Le nettoyage minutieux de leur prothèse dentaire peut se classer à la fin
de la liste des priorités de certains patients. Pour ces derniers, un bros-
sage rapide et un trempage occasionnel de cinq minutes suffisent comme
soins apportés à leurs prothèses dentaires. Alors que, dans bon nombre
de cas, une hygiène dentaire déficiente était à l’origine de la perte de
leurs dents au départ, les convaincre d’adopter une routine quotidienne
de nettoyage plus rigoureuse peut représenter tout un défi.
Leur inspirer la motivation nécessaire pour qu’ils visitent régulièrement
le cabinet dentaire constitue également un défi de taille. Notre rapport
indique que seulement 19 % des personnes qui portent des prothèses
dentaires se souviennent des recommandations de leur dentiste quant aux
examens de routine
1
. De quelle façon les hygiénistes dentaires peuvent-
ils s’y prendre, alors qu’ils reconnaissent l’importance de la désinfection
quotidienne des prothèses et des évaluations professionnelles régulières,
pour aider les patients à comprendre l’importance à la fois des visites
régulières en cabinet dentaire et des soins quotidiens à domicile ?
La réponse pourrait être aussi simple que de renseigner les patients sur
quelques faits importants. Nous savons qu’il peut être difficile de motiver
certains patients, et qu’ils peuvent résister au changement, cependant, de
solides données cliniques peuvent exercer une grande influence sur les
gens. Voici quelques faits moins connus à propos des prothèses dentaires
que tout professionnel du domaine dentaire peut utiliser pour motiver
les patients à prendre soin de leurs prothèses.
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À l’œil nu, la surface acrylique d’une prothèse paraît solide et lisse, mais
sous le microscope, on peut y déceler de petites cavités
2
. Qu’est-ce que
cela signifie pour la personne qui porte une prothèse dentaire ? Cela sup-
pose qu’un brossage rapide quotidien peut être insuffisant pour nettoyer
à fond la prothèse. Même un brossage très minutieux peut ne pas suffire
pour atteindre les bactéries que recèlent les crevasses microscopiques.
Une brosse à prothèses dentaires et un dentifrice moussant pourraient
ne pas pénétrer tous les endroits où se cachent les microbes à la surface
des prothèses.
Certains se demanderont s’il s’agit bien là d’une raison pour s’inquié-
ter. Après tout, tout le monde a des microbes plein la bouche; c’est
pourquoi d’ailleurs nous avons mauvaise haleine le matin. Cependant,
les chercheurs ont isolé les micro-organismes Staphylococcus aureus,
Streptococcus mutans, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli ainsi
que des centaines d’autres microbes communs sur la surface des prothèses
fabriquées en acrylique3, 4. Notez bien que si notre bouche a l’avantage de
pouvoir profiter du système immunitaire de notre organisme, l’acrylique
des prothèses ne présente pour sa part aucune propriété susceptible de
combattre les microbes qui peuvent donc s’y reproduire aisément.
Du point de vue de l’hygiéniste dentaire, l’une des plus importantes
raisons pour lesquelles les patients devraient maîtriser la présence bac-
térienne sur leur prothèse est d’aider à prévenir l’exposition inutile à des
microbes susceptibles de causer des affections buccales et des maladies
de l’organisme entier. Mais les bactéries des prothèses peuvent également
avoir un effet sur un problème de tous les jours, la mauvaise haleine,
ce qui pourrait servir à motiver davantage les patients. Des personnes
portant une prothèse dentaire, 87 % signalent que les mauvaises odeurs
sont un important problème
5
. Comme les récepteurs olfactifs s’habituent
à une odeur à laquelle ils sont exposés fréquemment, les patients ont
raison de craindre qu’ils pourraient ne pas déceler eux-mêmes l’odeur
provenant de leur prothèse6. Les hygiénistes dentaires sont en mesure
d’aider leurs patients à maîtriser les mauvaises odeurs et l’exposition
aux microbes en les renseignant sur l’efficacité du trempage de nuit à
réduire la présence de bactéries causant des odeurs.
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Les rayons des pharmacies regorgent d’options pour le nettoyage des pro-
thèses dentaires, allant des solutions de trempage entièrement naturelles
aux appareils à ultrasons haut de gamme. Il est facile de penser qu’une
option de nettoyage en vaut bien une autre sur le plan de l’efficacité et
donc, de choisir l’option la plus rapide et la moins coûteuse. Mais le
produit à action rapide n’est peut-être pas le meilleur.
De nombreux patients qui adoptent le trempage de nuit considèrent que
la méthode du trempage rapide conserve quand même toujours sa place
dans leur routine de jour. Même si un trempage de trois à cinq minutes
n’élimine pas 99,9 % des bactéries comme le fait le trempage de nuit, il
peut tout de même être efficace pour réduire la présence bactérienne et
se rafraîchir avant une activité sociale.
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Les professionnels du domaine dentaire devraient être conscients de la
prévalence de la sécheresse de la bouche chez la population vieillissante.
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Par Clare Van Sant, HD, bachelière ès sciences
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La probabilité d’être atteint de xérostomie augmente selon la quantité
de médicaments qu’une personne prend. Comme les personnes âgées
de plus de 65 ans prennent en moyenne trois médicaments délivrés sous
ordonnance et deux médicaments en vente libre tous les jours, il est fort
possible qu’ils soient atteints de sécheresse de la bouche7, 8, 9.
Dans des conditions normales, la salive remplit une variété de fonc-
tions protectrices et elle peut être considérée comme la première ligne
de défense contre les bactéries nocives. Les personnes qui présentent
une production salivaire réduite devraient particulièrement se préoccuper
de la propreté de leur prothèse. Les professionnels du domaine dentaire
devraient songer à s’informer auprès de tous leurs patients à savoir s’ils
sont atteints de cheresse de la bouche, et porter une attention par-
ticulière aux patients qui en sont atteints et qui portent une prothèse
dentaire; ils doivent insister auprès de ces derniers sur l’importance d’un
nettoyage quotidien minutieux pour combattre les bactéries. Pour soula-
ger des symptômes de la xérostomie, les hygiénistes dentaires peuvent
recommander l’emploi d’un hydratant buccal qui soulage et permet une
meilleure rétention de la prothèse, ce qui redonne confiance au patient.
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Les chercheurs ont obserdes taux plus élevés de lactobacilles et de
levures dans la salive des personnes âgées, particulièrement chez celles
portant une prothèse dentaire10. Plusieurs facteurs sont en cause, y com-
pris la diminution de la production de salive et un affaiblissement de
la protection fournie par le système immunitaire. Malheureusement, à
mesure qu’ils avancent en âge, les gens nécessitent des soins buccaux de
plus en plus vigilants, ce qui peut devenir problématique pour les patients
qui connaissent une perte de dextérité et d’autonomie. Les hygiénistes
dentaires peuvent passer en revue, avec ces patients, les méthodes de
nettoyage des prothèses dentaires ainsi que les produits offerts afin de
s’assurer que leur routine quotidienne comprend bien le trempage de
nuit. Si l’agilité manuelle pose problème, d’autres méthodes de nettoyage
peuvent être explorées (par ex., les lingettes à prothèses, les brosses à
prothèses fixes).
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Dans les cabinets dentaires, se charge-t-on de recommander systéma-
tiquement des évaluations buccales professionnelles régulières aux
patients portant une prothèse ? Les patients portant une prothèse dentaire
comprennent-ils que le suivi de leur état est essentiel et que les visites
au cabinet ne sont pas seulement indiquées lorsque leur prothèse est
devenue trop grande ou inconfortable ou qu’une infection buccale cause
des complications ? Il a été signalé que 57 % des personnes portant une
prothèse dentaire ne se soumettent que rarement, et dans certains cas
jamais, à un examen de routine11.
Selon leur rétention et leur stabilité, les prothèses dentaires devraient
être remplacées tous les cinq à sept ans – une recommandation qui est en
contradiction avec l’âge moyen des prothèses mentionné plus haut. De
toute évidence, la plupart des patients ne considèrent pas de remplacer
leur prothèse très souvent et espèrent qu’elles dureront de nombreuses
années. Même si cela est parfois possible, on doit rappeler aux patients
que des évaluations professionnelles régulières et un bon entretien peu-
vent prolonger la durée de vie des prothèses, qu’il s’agisse de prothèses
totales ou partielles.
En renseignant leurs patients sur ces cinq faits peu connus, les hygiénis-
tes dentaires peuvent convaincre même les patients les plus récalcitrants
de prendre en considération les bienfaits que procure un bon entretien
de leur prothèse. Comme le nettoyage quotidien minutieux et le suivi
de routine par un professionnel peuvent aider à prolonger la durée des
prothèses et à en améliorer le confort, l’encouragement procuré par les
professionnels du domaine dentaire est important. La personne qui porte
une prothèse manifeste ainsi une meilleure confiance en elle et connaît
plus de satisfaction et de plaisir. Elle sourit davantage et mène une vie
plus saine et plus satisfaisante.
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Source : RDH, volume 27, Issue 7, July 2007, pages 56-57-94.
Texte reproduit avec autorisation.
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