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les cinq niveaux d’une église. L’habillage est nettement contem-
porain, sobrement complété par des couleurs contrastées. Le
choeur s’est transformé en espace petit déjeuner, intégrant l’an-
cien autel de manière originale. On aurait cependant pu laisser
l’autel de style néogothique s’affirmer davantage. La décoration,
riche en dorures, étouffe un tantinet le triptyque. Le mobilier
spécialement conçu a reçu des arcs en ogive, faisant référence
au style néogothique de l’église. Bien sûr donner une nouvelle
destination à une église n’est pas une mince affaire. Une église
possède une forte composante iconique. S’en défaire n’est pas
facile. C’est la raison pour laquelle l’hôtel est fermé, sans fenê-
tre sur le monde extérieur. Nous nous trouvons ici en présence
d’une toute autre histoire que celle de l’hôtel design The Domi-
nican à Bruxelles, qui lui est fortement lié à son environnement
urbain. Une modification de fonction va généralement de pair
A Malines, l’ancienne église des Carmélites datant de
1867 et située dans le quartier du Heihoek, a été com-
plètement transformée en un hôtel quatre étoiles. La
structure d’acier sur cinq étages avec sol en béton/tôle
d’acier a apporté au projet les solutions recherchées.
avec une adaptation de l’aménagement de l’espace. Ce que l’on
a fait de manière approfondie à Malines.
Centre de Recherche ArcelorMittal
Au niveau structurel et technique, il a fallu une bonne dose d’in-
génierie pour y parvenir. « La construction est particulière » dit
l’ingénieur Michel Briot. « Ici, pour la première fois, nous avons
combiné les sols en béton/tôles d’acier et le béton constructif
léger, dans ce cas précis de l’Argex, qui est composé de granu-
lats d’argile expansé. C’est le résultat final de quasiment deux
années de recherche et développement, réalisés avec le soutien
très précieux de l’ArcelorMittal Research Center.
Cette solution semblait être la meilleure pour une rénovation
afin de ne pas surcharger la maçonnerie existante. »
Syrie
En pénétrant dans le ‘Martin’s Paterhof’ l’on remarque immédia-
tement que le rez-de-chaussée baigne dans une lumière féérique,
grâce à l’énorme vitrail circulaire, placé au-dessus de l’entrée prin-
cipale. Les vitraux prennent toute leur valeur dans les chambres de
l’hôtel où ils apportent un éclairage très intime. Les occupants de
l’étage supérieur résident littéralement dans les hautes sphères.
Les piliers évoquent la douceur céleste. Le calme y est complet,
on n’y entend même pas un son de cloche. En effet les derniers
Frères Mineurs ont offert les cloches à une église de Syrie. On
n’y entend encore moins résonner l’orgue, car celui-ci a démé-
nagé vers l’académie municipale de musique de Lierre. (PHW)