n°34 du mardi 24 décembre 2013
L’image à la Une a très
certainement choqué les
âmes nobles, âmes sen-
sibles et éprises du respect de
l’être humain. Nous faut-il ce-
pendant présenter des excuses
pour l’avoir choisie et publiée
dans sa forme cruelle ? Sans
doute pas, tant ce qu’elle mon-
tre ne révèle que partiellement
l’ignoble et odieux crime par
lequel les ennemis de la sainte
famille du noble Prophète
(saw) ont ôté la vie à l’Imam
Hussein (as). Sur le sable brû-
lant du désert de Karbala, le
jour de l’Achoura (10 Mohar-
ram de l’An 61 de gire),
c’est d’une façon comme celle-
qu’on a assassi le
deuxième fils du légitime suc-
cesseur d dernier du Seigneur
des monde et non moins léga-
taire de tous les Messagers an-
térieurs, Ali Ibn Abi Tôlib (as)
et de Dame Fatima-Zahra, fille
chérie du vénérable Mouham-
mad, la joie de ses yeux et celle
qu’il a désigné en toute
connaissance de cause comme
« un ange à existence humaine
». Et c’est ainsi qu’on choisi
d’endeuiller, délibérément, la
plus noble famille du monde
dont la lignée a été divinement
sanctifiée par Allah, depuis
Adam jusqu’au grand-père
d’Al-Hassan et d’Al-Hussein.
Leur noble sang continuera à
inonder, Dieu merci, les
veines de millions de Sayyid
qui sont maintenant légion
dans le monde. Pour notre
bonheur ici-bas et pour nour-
rir notre espérance en un au-
delà meilleur.
En ce jour donc de l’Arba’in
(40ème jour après le meurtre
inouï), nous pleurons l’Imam
Hussein (as). Nous pleurons
les 72 de sa suite, famille et
compagnons, sacrifiés sur
l’autel de l’Islam. Nous nous
lamentons sur les peines infli-
gées et les souffrances aux res-
capés du massacre de Karbala
conduits sans ménagement
aucun, avec en tête de cortège
les nobles descendants du vé-
néré Prophète (saw) faits cap-
tifs, sur plus de 2.000
kilomètres jusqu’au plais de
l’ignoble Yazid. Nous saluons
la bravoure et la dignité de
Dame Zaynab et d’Ali Ibn
Hussein (qui deviendra le
4ème Imam issu de la lignée
sanctifiée) dont ils ont fait
montre d’abord devant l’éter-
nel maudit Obeïdallah, gou-
verneur de Koufa, ensuite face
au rejeton honni et damné de
Mouawiya, calife illégitime
commanditaire du meurtre de
l’Imam Hussein (as).
Homme, as-tu évalué la dou-
leur du Prophète et d’Ali rela-
tivement au meurtre
immonde d’Al-Hussein ?
Femme, as-tu mesuré la
consternation de Dame Fa-
tima-Zahra apprenant au ciel
l’atroce crime qui a ôté la vie à
son fils le jour de l’Achoura ?
Enfant, as-tu entendu les pa-
thétiques sanglots des tout-pe-
tits quand les perfides et
sanguinaires armées de Yazid,
après le massacre d’Al-Hus-
sein, pillaient et incendiaient
son camp, non sans piétiner
des sabots de leurs chevaux les
corps des cadavres gisant en-
core dans le sang ? Toi, barbu
sans vergogne, n’as-tu pas
honte de camoufler le triste
deuil qui a enveloppé la sainte
famille de Mouhammad le 10
Moharram de l’An 61 H, jour
d’Achoura ? Passe que tu
n’aies pas peur de Dieu, c’est
ton problème à toi ; mais que
tu n’aies pas au moins honte
de tromper la masse des
croyants, ça !
Seigneur Allah, pour le sang
versé de l’Imam Hussein (as),
son rang auprès de Toi et son
statut reconnu par les anges,
pardonne-nous d’un pardon
qui nous permette de T’adorer
correctement ! Seigneur Allah,
pour les vertus particulières
d’Ali Ibn Abi Tôlib et de Dame
Zahra (as), délivre-nous des
liens de tous nos péchés et ini-
quités, des pus petits aux plus
abominables ! Seigneur Allah,
pour la grandeur du frère d’Al-
Hussein, Al-Hassan Ibn Ali,
dissipe nos angoisses et pré-
pare-nous à être des modèles !
Seigneur Allah, pour les neuf
Imams infaillibles de la lignée
d’Al-Hussein, fais que nous
réussissons pleinement notre
passage sur terre et que nous
soyons parmi les élus le Jour
de vérité. Seigneur Allah, pour
Mouhammad que nul ne
connaît mieux que Toi, brise
donc tous les liens qui nous
entravent et nous handicapent
! Fais-nous miséricorde, ac-
corde-nous la sérénité et
l’honneur d’être Tes serviteurs
sincères et dévoués !
Amadou Diallo
EDITORIAL
Seigneur Allah, pour Hussein…
Pourquoi doit-on
pleurer le jour
de l’Achoura ?
Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles,
pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec
tant de passion ? Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé
contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui
étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant
prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les en-
fants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de
l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de sir,
d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vi-
vant dans les cœurs ? P.5-7
Clin d’œil
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
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France
REVENIR SUR LE VOILE À L’ÉCOLE :
une proposition iconoclaste et inutile?
Quelques lignes dans un rap-
port d’étape consacré à la ré-
flexion sur une nouvelle
politique d’intégration pour la
France, commandé avant l'été par
Matignon, ont suffi à relancer un
débat sur le port du voile à l’école,
vendredi 13 décembre. Il a me
provoqué une violente passe d’armes
entre le premier ministre, Jean-
Marc Ayrault d’une part, et le chef de
file de l’UMP, Jean-François Copé et
l’ancien premier ministre, François
Fillon, d’autre part. Une des nom-
breuses pistes proposées dans l’un
des cinq groupes de travail évoque
en effet "la suppression des disposi-
tions légales et glementaires sco-
laires discriminatoires", allusion à la
loi de 2004 qui interdit le port de
signes religieux à l’école et à la cir-
culaire de rentrée de 2012, qui res-
treint la possibilité pour les mères
voilées d’accompagner les sorties
scolaires.
Notre commentaire : La France a
les pieds dans le 21ème siècle mais
sa tête demeure toujours dans les té-
nèbres du Néolithique.
Canada
A Edmonton, les policières musulmanes
ont désormais un hijab officiel
Un uniforme comprenant un
hijab pour les policières de
confession musulmane a été
dévoilé par la police d'Edmon-
ton, au Canada anglophone.
Cette cision tranche avec le
débat qui agite le Québec, prêt
à légiférer contre le port du
foulard.
L'initiative n'émane pas de la
communauté musulmane
mais de la direction de la po-
lice d'Edmonton (Alberta, ouest du
Canada) elle-même. Le service de
police de la ville (SPE) a dévoilé,
vendredi 6 décembre, une tenue
pour les policières musulmanes avec
un voile assorti à l'uniforme.
Après avoir étudié plusieurs proto-
types de voile, le SPE a opté pour un
voile islamique qui a reçu quelques
ajustements en accord avec la com-
munauté musulmane de la ville, rap-
porte le journal local "Metro
Edmonton".
Objectif de cette démarche, qui de-
vrait entrer en
application dans
les prochaines
semaines : reflé-
ter la diversité
culturelle de la
ville et attirer
plus de femmes
dans les effectifs
de la police. Le
conseiller muni-
cipal de la ville,
Scott McKeen, y
voit une "ma-
nière de dire à
[...] la commu-
nau musul-
m a n e
d ' E d m o n t o n
'non, vous n'avez pas à être isolés,
vous êtes une partie de nous'".
"Bien qu'il y ait plusieurs interpréta-
tions quant à la signification du
hijab, la police dit respecter le choix
des musulmanes portant le voile",
peut-on lire dans un communiqué.
Edmonton compte 43 600 per-
sonnes de confessions musulmanes
sur une population de 795 600,
selon les données de "Statistique Ca-
nada" datant de 2011.
Notre commentaire : On voit bien que le Québec est loin
de rompre son cordon ombilical avec la France, la Belgique
et la Suisse qui se disputent l’espace francophone en étant
abonnées à la discrimination primaire contre les signes de
l’Islam (foulard, minarets, etc.).
Il est recomman (voire obligatoire) de faire cette
prière lors des évènements suivants : éclipses lu-
naires, éclipses solaires, tremblements de terre,
grands vents et tous autres évènements naturels qui
provoquent la peur et la panique.
Cette prière (dite des signes) consiste à établir deux
(2) Rakats. Elle est composée de dix (10) Roukou (gé-
nuflexions).
Chaque Rakat comporte cinq (5) roukou
1er Rakat :
- Lire la sourate Fatiha (1fois).
- Ensuite une autre sourate au choix une (1) fois
(exemple Iklaç), aller au roukou et lire la tasbih ;
- Après le roukou, étant arrêté lire une fois la sourate
au choix (Iklaç) et faire un deuxième (2ème) roukou
ainsi que la tasbih, continuer ainsi de suite jusqu’au
cinquième (5ème) roukou
- Après le cinquième (5ème) roukou, aller au Soujoud
(prosternation) en faisant la prière normale.
2ème Rakat :
Elle se déroule exactement comme la prière.
N.B : Après chaque deux roukou, faire le Qounout «
Doua en levant les deux (2) mains ».
• Prière du besoin
Elle consiste à établir 04 (quatre) rakates avec
‘’salam’’ à la fin de chaque deux rakates. Dans chaque
rakate, réciter :
- Fatiha + Sourate Iklaç (3fois).
Après le ‘’salam’’ final, dire : « Karîmou (3 fois),
Azhîmou (3 fois), yâ A’azhama mine koulli azhîmine,
Samî-ad-dou-â-i, Manne ilâha ghaîrouhou, al-
layâlî wal-ayyâmi, çôlli alâ Mouhammadine wa âli,
war-ham dô’afî, wa faqhrî, wa maskanatî, wa innaka
a’alamou bihâ minnî, wa anneta a’alamou bihâdjatî,
manne rahima achaïka Ya’acoûba hîna radda alaîhi
Yoûssoufa qhourata nihi, manne rahima Ayyoûba
ba’ada toûli balâ-ihi, manne rahima Mouhamma-
dine (saw) wa minal-youtmi âwâhou, wa naçôrahou
alâ djâbâbirati qhouraïchinne, wat-tôwâghîti, wa am-
kanahou minnehou, Moughîthou » (au moins 3
fois). Puis, dire ses vœux. (Source : Mafatih-oul-
djinan).
AhlulBaytic
PRIERES DES SIGNES SELON LES
AHLOUL BAYT DU PROPHETE (SAW)
Vie de la communauté
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 3
Sans exagération au-
cune, la ville de Ba-
mako n’est pas restée
insensible à l’évocation des
épisodes douloureux qui
ont émaillé la tragédie de
Karbala en l’An 61 de l’Hé-
gire. Les cercles de com-
mémoration organisés çà
et ont permis à plus d’un
de comprendre l’ampleur
du malheur qui a endeuillé
la noble famille du vénéra-
ble Prophète par l’assassi-
nat du crime odieux qui a
ôté la vie au petit-fils de
Mouhammad et non
moins deuxième fils de
l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et
de l’honorable Fatima-
Zahra, fille du noble Mes-
sager d’Allah et Dame la
plus illustre des mondes.
Pendant donc une dizaine
de jours et de nuits, l’émo-
tion a été à son comble.
Des prêcheurs avertis, des
plus âgés comme des plus
jeunes, ont ude trésors
d’éloquence pour expli-
quer, avec une admirable
pédagogie, les souffrances
infligées à l’Imam Hussein
(as) et à sa suite (famille et
compagnons) jusqu’au
martyre qui sera leur déli-
vrance dans l’après-midi
du jour du 10 Moharram
61 hégirien sur le sable
brûlant de la terre de Kar-
bala. Ils étaient seulement
72 face à une horde d’en-
nemis évaluée par les his-
toriens à 30.000 chiens de
guerre. L’inégali des
forces en présence en dit
long sur la détermination
des ennemis de la noble fa-
mille du Prophète Mou-
hammad (saw) à anéantir
l’illustre lignée. Mais
quelle mécréance, t-elle
la coalition
entre les djinns
rebelles et les
humains insou-
mis, peut-elle
briser le fil
d’Ariane que le
Seigneur des
mondes a tissé
de sa propre
main à travers
son dernier
Messager?
Il faut noter que
ce sont toutes
les structures
chiites opérant
au Mali qui ont
redoub d’ar-
deur pour com-
muniquer au
plus grand nombre le vrai
sens de l’Achoura, en
contant avec érudition les
faits et gestes de chacun
des dix premiers jours du
mois de Moharram,
jusqu’à la funeste
journée de
l’Achoura (10 Mo-
harram). Le Centre
Zahra (as) De So-
tuba ACI, l’Associa-
tion Ahlul Bayt,
l’Association Tha-
qalayn, l’Associa-
tion Zahra,
l’Association Hizb
Rahmane, l’Agence
‘ ’ D J A N N A T O U
AHLIL BAÏT’’, etc.
n’ont ménagé
aucun effort. L’As-
sociation Hizb Rah-
mane, dont le
Guide spirituel est
le Sayyid Moham-
med Bayaya Haï-
dara dit Chouala, a
même innové en
réussissant à orga-
niser une journée
de « Don de sang au
nom du Prophète
(saw) et en souvenir
du sang versé de
l’Imam Hussein
(as) et des siens à
Karbala ». En rai-
son du dynamisme
jamais démenti de
Sayyid Mohammed
Bayaya Haïdara dit
Chouala à toujours
injecter du nouveau
sang au développe-
ment de la connais-
sance de
l’authentique doc-
trine islamique des
Ahloul Baït (as) au
Mali, l’Agence
‘ ’ D J A N N A T O U
AHLIL BAÏT’’ lui a
publiquement of-
fert un tableau
d’honneur symboli-
sant le corps mutilé
de l’Imam Hussein
(as) et l’impitoyable
procession imposée
aux rescapés de la
bataille de Karbala,
l’on voit enchaînés les
membres de la noble des-
cendance du Prophète
(saw) conduits sur 2.000
kilomètres, jusqu’au palais
du sanguinaire et maudit
Yazid à Damas. Que la ma-
lédiction éternelle d’Allah
couvre les ennemis de la
famille du Prophète (saw)
!
Oumar Dionfaga
COMMEMORATION DE L’ACHOURA
Quand Bamako pleure l’Imam Hussein (as)
Le tout Bamako a fiévreusement cu la première quinzaine du mois de novembre dernier. Toute l’attention a été pour la commémoration de
l’Achoura. Moment de recueillement.
Moment de concentration au siège de l’Association
Ahlul Bayt.
De gauche à droite : Cheikh Mohammed Cissé dit Maïga,
Chekh Moulaye Touré et Cheikh Mohammed Diabaté, trois
responsables de la direction de l’Association Ahlul Cheikh Adam Sangaré (Président de l’Association Ahlul
Bayt) posant avec son élève Souleymane dit Almamy
Djiré.
Commémoration de l’Achoura au siège de l’Association Zahra (as).
Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara, Guide spirituel de l’Association ‘’Hizb
Rahmane’’, donnant son sang en souvenir de celui versé de l’Imam Hussein
(as) à Karbala.
Jeunes militantes de l’Association Zahra (as).
Sayyid Chouala recevant le Tableau d’honneur à lui
décerné par l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ pour
son engagement auprès de la sainte famille prophétique.
Deux exemples suffi-
sent à prouver la
pertinence du bien-
heureux constat. A Ba-
mako, au quartier des 320
logements dits d’Attbou-
gou, Cheikh Ba Issa Djiré,
en tandem avec son fils
Souleymane dit Almamy
Djiré, a organisé devant
son domicile la commé-
moration de l’Achoura du-
rant les dix premières
nuits de Moharram 1435
H. Les assises ont beau-
coup bénéficié au voisi-
nage qui a compris le sens
réel de l’Achoura à travers
les prêches bien conduites
par le père et le fils. De
l’avis des gens avertis, le
Cheikh Ba Issa Djiré fait
partie des pionniers du
chiisme au Mali. Il est, en
tout cas, des premiers à
produire des cassettes ex-
pliquant aux fidèles mu-
sulmans la nécessité du
bien fondé d’accepter la
doctrine islamique conte-
nue dans les nobles ensei-
gnements des Imams
immaculés de la noble De-
meure prophétique. Que
de moqueries, parfois des
sarcasmes, n’a-t-il pas en-
durés sur cette voie ? Au-
jourd’hui, il pleure certes
le martyre de l’Imam Hus-
sein (as) à l’occasion de la
commémoration de
l’Achoura, mais il pleure
aussi de joie en écoutant
son fils raconter la tragé-
die de Karbala avec un tel
brio qu’il arrache des
larmes à plus d’un. Dieu
merci, la relève est donc
bien assurée.
A 80 kilomètres de Ba-
mako, à Maracakoungo,
c’est le Cheikh Mamadou
Bah dit Abou Tourab
(prestigieux surnom de
l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib)
fait figure de doyen. Il est
le porte-drapeau de la
sainte doctrine islamique
des Imams issus de la li-
gnée protégée du Prophète
Mouhammad (saw). Lui
aussi, pionnier incontesta-
blement du chiisme au
Mali et en Afrique de
l’ouest, peut se frotter les
mains, en remerciant le
ciel pour sa générosité. Eh,
oui ! Son fils Saïdou
Thierno Bah, jeune prê-
cheur au verbe haut, tient
lieu de figure montante
des adeptes résolus de la
sainte famille prophétique.
Le père et le fils ont orga-
nisé la commémoration de
l’Achoura par une cérémo-
nie digne de l’évènement à
laquelle ont assisté des fi-
dèles venus de tous les vil-
lages environnants de
Maracakoungo. En plus,
des amis et de la famille
ont quitté Bamako pour y
participer. Les intellec-
tuels de la zone (maîtres
d’école, vétérinaires,
agents des services agri-
coles, administrateurs ci-
vils, etc.) ont aussi saisi
l’occasion pour compren-
dre que l’Achoura est le
10ème jour de Moharram,
premier mois de l’année
lunaire, et ne peut donc
pas être le jour du com-
mencement de l’année qui
débuta plutôt le premier
jour de Moharram. Du
coup, la lumière est proje-
tée pour eux sur la tragédie
vécue à Karbala par
l’Imam Hussein (as) et les
siens, sa famille et ses
compagnons. La vérité, à
Maracakoungo aussi, a
pointé le nez. Vivement
l’Achoura de l’année pro-
chaine, 1436 de l’Hégire!
Moussa Touré
Vie de la communauté
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
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POUR L’IMAM HUSSEIN (as)
Tels pères, tels fils...
Le regard d’aigle de Cheikh Ba Issa Djiré, pionnier du ‘’Tachayou’’
dans le pays (à côté de lui son fils Souleymane dit Almamy Djiré,
jeune porte-étendard du chiisme au Mali)
Quand le fils fait pleurer le père pour l’Imam Hussein (as), ce sont
des larmes pour remercier Allah : la relève est bien assurée !
Le Doyen Cheikh Mamadou Bah dit Abou Tourab, figure tutélaire
du chiisme à Maracakoungo et dans l’est malien.
Saïdou Thierno Bah (écharpe au cou), fils de Cheikh Abou Tourab : une
âme bien née dans l’amour de la sainte famille du Prophète (saw).
La commémoration de l’Achoura, le 13 novembre dernier et jours d’avant, s’est révélée être un baromètre heureux pour les adeptes de la sainte fa-
mille du Prophète de l’Islam. Les chiites ont pu, en effet, mesurer la solidité de l’ancrage de l’amour pour les Ahloul Baït (as) dans leurs familles.
Coin du bonheur
Bienvenue à Aka Mohammed Haïdara !
De gauche à droite : la bienheureuse mère Fatimatou Guindo et
son mari, Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala portant
le bébé Aka Mohammed
La grande famille Haïdara de Dravéla (Commune III du District
de Bamako) a le sourire. Les descendants de feu Chérif Bayaya
Haïdara (père de Chérif Mohammed Bayaya Haïdara dit
Chouala) ont fêté, le jeudi 21 novembre 2013, la naissance d’un garçon
qui prendra, une semaine plus tard conformément à la tradition isla-
mique, le nom de Aka Mohammed, en souvenir de son grand-père ma-
ternel Aka Mohammed Guindo, père de sa bienheureuse maman.
Le petit Chérif est, en effet, de Mohammed Bayaya Haïdara dit
Chouala et de Fatimatou Guindo. Le père et la mère se porte bien, et
l’enfant a lui-même un regard d’ange. Qu’Allah lui prête longue vie
dans la piété !
CONCOURS DE LECTURE DU SAINT CORAN
Cheikh Ammara Sangaré remporte le Grand Prix !
L’Afrique, depuis toujours,
occupe une place de qua-
lité dans la course à l’ac-
quisition des sciences
islamiques. La preuve a été, une
fois de plus, brillamment établie
à l’issue d’un concours interna-
tional de lecture du saint Coran
organi en publique isla-
mique d’Iran. En effet, c’est
notre frère, l’Ivoirien Cheikh
Amara Sangaré, étudiant à
l’Université Mostafa de Qom,
qui a remporté le Grand Prix à la
satisfaction générale de tous les
étudiants africains au pays de
l’Ayatollah Khomeyni. En rece-
vant la prestigieuse distinction,
Cheikh Sangaré a fait preuve
d’une humilité et d’une modes-
tie salutaires. La fiern’en est
pas moins partagée par l’ensem-
ble de l’Afrique musulmane.
Particulièrement, notre dac-
tion est honorée de compter
parmi ses plumes Cheikh Amara
Sangaré comme chroniqueur
bénévole. Vivement d’autres
Africains au panthéon des
Grands Prix de lecture du saint
Coran !
Le prestigieux Grand Prix exhibé par l’heureux
récipiendaire, Cheikh Amara Sangaré.
Cheikh Amara Sangaré (ici à la cité des étudiants africains
de Qom) salué par une délégation de non-africains.
L’Histoire de Karbala s’est
développée et a pris des
formes diverses, dépassant
les frontières et unifiant tous les
peuples : mises en scène, ré-
monies de lamentation, remé-
moration des scènes de
l’événement dans le but d’atten-
drir les cœurs, à raviver la nature
profonde, à développer l’amour
pour l’Imam Hussein (as), à
exalter les grandes valeurs hu-
maines telles que la justice,
l’amour, la dignité, la piété, la
crainte et l’amour de Dieu, à pu-
rifier les cœurs, à y faire exploser
les trésors cachés, tout en édu-
quant les âmes, en élevant les
consciences, en raffermissant les
raisons, en développant les prin-
cipes fondamentaux de l’Islam.
Comme en témoigne l’histoire,
l’Imam Hussein (as) ne s’adres-
sait pas uniquement à ses parti-
sans, croyants fidèles
indéfectibles, mais à toute per-
sonne monothéisme imbue de
vérité et de piété quels que soient
l’âge, le sexe la nationalité, la
race ou encore la couleur de la
peau.
Le soulèvement de l’Imam Hus-
sein (as), faisant écho à l’amour
profond, inné pour les gens pour
la liberté, la vérité et la dignité, a
laissé des traces indélébiles dans
l’histoire de l’humanité entière
jusqu’en Inde Gandhi déclara
un jour : «J’ai appris de Hussein
comment être oppriet rem-
porter la victoire ».
L’événement tragique du martyr
de l’Imam Hussein (as) à Kar-
bala a profondément influencé,
de plusieurs manières, le cours
du temps dans les domaines de
la philosophie, de la philologie,
de la pensée politique, de la ré-
forme sociale et de la résurgence
culturelle dans le monde en gé-
néral.
Aujourd’hui, l’on peut trouver
l’influence du mouvement de «
Achoura » dans notre contrée
ouest-africaine, aussi bien dans
la littérature non musulmane
(tajabone) que musulmane.
L’impact du mouvement de «
Achoura ou Tamkhari sur la
politique et la culture musul-
manes et son le à changer et
modeler l’histoire de l’Islam et
du monde peuvent être discutés
sous différents angles : impact
sur la théologie musulmane, sur
le mysticisme, la philosophie ;
son impact sur les réformes
socio-économiques du monde
musulman, son impact sur les
révoltes dans le monde musul-
man ainsi que sur la culture, la
littérature, les arts et les autres
expressions créatives.
Tamkharit ou Achoura est le
mois où la justice se souleva
contre l’injustice, et le vrai
contre le faux. C’est le mois ,
par la ferveur, des millions de
musulmans commémorent le
martyre du petit-fils du Prophète
de l’islam et de la quasi totalité
de sa famille à Karbala. C’est le
sang du prince des martyrs qui
réchauffe davantage le sang de
toutes les nations musulmanes
éprises de paix et de justice. Le
Tamkharit ou Achoura doit être
toujours maintenu vivant.
L’Imam Hussein, cet homme qui
a brandi, dans les ténèbres de
l’injustice et de l’iniquité, le
rayonnant flambeau du martyre,
a soulevé la bannière de la ré-
volte et enseigné à nouveau aux
déshérités et aux ‘’mostadghafs’’
les mots d’ordre de la victoire du
sang sur le glaive au moment où
régnaient le fer et l’acier. Ce qui
a abouti finalement au renverse-
ment de la dynastie inique des
Omeyyades.
Grâce aux gens qui ont le ur
fendu et brisé et qui continuent
toujours de porter, pendant des
siècles durant, le deuil à cause de
l’amour qu’ils vouent à la fa-
mille du Prophète Mohammad
(PSLF) et de l’achoura ou
(Tamxarit), cet événement san-
glant sera toujours perpétué de
génération en nération. Sans
le soulèvement de Achoura ou
Tamxarit, il serait difficile, et
même impossible, de faire le dis-
tinguo entre Islam Originel de
Mohammad (PSLF) et celui de la
dynastie Omeyyade qui a dirigé
le monde musulman pendant
mille mois (83 ans et quelques
mois) et a eu toute la latitude de
modifier et de changer tout ce
qui était à la portée de leurs
mains tachetées du sang des
membres de la sainte famille du
Prophète (PSLF).
Les Omeyyades ont voulu dé-
truire les bases soutenant les
principes de l’Islam en créant un
Etat basé sur l’ethnie, la race et
la langue pour mieux souiller la
religion islamique au nom du
Khalifat de ce me Islam. On
tenta aussi de ternir son image
en pratiquant de l’injustice et en
menant de mauvaises actions.
L’Imam Hussein (as) s’aperçut
que l’on ne pouvait pas rester les
bras croisés devant de tels faits.
En effet, comme nous l’apprend
l’Islam si ses enseignements sont
menacés, il est du devoir des res-
ponsables musulmans de pren-
dre toute leur responsabili
pour les défendre. Ils doivent dé-
noncer et faire comprendre aux
gens que cela est contraire au
vrai Islam tel qu’enseigné par le
noble Prophète Mohammad
(PSLF).Sinon, aucune excuse ne
saurait être acceptée de leur
part. «Accepter l’injustice et la
commettre, sont un. Tous les
deux ont une même et seule
source, qui est l’impiété », selon
le Prophète Mohammad (PSLF).
Le combat de l’Imam Hussein
(as) avait pour but d’établir la
justice divine, ainsi que la pré-
servation et la sauvegarde des
principes sacro-saints divins. Ce
qui a abouti à son assassinat.
L’Imam a sacrifié tout : son hon-
neur, toute sa vie, celle de ses en-
fants et tout ce qu’il possédait
pour la survie des principes isla-
miques. Il s’est soule contre
Yazid ibn Moawiya pour que le
pouvoir ne se repose pas dans
des mains de quelqu’un d’inique
comme lui, ou dans des mains de
gens suivant son exemple.
L’Imam Hussein (as) ne pensait
qu’à l’avenir de l’Islam et des
Musulmans, car l’Islam se pro-
pageait grâce à sa souplesse et
l’ordre politique et social qu’il
créa dans les sociétés humaines.
L’Imam Hussein (as) se sentait
dans l’obligation de résister à ce
pouvoir despotique, quitte à se
faire tuer afin de modifier, par
son martyre, la situation catas-
trophique que vivait le monde is-
lamique.
Ils (ndlr : les ennemis irréforma-
bles et incurables) ont commis
un nocide envers la quasi-to-
talité des membres de l’illustre
famille du Prophète (pslf) dont le
seul tort est d’avoir agi pour Dieu
et son Prophète Mohammad
(plsf) et pour l’Islam.
S’il n’y avait pas eu de « Achoura
ou Tamkharit » et le dévoue-
ment de la famille du noble Pro-
phète (pslf) pour préserver la
Révélation de la Mission pro-
phétique et les grandes peines
qu’a supportées le saint Pro-
phète (pslf) afin d’aantir les
partisans du « Taghoût », l’Islam
serait à la portée des
Omeyyades. En effet, lui Yazid
répétait toujours: « Point de
nouvelle Révélation, plus de
Message».
Cependant, il convient de préci-
ser que de nombreux événe-
ments ont eu lieu durant ce mois
béni (Moharram), contrairement
à ce qui est rapporté par Abu
Hurayra des propos du noble
Prophète (PSLF), propos falla-
cieux et trompeurs dont il faut
laisser l’entière responsabilité à
ce ‘’sahaba’’ (compagnon) qui ne
vécut point trois années pleines
avec notre noble Prophète. En
effet, Abu Hurayra (il convient
de bien connaître sa personna-
lité) a affirmé sans sourciller : «
Allah, le Très Haut, a prescrit
aux enfants d’Israël (Juifs) le
jeûne d’un jour dans l’année : le
Jour de l’Achoura (10éme jour
de Moharram). Jeûnez-le et
montrez-vous généreux envers
votre famille ; quiconque se
montrera généreux à l’endroit de
sa progéniture, Allah se mon-
trera généreux à son endroit
toute l’année. C’est en effet le
jour où Allah a accordé le pardon
à Adam, élevé Idriss à une haute
dignité, sauvé Noé en le sortant
de sa pirogue, sauvé Abraham du
feu, révélé la Thora à Moïse, fait
sortir Joseph de la prison, re-
donné à Jacob la vue, sauvé Job,
fait sortir Jonas des entrailles du
poisson, fait traverser la mer aux
enfants d’Israël, pardon à
David ses chés, don la
royauté à Salomon, pardonné à
Mouhammad ses péchés passés
et à venir. C’est également le pre-
mier jour de la création ; la pre-
mière fois où la pluie est tombée
était un jour d’Achoura, de
même la première fois la mi-
séricorde divine est descendue
sur terre. C’est le Jour Allah
a créé le Trône, la Tablette et le
Calame. C’est le Jour où l’Ar-
change Gabriel a écréé, le Jour
de l’Ascension de Jésus et ce sera
le Jour de la fin du monde ». On
trouvera difficilement imagina-
tion plus fertile et plus perfide.
Au contraire du très fertile Abu
Hurayra, il est rapporté des
Imams de la demeure du noble
Prophète Mohammad (PSLF),
Gardiens de la tradition prophé-
tique, que le premier jour de Mo-
harram correspond à la
libération du Prophète Yousouf
de la prison où il était détenu
par Pharaon; le cinquième jour
est celui Moussa traversa la
Mer Rouge d’après le livre inti-
tulé « Tawdhihul Maghâsside »
(L’éclaircissement des objectifs).
Toujours par rapport aux événe-
ments qui ont eu lieu durant le
mois de Moharram, il est dit que
le septième jour correspond au
jour Dieu s’adressa au Pro-
phète Moussa au sommet du
Mont Sinaï ; Le neuvième jour
est celui où Le Prophète Yu-
nous(Jonas) est rejeté par la ba-
leine, c’est aussi le jour de la
naissance du Prophète Yahiya
(Jean Baptiste) et de Mariam (la
Vierge Marie). Tous ces évène-
ments sont contraires à la tradi-
tion répandue qui veut qu’ils
soient tous intervenus le même
jour d’Achoura ou Tamkharit. Il
faut bien noter que dans un ha-
dith des plus célèbres, le Pro-
phète avait ordonné, dès la 3
ème année de l’gire, l’expul-
sion de tous les Juifs, sans ex-
ception, de la presqu’île
arabique. La bataille de Khaybar
en l’An 7 de l’Hégire, à l’issue de
laquelle l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib
vainquit les Juifs, finit de nous
convaincre que le noble Pro-
phète n’a pas trouvé les Juifs en
train de jeûner le Jour d’Achoura
en l’An 9 et qu’il promit de jeû-
ner, si l’année suivante le trou-
vait en vie, le 9ème jour
d’Achoura en plus du 10ème qui
signifie exactement ‘’Âchourâ’’.
D’ailleurs, aujourd’hui pas plus
qu’hier, Achoura ne figure pas
dans le calendrier juif : les Juifs
ne connaissent point ce jour.
Trêve donc de mensonges, de
manipulation des faits histo-
riques, de tromperie qui condui-
sent à des propos mécréants.
Place maintenant à la vérité et à
la crainte révérencielle d’Allah.
Ainsi, le jeûne du 10ème jour de
Moharram (Achoura) laisse tom-
ber le voile : il est, ni plus ni
moins, le fruit de l’imagination
démoniaque et de l’indigne récit,
fort controver d’ailleurs. En
effet, pour revenir à ce qui vient
d’être élucidé, il est dit que le
Prophète Mohammad (pslf),
d’après Abdallah Ibn Abbas
(qu’Allah l’agrée !), est venu à
Médine et a troules Juifs en
train de jeûner Achoura et il leur
dit : « C’est quoi donc ce jour de
jeûne ? ». Ils lui dirent : « C’est
un grand jour : Allah y a sauvé
Moïse et son peuple. Moïse l’a
jeûné en reconnaissance au Sei-
gneur et voilà pourquoi nous le
jeûnons ». Et le Prophète (PSL)
de leur dire : « Nous ritons
Moïse plus que vous ». Et il
jeûna et ordonna que le jeûne
soit observé le me jour ‘’Ta-
chou’a ». (Boukhari et Mouslim).
S’il vous plaît ! Encore s’il vous
plaît !
(suite à la page 6 )
Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?
Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ?
Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses
objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans
l’Histoire de l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir, d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vivant
dans les cœurs ?
Contribution
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013 5
Par Abou Jafar Chérif MBallo
(Directeur de recherches islamiques
à Dakar, République du Sénégal)
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