XXX e Rencontres Inter nationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes A ppel à communication n°1 Des hommes et des pla ntes : Exploitation du milieu et gestion des ressources végétales de la Préhistoire à nos jours du 22 au 24 octobre 2009, à Antibes-Juan-les-Pins (06160), Fr ance Comité d’organisation / Organisation commitee : Claire Delhon (Cépam) Isabelle Théry-Parisot (Cépam) Stéphanie Thiébault (CNRS-Muséum) Comité scientifique / Scientific commitee : Laurent Bouby (CBAE, Montpellier) Claire Delhon (Cépam) Emilie Gauthier (Chronoenvironnement, Besançon) Jose Antonio Lopez-Saez (CSIC, Madrid) Dominique Marguerie (CRAAH, Rennes) Margareta Tengberg (Université Paris 1) Isabelle Théry-Parisot (Cépam) Stéphanie Thiébault (CNRS-Muséum) Depuis la Préhistoire, toutes les sociétés humaines ont puisé une part considérable de leurs ressources dans le milieu végétal. Qu’elles soient cueillies ou cultivées, les plantes sont sources d’alimentation, de combustible, de matériaux de construction et d’objets manufacturés, de médicaments, de matières premières pour la fabrication de textiles ou de teintures… La végétation est aussi un habitat, que l’on façonne et que l’on modifie, intentionnellement ou non, et où cohabitent les espèces indigènes, les espèces importées et les espèces invasives. Elle est également un objet culturel et cultuel, miroir des croyances et des traditions, domestiquée, sacralisée, diabolisée… Ces rencontres d’Antibes se proposent d’examiner sur la longue durée (de la Préhistoire à nos jours) la relation particulière que les sociétés ont tissée au fil du temps avec leur environnement végétal. Le comité de programme appelle les personnes intéressées à soumettre des communications sur les thèmes suivants: Thème 1 : Gestion de la forêt : des chasseurs-cueilleurs aux sociétés industrielles Thème 2 : Impact de l’Homme sur les dynamiques biogéographique Thème 3 : Alimentation et domestication des plantes Thème 4 : Usages et symbolique des plantes Informations pratiques Le titre des communications accompagné d’un résumé devra parvenir avant le 15 mars 2009, au sécrétariat du CEPAM : Jeannine François ([email protected]) avec copie à [email protected] et/ou [email protected]. Les informations relatives à l’inscription seront précisées courant janvier dans l’appel à communication n°2. XXX e Rencontres Inter nationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes Pe ople a nd pla nts: la ndsca pe exploitation a nd vegetal resources ma na gement from Prehistoric times to present 1 s t circula r Since Prehistoric times, vegetation has been an important resource for human societies. Gathered or cultivated plants provide food, fuel, building material, raw material for objects, textiles, dye… Vegetation is also a biotope that can be shaped and modified (intentionally or not) by human communities and in which indigenous as well as introduced alien species live. It is also a cultural object that mirrors beliefs and traditions. The XXXth Rencontres d’Antibes intend to consider on the long term (from Prehistoric times to present days) the special relationship that societies have progressively tied with the vegetation. Four main themes are proposed: Forest management: from hunter-gatherers to industrial societies. Human impact on biogeographical dynamics Diet and plant domestication Plant uses and symbolics Submissions (title and abstracts) must be sent before march 15th to Jeannine François ([email protected]), with a copy to [email protected] and/or [email protected] Details concerning registration will be sent in January with the second circular. XXX e Rencontres Inter nationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes Prog ra mme déta illé Thème 1 : Gestion de la forêt : des chasseurs-cueilleurs aux sociétés industrielles De réserve de ressources pour les sociétés préhistoriques, la forêt, domestiquée, artificialisée, est devenue un lieu de loisirs pour nos sociétés industrielles. Si elles nous apparaissent parfois comme le dernier refuge du « sauvage », les forêts actuelles sont pourtant héritées d’une longue exploitation des formations végétales originelles. Les données archéologiques et historiques nous montrent comment la gestion des ressources ligneuses, le pâturage, l’extension ou la rétraction des terres agricoles ont été des facteurs déterminants dans la mise en place des paysages qui nous sont familiers. Le bois, en tant que combustible et en tant que matériau, a de tout temps été une ressource recherchée, pas toujours suffisamment abondante ou renouvelable. La façon dont les sociétés adaptent leurs pratiques aux contraintes naturelles, en contexte d’abondance ou de pénurie, dépend de choix culturels, d’impératifs techniques et des potentialités du milieu. Thème 2 : Impact de l’Homme sur les dynamiques biogéographique À partir du Néolithique et de la généralisation des pratiques agricoles, de très nombreuses plantes, cultivées, adventices, rudérales, vont connaitre une diffusion anthropogénique en dehors de leur aire de répartition naturelle. Ces plantes importées vont selon les cas devenir invasives, (au détriment d’espèces locales), s’adapter à leur nouvel environnement au point qu’il peut être très difficile de déterminer leur origine, ou rester strictement dépendantes de l’action humaine. D’autres taxons, indigènes mais rares, vont être favorisés par les pratiques humaines et connaitre des expansions telles qu’ils sont étroitement associés aux civilisations qui ont fait leur succès (le noyer et les romains, par exemple). Les données archéobotaniques et paléobotaniques apportent des preuves de la présence ancienne de certains taxons dans des zones où on les croyait naturalisés, ou permettent de suivre les évolutions des aires de répartition au cours du temps. Les théories biogéographiques en vigueur se trouvent parfois renouvelées (pour ne pas dire bouleversées) par cette confrontation avec les données paléo- et archéobotaniques. Thème 3 : Alimentation et domestication des plantes La domestication des plantes a totalement transformé l’alimentation des sociétés humaines. Les diaspores riches en amidon (céréales en particulier) constituent le socle alimentaire de la plupart des sociétés historiques. En Europe ce phénomène est amorcé avec la Néolithisation qui entraîne la large diffusion de l’assemblage de plantes domestiquées dans le Néolithique acéramique proche-oriental, incluant céréales, légumineuses et une plante oléagineuse, le lin. Mais l’archéobotanique montre la variabilité chrono-géographique sous-jacente à ce vaste phénomène de diffusion : choix culturels, adaptations éco-climatiques… Des phénomènes plus complexes sont rapidement à l’œuvre : domestication du pavot en Méditerranée occidentale dès le Néolithique ancien, diffusion de mauvaises herbes qui feront ensuite l’objet de domestications secondaires (caméline, seigle). La cueillette ne s’éteint pas avec le Mésolithique. Pendant longtemps elle demeurera une composante essentielle de l’alimentation : source de sucres, sels minéraux, vitamines, fibres avec les fruits et légumes sauvages notamment. Sa contribution reste difficile à appréhender par l’archéobotanique. La question de la chronologie et de la géographie de la domestication de ces ressources est loin d’être résolue. Syndromes de domestication souvent peu marqués, vaste répartition des formes sauvages, le progrès des connaissances passe alors par la génétique, la mise au point de méthodes archéobotaniques adaptées et spécifiques et le croisement des approches. S’ils jouent un rôle alimentaire et calorique secondaire, fruits, légumes et condiments peuvent également constituer des marqueurs socio-culturels et des sources de profits (cultures spéculatives : vigne, olivier…). XXX e Rencontres Inter nationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes Thème 4 : Usages et symbolique des plantes : Préhistoriens, Historiens et Ethnologues ont depuis longtemps souligné l’importance et le rôle des plantes dans le quotidien des sociétés passées. Dans les contextes favorables à leur conservation, il est possible de faire valoir l’incroyable diversité des objets du quotidien fabriqués à partir des différentes fibres et tissus végétaux, constituant ainsi la principale ressource utilisée pour la construction et la réalisation d’objets usuels, bois d’œuvre, liens, colles, vannerie, textiles, teintures, etc. À cela il faut ajouter l’omniprésence des plantes dans les traitements médicinaux. Certes difficile à mettre en évidence, l’usage des plantes à des fins préventives et curatives, très tôt avéré par les textes, est vraisemblable dès la Préhistoire. Tour à tour sacrées et banalisées, taboues et interdites, les plantes jouent également un rôle central dans les rites, qu’ils soient païens ou religieux. Leur rôle symbolique et leur place dans l’imaginaire des sociétés accroit encore l’importance du monde végétal dans l’histoire de l’homme. Les progrès de la paléobotanique en matière de détermination et d’identification viennent ainsi documenter les pratiques et usages du monde végétal à travers l’histoire. Parallèlement, les données ethnobotaniques et paleo-ethnobotaniques constituent un creuset de références alimentant la réflexion sur les usages rituels et symboliques des plantes.