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IL Y A 70 ANS... EN 1943…
En février et en août, l’Armée Rouge gagnait 2 batailles décisives.
CES PLUS GRANDES BATAILLES DE L'HISTOIRE
DÉCIDERONT DU SORT DE LA 2ème GUERRE MONDIALE
ET SONNERONT LE GLAS DU NAZISME.
Après la bataille de Stalingrad voici la bataille de Koursk, s’affronteront
l’Armée Rouge et la Wehrmacht, avec comme issue fatale une armée nazie
de l’Est qui sera décimée et définitivement réduite à la défensive jusqu'à
Berlin en 1945 quand l’Armée Soviétique hissera le drapeau rouge sur les
ruines du Reichstadt.
POUR NE JAMAIS OUBLIER QUE NOTRE LIBERTÉ D’AUJOURD’HUI
FÛT GAGNÉE SUR LE FRONT DE L’EST,
ET PAS UNIQUEMENT SUR LES PLAGES DE NORMANDIE !
GLOIRE ÉTERNELLE
Á LA GRANDE ARMÉE ROUGE,
Á SES SOLDATS ET Á SES CHEFS !
Brochure n°5 de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas de Calais
IPNS- août 2013
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Du 5 juillet au 26 août 1943, le front de l'Est vit s’affronter le plus terrible choc de blindés et d’artillerie
de toute la guerre 39-45 et de toutes les guerres : la bataille de Koursk.
Comme pour Moscou puis Stalingrad, cette bataille fût effroyable par son intensité et son ampleur
considérable. Deux armées, fortes de millions d'hommes de chaque côté, dans une lutte à mort qui
allait déterminée le sort de la deuxième guerre mondiale. Jamais personne, au cours de cette guerre,
n'avait imaginé cette immense concentration de troupes et de blindés en action.
Alors que l’Armée Rouge était forte de sa victoire à Stalingrad, la Wehrmacht vaincue dans les fau-
bourgs de la ville soviétique martyre entendait récupérer l'initiative stratégique pour redéfinir le
cours de la guerre. Mais l’espoir machiavélique des armées nazies d’Hitler et de Keitel fût contrarié
par une armée de la liberté et du progrès, l’Armée Rouge de Joseph Staline et du Maréchal Joukov.
De Stalingrad à Koursk.
C’est donc au 1er semestre de 1943 que le changement d'orientation de la stratégie employée sur le front
de l'Est fut décisif pour l’issue de cette guerre. Stalingrad et ses alentours reconquis et libérés, l’armée
nazie en déroute, l'Armée Rouge avait repris l'initiative pour chasser les envahisseurs nazis des territoires
conquis depuis l’invasion de juin 1941, pour encore libérer de nombreuses villes et régions, et des millions
de citoyens soviétiques qui avaient subis la faim, l'oppression et la barbarie nazie.
Après les défaites subies, d’abord à Stalingrad puis suivies de l'offensive d'hiver des troupes soviétiques,
le grand quartier général nazi était face au problème de la stratégie à adopter sur le front de l'Est.
Prévoyant une nouvelle offensive soviétique, les nazis ne pouvaient ni rester sur la défensive afin de ne
pas entacher plus encore le moral déjà bien bas des troupes allemandes et de ses alliés, ni renoncer à re-
prendre l'initiative, c’était agitait le spectre d'une défaite finale admise par le Reich lui-même.
Ce n'était donc que par la stratégie de l'offensive que les forces de l'Axe pouvaient se préserver de l’idée
de la défaite afin de maintenir la conviction de la victoire finale, mais aussi persévérer l’Allemagne d’une
potentielle nouvelle déconvenue telle que celle de Stalingrad qui eût des répercussions mondiales.
Pour les nazis, il était donc impératif que les peuples du reste du monde et des pays envahis continuent à
se sentir sous la menace perpétuelle ou tenus en laisse par la puissance et l'invincibilité des armées nazies,
et que l’idée d’un « empire pour 1000 ans » promis par Adolph Hitler, se concrétisait.
C’est donc avec cette idée, liée à la propagande, que le haut commandement nazi décida de monter une
puissante offensive à l'Est pour reprendre en main l'initiative stratégique et gommer l’échec de Stalingrad.
Il lui fallait consolider le bloc de l’Axe qui avait été ébranlé en subissant quelques déconvenues, et restaurer
le prestige allemand qui avait subi quelques accrocs. C’est ainsi qu’outre l’effet militaire il fallait un élec-
trochoc politique, c’est ce qu’exprimera le chef d'état-major de l'O.K.W (un organisme nazi qui avait remplacé le
ministère des armées et de la guerre en 1938) le maréchal Keitel, lors d'une conférence tenue à la chancellerie du
Reich « Il nous faut attaquer, c'est une nécessité politique. »
Les militaires et les dirigeants politiques nazis étaient unanimes sur la stratégie à employer et persuadés
qu'un succès minerait la coalition alliée au point de la disloquer. Donc l’idée des idéologues et militaires
du 3ème Reich était de détruire la coalition alliée afin de provoquer le sentiment d’impuissance et le mécon-
tentement du gouvernement soviétique et de toute la population à l'égard des USA et des Britanniques.
Mais en sous-entendu, une victoire nazie contre les communistes, principale force antagonique au capita-
lisme, avaient pour effet d’annuler l'ouverture du second front en Europe exigé par Staline qui avec le PCb-
US (Parti Communiste Bolchévique d’URSS), demeurait le principal ennemi de Roosevelt et Churchill
Le calcul des nazis était donc qu’une fois le « danger communiste » éloigné du fait de la défaite de l’Armée
Rouge, les alliés n’avaient plus nécessité à ouvrir le front de l’Ouest : ils démontraient ainsi que cette guerre
mondiale avait pour origine la lutte impérieuse contre le communisme, et une des preuves que la guerre
n’a pas été gagnée sur les plages de Normandie mais à la frontière de l’Oural.
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Ce que résume l'historien de l'Allemagne de l'Ouest, Wal-
ter Gôrlitz, dans cette phrase « Hitler pensait que plus tôt
un nouveau coup important frapperait la Russie, plus tôt la
coalition entre l'Est et l'Ouest s'effondrerait ».
Pour bien préparer la contre-offensive prévue dès l’été
1943, les dirigeants allemands pouvaient compter sur un
potentiel économique et industriel en constante progres-
sion, et sur une main d’œuvre gratuite et corvéables à
souhait qu’étaient les centaines de milliers, voire les mil-
lions de prisonniers et de bagnards des camps de concentration.
La production de chars était passée, malgré les intensifs bombardements alliés sur l’Allemagne et les nom-
breux sabotages des chaînes par la résistance interne, de 5 700 en 1942 à 11 900 en 1943 et celle des
avions durant la même période de 14 700 à 25 200.
Quant à la production de canons et mortiers, elle avait doublé entre 1942 et 1943. Enfin, les munitions,
mines, bombes et obus sortaient des chaînes à une cadence trois fois supérieure à celle de 1940.
Ce début d’été 1943 marquera donc un renforcement incroyable de la production nazie d’armes de guerre
de plus en plus performantes et de plus en plus fiables qui pour la plupart étaient d'un type nouveau.
Dans ces conditions, le haut commandement nazi était en mesure de combler les pertes en armes et en
matériel, subies à Stalingrad mais aussi d'équiper de nouvelles unités pour compenser les centaines de
milliers de morts et de prisonniers allemands et alliés des nazis, tombés sur le Front de Stalingrad grâce à
la détermination de l’héroïque Armée Rouge.
C’est donc sur un nouveau matériel beaucoup plus performant et plus fiable, que les hauts dirigeants du
commandement nazi fondaient leurs nouveaux espoirs d’une victoire de la Wehrmacht sur le Front de l’Est
et pensait donc tenir leur revanche sur l’Armée Rouge de Joukov et surtout sur Staline, ceux qui les avaient
humiliés quelques mois plus tôt en contraignant Von Paulus à la reddition.
Il s’appuyait en particulier sur les chars lourds tel que le Panzer-VI communément appelé le « Tigre », une
bête de guerre de 56 tonnes, armé d'un canon de 88 et de deux mitrailleuses, qui bénéficiait d'un blindage
frontal épais de 100 mm et jusqu’à 150 mm pour le « Tigre Royal ».
Quant au nouveau Panzer-5, aussi appelé « le char Panthère », il était entré en production massive comme
d’ailleurs le nouveau canon automoteur « Ferdinand » avec son blindage d’une épaisseur exceptionnelle
de 203 mm et son tube de 88 à tirs rapides.
Les nazis ayant retenu les raisons matériels de leur défaite à Stalingrad, ils avaient accordé une grande
attention au renouvellement du matériel de la Luftwaffe, qui voyaient arriver chaque jours de nouveaux
appareils beaucoup plus efficace, comme l’avion Focke-Wulf-190 A, un chasseur qui dépassait les 680
Km/h, ou le Henschel-129, employé en appui direct des troupes d'infanterie sur le champ de bataille. Tous
deux possédaient un armement important et très destructeur pour les troupes au sol.
Les nazis se hâtaient à compléter leurs divisions, qui avaient subi de lourdes pertes et à en créer d’autres.
En juillet 1943, les effectifs des forces armées nazies s'élevaient au total à 10 300 000 hommes, la Wehr-
macht restait donc une armée puissante, bien équipée et capable d'affronter de durs combats.
Il est évident que la situation était facilitée puisque qu'aucun second front n'avait encore été ouvert en
Europe de l’Ouest et du Sud. Le haut commandement nazi profita donc de cet avantage offert pour trans-
férer des centaines d’unités de combat sur le front de l'Est.
C'est ainsi que 196 des meilleures divisions nazies (infanterie-artillerie-char-aviation) qui représentaient
les deux tiers de l'armée allemande, auxquelles s’ajoutaient 32 divisions et 8 brigades fournies par les alliés
du Reich. 6 millions de nazis à l’assaut de l’Armée Rouge, et dotés d’un équipement quasiment neuf com-
posé de 56 200 canons et mortiers, 5 800 chars et canons d'assaut et 3 000 avionsle choc s’annonçait
terrible, et il le fût !
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Ce front germano-soviétique était le plus important de la guerre puisque sept divisions et deux brigades
soit 2,7 %, des forces nazies, étaient engagés face aux Américains et aux Britanniques, quand 91 divisions
et 3 brigades était cantonnées à la surveillance les territoires occupés.
Le haut commandement nazi pris la décision de porter leur effort sur un étroit secteur appelé le « saillant
de Koursk ». Cette bande avait été créée au cours de l'offensive soviétique post Stalingrad. La forme géo-
graphique de ce secteur favorisait cette décision qui concentrait les forces nazies concernées dans les
zones d'Orel et de Bielgorod et menaçaient les flancs et les arrières des troupes soviétiques placées à l'inté-
rieur même du saillant.
De même, ce saillant enfoncé profondément au cœur des défenses nazies, était de la plus grande impor-
tance pour les soviétiques puisqu’ils pouvaient l'utiliser pour frapper sur les flancs troupes nazies d'Orel
et de Bielgorod.
Durant la fin de l’hiver et le début du printemps 1943 que chacun connaît pour les conditions climatiques
et météorologiques, le commandement nazi avait préparé le plan dans ses moindres détails. C’est le 15
avril qu’Hitler donna l'ordre d'attaquer le saillant de Koursk, le nom de code était « Opération Citadelle ».
Hitler s’exprima ainsi : « Cette offensive revêt une importance capitale. Elle doit se conclure par un succès
décisif et rapide [...]. Dans la direction de l'effort principal, seront utilisés le meilleur matériel, les meilleures
troupes, les meilleurs chefs et les plus grandes quantités de munitions. A chaque échelon, tous les chefs, tous
les soldats devront avoir été convaincus à fond de l'importance primordiale de cette offensive. La victoire de
Koursk doit être un phare que le monde entier verra s'illuminer »
Les plans de l'opération consistaient à porter l'effort principal sur les forces soviétiques concentrées au
sud d'Orel, avec la 9ème Armée nazie et au nord de Kharkov, avec la 4ème Armée blindée et le groupement
tactique « Kempff », du groupe d'armées Sud. En dirigeant l'action sur Koursk, le haut commandement nazi
comptait ainsi encercler et détruire les forces des fronts de Voronej et du Centre qui défendaient le saillant.
L’ambition de l’état-major nazi était de raccourcir le front, et si l'opération fonctionnait selon les plans, de
développer leur offensive sur les arrières du front du Sud-Ouest, nom de code « opération Panthère », pour
tourner vers Moscou et encercler la totalité des forces soviétiques au centre du front : une leçon de straté-
gie militaire retenue de Stalingrad.
Les nazis avaient concentré d'énormes forces : 50 divisions, dont 16 étaient blindées ou motorisées, soit
près de 900 000 hommes avec quelque 10 000 canons et mortiers et 2 700 chars. Une force additionnelle
de 20 divisions se trouvait sur l'aile de la force principale, prête à intervenir pour appuyer les troupes
d'assaut, soit 1.5 million d’hommes.
C’est donc avec 70 divisions soit 30 % de toutes les forces allemandes engagées sur le front de l'Est (près
de 6 millions de combattants), que la bataille allait être engagée, dont 25% était constitué de chars Panzer-
6 et de divisions motorisées équipées du « Ferdinand ». 2 000 appareils pour l'appui aérien, avec l’élite de
la Luftwaffe dont le groupe de chasse 51 des « SS Môlders » et la légion « Condor » (celle qui avait bombar-
dait Guernica en 1936).
Vu l'importance d’une telle opération, l’O.K.H. et l’état-major général de l'armée de terre, avaient réétudié
et modifié plusieurs fois ce plan « Citadelle », par stratégie et doute de fuites possibles, mais surtout par
crainte d’Hitler qui avait dit : « il ne fallait absolument pas échouer, je vous l’interdis ».
Les divisions qui allaient prendre part à l'offensive furent mises au repos et complétées en hommes et en
matériel. On peut facilement comprendre les inquiétudes du haut commandement nazi qui avait porté une
attention particulière sur le système défensif soviétique à l'intérieur du saillant de Koursk.
Un des généraux allemands, le général Mellenthin affirmait après la guerre dans son livre « Batailles de
panzers, 1939-1945 » que : « grâce au service de renseignements, chaque mètre carré avait été photographié
d'avion » et « aucune offensive n'avait jamais été préparée avec plus de soin que celle- ».
Quant à l'entraînement, il avait semble-t-il été rendu aussi réaliste que possible : tirs pratiques et exercices
tactiques s'étaient succédés régulièrement en arrière du front.
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En avril, le général Guderian surnommé « Schneller Heinz » (Heinz le rapide pour son efficacité à enfoncer
les lignes ennemies), qui fût commandant en chef des forces blindées jusqu’à l’échec devant Moscou en
1941, avait même été rappelé malgré sa disgrâce aux yeux d’Hitler, pour inspecter les unités de panzers et
motiver des troupes qui le respectaient plus que tout. Un des membres de l'état-major, le général Erfurth
a écrit après-guerre « tout le potentiel offensif que l'Allemagne avait pu rassembler, fut jeté dans l'opération
Citadelle ».
Et personne ne peut nier que l’Allemagne nazie avait mis tous les moyens possibles et exceptionnels pour
gagner la bataille de Koursk et vaincre l’Armée Rouge, ceci est à retenir car malheureusement si peu évo-
qué par nos historiens, nos intellectuels ou nos journalistes.
L'armée Rouge de son côté, se préparait à faire face à la grande contre-offensive, les services de renseigne-
ments soviétiques ayant appris une opération décisive sur le front de l'Est. Aussi, grâce à l’excellence des
services secrets, l’état-major soviétique fut en mesure de reconstituer l'ensemble du plan des forces alle-
mandes, mais aussi son exacte composition en hommes et matériels, les positions, les ressources et la date
et le moment où l'offensive serait déclenchée.
Après avoir analysé toutes les possibilités de la stratégie
nazie, les généraux soviétiques prirent la décision de se te-
nir sur la défensive et d'épuiser l'ennemi par une succes-
sion de combats sur des positions préparées.
Avec cette tactique ils ambitionnaient la destruction des
forces de choc nazies dans les zones d'Orel et de Bielgorod,
qui pouvait, en cas de victoire, se transformer en une offen-
sive soviétique générale sur un immense front destinée à
bousculer le « rempart oriental » des forces de l'Axe.
Les armées de défense de Koursk furent confiées aux héros de Stalingrad, le général Rokossovski et le
général Vatoutine, celles de réserve (destinées à renforcer les secteurs menacés) au Général Koniev.
Les soviétiques ayant bien compris que l'ennemi préparait une offensive de grande envergure et lourde de
conséquences quant à ses prolongements possibles, la coordination des fronts était sur place et prise en
charge par les plus hauts commandants de la STAVKA (le commandement général) en la personne du Ma-
réchal Joukov et du chef d'état-major général, le maréchal Vassilevski, mais aussi afin d’anticiper à la
contre-offensive une fois l'ennemi nazi repoussé et saigné à blanc.
Des mesures très strictes furent prises pour écarter toute possibilité d'une percée ennemie du Front :
lignes renforcées par de nombreux canons, chars et avions, les plus grandes concentrations étant effec-
tuées sur les endroits qui semblaient les plus probables pour l'attaque.
Dans le secteur tenu par la 13ème Armée, l'axe le plus exposé sitle long de la voie ferrée reliant Orel à
Koursk, des régiments supplémentaires d'artillerie venus de la réserve furent affectés à ce front pour parer
à tout risque d’enfoncement. Avec ce supplément du 4ème corps d'artillerie d'assaut composé de 484 ca-
nons, 216 mortiers et 432 lance-roquettes de campagne, il avait été constituée une défense d'artillerie ja-
mais réalisée auparavant : 96 canons d'un calibre supérieur à 76 mm, par kilomètre de front, soit un canon
tous les 10 mètres , près de deux plus que la possibilité des nazis pour l'offensive qu'ils avaient préparés.
Sur les secteurs tenus par les 6ème et 7ème Armées de la Garde se trouvaient 67% des canons et mortiers du
front et 70% de l'artillerie de réserve du haut commandement. Ce système de défense mis en place par le
commandement soviétique était puissamment articulé en profondeur, et doté d'armes solidement installés
dans des tranchées bien organisées qui bénéficiaient d'un grand nombre d'obstacles artificiels (barbelés,
mines, croix antichars…).
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