les pages bleues Texte rédigé par Noura A. Shahid, B. Pharm., Pharmacie Noura A. Shahid, tutrice pour les cours de laboratoire de pratique professionnelle de Pharm. D., Université de Montréal, et responsable de la chronique «Place aux questions» de la revue Québec Pharmacie. Texte original soumis le 31 janvier 2013. Révisé par : John Zannis, B. Sc., B. Pharm., pharmacien-chef, Pharmacie Sylvain Gaudreault, Laval, et Sarah Girard, Pharm. D. Pharmacie Morin. Texte final remis le 7 avril 2013. L’auteure et les réviseurs scientifiques ne déclarent aucun conflit d’intérêts lié à la rédaction de cet article. Lombalgie chronique commune: revue des approches de diagnostic et de traitement objectifs d’aPPrentissage: 1. Connaître la physiopathologie et le diagnostic de la lombalgie chronique commune (LCC) 2. Connaître les différentes approches de traitement non pharmacologiques et pharmacologiques disponibles pour la LCC, ainsi que les objectifs du traitement. 3. Connaître les différentes options de traitement invasives (deuxième ligne) Présentation de la patiente 1 Mme DD, 33 ans, travaille dans un CHSLD comme préposée aux bénéficiaires. Elle s’est blessée au bas du dos il y a six mois en soulevant une personne âgée. Depuis, elle éprouve une douleur sourde au milieu du bas du dos, qui irradie un peu dans la fesse gauche et jusqu’à la jambe. Après l’incident, Mme DD s’est absentée de son travail pendant quatre semaines au cours desquelles elle s’est reposée, a fait des exercices d’étirement, a suivi quelques traitements de physiothérapie, mais les bienfaits ont été limités. Le médecin lui a prescrit également du naproxène 375 mg bid, de la cyclobenzaprine 10 mg tid prn et de l’hydromorphone 2 mg toutes les quatre à six heures prn durant deux semaines. Elle a fait une intolérance aux AINS (brûlures d’estomac extrêmes) et assure que sa douleur n’a pas été soulagée complètement à la fin de ce traitement. Cette douleur nuit à son travail et l’empêche de pratiquer certains loisirs. Son sommeil est parfois perturbé. Elle admet qu’elle se sent parfois aussi un peu déprimée et découragée. Pourrait-on améliorer son traitement? La lombalgie (low back pain) est le terme médical qui désigne les douleurs dans le bas du dos. Si la douleur persiste pendant plus de 12 semaines, on posera souvent un diagnostic de lombalgie chronique. De façon générale, la lombalgie est le problème de santé chronique le plus fréquent au Canada après les allergies alimentaires, suivi de près par l’arthrite-rhumatisme1. Plus précisément, de 25 % à 33 % des Canadiens souffriraient d’une lombalgie modérée ou grave1. Si son évolution vers la chronicité n’est observée que dans 6 % à 8 % des cas, la lombalgie est à l’origine de plus de 85 % des coûts médicaux directs ou indirects (coûts des médicaments, examens de diagnostic, examens requis par la CSST, perte de productivité au travail, etc.)1-3. Elle est également la principale cause d’invalidité au travail chez les moins de 45 ans4. La prise en charge de la lombalgie chronique est complexe. Elle repose sur une approche multidisciplinaire et exige généralement de multiples interventions pharmacologiques et non pharmacologiques et, par conséquent, un suivi régulier. Définition et présentation clinique La lombalgie est une douleur en bas du dos, au niveau des vertèbres lombaires situées dans la région de la charnière lombo-sacrée, soit en dessous de la dernière vertèbre qui porte une cote s’étendant de la charnière dorso-lombaire (D12L1). Les vertèbres L4, L5 et S1 sont souvent concernées. Les douleurs portant sur les vertèbres situées au-dessus de la D12 sont appelées « dorsalgies ». Leurs causes, mécanismes et traitements diffèrent de ceux de la lombalgie et ne sont pas traités dans cet article. On peut diviser la lombalgie en trois catégories selon sa durée : aiguë (douleur durant jusqu’à environ quatre semaines; on l’appelle alors « lumbago »); subaiguë (douleur persistant de 4 à 12 semaines); chronique (douleur constante de plus de 12 semaines)5-7. Alors que la majorité des cas aigus se guérissent en trois à quatre semaines, 10 % à 40 % de ces derniers se transforment en lombalgie chronique5. La douleur associée à la lombalgie chronique commune (LCC) est généralement décrite comme intense, diffuse ou cuisante dans une région particulière du dos et/ou des jambes (aussi appelée « douleur radiculaire »). Le patient pourrait aussi éprouver un engourdissement, un picotement, une sensation de brûlure ou des fourmillements dans les jambes (aussi appelée « sciatique »)3,6,7. Les activités quotidiennes régulières peuvent devenir difficiles, voire impossibles. Étiologie La lombalgie est un symptôme, et non une maladie. Sur le plan étiologique, on distingue deux types de lombalgie. D’abord, la lombalgie spécifique qui peut être due à un problème médical spécifique (tumeur cancéreuse, fracture vertébrale, infection, affection rhumatismale inflammatoire, etc.)3,8,9. Toutefois, la plupart des cas d’adultes en âge de travailler sont associés à des changements dégénératifs dans les structures anatomiques de la colonne vertébrale. Ils peuvent alors être liés aux disques intervertébraux, aux vertèbres, aux muscles et aux ligaments (p. ex., hernie discale, discopathies dégénératives, sténose spinale, arthrose); ils sont donc qualifiés de « lombalgies communes » ou « lombalgies non spécifiques »7,9. Dans cet article, nous traitons surtout de la LCC qui constitue plus de 85 % des cas de lombalgie chronique7-9. Pathophysiologie La physiopathologie des lombalgies chroniques est mal comprise. Le canal vertébral (aussi nommé « rachidien » ou « lombaire ») est formé par l’empilement des vertèbres les unes sur les autres, séparées par des disques intervertébraux. Il constitue l’étui osseux protégeant la moelle, les méninges et les racines nerveuses rachidiennes. De nombreuses structures anatomiques peuvent être impliquées dans la douleur : les modifications dégénératives et les lésions des disques intervertébraux sont souvent incriminées, mais il y a aussi les muscles et les ligaments4,10. Le processus normal du vieillissement conduit à des changements dégénératifs de la colonne vertébrale. Aussi, à la suite d’un traumatisme important (p. ex., fracture, chute ou accident de voiture violent), des changements importants pourront avoir lieu. Ces changements comprennent la formation d’ostéophytes (ou « éperon osseux », soit la prolifération de tissus osseux immatures aux extrémités des os appelés « ostéophytes »), la dégénérescence de disques intervertébraux, la formation d’une hernie discale (saillie d’un disque dans le canal vertébral), un amincissement des disques10. La figure I illustre quelques-unes des discopathies dégénératives11. On pense que des altérations dans les www.Professionsante.ca | juin 2013 | Québec Pharmacie | 15 les pages bleues Présentation de la patiente 1 (suite) D’abord, compte tenu de la durée de ses douleurs (six mois) et en l’absence de drapeaux rouges, on peut affirmer que Mme DD souffre de LCC. Mme DD pourrait bénéficier d’un traitement non pharmacologique qui pourrait comporter un programme d’exercices visant le renforcement musculaire et la perte de poids. Aussi, dans le cadre d’une approche multidisciplinaire, un psychologue pourrait l’aider à accepter son état. Quant à la médication, l’usage d’un AINS devrait être évité (intolérance et manque d’efficacité dans le cas de Mme DD). Son médecin pourrait alors envisager l’ajout d’un ATC, comme l’amitriptyline ou la nortriptyline: la dose initiale est de 10 mg à 20 mg, que l’on augmente chaque semaine. La dose maximale habituellement rapportée est de 150 mg par jour20. propriétés biochimiques de la structure du disque, la sensibilisation des terminaisons nerveuses par la libération de médiateurs chimiques et la croissance vasculo-nerveuse peuvent toutes contribuer à l’apparition de la douleur dans le bas du dos4,10. En outre, des cytokines, telles que les métalloprotéases matricielles (MMP), la phospholipase A2, l’oxyde nitrique et le facteur de nécrose tumorale-alpha (TNF-α) jouent un rôle vital dans cette apparition4,10. Toutefois, des modifications qualitatives et fonctionnelles des muscles paravertébraux, ainsi que des facteurs de risque de chronicité d’ordre psychologique, socioprofessionnel et comportemental, sont actuellement intégrés dans le modèle physiopathologique dit « biopsychosocial de la lombalgie chronique4,7,10 ». Diagnostic L’évaluation de la lombalgie chronique consiste à réaliser une anamnèse complète, comprenant les antécédents médicaux du patient, et à faire un examen physique6,7,9. Les signaux d’alarme («red flags » ou « drapeaux rouges ») sont des facteurs physiques, dont le but est de repérer les lombalgies spécifiques d’origine néoplasique, infectieuse, inflammatoire ou fracturaire7,9. Leur présence suggère une pathologie sous-jacente et nécessite une approche spécifique selon le diagnostic suspecté. Les facteurs de risque psychosociaux (« yellow flags » ou « drapeaux jaunes »), eux, sont des facteurs de passage à la chronicité, leur présence étant liée à un risque plus élevé 16 | Québec Pharmacie | juin 2013 | d’atteinte ou de maintien d’une lombalgie chronique et d’une invalidité de longue durée6,7,9. Les deux types de drapeaux sont présentés au tableau I 2,6,7,9. Une anamnèse et un examen physique qui ne révèlent pas de drapeaux rouges permettent de poser un diagnostic clinique fiable, sans recours nécessaire à des techniques d’imagerie médicale7. Quant au recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou à la tomodensitométrie (TDM) pour établir le diagnostic, selon les recommandations fondées sur les preuves de l’American College of Physicians (ACP) et l’American Pain Society (APS), l’imagerie de routine, ou basée sur des tests de diagnostic, ne doit pas être faite chez les patients souffrant de LCC ou non spécifique4. En effet, chez les patients souffrant de lombalgie commune, les résultats des tests radiologiques, tomodensitométriques ou d’IRM ne sont pas associés aux symptômes exprimés par le patient ni à sa capacité fonctionnelle 6,7,12. Les médecins ne doivent effectuer des tests de diagnostic et d’imagerie que dans certains cas : chez ceux qui présentent une douleur depuis plus de 12 semaines et qui sont à haut risque de graves déficits neurologiques; lors de la présence d’une affection sousjacente spécifique (voir drapeaux rouges); ou chez les candidats à des interventions invasives (p. ex., chirurgie)6,7,12. Il n’existe pas suffisamment de données probantes pour recommander des examens complémentaires spécifiques (p. ex., techniques d’imagerie, techniques interventionnelles, électromyographie) chez les patients souffrant de LCC6,7,12. Traitements Le traitement de la LCC devrait se concentrer sur l’atténuation des symptômes, comme l’intensité de la douleur, la restauration de la capacité fonctionnelle et la qualité de vie. Il devrait permettre au patient de reprendre ses tâches complètes au travail et de pratiquer les activités sociales et les loisirs qu’il aime4,5. Il est également important de fixer des objectifs de traitement réalistes avec lui, en lui mentionnant qu’il est difficile de supprimer totalement la douleur et que la persistance d’un fond douloureux (gêne) n’est pas nécessairement synonyme d’échec thérapeutique. Notons que le repos est inutile et pourrait même être nuisible en abaissant le seuil de la douleur7,8. Ainsi, le repos ne doit jamais être prescrit, mais seulement autorisé si l’intensité des douleurs l’exige, et il doit être le plus court possible. options non pharmacologiques Tout d’abord, la lombalgie chronique est souvent associée au « syndrome de déconditionnement » en raison de l’inactivité physique13,14. Parce qu’il ressent des douleurs, le patient lombalgique évite des activités physiques et sociales par peur de souffrir ou d’aggraver ses lésions. Le patient se trouve ainsi enfermé dans un cercle vicieux dont il lui devient de plus en plus difficile de sortir : douleur - inactivité - déconditionnement. D’où www.Professionsante.ca l’importance de briser ce cycle en s’aidant des méthodes non pharmacologiques, telles qu’un programme intensif de réadaptation, de la rééducation, un programme d’exercices physiques, etc.8,13,14 Les thérapies non pharmacologiques peuvent être utilisées seules ou en association avec les traitements pharmacologiques. Les traitements qui bénéficient des niveaux de données probantes les plus élevés sont les programmes d’exercices physiques, les prises en charge comportementales et les approches multidisciplinaires3,7,8,14. En effet, les prises en charge comportant plusieurs interventions (p. ex., éducation, programmes d’exercices, approche comportementale et relaxation) sont plus efficaces qu’une prise en charge isolée ou classique7,8,14. Quant aux massages et à l’acupuncture, ils sont légèrement utiles pour réduire la douleur chronique dans le bas du dos7,8,14. D’ailleurs, le massage semble plus efficace lorsque combiné à l’exercice physique, aux étirements et à l’éducation7,8,14. Enfin, la thérapie par laser de faible niveau, les supports lombaires, la traction, la stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS) et les ultrasons offrent des preuves très limitées, voire contradictoires, en matière d’efficacité7,8,14. Le tableau II résume les principales options non pharmacologiques et leur place dans la prise en charge de la LCC3,7,8,14. traitements pharmacologiques Le traitement médicamenteux de la LCC est symptomatique. Le choix d’un médicament doit reposer sur des preuves et être adapté autant que possible à chaque patient. Il devrait aussi s’appuyer sur des données pharmacologiques, sur les antécédents du patient et l’expérience clinique8,15-17. Les médicaments couramment prescrits pour les douleurs lombaires chroniques comprennent en première ligne l’acétaminophène et les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS)8,15-17. En deuxième ligne, on trouve les opioïdes, les myorelaxants, les anticonvulsivants et les antidépresseurs tricycliques (ATC)8,15-17. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a instauré l’« échelle analgésique », une approche par étapes pour gérer la douleur8,17. Cette échelle fournit une ligne directrice générale pour la sélection des médicaments contre la douleur d’intensité variable. Les directives de l’OMS ont été mises au point pour le traitement de la douleur cancéreuse, mais elles peuvent être appliquées à d’autres types de douleur8. Par exemple, la douleur d’intensité faible à modérée est souvent gérée par des analgésiques tels que l’acétaminophène et les AINS non sélectifs, ou par les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase-2 (COX-2)8,18. Les opioïdes peuvent être utilisés pour traiter la douleur faible à modérée persistante ou qui augmente malgré l’usage des traitements non opioïdes8,15-18. Toutefois, les opioïdes restent le pilier du traitement pour les patients ayant des douleurs invalidantes ou d’intensité modérée à sévère8,15-20. Les traitements par association, habituellement des opioïdes avec acétaminophène et/ou un AINS, sont réservés aux patients ayant une douleur modérée à sévère8,15-20. Le tableau III résume les principaux traitements pharmacologiques, leurs doses de départ, leurs principaux effets secondaires et interactions, ainsi que leur place dans la prise en charge pharmacologique de la lombalgie chronique. Acétaminophène L’acétaminophèneadespropriétésanalgésiqueset antipyrétiques et, contrairement aux AINS, a peu ou pas d’effets anti-inflammatoires. Son mécanisme d’action consiste à inhiber la synthèse des prostaglandines dans le système nerveux central (SNC)8. Largement utilisé pour gérer les douleurs d’intensité légère à modérée, il est recommandé par l’ACP et l’APS comme agent de première ligne pour l’arthrose et les maux de dos aigus et chroniques de faible intensité3,8,15,21. La dose recommandée serait de 500 à 1000 mg toutes les 4 à 6 heures (maximum de 4000 mg/jour). En raison de son potentiel d’hépatotoxicité, à des doses élevées, il doit être évité chez les patients présentant une maladie hépatique préexistante et chez ceux consommant beaucoup d’alcool. De plus, chez le patient prenant de la warfarine, il faudrait surveiller plus fréquemment le rapport international normalisé (RIN) dans le cas d’une prise de plus de 2000 mg/jour d’acétaminophène. Aucune interaction médicamenteuse clinique n’est associée à son usage. Malheureusement, l’acétaminophène a fait l’objet de peu d’études contrôlées randomisées (ECR) pour la LCC. Aucune conclusion ne peut donc être formellement tirée au sujet de ses risques et bénéfices dans le cadre de la lombalgie chronique, en comparaison avec les autres traitements cités ci-dessous3,8,15. Toutefois, son profil favorable d’effets indésirables permet de le considérer comme un très bon choix pour le patient qui répond cliniquement au traitement. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Les AINS ont des propriétés analgésiques, antipyrétiques et anti-inflammatoires. Leur mécanisme d’action est lié en grande partie à l’inhibition de la synthèse des prostaglandines E2, bloquant les cyclo-oxygénases de type 1 et 2 (COX)3,8,15. Peu de données permettent d’affirmer qu’un AINS est supérieur à un autre ou que les AINS sont supérieurs aux autres traitements, comme les opiacés ou les médicaments de la catégorie des ATC, pour la lombalgie chronique3,8,15,20. En outre, une récente revue de la littérature médicale a trouvé peu de données sur l’innocuité à long terme des AINS pour cette indication3,8,15,20. Les AINS et les inhibiteurs de la COX-2 sont associés à une toxicité gastro-intestinale (GI) et rénale, ainsi qu’à un risque accru de complications cardiovasculaires (CV)5. L’aspirine, l’inhibiteur le plus puissant de la COX-1, est associée au risque d’effets gastro-intestinaux le plus élevé4. Chez les patients qui ont besoin d’utiliser des AINS de façon chronique, on pourrait envisager l’ajout d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), un antagoniste-H2, du misoprostol ou le passage à un inhibiteur de la COX-2, tel que le célécoxib, pour réduire le risque d’effets indésirables GI associés3,4,15. Quant à l’A merican Heart Association (AHA), elle ne recommande pas leur utilisation en traitement de première intention chez les patients atteints de maladie cardiovasculaire connue ou présentant des facteurs de risque de cardiopathie ischémique5,22. En fait, l’Agence européenne des médicaments et Santé Canada recommandent pour tous les patients, sans égard au risque CV/GI, la plus faible dose d’AINS/inhibiteurs de la COX-2 durant la plus courte période nécessaire pour maîtriser efficacement les symptômes5. Les données sur les avantages à long terme et sur les inconvénients liés à l’utilisation des AINS pour la douleur au bas du dos sont particulièrement rares3,8,15,20. Toutefois, utilisés à bon escient et chez les patients appropriés, ces analgésiques sont généralement sûrs et efficaces4,5,8. Suivi du pharmacien n n n Opioïdes L’utilisation d’opioïdes pour soulager la douleur dans le bas du dos est controversée. Sur la base de l’échelle analgésique de l’OMS, les opioïdes sont la pierre angulaire du traitement de la douleur modérée à sévère3,4,15,16,20. Leur mode d’action repose sur leur liaison aux récepteurs opiacés, imitant ainsi l’action des endorphines endogènes en stimulant les voies descendantes inhibitrices, ce qui entraîne une action analgésique3,4,15,20. Les opioïdes à durée d’action rapide sont recommandés initialement pour traiter la lombalgie aiguë4,16,20. Il s’agit notamment de la codéine, de la morphine, de l’hydrocodone et de l’oxycodone4,16,20. Toutefois, si le traitement opioïde est nécessaire pendant une plus longue période, le patient doit opter pour une préparation à libération contrôlée ou prolongée4,16,20. Quelques ECR de haute qualité ont permis d’évaluer l’efficacité et les risques potentiels de ces médicaments dans la lombalgie chronique3,4,15. Dans les études randomisées, 40 % à 50 % des patients cessent le traitement opiacé en I Rassurer la patiente sur le fait que son ATC devrait l’aider à soulager ses douleurs lombaires au bout de deux à trois semaines (au fur et à mesure que la dose augmente) et que la qualité de son sommeil devrait s’améliorer en même temps20. Faire un suivi téléphonique toutes les semaines pendant quatre semaines, concernant les effets secondaires (p. ex., somnolence diurne, sécheresse buccale); suivre la hausse hebdomadaire de la dose jusqu’à l’atteinte d’une dose efficace diminuant la douleur. Faire un suivi à chaque renouvellement de médicament par la suite. Si la patiente ne rapporte aucune amélioration des symptômes, qu’elle note une aggravation ou que la douleur continue à être intense pendant plus d’une semaine, le pharmacien devrait lui recommander un autre rendez-vous avec son médecin20. raison d’effets secondaires3,4,15. Par ailleurs, selon l’ACP et l’APS, les opioïdes sont un choix judicieux lorsqu’utilisés par des patients souffrant de douleurs lombalgiques aiguës ou chroniques et qui ont une douleur invalidante non contrôlée (ou peu susceptible d’être contrôlée) avec de l’acétaminophène et des AINS3,4,15,16,19. Outre les effets indésirables qui leur sont attribués (nausées, constipation, sédation, prurit, etc.), le potentiel de dépendance et d’abus a été associé à l’utilisation prolongée des opioïdes 4,5,15. C’est pourquoi la sélection des opioïdes doit être spécifique au patient et guidée par l’intensité et la durée de la douleur, ainsi que par des considérations de tolérance et de sécurité4,16. Présentation visuelle des discopathies a) Disque normal b) Disque dégénéré c) Disque bombé d) Hernie discale e) Disque avec amincissement f) Dégénération de disque avec formation d’ostéophytes Source : University of Virginia Health System. www.uvaspine. com/lumbar-degenerative-disc-disease.php www.Professionsante.ca | juin 2013 | Québec Pharmacie | 17 les pages bleues Tramadol Cet agent est considéré comme un analgésique opiacé « atypique » à action centrale, en raison de son double mode d’action unique qui agit à la fois comme un inhibiteur des récepteurs de la noradrénaline et de la sérotonine, et comme un faible substrat du récepteur opioïde μ4,5. En fait, les deux tiers de l’effet analgésique du tramadol sont obtenus par l’entremise des voies noradrénergique et sérotoninergique, alors que l’effet opiacé repose sur sa transformation, par le CYP2D6, en un métabolite actif (M1) qui se lie avec une plus forte affinité au récepteur μ que le composé parent4,5.La puissance du métabolite M1 équivaut à peine à celle de la codéine, elle-même correspondant environ à un dixième de la puissance de la morphine5. Chez les patients souffrant de LCC, le tramadol à administration uniquotidienne peut être utilisé à long terme sans la toxicité gastro-intestinale, cardiovasculaire ou rénale associée aux AINS4,5. Il constitue également une solution de rechange sûre et efficace aux opioïdes traditionnels et présente, à des doses équianalgésiques, moins de risques de dépression respiratoire, de constipation et d’abus5,20,21. Toutefois, la formulation à usage uniquotidien serait contre-indiquée chez les patients hypersensibles aux opiacés, ainsi que dans toute situation où les opiacés sont contre-indiqués5. Quant à la formulation à libération immédiate, elle serait également contre-indiquée en cas d’allergie sévère aux opiacés. Un I aspect intéressant serait son effet positif sur la qualité du sommeil chez certains patients : lors des ECR, les patients atteints de lombalgie chronique et ayant reçu le tramadol ER (200 et 300 mg) ont observé une amélioration importante de la qualité globale de leur sommeil, comparativement aux patients recevant un placebo (p = 0,001; p = 0,008)5,24. En raison du manque de preuve, cet agent n’est cependant pas recommandé comme traitement de première ligne chez les patients souffrant de LCC3,4,15. Notons qu’aucun essai n’a comparé le tramadol à l’acétaminophène ou à la monothérapie par opioïdes, ou par d’autres AINS3,4,15. D’ailleurs, il doit être utilisé avec prudence chez les patients prenant certains antidépresseurs, en raison du risque de syndrome sérotoninergique associé3,4,15. Antidépresseurs Les antidépresseurs, en particulier les antidépresseurs tricycliques (ATC), ont été utilisés pendant des années pour traiter les douleurs associées à divers états de santé, surtout ceux d’origine neuropathique4,15. Les ATC fonctionnent en inhibant le recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline, leur permettant ainsi d’agir sur les voies inhibitrices descendantes de la douleur, ainsi que sur la sensibilisation périphérique4,15. Toutefois, le mécanisme d’action de ces agents dans la LCC n’est pas complètement élucidé. Une revue systématique portant sur toutes sortes d’indications rhumatologiques, entre autres la lombalgie chronique, a permis de constater un faible effet de la nortryptiline et de l’amitriptyline sur la douleur, mais pas d’effets sur les résultats fonctionnels (i.e les activités quotidiennes restent inchangées)15,25-27.Pourlalombalgiechronique,deuxétudes systématiques de meilleure qualité (une quali- Diagnostic différentiel (A) et facteurs de risque de la chronicité (B)3,4,6-8 A) Drapeaux rouges (« Red flags » ou signaux d’alarme) n n n n n n n Âge de début des symptômes : avant 20 ans ou après 50 ans (ou 55 ans selon la source) Antécédents ou suspicion de néoplasie, VIH ou toxicomanie avec drogues IV Histoire de traumatisme violent (p. ex., accident de la route ou chute importante) Douleurs lombaires nocturnes et/ou au repos Signes d’atteinte neurologique (p. ex., troubles sphinctériens [vessie, anale], atteinte motrice au niveau des jambes) Traitement prolongé par corticothérapie systémique Perte de poids et/ou présence de fièvre inexpliquée B) Drapeaux jaunes («Yellow flags » ou facteurs de risque de passage à la chronicité) n n n n n n 18 | Difficultés émotionnelles (p. ex., stress, dépression, anxiété et/ou tendance à s’isoler) Insatisfaction professionnelle (p. ex., face au travail) Épisodes antérieurs de lombalgie, antécédents de chirurgie lombaire, intensité de la douleur et/ou impact fonctionnel important de cette douleur Attentes irréalistes du patient face au traitement et à sa maladie; expression excessive des symptômes Période prolongée d’inactivité physique et/ou de repos au lit (p. ex., plus de 4 semaines) Peurs et croyances du patient (p. ex., face au pronostic, à l’incapacité et aux traitements) Québec Pharmacie | juin 2013 | www.Professionsante.ca tative et une quantitative) ont révélé que les ATC étaient légèrement à modérément plus efficaces que le placebo pour soulager la douleur15,25-27. D’autres classes d’antidépresseurs, telles que les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) de type venlafaxine ou duloxétine, sont devenues tout aussi populaires pour soulager les douleurs chroniques avec ou sans composante de dépression, car elles ont moins d’effets secondaires4. En 2011, le CymbaltaMD (chlorhydrate de duloxétine) a reçu l’approbation de Santé Canada pour la prise en charge de la lombalgie chronique28. La dose recommandée est de 60 mg une fois par jour28. Puisqu’en matière d’interactions, la duloxétine est un inhibiteur modéré du CYP2D6, il faut être prudent quand on l’administre avec un médicament principalement métabolisé par le CYP2D6 et dont l’index thérapeutique est étroit28. Aussi, la duloxétine ne doit pas être administrée en association avec un inhibiteur puissant du CYP1A2 (p. ex., fluvoxamine) ou avec certains antibiotiques de la famille des quinolones (p. ex., ciprofloxacine). Elle est également contre-indiquée en présence d’insuffisance rénale grave (c’est-à-dire si la clairance de la créatinine est inférieure à 30 mL/min) ou d’insuffisance rénale terminale28. Une revue systématique a révélé que les antidépresseurs, surtout les ATC, ont été associés à un risque significativement plus élevé d’événement indésirable quel qu’il soit, par rapport au placebo (22 % vs 14 %), soit somnolence et sécheresse de la bouche; les étourdissements et la constipation ont été les effets indésirables les plus fréquents15,27. Les essais n’ont pas été conçus pour évaluer les risques d’efets indésirables graves, tels que le risque suicidaire accru, le surdosage ou les arythmies15. Myorelaxants Ces agents réduisent les spasmes musculaires paravertébraux pouvant contribuer aux symptômes de la lombalgie. Ils sont utilisés comme des agents d’appoint, surtout dans la phase aiguë de la douleur, en association avec des analgésiques opioïdes et non opioïdes pour la lombalgie3,4,15,29. Les ECR ont démontré leur efficacité pour soulager la douleur et réduire les symptômes par rapport au placebo, mais pas plus que les analgésiques de première ligne3,4,15,29. Ils sont mieux utilisé sà court terme16. Ceux qui sont approuvés aux ÉtatsUnis pour le traitement des troubles musculosquelettiques sont le carisoprodol, la cyclobenzaprine et le méthocarbamol3,4,15. Toutefois, les relaxants musculaires couramment utilisés pour traiter la douleur dans le bas du dos sont le baclofène et la cyclobenzaprine4. La posologie recommandée pour le baclofène est de 5 mg trois fois par jour au début, puis elle est augmentée progressivement jusqu’à une dose quotidienne maximale de 80 mg, fractionnée en trois ou quatre prises quotidiennes 3,4,15,29. Dans les études, la cyclobenzaprine est généralement administrée à raison de 5 mg trois fois par jour3,4,15,29.Notonsque l’incidence des effets indésirables des relaxants musculaires est assez élevée et qu’ils affectent surtout le SNC. Ils peuvent entraîner, entre autres, une sédation, des maux de tête, de la somnolence, des étourdissements, des nausées, des vomissements et des troubles de la vision3,4,15,29. Tous le s relaxants musculaires fournissent les mêmes améliorations, à court terme, de la douleur et du fonctionnement, mais il n’existe aucune preuve à l’appui quant à leur utilisation à long terme pour la lombalgie chronique3,4,15. Antiépileptiques Les antiépileptiques, tels que la gabapentine et la prégabaline, sont souvent utilisés pour traiter la douleur neuropathique. En agissant sur la sensibilisation centrale, ils offrent un mécanisme d’action complémentaire aux antidépresseurs. Bien qu’il existe peu de données probantes sur l’usage de la gabapentine dans les cas de lombalgie chronique, il a été démontré qu’elle soulage activement la douleur15,20. Les effets indésirables les plus fréquents associés à cette classe de médicaments sont la sédation, la confusion mentale, des vertiges, des nausées et l’œdème périphérique (gabapentine et prégabaline)4,15. Toutefois, il manque encore des ECR et des examens systématiques pour justifier l’usage des antiépileptiques dans la LCC4,15. Par conséquent, ils pourraient et devraient être considérés comme un traitement d’appoint chez les patients dont la douleur comporte une composante neuropathique et qui ne répondent pas à la II première ligne de traitement ou à d’autres agents recommandés pour prendre en charge de la LCC. Options de traitement invasives (deuxième ligne) Chirurgie La plupart des patients atteints de LCC ne bénéficieront pas de la chirurgie. Une évaluation chirurgicale peut être envisagée pour des patients sélectionnés ayant des limitations fonctionnelles importantes et présentant des déficits neurologiques confirmés par les examens d’imagerie ou des douleurs réfractaires, en particulier des douleurs qui durent depuis plus de 12 mois, et ce, malgré l’usage de multiples traitements non chirurgicaux, pharmacologiques ou non pharmacologiques8,31. Les affections les plus courantes pour lesquelles la chirurgie est recommandée sont, entre autres, l’hernie discale, la rupture du disque vertébral, la sténose spinale et la spondylose31. Il existe plusieurs techniques chirurgicales. D’abord, la discectomie est l’une des façons les plus courantes d’enlever de la pression sur une racine nerveuse à partir d’un disque hernié ou d’un éperon osseux. Au cours de l’intervention, le chirurgien prélève un petit morceau de la lame (voûte osseuse du canal rachidien) pour éliminer l’obstruction en cause30. Ensuite,l’arthrodèse(oufusionvertébrale),permet d’éliminer le disque vertébral entre deux ou plusieurs vertèbres et de « fusionner » les vertèbres Présentation du patient 2 M. LC, 45 ans, vous consulte, car il souffre depuis cinq jours d’une douleur lombaire basse apparue sans facteur déclenchant net, douleur qui, 48 heures plus tard, s’est intensifiée, jusqu’au bord externe des pieds, le réveillant la nuit. Il vous mentionne que, depuis ce matin, la douleur est sourde, il a de la difficulté à uriner et il ne sent plus ses pieds (engourdissements dans les extrémités). Il n’y a ni altération de l’état général, ni perte de poids, ni fièvre. Enfin, vous apprenez que ce patient a une histoire d’hernie discale au niveau de la L5, diagnostiquée depuis juin 2012. Il prend du Lyrica 75 mg bid et de l’acétaminophène 500 mg au besoin. Il n’a pas d’autres antécédents médicaux ni chirurgicaux. Que pensezvous de son état? adjacentes au moyen de greffes osseuses et/ou de dispositifs métalliques fixés par des vis30. C’est une chirurgie majeure qui dure habituellement plusieurs heures. Cette technique utilisée pour traiter les lombalgies causées par des fractures, des infections, une déformation progressive s’appuie sur des données solides8,32. Elle est surtout proposée aux patients souffrant de LCC et dont les disques Méthodes non pharmacologiques3,4,6-8,14 Méthode Efficacité dans la prise en charge de la lombalgie chronique Exercices ■ ■ Physiothérapie ■ ■ ■ Manipulations vertébrales Massage ■ ■ ■ ■ Acupuncture ■ ■ Approche multidisciplinaire Thérapie comportementale ■ ■ ■ ■ ■ Niveau de preuve scientifique élevé (preuve de grade B); recommandée Aucune indication sur un type ou un autre; programme individualisé, de préférence Niveau de preuve scientifique faible (preuve de grade C) Très peu de données comparatives fondées sur des données probantes Une physiothérapie efficace doit mettre l’accent sur un programme d’exercices progressifs Niveau de preuve scientifique faible (preuve de grade B et C) Manque de preuves scientifiques quant à leur efficacité pour la LCC Niveau de preuve scientifique faible; l’efficacité n’a pas été évaluée ni démontrée dans la LCC Meilleur si combiné à des exercices et à de l’éducation, et plus efficace que pas de traitement du tout Niveau de preuve scientifique faible : preuves de son efficacité dans le cadre du traitement de la LCC non concluantes Si prescrite, doit être combinée à un programme actif d’exercices Niveau de preuve scientifique élevé (preuve de grade B); recommandée L’équipe assurant la prise en charge multidisciplinaire devrait idéalement être constituée d’un médecin et d’au moins un intervenant supplémentaire (pour intervention psychologique, sociale et/ou professionnelle) Niveau de preuve scientifique élevé (preuve de grade B) Association d’une thérapie cognitive à la relaxation efficace comparée à l’absence de traitement Est aussi efficace que la thérapie à court terme de la lombalgie chronique par des exercices Gradation des recommandations : A : Données disponibles justifiant une recommandation de niveau élevé (preuves scientifiques établies); B : Données disponibles justifiant une recommandation de niveau intermédiaire (présomptions scientifiques); C : Données disponibles insuffisantes pour justifier une recommandation (faible niveau de preuves) WWW.PROFESSIONSANTE.CA | JUIN 2013 | QUÉBEC PHARMACIE | 19 sont très abîmés. Toutefois, ses conséquences à long terme préoccupent de plus en plus les cliniciens. Plusieurs changements ont été observés après la pratique de cette technique, dont la formation d’ostéophytes et une déformation progressive dans des régions adjacentes au site de la chirurgie31. Étant donné la controverse soulevée par l’arthrodèse, d’autres techniques ont été mises au point31. les pages bleues L’arthroplastie de disque (remplacement du disque intervertébral d’origine par une valvule artificielle) semble être aussi efficace que la fusion lombaire pour soulager à court terme la lombalgie chronique, causée par une dégénérescence discale. Toutefois, aucune preuve de soulagement à long terme n’existe et les préoccupations portent sur la durabilité des disques artificiels8,31. Les can- III Principaux traitements pharmacologiques de la douleur dans la lombalgie chronique commune4,8,15,16,21,39,40 Médicament Posologie Effets indésirables (EI)* et interactions médicamenteuses (IM)* Suivi du pharmacien AINS AAS: 500 mg-1000 mg po q4-6 h (max: 4 g/jour) Ibuprofène: 200-400 mg po q 6-8 h (max: 1,2 g/jour) Naproxène: 250 à 500 mg po q8-12 h (max: 1,5 g/jour) EI: dyspepsie, nausées, vomissements, diarrhée, céphalées, effet antiplaquettaire IM: warfarine, diurétiques, bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA), alphabloquants, lithium Cas d’insuffisance rénale: ajustement de la dose et suivi de la créatinine sérique de façon périodique Opioïdes à action immédiate: Codéine: 15-60 mg po q4-6 h q4-6 h prn Oxycodone: 5-10 mg po q4-6 h prn Hydromorphone: 2-4 mg po q4-6 h prn Opioïdes à LA : morphine LA, oxycodone LA, hydromorphone LA EI: nausées et vomissements, sédation, constipation, etc. IM: tous les opioïdes sont des dépresseurs du SNC; la codéine et l’oxycodone sont métabolisés en partie par le CYP2D6 Précautions dans les cas antécédents de toxicomanie, MPOC, insuffisance rénale (principalement pour la morphine) Action rapide 500 mg : 1-2 co q4-6 h ad 8 co/jour maximum EI: sédation, constipation, risque accru de convulsions IM: ■ dépresseurs du SNC et carbamazépine (ne pas administrer ensemble) ■ IMAO (faire très attention) ■ ISRS (attention) – risque accru de syndrome sérotoninergique et de convulsions, crises épileptiques ■ warfarine: rares interactions (surveiller régulièrement) ISRS et certains antidépresseurs: suivi des signes et symptômes de syndrome sérotoninergique Opioïdes Tramadol Titration sur 10 jours ad 4 co/jour, puis envisager le tramadol à LA Teneurs de tramadol à administration uniquotidienne : 100 mg, 150 mg, 200 mg, 300 mg et 400 mg ATC (p. ex., nortriptyline, amitriptyline) Dose de départ: 10 mg à 20 mg, que l’on augmente chaque semaine Dose efficace minimale : 40 mg à 50 mg/jour EI: surtout des effets anticholinergiques sédation, etc. IM: épival, lithium et ISRS : abaissent le seuil de convulsions Prégabaline Dose de départ: 100-300 mg tid, hausse de 100-300 mg tid toutes les 1 à 4 semaines ad dose efficace entre 1200-2400 mg en 3 prises Effet maximal atteint entre 2 et 4 semaines39 Cas d’insuffisance rénale: ClCr < 30 mL/min: ajustement posologique requis. Maximum 2 co d’action rapide q 12 h : Effet maximal atteint entre 2 et 4 semaines39 Suivi de l’efficacité et des effets indésirables lors du titrage de la dose aux semaines jusqu’à l’atteinte de la dose efficace Suivi annuel des électrolytes Dose maximale: 150 mg/jour Gabapentine Cas d’usage chronique: suivi des électrolytes, FSC, fonction hépatique (ALT), signes et symptômes de saignements, etc. Effet maximal atteint entre 3 et 8 semaines39 EI: étourdissements, somnolence, œdèmes périphériques, confusion, bouche sèche, vision trouble, ataxie, céphalée, nausées, gain pondéral, etc. IM: les solutions antiacides nuisent à l’absorption de la gabapentine Dose de départ: 25-50 mg hs, bid ou tid ad 150 mg/jour, hausse de 50 à 150 mg/sem ad dose efficace entre 300-600 mg en 2-3 prises Suivi de l’efficacité et des effets indésirables lors du titrage de la dose aux semaines jusqu’à l’atteinte de la dose efficace Gabapentine: Effet maximal atteint entre 3 et 8 semaines39 Prégabaline: Effet maximal atteint entre 3 et 4 semaines39 *Pour une description plus détaillée des EI et des IM, consulter les monographies de produits; AINS: anti-inflammatoires non stéroïdiens; ATC: antidépresseurs tricycliques; SNC: système nerveux central; ad: jusqu’à; FSC : formule sanguine complète; MPOC : maladie pulmonaire obstructive chronique; LA : longue action; co : comprimé 20 | QUÉBEC PHARMACIE | JUIN 2013 | WWW.PROFESSIONSANTE.CA didats idéaux pour cette technique sont âgées entre 20 et 60 ans, ont un seul disque dégénéré, ne souffrent pas d’une maladie osseuse systémique comme l’ostéoporose, n’ont pas été opérées au dos et n’ont pas répondu à des traitements non invasifs30,31. Parmi les contre-indications, notons la présence de sténose spinale, des antécédents de fractures lombaires et une infection31. Quant à la décompression vertébrale et à la décompression de la racine nerveuse, elles ont été largement évaluées pour traiter les maladies dégénératives de la colonne vertébrale, incluant la sténose spinale, secondaire ou pas à une hernie discale. Bien que la chirurgie dans les cas de sténose spinale soit fréquemment réalisée, son efficacité en comparaison avec un traitement non chirurgical n’a pas été démontrée dans des études contrôlées8,30,31. syndrome d’échec du traitement chirurgical Chez la plupart des patients, bien que la douleur soit soulagée immédiatement après la chirurgie, la sténose peut revenir au même endroit, ou se manifester ailleurs (p. ex., au niveau d’une nouvelle vertèbre), causant ainsi des maux de dos ou des douleurs dans les jambes, par exemple. Cette douleur est souvent due à une hernie discale lombaire récurrente. Les hernies discales lombaires récurrentes surviennent chez environ 5 % à 10 % des patients opérés et elles sont plus susceptibles de se produire au cours des trois premiers mois après la chirurgie du dos33,34. Ce problème de santé porte le nom de « Failed Back Surgery Syndrome » en anglais. Il concernerait 20 % à 40 % des patients opérés, toutes techniques confondues33,34. Bien que les essais randomisés aient démontré des bénéfices à court terme en faveur de la chirurgie, les résultats à long terme comparant le traitement chirurgical à un traitement non chirurgical restent controversés8,30,31. De plus, il faut tenir compte des complications potentielles à court et à long terme de la chirurgie. Le guide de pratique européen propose de n’envisager la chirurgie que chez des patients soigneusement sélectionnés, qui ont préalablement utilisé toutes les méthodes thérapeutiques conventionnelles durant deux ans, et chez les patients présentant une forte douleur avec une atteinte limitée à deux espaces vertébraux35,36. syndrome de la queue de cheval (en anglais « cauda equina syndrome ») Cetteurgence médicale grave nécessite des tests et éventuellement une intervention chirurgicale urgente. C’est une maladie relativement rare causée par la compression des nerfs de la colonne vertébrale lombaire (p. ex., une hernie discale) et par un rétrécissement du canal rachidien8,33. Ses symptômes typiques sont variables en intensité et peuvent inclure un ou plusieurs des éléments suivants : faiblesse grave ou évolutive, perte de sensibilité ou présence d’engourdissements dans les extrémités inférieures, sciatique bilatérale ou faiblesse des jambes; anesthésie de selles, difficulté à uriner, incontinence fécale; forte douleur pouvant Présentation du patient 2 (suite) D’après la présentation de ses symptômes (douleur sciatique sourde, difficulté à uriner, engourdissements dans les extrémités) et son antécédent de hernie discale, cette patiente pourrait souffrir du «syndrome de la queue de cheval». Cet état étant une urgence médicale grave qui nécessite des tests et, éventuellement, une intervention chirurgicale urgente, le patient devrait être dirigé sans tarder vers l’urgence de l’hôpital le plus proche. être décrite comme une douleur sourde dans une zone en particulier ou en bas du dos, etc.8,33 Des dommages neurologiques permanents peuvent survenir si ce syndrome n’est pas traité8,33. injections rachidiennes Les infiltrations rachidiennes (p. ex., épidurales et périradiculaires) font actuellement l’objet de nombreuses discussions8,37. Ellespeuvent améliorer la douleur à court terme uniquement8,37,38. Parmi les médicaments utilisés dans les injections, notons des agents contre l’inflammation, comme les corticostéroïdes et des AINS, et d’autres contre la douleur, comme la morphine et les anesthésiques37. Des études ont montré des résultats contradictoires, mais la tendance est une références : 1. Schultz SE, Kopec JA. Impact of chronic conditions. 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Des complications rares mais plus graves de la thérapie par injection ont été mentionnées dans la littérature médicale, comme le syndrome de la queue de cheval, la paraplégie37. Il existe deux types de risques : ceux liés à la technique et ceux liés aux produits injectés. Le médecin devrait expliquer la nature de chacun et les risques inhérents au patient avant de procéder à l’intervention, et obtenir son consentement. Les conclusions sont identiques pour les techniques d’injection et pour la chirurgie : peu d’études montrent leur valeur ajoutée et aucune publication n’analyse les effets secondaires plus spécifiquement à long terme8,38. Conclusion La LCC est un problème de santé complexe et multifactoriel. Contrairement au traitement de la douleur de la lombalgie aiguë, celui de la lombalgie chronique implique une approche multidisciplinaire; il devrait comprendre le traitement de problèmes physiques, psychologiques et comportementaux, associé à un traitement pharmacologique contre la douleur. Quant aux médicaments, les plus couramment prescrits sont les AINS et les analgésiques opioïdes. Les antidépresseurs, des FC myorelaxants et les antiépileptiques sont également prescrits comme médicaments d’appoint. Toutefois, il reste un besoin non comblé en matière d’analgésiques efficaces et sûrs pouvant être utilisés dans le traitement à long terme de la lombalgie chronique d’intensité modérée à moyennement grave5. D’ailleurs, la sélection d’une thérapie pour la LCC pourrait représenter un défi important pour tout clinicien, car chacune est associée à un ensemble unique d’avantages et d’inconvénients. D’autres options plus invasives, comme la chirurgie et les injections rachidiennes, pourraient être envisagées pour des patients sélectionnés, avec des limitations fonctionnelles importantes, des atteintes neurologiques ou des douleurs réfractaires, malgré de multiples traitements non effractifs. ■ Prenez note qu’un erratum concernant «les pages bleues» de novembre 2012 se trouve en page 35. Questions de Répondez en ligne sur www.professionsante.ca, section Ma FC en ligne; rechercher Québec Pharmacie, juin 2013. Date limite : 17 juin 2014. Donne 4 UFC. 3. Parmi les affirmations suivantes, laquelle est fausse ? A Alors que la majorité des cas de lombalgie aiguë se guérissent en trois à quatre semaines, 10 % à 40 % se transforment en cas de lombalgie chronique. B On pense que des altérations dans les propriétés biochimiques de la structure du disque et la sensibilisation des terminaisons nerveuses par la libération de médiateurs chimiques peuvent contribuer au développement de la douleur dans le bas du dos. C D’un point de vue physique, la lombalgie chronique aboutit fréquemment à un syndrome de déconditionnement. D Dans un cas de LCC, le repos ne doit jamais être prescrit, mais seulement autorisé si l’intensité des douleurs l’exige, et il doit être le plus court possible. E Le recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de poser un diagnostic fiable de LCC. 4. Laquelle des affirmations suivantes ne fait pas partie des signaux d’alarme suggérant la présence d’une lombalgie spécifique ? A Présence de douleurs lombaires nocturnes et/ou au repos. B Perte de poids et/ou présence de fièvre inexpliquée. C Épisodes antérieurs de lombalgie, antécédents de chirurgie lombaire. D Antécédents ou suspicion de néoplasie. E Traitement prolongé par corticothérapie systémique. 22 | Québec Pharmacie | juin 2013 | 5. Concernant le traitement pharmaco­ logique de la LCC, laquelle des affirmations suivantes est vraie ? A Sur la base de l’échelle analgésique de l’OMS, les opioïdes sont la pierre angulaire du traitement de la douleur faible à modérée. B Les traitements par association, habituellement constitués des opioïdes, avec acétaminophène et/ou AINS, sont réservés aux patients ayant une douleur modérée à sévère. C Dans les essais cliniques, les myorelaxants se sont révélés moins efficaces pour soulager la douleur et réduire les symptômes, par rapport au placebo, mais plus efficaces que les analgésiques de première ligne. D Une revue systématique a trouvé un effet modéré à la nortryptiline et à l’amitriptyline sur la douleur et sur les résultats fonctionnels chez les patients souffrant de lombalgie. E Le tramadol, considéré comme un analgésique opiacé « atypique » à action centrale, est recommandé comme traitement de première ligne chez les patients souffrant de LCC. 6. Parmi les affirmations suivantes, laquelle est fausse ? A Les traitements non pharmacologiques qui bénéficient des niveaux de preuve les plus élevés sont les programmes d’exercices physiques, les prises en charge comportementales et les approches multidisciplinaires. B Les médicaments couramment prescrits pour les douleurs lombaires chroniques comprennent, en première ligne, l’acétaminophène et les AINS. www.Professionsante.ca C Bien qu’il existe peu de données probantes sur l’usage de la gabapentine dans les cas de lombalgie chronique, il a été démontré qu’elle soulage activement la douleur. D L’arthrodèse est une technique chirurgicale fiable et sûre pour traiter les lombalgies causées par des fractures, les infections, la déformation progressive, et qui serait sans conséquence à long terme. E Le syndrome d’échec de traitement chirurgical de la lombalgie concernerait 20 % à 40 % des patients opérés, toutes techniques confondues. 7. Concernant les options de traitement invasives de LCC, laquelle des affirma­ tions suivantes est fausse ? A Les affections les plus courantes pour lesquelles la chirurgie est recommandée sont l’hernie discale, la rupture du disque et la sténose spinale. B Les hernies discales lombaires récurrentes surviennent chez environ 5 % à 10 % des patients opérés. C Aucune preuve ne permet d’appuyer l’utilisation des injections épidurales de stéroïdes chez les patients sans symptômes radiculaires. D Les candidats idéaux pour la chirurgie de remplacement de disque sont des personnes âgées entre 45 et 60 ans, qui ont un seul disque dégénéré et ne disposent pas d’une maladie osseuse systémique. E Le syndrome de la queue de cheval est une urgence médicale grave qui nécessite éventuellement une intervention chirurgicale urgente. INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES Des études spécifiques démontrent qu’il n’y a pas d’interactions pharmacocinétiques lorsque l’ondansétron est administré avec de l’alcool, du témazépam, du furosémide, du tramadol ou du propofol. L’ondansétron est métabolisé par plusieurs isoenzymes hépatiques du cytochrome P450 : CYP 3A4, CYP 2D6 et CYP 1A2. Malgré la multiplicité des enzymes qui concourent au métabolisme de l’ondansétron pouvant pallier à une hausse ou à une baisse de l’activité enzymatique, on a constaté que les patients traités par des inducteurs de CYP 3A4 (c.-à-d. phénytoïne, carbamazépine et rifampicine) présentaient une augmentation de la clairance de l’ondansétron administré par voie orale et une baisse des concentrations sanguines de l’ondansétron. Aucun effet sur la clairance de l’ondansétron n’a encore été observé à la suite de l’inhibition d’une enzyme ou du ralentissement de l’activité enzymatique (par ex., dans le cas d’une déficience génétique en CYP 2D6). Des études menées auprès d’un nombre limité de sujets indiquent que l’ondansétron peut réduire l’effet analgésique du tramadol. Compte tenu des cas rapportés d’hypotension profonde et de perte de conscience lorsque l’ondansétron a été administré avec du chlorhydrate d’apomorphine, l’emploi concomitant de ces médicaments est contre-indiqué (voir la section CONTRE-INDICATIONS). ENTREPOSAGE ET STABILITÉ ONDISSOLVEMC ODF (ondansétron) doit être conservé entre 15 °C et 30 °C. INSTRUCTIONS DE MANUTENTION PARTICULIÈRES Gardez l’emballage en papier d’aluminium fermé hermétiquement pour protéger le produit contre l’humidité. Voir également POSOLOGIE ET ADMINISTRATION. SURDOSAGE Pour la prise en charge d’une surdose soupçonnée, communiquez immédiatement avec le centre antipoison de votre région. À ce jour, il existe peu de données sur le surdosage d’ondansétron. Des doses uniques de 84 mg et de 145 mg, et même des doses quotidiennes aussi importantes que 252 mg, n’ont causé que des effets indésirables légers. Il n’existe pas d’antidote spécifique de l’ondansétron; par conséquent, quand un surdosage est soupçonné, on doit administrer un traitement symptomatique et d’appoint au besoin. L’emploi d’ipéca dans les cas de surdose d’ondansétron n’est pas recommandé, car la réponse du patient sera probablement neutralisée par l’effet antiémétique de l’ondansétron. La « cécité soudaine » (amaurose) pendant 2 ou 3 minutes, accompagnée de constipation sévère, s’est produite chez un patient ayant reçu 72 mg d’ondansétron i.v. en une seule dose. L’hypotension (et l’évanouissement) s’est produite chez un autre patient qui a pris 48 mg d’ondansétron par voie orale. Après perfusion de 32 mg du médicament en 4 minutes seulement, un épisode vasovagal avec bloc cardiaque transitoire du second degré a été observé. Dans tous les cas, la résolution a été totale. erratum Les Pages bleues - novembre 2012 Dans l’article intitulé Traitements anticancéreux oraux des tumeurs solides (1re partie) paru dans le numéro de novembre 2012, on peut lire, dans la section traitant du témozolomide, que la nourriture affecte peu la cinétique du témozolomide, si bien qu’il peut être pris avec ou sans nourriture. Il y a une correction à apporter. En effet, une diminution non significative de 9 % a été observée lorsque le témozolomide est pris avec de la nourriture. L’impact clinique de cette réduction n’étant pas connu, il serait préférable de prendre le témozolomide à jeun. Un peu plus loin, lorsqu’il est question de la prophylaxie de Pneumocystis jirovecii, il est mentionné qu’en clinique, le sulfaméthoxazole/trimétoprime (Bactrim DSMD) 800/160, à raison d’un comprimé trois fois par semaine, ou la dapsone 1500 mg DIE (en cas de rupture de stock ou d’allergie) sont généralement employés. Prenez note qu’il ne s’agit pas de la dapsone mais bien de l’atovaquone à une dose de 1500 mg DIE. ■ Québec Pharmacie Québec Pharmacie Lire son exemplaire de Québec Pharmacie … Juin 2013 vol. 60 n˚ 3 toujours clairement établi. Le tableau des effets indésirables chez les enfants et les adolescents a été comparable à celui qui a été observé chez les adultes. Troubles généraux : Des cas rares de réactions d’hypersensibilité par exemple, oedème de la glotte, stridor, laryngospasme et arrêt cardiorespiratoire, ont également été signalés. Troubles cardiovasculaires : Il y a eu de rares cas (< 0,01 %) d’infarctus du myocarde, d’ischémie myocardique, d’angor, de douleur thoracique avec ou sans sous-décalage du segment S-T, d’arythmies (y compris la tachycardie ventriculaire ou supraventriculaire, les extrasystoles ventriculaires et la fibrillation auriculaire), d’altérations de l’ECG (y compris le bloc auriculo-ventriculaire du deuxième degré), de palpitations et de syncope. Rarement et principalement lors de l’administration intraveineuse d’ondansétron, des altérations transitoires de l’ECG incluant un allongement de l’intervalle QTc (y compris des torsades de pointes) ont été signalées (voir MISES EN GARDE ET PRÉCAUTIONS). Troubles oculaires : Il y a eu des cas très rares de cécité transitoire à la suite du traitement par l’ondansétron, généralement avec le schéma posologique recommandé et principalement durant l’administration intraveineuse. Dans la majorité des cas signalés, la cécité n’a pas duré plus de 20 minutes. Si la plupart des patients avaient reçu des agents chimiothérapeutiques, dont le cisplatine, quelques cas de cécité transitoire sont survenus après l’administration d’ondansétron pour le traitement des nausées ou vomissements postopératoires et en l’absence de cisplatine. Quelques cas de cécité transitoire ont été déclarés comme étant d’origine corticale. Troubles hépatobiliaires : On a parfois signalé des augmentations asymptomatiques des valeurs de la fonction hépatique. Troubles du système nerveux : Des épisodes transitoires d’étourdissements (< 0,1 %) ont été signalés pendant ou après la perfusion i.v. d’ondansétron. Des cas peu fréquents (< 1 %) évoquant des réactions extrapyramidales y compris des crises oculogyres ou des réactions dystoniques (dyskinésie oro-faciale, opisthotonos, tremblements, etc.), des troubles du mouvement et des dyskinésies ont été signalés sans séquelles cliniques persistantes probantes. Troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux : De rares cas de hoquet ont aussi été signalés. On fait état de très rares rapports de réactions bulleuses touchant la peau et les muqueuses (y compris le syndrome de Stevens-Johnson et l’épidermolyse bulleuse toxique). Ces cas sont survenus chez des patients qui prenaient d’autres médicaments pouvant être associés à ces réactions bulleuses. La référence en formation continue Lombalgie chronique commune 15 Pneumonie à Pneumocystis jirovecii chez le patient séropositif 6 Syndrome de l’intestin irritable 11 4 UFC DE L’OPQ PP 40070230 1200, avenue McGill College, bureau 800, Montréal (QC) H3B 4G7 QP03_001_ƒ.indd 1 13-06-06 13:02 … et faire sa formation continue en ligne © 2013 Takeda Canada Inc. Tous droits réservés. MC Marque de commerce de Takeda GmbH utilisée avec autorisation. Takeda Canada Inc. Oakville (Ontario) L6M 4X8 WWW.PROFESSIONSANTE.CA | JUIN 2013 | QUÉBEC PHARMACIE | 35