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Enquête sur la perception de l’accès aux soins hospitaliers par les médecins
de la région Poitou-Charentes
Numéro 55 Auteur
Dr Francis CHABAUD
Octobre 1998 Organisme commanditaire
ARH Poitou- Charentes
Contexte et objectifs
L’ORS a réalisé cette étude pour l’Agence Régionale de l’Hospitalisation en liaison avec l’Union Régionale des
Médecins Libéraux (URML). Cette enquête a été réalisé auprès de 3000 praticiens libéraux de la région pour
essayer de mettre en évidence les problèmes d’accès aux soins éventuels et les attentes des usagers du système
de santé.
Les objectifs principaux sont une comparaison des réponses des médecins libéraux à un sous-échantillon de
médecins hospitaliers, une étude des facteurs démographiques, sociaux et d’environnement de la pratique
médicale qui participent aux choix d’orientation hospitalière des médecins et de leurs patients, une présentation
cartographique détaillée par thème du SROS des déclarations des médecins concernant les équipements médico-
sociaux manquants.
Méthode
Une analyse statistique multivariée utilisant un modèle d’analyse de variance à effectifs inégaux avec
interactions a été réalisée avec le progiciel SAS en collaboration avec le département biostatistique de la Faculté
de Médecine de Poitiers
Les analyses ont été réalisées à trois niveaux : hospitalisation, hospitalisation en secteur privé et hospitalisation
en secteur public. Afin d’améliorer la fiabilité des résultats, seuls les tests statistiques significatifs au seuil de 1
% ont été retenus. Les tests statistiques réalisés étaient des tests F de Fisher pour la comparaison des moyennes.
Résultats
Le taux de réponse global était de 15 %. Les médecins répondants étaient pour la plupart des généralistes,
âgés en moyenne de 46 ans, de sexe masculin et installés depuis plus de 10 ans dans des villes de moins de 5
000 habitants. Les taux de réponse entre département sont homogènes.
D’une manière générale, les possibilités de choix public-privé sont faibles pour les disciplines médicales
(médecine interne, oncologie, pathologie intriquée, cardiologie, urgence médicale, urgence sociale) et
beaucoup plus importantes pour les disciplines chirurgicales et l’obstétrique.
En cas d’hospitalisation pour une pathologie grave et en dehors d’un caractère d’urgence, le médecin oriente
d’abord en fonction de la qualité supposée des soins, puis de la qualité du plateau technique, enfin des vœux
du patient.
S’il s’agit d’une pathologie bénigne, le premier critère de choix est fourni par les vœux du patient, puis vient
ensuite la qualité des soins, enfin la relation privilégiée entre le médecin traitant et l’équipe soignante.
L’étude fournit le classement des sélections entre les établissements publics et privés pour chaque
département et pour chaque discipline.
Les principaux obstacles évoqués à l’accès au secteur privé sont l’absence des spécialités indispensables,
l’encombrement des services et l’insuffisance des ressources ou de la couverture sociale ; alors que ceux du
public sont le défaut de coordination, l’encombrement des services et l’absence de spécialités.
Les principaux points de satisfaction après hospitalisation portent sur la solution apportée au problème et la
qualité du résultat. Les points les moins satisfaisants sont les problèmes relationnels patient/établissement et
médecin/établissement et la préparation à la sortie.
Les médecins libéraux orientent plus vers le secteur privé et les médecins hospitaliers vers le secteur public.
Les femmes hospitalisent plus volontiers en secteur public et les hommes en secteur privé, elles orientent
également plus volontiers que les hommes en urgence. Les spécialistes orientent plus en secteur privé et les
généralistes en secteur public. Les médecins du milieu urbain orientent plus volontiers vers le secteur privé
et les médecins ruraux vers le secteur public.
Une cartographie régionale détaillée a été réalisée pour 12 thèmes d’intérêt du SROS. Elle montre des
manques importants.