure formée par deux parties convexes, les condyles fémoraux (un interne et un externe). Ces deux condyles sont réunis en avant par une surface articulaire appelée trochlée qui s'articule via la rotule avec le tibia. La jambe est constituée de deux os : le tibia et la fibula (anciennement appelé le péroné). B. MOERMAN 2 Le tibia est formé de trois parties : • Le corps de l'os ou diaphyse. • L'extrémité supérieure : elle a la forme d'un plateau découpé en deux parties, une interne et une externe. Ce plateau tibial s'articule respectivement via la rotule avec les condyles interne et externe de l'extrémité inférieure du fémur. • L'extrémité inférieure : la partie la plus importante est appelée malléole interne, c'est une saillie volumineuse située au niveau de la face interne du tibia et que l'on sent directement sous la peau au niveau de la partie interne de la cheville. La fibula est également constitué de trois parties : • Le corps de l'os ou diaphyse. • L'extrémité supérieure, que l'on appelle tête de la fibula et qui s'articule avec l'extrémité supérieure du tibia. • L'extrémité inférieure, dont la partie la plus importante se nomme la malléole externe; cette saillie osseuse se palpe au niveau de la partie externe de la cheville. Le pied est formé de 26 os et de 2 sésamoïdes. Il est constitué de trois segments : • Le tarse antérieur et le tarse postérieur. • Le métatarse. • Les phalanges. Le tarse postérieur se compose de deux os : • Le calcanéus est l'os du talon. Il est situé sous le talus (anciennement appelé astragale). Le talon d'Achille s'y insère. • Le talus est un os court qui s'insère entre les os de la jambe et le calcanéus. Le tarse antérieur se compose de cinq os : • Le cuboïde (situé à l'extérieur du pied) qui s'articule vers l'arrière avec le calcanéus, vers l'avant avec les 4ième et 5ième métatarsiens et latéralement avec le 3ième cunéiforme et le naviculaire (anciennement appelé le scaphoïde). • Le naviculaire (situé à l'intérieur du pied, à côté du cuboïde) qui s'articule vers l'arrière avec le talus, vers l'avant avec les trois cunéiformes, latéralement avec le cuboïde. Son bord interne sert de point d'insertion au muscle jambier postérieur. • Les trois cunéiformes qui sont situés entre le naviculaire et les trois premiers métatarsiens. Le métatarse est un segment constitué de cinq os longs : les métatarsiens. On les numérote de l'intérieur vers l'extérieur et de 1 à 5 (le N° 1 étant le gros orteil); Ces cinq os sont en rapport à l'arrière avec le cuboïde (4ième et 5ième métatarsiens) et B. MOERMAN 3 avec les trois cunéiformes (1er, 2ième et 3ième métatarsiens), à l'avant avec les phalanges proximales. Le métatarse comporte encore les deux sésamoïdes. Ces deux petits os, ayant la forme de grains de sésame, se situent sous la tête du premier métatarsien. Ils jouent un rôle très important pour la conservation de l'équilibre car ils se situent à l'une des trois pointes du triangle de sustentation. Les phalanges sont les os des orteils. Il y en a trois sortes : • Les phalanges proximales ou P1. • Les phalanges médianes ou P2 (encore appelées phalangines ou phalanges moyennes). • Les phalanges distales ou P3 (encore appelées phalangettes). Chaque orteil en possède une de chaque sorte à l'exception du gros orteil qui ne possède pas de phalange médiane. B. MOERMAN 4 Les os des membres inférieurs B. MOERMAN 5 Les os du pied 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. le calcanéus le talus le naviculaire le 1er cunéiforme le 2ème cunéiforme le 3ème cunéiforme le cuboïde le 1er métatarsien le 2ème métatarsien le 3ème métatarsien le 4ème métatarsien le 5ème métatarsien la phalange proximale du 1er orteil ou P1 la phalange distale du 1er orteil ou P2 la phalange proximale du 2ème orteil ou P1 la phalange médiane (ou moyenne) du 2ème orteil ou P2 la phalange distale du 2ème orteil ou P3 B. MOERMAN 6 Les os du pied ↑ Vue longitudinale externe 1. le calcanéus 2. le talus 3. le naviculaire 4. les cunéiformes 5. le cuboïde 6. les métatarsiens 7. les phalanges Vue longitudinale interne 1. le calcanéus 2. le talus 3. le cuboïde 4. le naviculaire 5. les cunéiformes 6. les métatarsiens 7. les phalanges ↓ B. MOERMAN 7 Les os du pied ↑ ↑ Os du pied de la face interne 1. tibia 2. fibula 3. talus 4. calcanéus 5. naviculaire 6. cuboïde 7. premier cunéiforme 8. deuxième cunéiforme 9. premier métatarsien 10. phalange proximale du 1er orteil 11. sésamoïdes B. MOERMAN Os du pied de la face externe 1. tibia 2. fibula 3. talus 4. calcanéus 5. naviculaire 6. cuboïde 7. deuxième cunéiforme 8. troisième cunéiforme 9. cinquième métatarsien 10. phalange proximale du 5ième orteil 8 Les os du pied B. MOERMAN 9 Morphologie de la cheville et du pied B. MOERMAN 10 Arthrologie Arthrologie = étude des articulations. Une articulation est l'ensemble des éléments par lesquels les os s'unissent les uns aux autres. Les articulations sont classées d'après leur degré de mobilité en trois catégories : • Les synarthroses (encore appelées sutures) qui sont des articulations immobiles comme par exemple les articulations des os du crâne. Aucun mouvement possible. • Les amphiarthroses (encore appelées symphyses) qui permettent une mobilité réduite comme les articulations de la colonne vertébrale ou du tarse. Seuls des petits mouvements sont possibles. • Les diarthroses qui sont les articulations les plus mobiles comme par exemple les articulations de la hanche, du genou, de l'épaule ou du coude. Elles permettent une grande mobilité. La plupart des articulations sont des diarthroses. Les diarthroses se compose des éléments suivants : • Le périoste : membrane qui entoure et protège l'os. • Le cartilage articulaire : il recouvre les extrémités osseuses; il sert d'amortisseur des chocs, il facilite le glissement des deux pièces osseuses l'une sur l'autre et donc les mouvements. Il permet aussi d'éviter l'usure (arthrose) des os. Il joue un rôle de protection. • La capsule articulaire : c'est une membrane fibreuse ou manchon fibreux qui entoure l'articulation (gaine) et qui maintient les os l'un en face de l'autre; elle est résistante mais assez souple pour permettent les mouvements. • La synoviale : c'est une bourse séreuse qui se trouve à l'intérieur de la capsule articulaire; elle contient un liquide visqueux, la synovie, qui facilite le glissement des os l'un sur l'autre (= huile). • Le ligament : c'est un moyen d'union entre les os, il aide la capsule articulaire à maintenir les os en place; il est constitué de nombreuses fibres conjonctives résistantes et relativement élastiques. • Le tendon : c'est le moyen d'union du muscles à l'os. Il est constitué de tissu fibreux, solide, résistant et dont les fibres pénètrent en profondeur dans le muscle; le tendon est la terminaison du muscle et permet donc à celui-ci de se fixer sur l'os. Il n'est pas élastique mais peut se distendre. B. MOERMAN 11 Les articulations du membre inférieur comportent : • L'articulation de la hanche : elle relie le fémur à l'os du bassin. • L'articulation du genou : elle réunit d'une part le fémur et la rotule et d'autre part la fibula et le tibia. C'est une articulation très complexe. • L'articulation de la jambe : le tibia et la fibula sont réunis entre eux à leurs deux extrémités (supérieure et inférieure) par les ligaments péronéo-tibiaux antérieur et postérieur. A la hauteur de la diaphyse des deux os, on retrouve le ligaments interosseux. • L'articulation de la cheville ou l'articulation tibio-tarsienne (encore appelée articulation du cou-de-pied) : elle réunit les os de la jambe (tibia et fibula) aux os du pied et plus particulièrement au talus. C'est une articulation complexe qui joue un rôle important dans les mouvements de flexion et d'extension du pied. • Les articulations du pied comportent principalement: • Un ensemble d'articulations reliant les os du tarse postérieur à ceux du tarse antérieur appelé articulation médiotarsienne ou articulation de Chopart. • L'articulation tarso-métatarsienne ou articulation de Lisfranc qui réunit les trois cunéiformes et le cuboïde aux cinq métatarsiens. • Les articulations métatarso-phalangiennes articulent les cinq métatarsiens aux phalanges. • Les articulations interphalangiennes articulent les phalanges entre elles. B. MOERMAN 12 Les articulations de la cheville B. MOERMAN 13 Les articulations de la cheville B. MOERMAN 14 Les articulations du pied 1 : articulation de Chopart ou articulation médiotarsienne 2 : articulation de Lisfranc ou articulation tarso-métatarsienne B. MOERMAN 15 Myologie Myologie = étude des muscles. Les muscles sont les éléments qui vont permettre de faire bouger les os et les articulations. Un muscle a comme propriété de pouvoir se contracter et se décontracter, de produire un mouvement. Un muscle est constitué de nombreuses « fibres musculaires » orientées dans le même sens et formant une sorte de fuseau. Il est enveloppé d'une membrane de teinte blanchâtre appelée aponévrose, très résistante. A chacune de ses extrémités, le muscle se termine par un tendon fibreux qui fixe le muscle à l'os. Il existe deux sortes de muscles : • Les muscles lisses : on les retrouve les parois des viscères (estomac, intestins,...); ils assurent les mouvements inconscients et involontaires. • Les muscles striés : ce sont ceux qui insérés dans les os permettent la mobilité; ils sont soumis au contrôle volontaire du cerveau. On les dit striés parce que l'examen microscopique révèle en eux l'existence de stries transversales caractéristiques. Les muscles de la jambe Face interne de la jambe : • Le jambier antérieur : • s'insère sur l'extrémité supérieure de la faxe externe du tibia, • se termine à la base du 1er métatarsien + 1er cunéiforme, • fonction : flexion pied, adduction et supination. • L'extenseur propre du gros orteil : • se fixe sur la partie moyenne de la face interne de la fibula, • se termine à la base de la 2ième phalange du gros orteil, • fonction : relève le 1er orteil et participe à la flexion dorsale. • L'extenseur commun des orteils : • se fixe sur la face interne de la fibula, • se termine par quatre tendons qui se fixent sur la phalange distale des quatre derniers orteils, • fonction : extension des quatre derniers orteils (releveur des orteils) et participation à la flexion du pied. Face postérieure de la jambe : B. MOERMAN 16 Il y a deux couches : une couche profonde, constituée du jambier postérieur, du long fléchisseur du 1er orteil et du long fléchisseur commun des orteils et une couche superficielle constitué du triceps sural. • Le triceps sural est composé de trois corps musculaire : les deux jumeaux (un interne et un externe) et le soléaire. • Le soléaire : • se fixe sur la face postérieure de la tête du péroné et sur la partie supérieure de la face postérieure du péroné et sur la partie moyenne du bord interne du tibia, • se termine par un tendon commun (tendon d'Achille) avec les deux jumeaux sur la face postérieure du calcanéus, • fonction : extension du pied. • Les jumeaux interne et externe : • l'interne se fixe sur la face postérieure du condyle interne du fémur, • l'externe se fixe sur la face postérieure du condyle externe du fémur, • ils se terminent par un tendon commun (tendon d'Achille) avec le soléaire sur la face postérieure du calcanéus, • fonction : extension du pied. • Le jambier postérieur : • se fixe sur la partie supérieure de la face postéro-externe du tibia et la face postéro-interne de la fibula, • se termine sur le tubercule du naviculaire, • fonction : adduction, supination et participation à l'extension du pied. • Le long fléchisseur du 1er orteil : • se fixe sur la partie inférieure de la face postérieure de la fibula, • se termine sur la face inférieure de la base de la phalange distale du 1er orteil, • fonction : flexion de P1 sur P2 et participation à l'extension du pied. • Le long fléchisseur commun des orteils : • se fixe sur la partie moyenne de la face postérieure du tibia, • se termine en se divisant en quatre tendons qui se fixent sur la phalange distale des quatre derniers orteils, • fonction : flexion de l'articulation interphalangienne et métatarsophalangienne des quatre derniers orteils et participation à l'extension du pied. Face externe de la jambe : • Le long péronier latéral (LPL) : • se fixe sur la tubérosité externe du tibia, sur la tête de la fibula et sur • B. MOERMAN 17 • la face externe de la fibula, • se termine sur la saillie osseuse à la base du 1er métatarsien et du 1er cunéiforme, • fonction : abduction, pronation et participation à l'extension du pied. Le court péronier latéral (CPL) : • se fixe sur la partie inférieure de la face externe de la fibula (sous le LPL), • se termine sur l'apophyse styloïde du 5ième métatarsien, • fonction : abduction, pronation et participation à l'extension du pied. Les muscles du pied Face dorsale : • Le pédieux : • se fixe sur la grande apophyse du calcanéus, • se termine par quatre tendons qui s'insèrent sur la phalange proximale des quatre premiers orteils où ils se confondent avec le tendon de l'extenseur des orteils, • fonction : extension des quatre premiers orteils. Face plantaire : • Le court fléchisseur du premier orteil : • se fixe sur la partie interne de la face inférieure du cuboïde et des trois cunéiformes, • se termine sur le bord interne et externe de la base de P1 du 1er orteil, • fonction : flexion de l'articulation métatarso-phalangienne du 1er orteil. • L'adducteur du premier orteil : • s'insère d'une part à la base des 2ième, 3ième,4ième métatarsiens et d'autre part sur les 2ième, 3ième et 4ième articulations métatarsophalangiennes, • se termine sur le bord externe de P1 du 1er orteil, • fonction : adduction du 1er orteil et participation à la flexion de l'articulation métatarso-phalangienne du 1er orteil. • L'abducteur du premier orteil : • se fixe sur l'aponévrose plantaire et sur la tubérosité interne du calcanéus, • se termine sur le bord interne de la base de P1 du 1er orteil, • fonction : abduction du 1er orteil et participation à la flexion de l'articulation métatarso-phalangienne du 1er orteil. • L'abducteur du cinquième orteil : • se fixe sur la tubérosité postéro-externe du calcanéus, • se termine sur le bord externe de la base de P1 du 5ième orteil, B. MOERMAN 18 • • • • • • • fonction : flexion et abduction du 5ième orteil. Le court fléchisseur du cinquième orteil : • s'insère sur la base du 5ième métatarsien et sur le cuboïde, • se termine sur la base de P1 du 5ième orteil, • fonction : flexion du 5ième orteil. L'opposant du cinquième orteil : • se fixe sur le cuboïde, • se termine sur le bord externe du 5ième métatarsien, • fonction : amène le 5ième métatarsien en dedans et participe à la flexion du 5ième orteil. Le court fléchisseur plantaire : • se fixe sur la face inférieure du calcanéus, • se divise en quatre faisceaux qui s'insèrent à la base de P2 des quatre derniers orteils, • fonction : flexion de l'inter-phalangienne des quatre derniers orteils et participation à la flexion de la métatarso-phalangienne des quatre derniers orteils. Les lombricaux : • se fixent sur les tendons du muscle fléchisseur des orteils, • se terminent sur la base de P1 des quatre derniers orteils, • fonction : participent à la flexion et à l'extension des interphalangiennes des quatre derniers orteils. Les interosseux plantaires : • s'insèrent à la base et sur la face interne des 3ième, 4ième et 5ième métatarsiens, • se terminent sur la face interne de la base de P3 des 3ième, 4ième et 5ième orteils, • fonction : adduction des trois derniers orteils et participation aux mouvements de flexion et d'extension des phalanges des quatre derniers orteils. Les interosseux dorsaux : • s'insèrent à la face latérale des métatarsiens et dans l'espace entre les métatarsiens, • se terminent sur la face latérale de la base de P3 des 2ième, 3ième et 4ième orteils, • fonction : abduction des 2ième, 3ième et 4ième orteils. Remarque concernant les aponévroses : Il existe plusieurs aponévroses d'enveloppe qui engainent complètement les différentes parties du pied : B. MOERMAN 19 • • L'aponévrose dorsale : fine, mince, elle recouvre le dos du pied et se fixe le long des bords osseux du pied. L'aponévrose plantaire : puissante, elle sert de point d'insertion aux muscles de la plante du pied. Elle joue un rôle important dans le maintien de la voûte plantaire. D'autres éléments sont également présents comme les bourses séreuses qui sont interposées entre les os, les muscles ou les tendons et qui permettent aux différentes structures de glisser les unes par rapport aux autres (ex : bourse sous-calcanéenne qui se situe entre l'aponévrose et le tendon d'Achille). Il faut noter aussi la présence de gaines séreuses qui entourent certains tendons et aussi les protègent des frottements avec les os. Remarque d'ordre terminologique Les muscles du pied sont parfois divisés en deux groupes : • Les muscles extrinsèques ou muscles de la jambe qui s'attachent au pied. • Les muscles intrinsèques qui intéressent surtout les orteils. B. MOERMAN 20 Les muscles de la jambe et du pied B. MOERMAN 21 Les muscles de la jambe et du pied B. MOERMAN 22 Les muscles de la jambe et du pied B. MOERMAN 23 Les muscles de la jambe et du pied B. MOERMAN 24 Les muscles de la jambe et du pied B. MOERMAN 25 Architecture du pied et pied statique Le pied s'appuie sur le sol par trois points d'appui principaux qui forment le triangle de sustentation encore appelé triangle statique. Ces trois points sont : • le calcanéus, • la tête du 1er métatarsien et ses deux os sésamoïdes, • la tête du 5ième métatarsien. Ces trois points d'appui se trouvent normalement dans un même plan horizontal. Notons malgré tout que l'avant du pied repose en réalité sur l'ensemble des têtes métatarsiennes. Le pied possède : • La voûte longitudinale, formée par deux arches : • Une arche interne allant du calcanéus à la tête du 1er métatarsien et formée (d'arrière en avant) par le calcanéus, la tête du talus, le naviculaire, le 1er cunéiforme et la tête du 1er métatarsien. • Une arche externe allant du calcanéus à la tête du 5ième métatarsien et formée (d'arrière en avant) par le calcanéus, le cuboïde et la tête du 5ième métatarsien. • L'arche transversale ou arche antérieure (extrémité antérieure de la voûte longitudinale) qui va de la tête du 1er à la tête du 5ième métatarsien et est formée par la tête des cinq métatarsiens. C'est grâce à la tension des ligaments et des muscles que la voûte est maintenue en place. Une faiblesse de ces ligaments et muscles va générer des déformations du pied. B. MOERMAN 26 AB : arche antérieure ABC : voûte longitudinale CB : arche externe CA : arche interne Répartition des charges au niveau des pieds B. MOERMAN 27 Chaque pied supporte normalement la moitié du poids du corps. Grâce au talus, ce poids est divisé en deux entre l'avant-pied et l'arrière-pied. Le poids supporté au niveau de l'avant-pied ce répartit comme suit : • 1/3 (ou si l'on préfère 2/6) pour le 1er métatarsien, • 1/6 pour chacun des autres métatarsiens. Lors du port de hauts talons, la statique du pied se trouve modifiée : le talus basculant un peu vers l'avant, l'avant-pied supportera 2/3 du poids du corps (au lieu de la moitié) et l'arrière-pied 1/3 du poids. Ce déséquilibre engendrera des problèmes et des déformations au niveau de l'avant-pied. Différentes formes de l'avant-pied On classe les pieds en trois catégories en tenant compte des longueurs respectives des orteils. On distingue : • Le pied égyptien. • Le pied carré. • Le pied grec. B. MOERMAN 28 Le pied dynamique Les mouvements du pied Les mouvements du pied sont : • Au niveau de la cheville : la flexion dorsale encore appelée dorsiflexion et la flexion plantaire encore appelée plantiflexion. Notons encore que ces deux mouvements, assurés principalement par l'articulation tibio-tarsienne, se font dans plan vertical. • Au niveau de la partie antérieure du pied : l'adduction et l'abduction du pied. Ces deux mouvements se font dans un plan horizontal. B. MOERMAN 29 • • Au niveau du bord interne du pied : la supination (soulèvement du bord interne du pied, le pied reposant sur son bord externe). Au niveau du bord externe du pied : la pronation (soulèvement du bord externe du pied, le pied reposant sur son bord interne). On distingue encore les mouvements suivants : • Le varus du pied = supination + adduction. Le pied va vers l'intérieur et repose sur son bord externe. • Le valgus du pied = pronation + abduction. Le pied va l'extérieur et repose sur son bord interne. B. MOERMAN 30 • • L'inversion du pied = plantiflexion (F.P.)+ adduction (AD.) + supination (SUP.), ces deux derniers mouvements constituant en fait un varus du pied. L'éversion du pied = dorsiflexion (F.D.) + abduction (AB.) + pronation (PRO.), ces deux derniers mouvements constituant en fait un valgus du pied. Notons encore que les mouvements de varus et de valgus sont liés à la position du calcanéus quand celui-ci se couche sur son bord interne, on appelle cela mouvement en valgus et lorsqu'il se couche sur son bord externe le mouvement est dit en varus. La marche Quotidiennement et selon l'activité de chacun, un individu normal fait 4100 à 5800 enjambées par jour. Le déroulement du pas s'effectue en quatre temps : Premier temps : prise de contact avec le sol (Fig. 45) • Cette phase est encore appelée phase taligrade. Lorsque le membre oscillant lancé en avant est sur le point « d'atterrir » sur le sol, la cheville est en rectitude ou même légère flexion du fait de l'action des fléchisseurs de la tibio-tarsienne (F). Le pied prend donc contact avec le sol par le talon, c'est-àdire le point postérieur (C) de la voûte. Immédiatement sous la poussée de la jambe (flèche blanche) le reste du pied s'abat sur le sol (flèche 1) tandis que la cheville est portée passivement en extension. B. MOERMAN 31 Deuxième temps : contact maximum (Fig. 46) • Cette phase encore appelée phase plantigrade. La plante du pied repose alors sur le sol par toute sa surface portante qui constitue l'empreinte plantaire. Le corps propulsé par l'autre pied va passer au dessus puis en avant du pied porteur. La cheville est alors portée de la position d'extension précédente à la position de flexion (flèche 2). En même temps le poids du corps (flèche blanche) va s'appliquer sur la voûte plantaire qui s'écrase. Simultanément, la contraction de tous les tendeurs plantaires s'opposent à cet affaissement de la voûte (premier effet d'amortissement). En s'écrasant la voûte s'allonge légèrement : au début du mouvement, c'est l'appui antérieur (A) qui avance légèrement, mais sur la fin lorsque l'appui antérieur est de plus en plus fixé sur le sol par le poids du corps, c'est l'appui postérieur (C), le talon qui recule. La surface de l'empreinte plantaire est maximum lorsque la jambe passe à la verticale du pied. Troisième temps : première impulsion motrice (Fig. 47) • Le poids du corps étant maintenant en avant du pied porteur, la contraction des extenseurs de la cheville (T), particulièrement du triceps, va soulever le talon (flèche 3). Tandis que la tibio-tarsienne est portée activement en extension, l'ensemble de la voûte effectue une rotation autour de son appui antérieur (A). Le corps est soulevé et porté en avant : c'est la première impulsion motrice, la plus importante car elle met en jeu des muscles puissants. Cependant, la voûte, prise entre le sol en avant, la force musculaire en arrière et le poids du corps au milieu tendrait à s'écraser si les tendeurs plantaires (P) n'intervenaient pas : c'est le deuxième effet d'amortissement. D'autre part, c'est au moment de l'appui antérieur que la voûte antérieure s'écrase à son tour (Fig. 48) et que l'avant-pied s'écrase sur le sol (Fig. 49). Quatrième temps : deuxième impulsion motrice (Fig. 50) • Cette phase est encore appelée phase digitigrade. L'impulsion fournie par le triceps (T) est prolongée par une deuxième impulsion des fléchisseurs des orteils (f), surtout le fléchisseur propre du gros orteil. Le pied porté une fois de plus en haut et en avant, quitte son appui sur le talon antérieur et ne repose plus que sur les trois premiers orteils, le gros orteil surtout, en appui terminal. Pendant cette deuxième impulsion motrice, la voûte plantaire résiste, une fois de plus, à l'écrasement grâce aux tendeurs plantaires dont les fléchisseurs des orteils. Le pied quitte à ce moment le sol alors que l'autre commence à dérouler son pas : les deux pieds ont donc été un court instant en contact simultanément avec le sol (période du double appui). B. MOERMAN 32 B. MOERMAN 33 L'étude des empreintes plantaires permet également de bien comprendre ces quatre phases. B. MOERMAN 34 Notons encore que la voûte plantaire va s'adapter au terrain sur lequel on est amené à circuler. Cette adaptation se fera en fonction des aspérités du terrain (le pied va s'y accrocher grâce au creusement de la voûte) ainsi que des inclinaisons du terrain (l'une ou l'autre des parties du pied étant plus sollicitée que les autres suivant la nature de l'inclinaison). B. MOERMAN 35 Notes B. MOERMAN 36