Vers quelle voie s`orientera la physique du XXIème siècle

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Raoul Charreton
Vers quelle voie
s’orientera la physique du
XXIème siècle ?
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Du même auteur :
R. Charreton et J.M. Bourdaire, La décision économique,
1985, Presses universitaires de France, Paris
R. Charreton, Economie Politique, pour se faire sa propre
opinion, 1988, Editions Technip, Paris
R. Charreton, Révision des fondements de la mécanique
quantique et de la gravitation, 2009, Editions
L’Harmattan, Paris
R. Charreton, Comprendre et réagir (s’il est encore temps),
2016, Editions Edilivre, Paris
Cf page personnelle :
http://perso.numericable.fr/raoul.charreton
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Préface
On a rassemblé dans ce livre quelques mémoires relatifs
à des sujets qui relèvent de la physique d’aujourd’hui et du
fondement des sciences.
Le langage mathématique est omniprésent en science
physique, mais on a fait l’effort de s’exprimer dans ces
mémoires sans faire appel à ce langage. Il est évident que si la
connaissance précise et détaillée des arts et des sciences se
disperse toujours davantage entre spécialistes, les aspects
majeurs, tout ce qui est d’importance, doit être partagé
beaucoup plus largement et donc exprimé avec les mots du
langage courant. Une bonne diffusion des connaissances, une
information minimum, est certainement un préalable au
fonctionnement harmonieux d’une société démocratique.
Le premier chapitre est un mémoire qui tente de
répondre à la question Vers quelle voie s’orientera la
physique du XXI-ème siècle ?.
La science physique repose aujourd’hui sur deux
théories, la relativité générale en tant que modèle descriptif
des effets gravitationnels, et la mécanique quantique en tant
que modèle descriptif des interactions, électromagnétiques,
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faibles, fortes. D’une part, ces deux théories sont
incompatibles, d’autre part, et selon l’opinion de divers
mathématiciens et physiciens, les fondements de la
mécanique quantique ne sont pas satisfaisants. En effet, le
principe suivant lequel les mêmes causes produisent les
mêmes effets, en bref le déterminisme, est à la base des
sciences expérimentales. Or la mécanique quantique écarte
ce principe au profit de l’existence d’un hasard
fondamental.
Les chapitres suivants sont centrés chacun autour d’un
concept, le principe d’incertitude, la dualité onde-particule,
l’intrication quantique, la masse et l’espace, l’espace et le
temps, chaque concept étant examiné à la lumière de
quelques propositions nouvelles.
Ces propositions reposent sur un résultat
mathématique et sur deux hypothèses physiques.
Le résultat mathématique, relatif à une marche
aléatoire, permet de rapprocher la probabilité de l’état d’un
système, telle qu’elle est établie par la mécanique quantique,
de la probabilité issue d’un processus causal tel ceux qu’on
trouve à l’origine de la théorie atomistique des gaz ou de la
thermodynamique.
La première hypothèse physique est l’existence d’un
nuage universel de particules ténues susceptibles d’entrer en
interaction avec d’autres particules physiques, les fermions,
au travers de “chocs” non élastiques. Notons U ces
particules.
La deuxième hypothèse, reliée à la première, rejoint la
proposition de E. Mach selon laquelle la masse inertielle
d’un corps matériel quelconque n’existe qu’en raison de son
insertion dans l’univers. Cette vue de Mach est confirmée
aujourd’hui par l’origine de la masse des particules, une
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origine attribuée au champ de Higgs, lequel s’étend sur
l’Univers.
Nous proposons que toute particule, neutron, proton,
électron, et cetera, autre que les particules d’interaction,
s’entoure d’un cortège ou sillage de particules U qui lui
confère sa masse inertielle. Ce cortège fait partie de la
structure interne de la particule. Il peut perdre ou acquérir
une particule U lors d’un choc, la disposition des particules
dans le cortège est modifiée à chaque choc et c’est par là que
le choc est non élastique. Le cortège et donc la structure
interne et la masse de la particule sont modifiés lors de tout
choc de sorte que chaque choc induit un état instable, au
sens d’état de persistance petite, limitée à l’intervalle de
temps entre chocs successifs. L’existence de ces états est à la
racine de l’explication rationnelle des phénomènes
d’interférences.
Les implications de ces propositions s’étendent à toute
la physique, via les concepts de temps et d’espace, le
déterminisme, la non localité qui semble émerger
aujourd’hui de l’existence de corrélations quantiques à
distance et instantanées entre états dits « intriqués » et qui
est écartée par la révision proposée. Ces sujets eux-mêmes
ont des implications en philosophie. La non localité serait
de nature à remettre en cause aux yeux de certains savants
ou philosophes égarés par des interprétations erronées
d’observations expérimentales (par exemple Bernard
d’Espagnat, Jean Staune) la nature elle-même de la matière
et par voie de conséquence divers aspects du matérialisme.
Faut-il rappeler que les réflexions les plus pertinentes sur le
temps ont été formulées d’abord par un philosophe
Emmanuel Kant, ensuite par un mathématicien et physicien
Henri Poincaré. Nous suivons ces traces et nous espérons
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ainsi diffuser auprès des philosophes, les traits majeurs de la
science qui pourraient émerger dans l’avenir et qui
s’écartent des paradigmes de la mécanique quantique et de
la relativité générale.
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Chapitre I
Vers quelle voie s’orientera
la physique du XXIème siècle
On a pu croire au XIXème siècle que les sciences
mathématiques et physiques seraient un jour achevées.
Aujourd’hui, en physique du moins, le scepticisme est de
retour bien que plusieurs théoriciens croient encore qu’ils
se rapprochent du but, via une théorie des cordes,
supersymétrique.
Qu’en est-il raisonnablement ? Les théories sont elles,
des descriptions ramassées et explicatives de phénomènes
naturels affectant des objets naturels, ou bien des images
commodes reliant des observations par le jeu de relations
mathématiques ?
L’état de la science physique
Le modèle standard n’est pas le mot de la fin, mais une
théorie qui s’impose avec beaucoup de force et dont on tente
de conserver les traits principaux parce que la mécanique
quantique, à la base de cette théorie, est, à ce jour, en bon
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accord avec les observations.
Un bref rappel à ce sujet : Le modèle standard de la
physique a été établi au fil des ans entre 1911 et 1970. En
1911, Poincaré1 expose que les quanta introduits par Planck
en 1905 ne peuvent pas rentrer dans un modèle physique
différentiable. Son autorité est telle que les physiciens
comprennent la nécessité d’une physique nouvelle et c’est le
point de départ de la mécanique quantique, la première
tentative, celle de Bohr2, lequel se réfère aux conclusions
tirées par Poincaré3 de son analyse mathématique du
modèle de Planck relatif au rayonnement du corps noir.
En 1970, la mécanique quantique, sous le nom de
“modèle standard”, constitue une description précise de
l’interaction électromagnétique et des interactions
nucléaires, fortes et faibles, et, en ce sens, c’est un modèle
achevé, mais il ignore les phénomènes gravitationnels.
La première étape de cette construction s’est exprimée
par l’introduction du principe d’incertitude de Heisenberg
lié à la non commutativité du produit des caractères,
position et vitesse, énergie et date (en tant que repère d’un
instant précis), des particules. La deuxième étape fut
l’extension des aspects quantiques des particules vers les
champs, tels le champ électrique ou le champ magnétique
associé classiquement à une particule chargée. Cette
quantification des champs a, paradoxalement, unifié le
1
Henri Poincaré, sur la théorie des quanta, 1911, Comptes rendus de
l’Académie des sciences, Séance du 4 décembre 1911, Paris
2
Niels Bohr, On the Effect of Electric and Magnetic fields on Spectral Lines,
1912, Journal de physique théorique et appliquée, Tome II, année 1912,
Paris
3
Henri Poincaré, Sur la théorie des quanta, 1912, Journal de physique
théorique et appliquée, Paris
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concept de champ et le concept de particule, cette dernière
vue comme un état du champ.
L’introduction de quanta dans la physique semblait
condamner par avance tout modèle basé sur un système
différentiable, essentiellement continu. Cependant la
mécanique quantique repose sur l’existence d’une fonction
complexe continue, notée psi, dite amplitude de probabilité,
induite par un système différentiable. C’est l’interprétation
du carré du module de psi comme une probabilité qui
exprime le changement de modèle par passage de la
mécanique classique à la mécanique quantique. Le concept
de probabilité est rigoureusement absent en mécanique
classique.
Lagrange a pu faire voir la mécanique comme fondée
sur le principe de moindre “action”, un caractère défini
convenablement. Ce principe induit, par le calcul des
variations, les équations d’Euler-Lagrange. Par dualité, ces
équations deviennent celles de Hamilton. Ces équations,
issues du principe de moindre action, définissent toutes les
trajectoires naturelles possibles selon la mécanique
classique.
La mécanique quantique associe à chaque trajectoire,
(une trajectoire quelconque, naturelle ou non) une
amplitude partielle de probabilité, et ces amplitudes
partielles « sommées », sur toute trajectoire, (des intégrales
de chemin) induisent la fonction psi.
L’interprétation de psi implique une contrainte
majeure, à savoir, la somme des probabilités de tous les
évènements disjoints est finie, disons normalisable. Or psi
est une « intégrale de chemins » qui diverge lorsqu’on
retient sans précaution tous les chemins admissibles à
priori. Cet obstacle est aujourd’hui surmonté par une
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technique de calcul, la renormalisation, en dépit des
réserves émises à l’origine par de grands physiciens, Dirac
et Landau notamment, sur la validité de ce procédé.
Ce modèle standard intègre la mécanique nouvelle née
en 1905 fondée sur le principe de relativité énoncé en 1904
par Poincaré et dite aujourd’hui mécanique relativiste ou
relativité restreinte, special relativity en Anglais. Il est
cependant incompatible avec le modèle reconnu des effets
gravitationnels, une théorie de la gravitation, associée
également au principe de relativité, du moins par son nom,
la “relativité générale”. En effet, une quantification de
l’interaction gravitationnelle (telle que définie par la
relativité générale), comparable à la quantification de
l’interaction électromagnétique, induit un modèle non
renormalisable.
A partir de 1960-1970, une extension du modèle
standard, principalement en vue d’y introduire la
description des phénomènes gravitationnels, est activement
recherchée.
Les voies de recherche
On observe que des efforts de recherche sont menés
dans quelques voies seulement :
La première et la plus en vue, et de beaucoup par le
nombre et l’autorité des chercheurs, ainsi que par le soutien
académique, est orientée vers une théorie des cordes dans
un espace à plus de trois dimensions ou un espace temps à
plus de quatre dimensions. La théorie, la plus satisfaisante,
dite supersymétrique, parce qu’elle suppose l’existence de
nouvelles particules assurant une symétrie entre fermions et
bosons, est à dix dimensions d’espace et une de temps. L’un
de ses buts est de compléter le modèle standard par une
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