Il n’y a pas de boxe, seulement 3 grandes salles avec plusieurs lits séparés par des rideaux : une salle
pour les entrées, une salle d’attente (en attendant les résultats d’examens ou une hospitalisation
dans un autre service par exemple) et une salle chaude pour les cas les plus graves.
Il n’y a pas d’intimité par l’absence de chambre individuel, on entend tous : les médecins rient et
parlent fort alors qu’il y a les patients juste à coté. Je me rappelle d’une fois où un jeune homme
venait de perdre sa mère dans un accident de voiture et les médecins rigolaient juste à coté de lui.
Il n’y a également que très peu de respect de l’hygiène : ils ne se lavent quasiment jamais les mains,
n’utilisent que peu les gants stériles ou quand ils les utilisent ne respectent pas leur stérilité,
s’allongent sur les lits propres non occupés…
L'utilisation des antalgiques n'est pas encore très répandue...
o Matériel et différences avec la France :
Les médecins sont très bien formés et leurs connaissances sont à la pointe des différents consensus
mais les moyens sont couteux et c’est la pratique clinique prend ici toute son importance, chaque
examen étant pensé et réfléchi.
Etant dans un hôpital nouveau j’ai trouvé le matériel relativement semblable avec celui de la France,
il y avait même une caméra pour faire des vidéoconférences au sein des urgences.
Nous devions emmener notre tenue blanche et la ramener chez nous pour la laver. Beaucoup de
médecins partaient directement de leur domicile avec leur tenue, prenaient le bus et se rendaient à
l’hôpital comme ca... En revanche l’apparence est très importante : les hommes doivent être rasés et
portés une cravache, les femmes portaient une tenue cintrée et les cheveux toujours tirés en
chignon.
o Ma journée type :
Levé 7h15, départ 7h40 de chez moi puis 50min de bus pour aller à l’hôpital, à l’arrivée à 8h30 nous
allions prendre le petit déjeuner avec les médecins à la cafétéria, à 9h nous commencions le stage. En
général nous suivons un interne toute la matinée, nous l’aidions à faire l’interrogatoire et l’examen
clinique, ensuite s’il y avait des gestes à faire nous pouvions les faire nous même (prise de sang, gaz
du sang, pose de sonde urinaire, suture, plâtre). Nous étions responsables de l’envoi des
prélèvements au laboratoire et de la réception des résultats. Vers 11h, nous avions un cours avec
tous les internes et le chef de service, où chaque jour un interne faisait un exposé sur un sujet de son
choix (j’ai pu assister à un cours sur les chocs septiques, sur les AVC, sur les détresses respiratoires
aigues et bien d’autres). Il faut savoir que la formation est une priorité pour les médecins et les
étudiants ont vraiment leur place à l’hôpital. Nous terminions le stage à 13h30 et nous allions
manger après à la cafétéria avec les médecins.
Les urgences étaient plutôt calme le matin, donc quand il n’y avait pas de patient nous pouvions aller
dans d’autres services : consultations d’ORL, de neurologie, de médecine interne, service
d’anatomopathologie où nous avons vu une autopsie, chirurgie générale. Tous le monde a été très
accueillant avec moi.