OCNH Aout 2011
confondants, ...), sur le nombre insuffisant d’études significatives servant au calcul des risques,
sur la grande variabilité parmi les études en terme de nombre de sujet, de durée de suivi ou
encore de produits carnés considérés. Ils remettent en question les conclusions du rapport à
l’image de l’Australien Truswell AS qui note un certain nombre d’erreurs et d’omissions dans
celui-ci.
Depuis 2005, 222 études ont été publiées sur l’association viande et cancer parmi lesquelles
des études de grande envergure et des méta-analyses dont on ne peut, aujourd’hui, ignorer les
résultats.
Fin 2010, une équipe d’experts du WCRF situés à l’Imperial College of London, a publié une
mise à jour des données du rapport de 2007 concernant le cancer colorectal (WCRF/AICR
Systematic Literature Review - Continuous Update Project Report). 263 nouvelles publications
ont été intégrées. Concernant les « viandes rouges et produits dérivés », les données de 10
nouvelles études ont été ajoutées aux 14 études analysées dans le rapport de 2007.
Le risque relatif de cancer colorectal lié à chaque 100g supplémentaire de « viande rouge et
produits dérivés » a été réévalué à :
- 1.17 (IC95 % : 1.05-1.31, p=0.48, 8 études), et l’analyse stratifiée selon le sexe indique un
risque relatif de 1.28 pour les hommes (0.49-3.35, p=0.09, 2 études) et de 1.05 pour les femmes
(0.78-1.42, p=0.28, 3 études)
- 1.12 pour le cancer du colon (IC95 % : 0.97-1.29, p=0.89, 9 études), et l’analyse stratifiée
selon le sexe indique un risque relatif de cancer de 1.06 pour les hommes (0.75-1.50, p=0.977,
2 études) et de 1.00 pour les femmes (0.72-1.38, p=0.6, 4 études)
- 1.18 pour le cancer rectal (IC95 % : 0.98-1.42, p=0.67, 7 études), pas d’analyse stratifiée
selon le sexe.
Concernant les viandes rouges seules, 6 nouvelles études de cohorte ont été intégrées (Butler
et al, 2008 ; Lee et al, 2009 ; Sorensen M et al, 2008 ; Cross AJ et al, 2010 ; Oba S et al, 2006 ;
Nothlings U et al, 2009). La méta-analyse dose-réponse a pu être mises à jour avec l’inclusion
de 2 nouvelles études (Lee et al, 2009 ; Nothlings et al, 2009). Comme la définition de la viande
rouge varie suivant les études (viande rouge fraiche, viande rouge ou combinaison de bœuf,
porc et agneau), les experts ont exclu 3 études ne fournissant pas de détail sur la définition de la
viande rouge (Jarvinen R et al., 2001 ; Lee SA et al., 2009 ; Nothlings U et al., 2009).
L’analyse finale sur le risque de cancer colorectal porte donc sur 12 études de cohorte. Huit
d’entre elles rapportent une augmentation du risque entre les apports les plus élevés et ceux les
plus faibles de viande rouge, dont une est à la limite de la significativité. Deux études rapportent
l’absence d’association et deux autres observent une association inverse mais non
statistiquement significative.
Le risque relatif associé à la consommation de 100 g/ jour supplémentaire de viande rouge
seule a été estimé à :
- 1.21 (IC95 % : 1.06-1.37) pour le cancer colorectal
- 1.12 (0.97-1.31) pour le cancer du colon
- 1.20 (0.99-1.47) pour le cancer rectal.
Comme les analyses du rapport de 2007 combinaient des études sur le cancer colorectal et sur
le cancer du colon et étaient séparées selon les unités de mesures considérées (grammes ou