Les débuts de l’agriculture L’agriculture n’a pas toujours existé : pendant très longtemps, pour se nourrir, les hommes chassaient des animaux sauvages, cueillaient des végétaux qui poussaient librement dans la nature. Ils devaient donc changer fréquemment d’habitat : ils étaient nomades. On parle de sociétés de chasseurs-cueilleurs. Puis, à une période que l’on appelle le néolithique, en -10000 avant J.C., au Proche Orient, l’homme a commencé à cultiver des céréales et des légumes dans des champs, ce qui lui a permis de produire en plus grande quantité et sur un espace délimité. L’homme a également domestiqué les animaux pour les avoir directement dans une ferme plutôt que de les chasser sur tout un territoire. Plus besoin de changer d’habitat pour trouver sa nourriture, l’homme s’installe sur un territoire, fonde des villages et des villes : on dit qu’il devient sédentaire ! De chasseur-cueilleur nomade, l’homme devient au néolithique agriculteur éleveur sédentaire. Création graphique : imprimerie CG 91 imprimerie - SeptembreCG 2005 Conception graphique : v.prusse 91 - Août 2005 Naissance de l’agriculture Du grain au pain… 10 000 ans après le début de l’agriculture, à l’époque des gallo-romains, les exploitations agricoles, les « villae », sont très nombreuses en Ile-de-France. On y cultive des céréales, comme le blé, base de l’alimentation : une fois moulues ou écrasées, elles servent pour faire du pain, des galettes, des bouillies… L’espace labouré et cultivé dans une villa gallo-romaine s’appelle l’ager. Pour faire pousser des céréales dans un champ, il faut plusieurs étapes : 1 : Les labours 2 : Les semailles Une fois le sol préparé, on sème les graines de blés : les graines sont dispersées sur le sol. Pour que les oiseaux ne les mangent pas, il faut ensuite recouvrir les graines de terre avec une herse, sorte de chariot hérissé de dents de métal. 3 : la moisson Déjà, il faut préparer la terre, la débarrasser des cailloux, des mauvaises herbes… pour cela, le paysan gallo-romain laboure la terre avec un araire, sorte d’ancêtre de la charrue, en bois, tiré par des bœufs. Il peut aussi utiliser une houe pour retourner la terre. Quand les épis de céréales sont mûrs, le paysan utilise une faucille qui tranche les tiges, pour les récolter. Certaines illustrations nous montrent même l’existence d’une moissonneuse gauloise : un chariot hérissé de dents, dans lequel on pousse les épis. 4 : La transformation Les épis sont maintenant ramassés, mais on ne peut pas les consommer tels quels !! Il faut retirer l’enveloppe et les tiges, pour ne conserver que la graine. On bat les graines avec un fléau : c’est le battage. Ensuite, pour séparer le grain des déchets (paille…) on utilise un van, panier spécial en osier : les graines, plus lourdes, restent dans le panier, et les déchets, plus légers, s’envolent. Création graphique : imprimerie CG 91 imprimerie - SeptembreCG 2005 Conception graphique : v.prusse 91 - Juillet 2005 5 : Et maintenant ??? Enfin prêtes, les graines de céréales peuvent être stockées, mais, comment faire sans réfrigérateur ??? On les stocke dans des greniers, des vases, des silos (trou dans le sol aménagé pour conserver les graines). Quand on veut les utiliser pour la cuisine, il faut encore écraser les grains : on peut le faire avec un moulin à bras ou à manivelle. Légumes, viande et autres aliments… On ne mange pas que des céréales !! En plus de l’« ager », espace où on cultive les céréales, l’« hortus », espace du jardin, à la fois verger et potager, permet à la famille de cultiver des légumes, des fruits et même parfois des plantes textiles (pour faire du tissu) ou médicinales (pour faire des médicaments)… La forêt, « Silva », procure d’autres types de nourriture : on y cueille des champignons, on ramasse les noisettes, des fruits sauvages… Et la viande alors ??? Grâce à l’élevage, la famille peut manger du bœuf, mais aussi de la chèvre, du mouton, du porc, du cheval, de l’âne, des volailles et même du chien ! Un espace est d’ailleurs réservé pour nourrir les troupeaux : c’est le « saltus » qui fournit du foin pour nourrir les bêtes l’hiver. Les bêtes ne donnent pas que de la viande, mais aussi du lait, des peaux, de la laine, des os qui peuvent servir à fabriquer des objets, la graisse pour les lampes à huiles et la force pour tirer l’araire ou la herse et… le précieux fumier qui enrichit les sols ! Création graphique : imprimerie CG 91 imprimerie - SeptembreCG 2005 Conception graphique : v.prusse 91 - Juillet 2005 Bien sûr, les animaux sauvages sont encore un peu chassés et si un cours d’eau est proche, la pêche permet de manger des poissons… Une alimentation variée et équilibrée donc, avec comme base des céréales, complétées de légumes, de viandes, de poissons… Alors, les gallo-romains mangeaient-ils comme nous ??? Pas tout à fait ! Certaines espèces n’existaient pas encore : par exemple, la tomate, la pomme de terre ou encore le maïs n’ont été rapportés en Europe qu’avec la découverte de l’Amérique, pas avant le 16e siècle, soit 1500 ans après les gallo-romains !!! D’autres aliments, cuisinés à l’époque gallo-romaine ne le sont plus aujourd’hui : on mangeait du chien et certaines plantes comme le lupin ! Faucille gallo-romaine retrouvée en fouille à Saint-Germain-les-Corbeil Pour comprendre la vie quotidienne du paysan gallo-romain, l’archéologue fouille des sites archéologiques. En effet, le sol conserve des traces des activités anciennes : des objets, des ossements, des graines. En les retrouvant et en les étudiant, l’archéologue comprend comment vivaient les hommes. Chaque année, de nombreuses fouilles ont lieu partout en France lorsqu’on trace une route, creuse un parking, construit une école… On retrouve certains outils agricoles, comme des faucilles, des morceaux d’araire… Cré d Les fouilles archéologiques it p hot o: GER AM E Comment sait-on tout ça ??? Moules dégustées à Melun à l’époque Gallo-romaine ! Des vases ayant contenu des grains de céréales, des marmites et des assiettes en céramique, des biberons en verre sont aussi retrouvés. Création graphique : imprimerie CG 91 imprimerie - SeptembreCG 2005 Conception graphique : v.prusse 91 - Juillet 2005 L’observation du sol depuis un avion, permet d’avoir des renseignements : on peut voir, depuis le ciel, l’emplacement d’anciens bâtiments, la forme d’anciens champs... Ex : vue d’avion, la photo aérienne permet de repérer la forme des villae. Certaines illustrations de l’époque, Calendrier en mosaïque comme des sculptures, illustrant les travaux des champs des bas-reliefs, des objets de décoration, nous montrent des détails de la vie à la campagne, ou représentent les animaux domestiques au Villa Gallo-romaine, vue d’avion à … travail, des personnes en train de manger… Des calendriers de l’époque, réalisés sur des mosaïques ou des sculptures, nous montrent, mois par mois, les travaux des champs. Enfin, on connaît aussi des livres qui donnent des leçons d’agriculture, appelés Traités d’agronomie et même… des livres de cuisine ! crédit photographique centre Henri Stern/CNRS Crédit photo François Besse Il n’y a pas que les fouilles qui aident l’archéologue… Biberon en verre retrouvé par des archéologues Crédit photo J.F. Bradu Crédit photo J.C. Le Blay On peut également retrouver dans le sol des graines de blés carbonisées, que l’on peut reconnaître à la loupe. Les ossements d’animaux retrouvés permettent de voir quels animaux étaient élevés et mangés, à quel âge ils étaient tués, s’ils avaient des maladies, etc. En observant les traces sur les os, on peut parfois voir les traces de couteau du boucher !