Petit manuel à l’usage des opérés de l’avant-pied
Dr J.-M. Meyer, Privat Docent, FMH Chirurgie Orthopédique
2eédition
Clinique des Grangettes
7, ch. des Grangettes
CH-1224 Chêne-Bougeries
Tél. 022 305 01 11
Fax 022 349 80 21
www.grangettes.ch
Dr J.-M. Meyer
Editions Clinique des Grangettes
ISBN 2–940265–01–1
©
illustrations: Gilbert Maurer design: www.messischmidt.ch
En 1996, paraissait la 1re édition du «Petit manuel à l’usage des opérés de l’avant-pied».
Ce fascicule visant à informer les patients sur les modalités de la chirurgie de l’avant-pied
a rapidement bénéficié d’un succès inattendu. Le stock de brochures initialement prévu
pour durer de nombreuses années a été rapidement épuisé.
L’auteur a ainsi acquis la conviction que ce type d’information est aujourd’hui nécessaire
et indispensable. L’expérience montre, en effet, que les explications données oralement
par le chirurgien sont d’autant mieux assimilées par le patient lorsque celui-ci dispose
d’une documentation spécifique rédigée à son attention, qu’il peut consulter calmement
dans un environnement extérieur au cabinet.
C’est la raison pour laquelle une 2eédition du «Petit manuel» a été élaborée. Nous espérons
l’avoir améliorée quant à son contenu et aux informations qu’elle prétend dispenser.
Sommaire Avant-propos
Petit manuel à l’usage des opérés de l’avant-pied
Dr J.-M. Meyer, Privat Docent, FMH Chirurgie Orthopédique
1
Avant-propos
Introduction
Généralités sur la chirurgie de l’avant-pied
Le squelette normal du pied
Déformations des orteils et problèmes de l’avant-pied
1
2
4
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10
Le problème de la «récidive» est particulier. Elle peut être la conséquence à plus ou moins
long terme d’opérations anciennes abandonnées à ce jour. Actuellement, les interventions
tendent à recréer l’anatomie ou tout au moins à restaurer une mécanique et une fonction
normales du pied. Malheureusement, alors que ce but est en général atteint à la fin de l’opé-
ration, une dégradation de la forme peut survenir dans les mois suivant le geste chirurgical.
Cette observation est probablement liée à des tractions musculaires défavorables.
Elles sont imprévisibles.
Il faut préciser que toute intervention chirurgicale comporte un risque «inhérent»; le chirurgien
peut parfois être confronté à une pathologie qui ne lui permet pas de réaliser le «geste
chirurgical» prévu. Pour ces raisons, le chirurgien ne peut jamais garantir le succès de son
intervention. Dans toutes les grandes études de la littérature, le taux d’échecs est de 6 à 10 %.
Introduction
La correction chirurgicale des déformations des orteils est souvent redoutée.
Malgré une qualité de vie déficiente résultant des conséquences invalidantes de ces
anomalies, les patients victimes de déformations douloureuses des orteils confrontés
à la décision d’accepter une opération formulent souvent ce type de réticences:
Les suites opératoires immédiates seraient grevées de douleurs intenses et prolongées.
Les résultats à long terme des diverses interventions aboutiraient, inéluctablement,
à la récidive.
Ces informations peuvent être aujourd’hui relativisées:
La plupart des patients connaissent des suites opératoires «normales» compte tenu du fait
qu’une opération ne peut pas être indolore. Grâce aux antalgiques modernes et à l’amélio-
ration des techniques opératoires, l’intensité de la douleur post-opératoire peut être réduite
pour autant que le patient accepte de se conformer à la «discipline» proposée par le médecin.
La tâche est cependant compliquée par le fait que la réaction individuelle à la douleur est
différente d’un patient à l’autre. Le chirurgien se montrera aussi sceptique devant un opéré
qui affirmera ne présenter aucune douleur que devant son voisin de chambre réclamant de
fortes doses d’antalgiques pour un geste chirurgical identique!
a
b
a
b
Ce manuel ne vise en aucun cas à remplacer la consultation et encore moins à «écourter»
la relation directe entre le patient et son médecin (chirurgien), le dialogue restant la
composante indispensable au choix thérapeutique quel qu’il soit.
En répondant aux questions les plus souvent posées, cet ouvrage et les schémas qu’il
contient offrent simplement à l’opéré un support écrit susceptible de l’aider à intégrer
les informations communiquées par le médecin quant aux modalités spécifiques
de l’intervention proposée. C’est la justification de ce manuel qui vise à donner des
éclaircissements sur la chirurgie de l’avant-pied et à démystifier un sujet souvent en
proie à des idées préconçues.
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Réponses aux questions les plus fréquentes sur la chirurgie de l’avant-pied.
Quel type d’anesthésie sera employé?
Le type d’anesthésie sera décidé avec le médecin-anesthésiste à votre entrée en clinique.
Suivant votre état de santé et vos préférences, on peut recourir à une anesthésie générale,
une anesthésie loco-régionale (rachianesthésie ou péridurale) ou à un bloc (anesthésie ne
portant que sur le tiers inférieur de la jambe ou le pied). Dans ce cas, les nerfs du pied sont
directement endormis par injection d’un anesthésique local. L’absence de sensibilité persiste
en général de 12 à 24 heures.
Après combien de temps pourrai-je remarcher et reprendre mes activités?
Il est indispensable que le membre opéré soit allongé et légèrement surélevé dans les suites
immédiates de la chirurgie du pied. Vous pourrez parcourir de courtes distances en marchant
sur le talon le soir de l’opération. Pour des déplacements plus longs, il est recommandé
d’employer des cannes anglaises en déchargeant le(s) pied(s) opéré(s). En cas d’opération
bilatérale, la marche sur les talons est possible à l’aide de cannes anglaises. Dès que la
douleur s’atténue, vous recevez une chaussure postopératoire. Elle consiste en une semelle
«à bascule» qui vous oblige à charger sur le talon en évitant de solliciter les régions opérées.
La chaussure doit être portée en cas de déplacement pendant tout le mois suivant l’opération.
Les personnes qui le désirent peuvent se servir de cannes anglaises. La durée de l’arrêt de
travail dépend en général de votre activité. Il n’y a aucun inconvénient à ce que le travail
soit repris après 2 ou 3 semaines si votre profession ne nécessite pas de longues stations
debout ou des marches prolongées.
Généralités sur la chirurgie de l’avant-pied
Puis-je faire opérer mes deux pieds dans la même séance opératoire?
Les deux pieds peuvent être opérés en même temps. Autrefois, il était courant de procéder
à une intervention chirurgicale sur un seul pied à la fois en raison du handicap lié aux
anciennes opérations (douleur intense, plâtre, etc.). Actuellement des opérations bilatérales
sont régulièrement pratiquées, ne serait-ce que pour des raisons économiques (hospitalisation
unique, une seule anesthésie, arrêt de travail identique pour un ou deux pieds).
Dois-je subir des examens médicaux avant l’opération?
Suivant votre état de santé, un bilan médical sera demandé à votre médecin habituel,
ceci pour limiter au maximum le risque de complications anesthésiques. Dans tous les cas,
une vaccination anti-tétanique valable est exigée.
Combien de temps devrais-je être hospitalisé(e)?
Le temps d’hospitalisation pour la chirurgie de l’avant-pied varie de 2 à 7 jours.
Il est recommandé de passer au moins la 1re nuit suivant l’opération en milieu hospitalier.
De la sorte, les médicaments anti-douleurs peuvent être administrés de façon adéquate et
les soins infirmiers de base peuvent être prodigués. On peut éviter ainsi des déplacements
générateurs de douleurs et d’enflure et une charge intempestive sur le(s) pied(s) opéré(s)
qui pourrait nuire gravement au bon résultat post-opératoire.
A l’entrée en clinique il sera procédé à un brossage du ou des pieds à opérer avec un savon
désinfectant . Le taux d’infections post-opératoires est réduit de façon significative par
cette mesure. Vous pourrez quitter l’hôpital si vous n’avez pas de température et si vous
pouvez vous déplacer sans difficulté avec la chaussure post-opératoire ou à l’aide de vos
cannes anglaises. Dans tous les cas, un traitement anti-douleurs vous sera prescrit.
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Mon pied restera-t-il enflé pendant longtemps?
L’enflure de longue durée est la règle en chirurgie du pied. En postopératoire, la surélévation
du pied au-dessus du niveau du cœur diminue l’œdème et favorise la cicatrisation en évitant
la traction excessive sur les tissus suturés. L’enflure persiste en général jusqu’à la fin du
4emois postopératoire, mais il n’est pas rare que les pieds restent raides et gonflés pendant
de nombreux mois. Les chaussures doivent être adaptées au volume des pieds jusqu’à ce
qu’ils aient retrouvé des dimensions normales.
Pourrai-je reporter des chaussures à talon haut?
Il est indispensable que vous portiez des chaussures confortables évitant toute pression sur
les orteils. Des talons ne dépassant pas 4 cm sont autorisés.
Quand les points de suture seront-ils enlevés?
Les points seront retirés au cabinet médical entre le 12eet le 15ejour postopératoire.
Un nouveau pansement est alors appliqué pour 24 à 48 heures. Vous pouvez laver le pied
opéré le lendemain de l’ablation des fils, à moins que des instructions différentes vous
soient données.
Dois-je subir une anesthésie pour retirer le matériel métallique?
Des broches métalliques maintenant les os en place et sortant de la peau sont souvent
utilisées en chirurgie du pied. Suivant le type d’opération, elles doivent être maintenues
pendant 3 à 6 semaines. L’ablation des broches ne nécessite ni anesthésie, ni hospitalisation.
Elle se fait au cabinet et est indolore. L’ablation de matériel interne (vis, broches ou plaques)
n’apparaissant pas à la peau n’est pas obligatoire. En principe, le matériel n’est enlevé
qu’en cas de gêne. Une courte hospitalisation est alors nécessaire.
Dans quel cas dois-je contacter mon médecin avant une consultation prévue?
En cas de fièvre, de douleur locale importante, de rougeur et d’écoulement de la plaie
opératoire, il est indispensable que vous preniez contact avec le chirurgien. Il en va de même
si une douleur apparaît dans la jambe ou dans le mollet avec une enflure anormale du pied
opéré. Au moindre doute, il est préférable de prendre contact avec votre chirurgien ou
son remplaçant.
Qu’en est-il des pansements?
Normalement, le 1er pansement sera changé à la 48eheure postopératoire.
En principe le pansement suivant est maintenu jusqu’à l’ablation des fils qui sont retirés
après 12 à 15 jours. S’il se défait ou est taché de sang, il est préférable que vous contactiez
le cabinet médical pour le changer dans de bonnes conditions d’asepsie. Un filet est placé
sur le pansement. Il peut être changé tous les jours.
Pourrai-je prendre une douche ou un bain?
Vous pouvez prendre une douche pour autant que le pansement soit protégé par un sac en
plastique. Actuellement, on trouve dans le commerce des dispositifs étanches permettant
de prendre un bain.
Souffrirai-je beaucoup?
La chirurgie du pied garde une mauvaise réputation en ce qui concerne les douleurs
postopératoires. Heureusement, on dispose aujourd’hui de médicaments très efficaces dans
le traitement de la douleur postopératoire du pied. Ils sont systématiquement prescrits.
En plus de leur action anti-douleur, ils diminuent l’enflure, ce qui facilite les suites opératoires.
Certaines personnes ne les supportent pas. Dans ce cas d’autres produits sont prescrits
mais leur action est moins rapide. Ils doivent être administrés pendant plus longtemps.
Comme dans toute chirurgie, une opération de l’avant-pied provoque des douleurs;
en combinant la surélévation du membre et les médicaments anti-douleurs, elles peuvent
être rendues tolérables.
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