8 l no 206 l juin 2015
LA LETTRE INITIATIVE EST COFINANCÉE PAR L’UNION EUROPÉENNE / DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Bernadette Sozet / RÉDACTEUR EN CHEF Amine Moussaoui
INITIA
TIVE FRANCE
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l’histoire
EN SELLE AVEC GABRIELLE JACQUET !
L’expression
« mettre le pied
à l’étrier »
peut être prise
au pied de la
lettre : se sentant
davantage
vétérinaire que
gestionnaire,
Gabrielle
Jacquet a eu
besoin
de se faire
accompagner
pour créer son
cabinet dans
les haras de la
Chapelle de la
Tour. Initiative
Nord Isère
l’a soutenue.
Et pas
seulement
nancièrement.
S
i Gabrielle Jacquet est venue nous voir,
en 2012, c’est parce qu’elle ne trouvait
personne pour l’accompagner dans son
projet de création d’un cabinet vétéri-
naire », se souvient Angélique Grenier, chargée
de mission d’Initiative Nord Isère.
Diplômée de la faculté de Liège en 2007, la jeune
vétérinaire a multiplié les expériences avant de
s’installer : après des remplacements en milieu
rural et un internat dans une clinique équine,
elle a rejoint, en 2010, un cabinet isérois en tant que
collaboratrice libérale. Tout se passe bien jusqu’au
jour où elle commet la « faute de goût » d’avoir
un enfant : « Virée sans ménagement, je me suis
retrouvée sans emploi et sans indemnités chômage,
explique-t-elle. J’ai donc décidé de créer mon
propre cabinet. Mais comme je n’avais pas plus de
capitaux que d’expérience en gestion, j’avais vrai-
ment besoin de me faire accompagner. »
Bienvenue aux professions libérales. « C’est précisément
parce que les professions libérales peinent à trouver
des soutiens que le réseau Initiative France a décidé
de les accompagner comme tous les autres créateurs
d’entreprise. La plateforme Initiative Nord Isère
a accordé un prêt d’honneur de 10 000 €
à Gabrielle Jacquet, « ce qui m’a permis d’emprunter
40 000 € à la banque et d’acquérir le stock de médi-
caments et les équipements dont j’avais besoin pour
me lancer. » Angélique Grenier est séduite par ce
projet de cabinet implanté dans l’enceinte même des
haras : « Sachant qu’il n’existait pas de centre d’insé-
mination équine sur son territoire, Gabrielle Jacquet
a voulu reprendre le principe des haras nationaux
en créant une activité de reproduction. » En réalité,
cette activité n’a pas encore eu les résultats escomp-
tés, mais elle se développe peu à peu : « Il faut accep-
ter d’être patient. » Heureusement, les animaux
de compagnie compensent : « Mon activité tourne à
40 % autour des chevaux et à 60 % autour des chiens
et des chats. » Pour atteindre son objectif et renfor-
cer l’activité équine, elle doit imaginer des services
attractifs et le faire savoir, mais sans faire de publi-
cité. « Le Conseil de l’ordre des vétérinaires ne nous
permet pas de faire de la publicité, ce qui ralentit
forcément la constitution d’une clientèle. »
Parrainage rassurant et stimulant. Envers et contre
tout, « et bien que la position de chef d’entre-
prise soit nettement moins confortable que celle
de salarié ! », Gabrielle Jacquet parvient à tenir
ses objectifs de développement. « Il faut accep-
ter l’idée que le démarrage prend du temps.
Au début, j’étais souvent stressée en attendant
les clients ou en surveillant la courbe de mon
chiffre d’affaires par rapport à mes objectifs. »
Quand son activité décolle et qu’elle envisage
de recruter une assistante vétérinaire en contrat
de professionnalisation, en 2014, Gabrielle Jacquet
frappe une nouvelle fois à la porte d’Initiative Nord
Isère : « Cette perspective l’angoissait beaucoup,
se souvient Angélique Grenier. Nous l’avons donc
mise en relation avec un “parrain”, chef d’entreprise
ayant eu aussi des fonctions dans le domaine des
ressources humaines. »
Si c’était à refaire…
Gabrielle Jacquet a le mérite d’être consciente
de ses limites : « La comptabilité, la gestion,
le management, je n’y connaissais rien !, sourit-elle.
Les équipes d’Initiative Nord Isère et mon parrain
m’ont aidée à mettre en place des outils de gestion,
des indicateurs et un tableau de bord. »
Deux ans et demi après l’ouverture de son cabi-
net, elle est ère du chemin parcouru : « Je n’avais
jamais imaginé que je créerais un jour mon affaire,
a fortiori avec un enfant en bas âge. Il m’arrive
de regretter le confort du salariat. Mais c’est quand
même bon d’être son propre patron et de pouvoir
former une assistante à mes méthodes de travail. »
Si c’était à refaire ? « Je ne veux pas vendre du rêve :
c’est dur de partir de zéro ! Mais c’est aussi une
formidable expérience : aussi épanouissante
que valorisante. »
Sabine Germain
UNION EUROPÉENNE
Cee lere est conancée
par le Fonds social européen
dans le cadre du programme
opéraonnel naonal
« Emploi et Inclusion » 2014-2020.