Mise en page 1 - Centre Zahra France

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n°34 du mardi 24 décembre 2013
EDITORIAL
Seigneur Allah, pour Hussein…
L
’image à la Une a très
certainement choqué les
âmes nobles, âmes sensibles et éprises du respect de
l’être humain. Nous faut-il cependant présenter des excuses
pour l’avoir choisie et publiée
dans sa forme cruelle ? Sans
doute pas, tant ce qu’elle montre ne révèle que partiellement
l’ignoble et odieux crime par
lequel les ennemis de la sainte
famille du noble Prophète
(saw) ont ôté la vie à l’Imam
Hussein (as). Sur le sable brûlant du désert de Karbala, le
jour de l’Achoura (10 Moharram de l’An 61 de Hégire),
c’est d’une façon comme cellelà qu’on a assassiné le
deuxième fils du légitime successeur d dernier du Seigneur
des monde et non moins légataire de tous les Messagers antérieurs, Ali Ibn Abi Tôlib (as)
et de Dame Fatima-Zahra, fille
chérie du vénérable Mouhammad, la joie de ses yeux et celle
qu’il a désigné en toute
connaissance de cause comme
« un ange à existence humaine
». Et c’est ainsi qu’on choisi
d’endeuiller, délibérément, la
plus noble famille du monde
dont la lignée a été divinement
sanctifiée par Allah, depuis
Adam jusqu’au grand-père
d’Al-Hassan et d’Al-Hussein.
Leur noble sang continuera à
inonder, Dieu merci,
les
veines de millions de Sayyid
qui sont maintenant légion
dans le monde. Pour notre
bonheur ici-bas et pour nourrir notre espérance en un audelà meilleur.
En ce jour donc de l’Arba’in
(40ème jour après le meurtre
inouï), nous pleurons l’Imam
Hussein (as). Nous pleurons
les 72 de sa suite, famille et
compagnons, sacrifiés sur
l’autel de l’Islam. Nous nous
lamentons sur les peines infligées et les souffrances aux rescapés du massacre de Karbala
conduits sans ménagement
aucun, avec en tête de cortège
les nobles descendants du vénéré Prophète (saw) faits captifs, sur plus de 2.000
kilomètres jusqu’au plais de
l’ignoble Yazid. Nous saluons
la bravoure et la dignité de
Dame Zaynab et d’Ali Ibn
Hussein (qui deviendra le
4ème Imam issu de la lignée
sanctifiée) dont ils ont fait
montre d’abord devant l’éter-
nel maudit Obeïdallah, gouverneur de Koufa, ensuite face
au rejeton honni et damné de
Mouawiya, calife illégitime
commanditaire du meurtre de
l’Imam Hussein (as).
Homme, as-tu évalué la douleur du Prophète et d’Ali relativement
au
meurtre
immonde d’Al-Hussein ?
Femme, as-tu mesuré la
consternation de Dame Fatima-Zahra apprenant au ciel
l’atroce crime qui a ôté la vie à
son fils le jour de l’Achoura ?
Enfant, as-tu entendu les pathétiques sanglots des tout-petits quand les perfides et
sanguinaires armées de Yazid,
après le massacre d’Al-Hussein, pillaient et incendiaient
son camp, non sans piétiner
des sabots de leurs chevaux les
corps des cadavres gisant encore dans le sang ? Toi, barbu
sans vergogne, n’as-tu pas
honte de camoufler le triste
deuil qui a enveloppé la sainte
famille de Mouhammad le 10
Moharram de l’An 61 H, jour
d’Achoura ? Passe que tu
n’aies pas peur de Dieu, c’est
ton problème à toi ; mais que
tu n’aies pas au moins honte
de tromper la masse des
croyants, ça !
Seigneur Allah, pour le sang
versé de l’Imam Hussein (as),
son rang auprès de Toi et son
statut reconnu par les anges,
pardonne-nous d’un pardon
qui nous permette de T’adorer
correctement ! Seigneur Allah,
pour les vertus particulières
d’Ali Ibn Abi Tôlib et de Dame
Zahra (as), délivre-nous des
liens de tous nos péchés et iniquités, des pus petits aux plus
abominables ! Seigneur Allah,
pour la grandeur du frère d’AlHussein, Al-Hassan Ibn Ali,
dissipe nos angoisses et prépare-nous à être des modèles !
Seigneur Allah, pour les neuf
Imams infaillibles de la lignée
d’Al-Hussein, fais que nous
réussissons pleinement notre
passage sur terre et que nous
soyons parmi les élus le Jour
de vérité. Seigneur Allah, pour
Mouhammad que nul ne
connaît mieux que Toi, brise
donc tous les liens qui nous
entravent et nous handicapent
! Fais-nous miséricorde, accorde-nous la sérénité et
l’honneur d’être Tes serviteurs
sincères et dévoués !
Amadou Diallo
Pourquoi doit-on
pleurer le jour
de l’Achoura ?
Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles,
pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec
tant de passion ? Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé
contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui
étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant
prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de
l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir,
d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vivant dans les cœurs ? P.5-7
Clin d’œil
France
AhlulBaytic
REVENIR SUR LE VOILE À L’ÉCOLE :
PRIERES DES SIGNES SELON LES
AHLOUL BAYT DU PROPHETE (SAW)
Il est recommandé (voire obligatoire) de faire cette
prière lors des évènements suivants : éclipses lunaires, éclipses solaires, tremblements de terre,
grands vents et tous autres évènements naturels qui
provoquent la peur et la panique.
Cette prière (dite des signes) consiste à établir deux
(2) Rakats. Elle est composée de dix (10) Roukou (génuflexions).
Chaque Rakat comporte cinq (5) roukou
1er Rakat :
- Lire la sourate Fatiha (1fois).
- Ensuite une autre sourate au choix une (1) fois
(exemple Iklaç), aller au roukou et lire la tasbih ;
- Après le roukou, étant arrêté lire une fois la sourate
au choix (Iklaç) et faire un deuxième (2ème) roukou
ainsi que la tasbih, continuer ainsi de suite jusqu’au
cinquième (5ème) roukou
- Après le cinquième (5ème) roukou, aller au Soujoud
(prosternation) en faisant la prière normale.
2ème Rakat :
Elle se déroule exactement comme la prière.
N.B : Après chaque deux roukou, faire le Qounout «
Doua en levant les deux (2) mains ».
• Prière du besoin
Elle consiste à établir 04 (quatre) rakates avec
‘’salam’’ à la fin de chaque deux rakates. Dans chaque
rakate, réciter :
Fatiha + Sourate Iklaç (3fois).
Après le ‘’salam’’ final, dire : « Yâ Karîmou (3 fois), yâ
Azhîmou (3 fois), yâ A’azhama mine koulli azhîmine,
yâ Samî-ad-dou-â-i, yâ Manne lâ ilâha ghaîrouhou, allayâlî wal-ayyâmi, çôlli alâ Mouhammadine wa âli,
war-ham dô’afî, wa faqhrî, wa maskanatî, wa innaka
a’alamou bihâ minnî, wa anneta a’alamou bihâdjatî,
yâ manne rahima achaïka Ya’acoûba hîna radda alaîhi
Yoûssoufa qhourata aïnihi, yâ manne rahima Ayyoûba
ba’ada toûli balâ-ihi, yâ manne rahima Mouhammadine (saw) wa minal-youtmi âwâhou, wa naçôrahou
alâ djâbâbirati qhouraïchinne, wat-tôwâghîti, wa amkanahou minnehou, yâ Moughîthou » (au moins 3
fois). Puis, dire ses vœux. (Source : Mafatih-ouldjinan).
2
Q
une proposition iconoclaste et inutile?
uelques lignes dans un rapport d’étape consacré à la réflexion sur une nouvelle
politique d’intégration pour la
France, commandé avant l'été par
Matignon, ont suffi à relancer un
débat sur le port du voile à l’école,
vendredi 13 décembre. Il a même
provoqué une violente passe d’armes
entre le premier ministre, Jean-
Marc Ayrault d’une part, et le chef de
file de l’UMP, Jean-François Copé et
l’ancien premier ministre, François
Fillon, d’autre part. Une des nombreuses pistes proposées dans l’un
des cinq groupes de travail évoque
en effet "la suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires", allusion à la
loi de 2004 qui interdit le port de
signes religieux à l’école et à la circulaire de rentrée de 2012, qui restreint la possibilité pour les mères
voilées d’accompagner les sorties
scolaires.
Notre commentaire : La France a
les pieds dans le 21ème siècle mais
sa tête demeure toujours dans les ténèbres du Néolithique.
Canada
A Edmonton, les policières musulmanes
ont désormais un hijab officiel
Un uniforme comprenant un
hijab pour les policières de
confession musulmane a été
dévoilé par la police d'Edmonton, au Canada anglophone.
Cette décision tranche avec le
débat qui agite le Québec, prêt
à légiférer contre le port du
foulard.
'initiative n'émane pas de la
communauté
musulmane
mais de la direction de la police d'Edmonton (Alberta, ouest du
Canada) elle-même. Le service de
police de la ville (SPE) a dévoilé,
vendredi 6 décembre, une tenue
pour les policières musulmanes avec
un voile assorti à l'uniforme.
Après avoir étudié plusieurs prototypes de voile, le SPE a opté pour un
voile islamique qui a reçu quelques
ajustements en accord avec la communauté musulmane de la ville, rapporte le journal local "Metro
Edmonton".
Objectif de cette démarche, qui de-
L
vrait entrer en
application dans
les prochaines
semaines : refléter la diversité
culturelle de la
ville et attirer
plus de femmes
dans les effectifs
de la police. Le
conseiller municipal de la ville,
Scott McKeen, y
voit une "manière de dire à
[...] la communauté
musulm
a
n
e
d'Edmonton
'non, vous n'avez pas à être isolés,
vous êtes une partie de nous'".
"Bien qu'il y ait plusieurs interprétations quant à la signification du
hijab, la police dit respecter le choix
des musulmanes portant le voile",
Notre commentaire : On voit bien que le Québec est loin
de rompre son cordon ombilical avec la France, la Belgique
et la Suisse qui se disputent l’espace francophone en étant
abonnées à la discrimination primaire contre les signes de
l’Islam (foulard, minarets, etc.).
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
peut-on lire dans un communiqué.
Edmonton compte 43 600 personnes de confessions musulmanes
sur une population de 795 600,
selon les données de "Statistique Canada" datant de 2011.
Vie de la communauté
COMMEMORATION DE L’ACHOURA
Quand Bamako pleure l’Imam Hussein (as)
Le tout Bamako a fiévreusement vécu la première quinzaine du mois de novembre dernier. Toute l’attention a été pour la commémoration de
l’Achoura. Moment de recueillement.
S
ans exagération aucune, la ville de Bamako n’est pas restée
insensible à l’évocation des
épisodes douloureux qui
ont émaillé la tragédie de
Karbala en l’An 61 de l’Hégire. Les cercles de commémoration organisés çà
et là ont permis à plus d’un
de comprendre l’ampleur
du malheur qui a endeuillé
la noble famille du vénérable Prophète par l’assassi-
de l’honorable FatimaZahra, fille du noble Messager d’Allah et Dame la
plus illustre des mondes.
Pendant donc une dizaine
de jours et de nuits, l’émotion a été à son comble.
Des prêcheurs avertis, des
plus âgés comme des plus
jeunes, ont usé de trésors
d’éloquence pour expliquer, avec une admirable
pédagogie, les souffrances
infligées à l’Imam Hussein
61 hégirien sur le sable
brûlant de la terre de Karbala. Ils étaient seulement
72 face à une horde d’ennemis évaluée par les historiens à 30.000 chiens de
guerre. L’inégalité des
forces en présence en dit
long sur la détermination
des ennemis de la noble famille du Prophète Mouhammad (saw) à anéantir
l’illustre lignée. Mais
quelle mécréance, fût-elle
la
coalition
entre les djinns
rebelles et les
humains insoumis, peut-elle
briser le fil
d’Ariane que le
Seigneur
des
mondes a tissé
de sa propre
main à travers
son
dernier
Messager?
Il faut noter que
ce sont toutes
les structures
chiites opérant
De gauche à droite : Cheikh Mohammed Cissé dit Maïga,
au Mali qui ont
Chekh Moulaye Touré et Cheikh Mohammed Diabaté, trois redoublé d’arresponsables de la direction de l’Association Ahlul
deur pour communiquer
au
nat du crime odieux qui a (as) et à sa suite (famille et plus grand nombre le vrai
ôté la vie au petit-fils de compagnons)
jusqu’au sens de l’Achoura, en
Mouhammad et non martyre qui sera leur déli- contant avec érudition les
moins deuxième fils de vrance dans l’après-midi faits et gestes de chacun
l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et du jour du 10 Moharram des dix premiers jours du
Commémoration de l’Achoura au siège de l’Association Zahra (as).
Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara, Guide spirituel de l’Association ‘’Hizb
Rahmane’’, donnant son sang en souvenir de celui versé de l’Imam Hussein
(as) à Karbala.
mois de Moharram,
jusqu’à la funeste
journée
de
l’Achoura (10 Moharram). Le Centre
Zahra (as) De Sotuba ACI, l’Association Ahlul Bayt,
l’Association Thaqalayn, l’Association
Zahra,
l’Association Hizb
Rahmane, l’Agence
‘’DJANNATOU
AHLIL BAÏT’’, etc.
n’ont
ménagé
Moment de concentration au siège de l’Association
aucun effort. L’AsAhlul Bayt.
sociation Hizb Rahmane, dont le
Guide spirituel est
le Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala, a
même innové en
réussissant à organiser une journée
de « Don de sang au
nom du Prophète
(saw) et en souvenir
du sang versé de
l’Imam
Hussein
(as) et des siens à
Karbala ». En rai- Cheikh Adam Sangaré (Président de l’Association Ahlul
Bayt) posant avec son élève Souleymane dit Almamy
son du dynamisme
Djiré.
jamais démenti de
Sayyid Mohammed
Bayaya Haïdara dit
Chouala à toujours
injecter du nouveau
sang au développement de la connaissance
de
l’authentique doctrine islamique des
Ahloul Baït (as) au
Mali,
l’Agence
‘’DJANNATOU
AHLIL BAÏT’’ lui a
publiquement offert un tableau
d’honneur symbolisant le corps mutilé
de l’Imam Hussein
(as) et l’impitoyable
procession imposée
Jeunes militantes de l’Association Zahra (as).
aux rescapés de la
bataille de Karbala,
où l’on voit enchaînés les kilomètres, jusqu’au palais famille du Prophète (saw)
membres de la noble des- du sanguinaire et maudit !
Oumar Dionfaga
cendance du Prophète Yazid à Damas. Que la ma(saw) conduits sur 2.000 lédiction éternelle d’Allah
couvre les ennemis de la
Sayyid Chouala recevant le Tableau d’honneur à lui
décerné par l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ pour
son engagement auprès de la sainte famille prophétique.
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
3
Vie de la communauté
POUR L’IMAM HUSSEIN (as)
Tels pères, tels fils...
La commémoration de l’Achoura, le 13 novembre dernier et jours d’avant, s’est révélée être un baromètre heureux pour les adeptes de la sainte famille du Prophète de l’Islam. Les chiites ont pu, en effet, mesurer la solidité de l’ancrage de l’amour pour les Ahloul Baït (as) dans leurs familles.
D
eux exemples suffisent à prouver la
pertinence du bienheureux constat. A Bamako, au quartier des 320
logements dits d’Attbougou, Cheikh Ba Issa Djiré,
en tandem avec son fils
Souleymane dit Almamy
Djiré, a organisé devant
son domicile la commémoration de l’Achoura durant les dix premières
nuits de Moharram 1435
H. Les assises ont beaucoup bénéficié au voisinage qui a compris le sens
réel de l’Achoura à travers
Le regard d’aigle de Cheikh Ba Issa Djiré, pionnier du ‘’Tachayou’’
dans le pays (à côté de lui son fils Souleymane dit Almamy Djiré,
jeune porte-étendard du chiisme au Mali)
partie des pionniers du
Saïdou Thierno Bah (écharpe au cou), fils de Cheikh Abou Tourab : une
âme bien née dans l’amour de la sainte famille du Prophète (saw).
les prêches bien conduites
par le père et le fils. De
l’avis des gens avertis, le
Cheikh Ba Issa Djiré fait
chiisme au Mali. Il est, en
tout cas, des premiers à
produire des cassettes expliquant aux fidèles musulmans la nécessité du
bien fondé d’accepter la
doctrine islamique contenue dans les nobles enseignements des Imams
immaculés de la noble Demeure prophétique. Que
de moqueries, parfois des
sarcasmes, n’a-t-il pas endurés sur cette voie ? Aujourd’hui, il pleure certes
le martyre de l’Imam Hussein (as) à l’occasion de la
commémoration
de
l’Achoura, mais il pleure
aussi de joie en écoutant
son fils raconter la tragédie de Karbala avec un tel
brio qu’il arrache des
larmes à plus d’un. Dieu
merci, la relève est donc
bien assurée.
A 80 kilomètres de Bamako, à Maracakoungo,
c’est le Cheikh Mamadou
Bah dit Abou Tourab
Bienvenue à Aka Mohammed Haïdara !
De gauche à droite : la bienheureuse mère Fatimatou Guindo et
son mari, Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala portant
le bébé Aka Mohammed
a grande famille Haïdara de Dravéla (Commune III du District
de Bamako) a le sourire. Les descendants de feu Chérif Bayaya
Haïdara (père de Chérif Mohammed Bayaya Haïdara dit
Chouala) ont fêté, le jeudi 21 novembre 2013, la naissance d’un garçon
qui prendra, une semaine plus tard conformément à la tradition islamique, le nom de Aka Mohammed, en souvenir de son grand-père maternel Aka Mohammed Guindo, père de sa bienheureuse maman.
Le petit Chérif est, en effet, né de Mohammed Bayaya Haïdara dit
Chouala et de Fatimatou Guindo. Le père et la mère se porte bien, et
l’enfant a lui-même un regard d’ange. Qu’Allah lui prête longue vie
dans la piété !
4
Quand le fils fait pleurer le père pour l’Imam Hussein (as), ce sont
des larmes pour remercier Allah : la relève est bien assurée !
pas être le jour du commencement de l’année qui
débuta plutôt le premier
siens, sa famille et ses
compagnons. La vérité, à
Maracakoungo aussi, a
Le Doyen Cheikh Mamadou Bah dit Abou Tourab, figure tutélaire
du chiisme à Maracakoungo et dans l’est malien.
jour de Moharram. Du
coup, la lumière est projetée pour eux sur la tragédie
vécue à Karbala par
l’Imam Hussein (as) et les
pointé le nez. Vivement
l’Achoura de l’année prochaine, 1436 de l’Hégire!
Moussa Touré
CONCOURS DE LECTURE DU SAINT CORAN
Coin du bonheur
L
(prestigieux surnom de
l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib)
fait figure de doyen. Il est
le porte-drapeau de la
sainte doctrine islamique
des Imams issus de la lignée protégée du Prophète
Mouhammad (saw). Lui
aussi, pionnier incontestablement du chiisme au
Mali et en Afrique de
l’ouest, peut se frotter les
mains, en remerciant le
ciel pour sa générosité. Eh,
oui ! Son fils Saïdou
Thierno Bah, jeune prêcheur au verbe haut, tient
lieu de figure montante
des adeptes résolus de la
sainte famille prophétique.
Le père et le fils ont organisé la commémoration de
l’Achoura par une cérémonie digne de l’évènement à
laquelle ont assisté des fidèles venus de tous les villages environnants de
Maracakoungo. En plus,
des amis et de la famille
ont quitté Bamako pour y
participer. Les intellectuels de la zone (maîtres
d’école,
vétérinaires,
agents des services agricoles, administrateurs civils, etc.) ont aussi saisi
l’occasion pour comprendre que l’Achoura est le
10ème jour de Moharram,
premier mois de l’année
lunaire, et ne peut donc
Cheikh Ammara Sangaré remporte le Grand Prix !
L
’Afrique, depuis toujours,
occupe une place de qualité dans la course à l’acquisition
des
sciences
islamiques. La preuve a été, une
fois de plus, brillamment établie
à l’issue d’un concours international de lecture du saint Coran
organisé en République islamique d’Iran. En effet, c’est
notre frère, l’Ivoirien Cheikh
Amara Sangaré, étudiant à
l’Université Mostafa de Qom,
qui a remporté le Grand Prix à la
Le prestigieux Grand Prix exhibé par l’heureux
satisfaction générale de tous les
récipiendaire, Cheikh Amara Sangaré.
étudiants africains au pays de
l’Ayatollah Khomeyni. En recevant la prestigieuse distinction,
Cheikh Sangaré a fait preuve
d’une humilité et d’une modestie salutaires. La fierté n’en est
pas moins partagée par l’ensemble de l’Afrique musulmane.
Particulièrement, notre Rédaction est honorée de compter
parmi ses plumes Cheikh Amara
Sangaré comme chroniqueur
bénévole. Vivement d’autres
Africains au panthéon des
Grands Prix de lecture du saint
Cheikh Amara Sangaré (ici à la cité des étudiants africains
Coran !
de Qom) salué par une délégation de non-africains.
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
Contribution
Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?
Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ?
Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses
objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans
l’Histoire de l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir, d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vivant
dans les cœurs ?
Par Abou Jafar Chérif MBallo
(Directeur de recherches islamiques
à Dakar, République du Sénégal)
L
’Histoire de Karbala s’est
développée et a pris des
formes diverses, dépassant
les frontières et unifiant tous les
peuples : mises en scène, cérémonies de lamentation, remémoration
des
scènes
de
l’événement dans le but d’attendrir les cœurs, à raviver la nature
profonde, à développer l’amour
pour l’Imam Hussein (as), à
exalter les grandes valeurs humaines telles que la justice,
l’amour, la dignité, la piété, la
crainte et l’amour de Dieu, à purifier les cœurs, à y faire exploser
les trésors cachés, tout en éduquant les âmes, en élevant les
consciences, en raffermissant les
raisons, en développant les principes fondamentaux de l’Islam.
Comme en témoigne l’histoire,
l’Imam Hussein (as) ne s’adressait pas uniquement à ses partisans,
croyants
fidèles
indéfectibles, mais à toute personne monothéisme imbue de
vérité et de piété quels que soient
l’âge, le sexe la nationalité, la
race ou encore la couleur de la
peau.
Le soulèvement de l’Imam Hussein (as), faisant écho à l’amour
profond, inné pour les gens pour
la liberté, la vérité et la dignité, a
laissé des traces indélébiles dans
l’histoire de l’humanité entière
jusqu’en Inde où Gandhi déclara
un jour : «J’ai appris de Hussein
comment être opprimé et remporter la victoire ».
L’événement tragique du martyr
de l’Imam Hussein (as) à Karbala a profondément influencé,
de plusieurs manières, le cours
du temps dans les domaines de
la philosophie, de la philologie,
de la pensée politique, de la réforme sociale et de la résurgence
culturelle dans le monde en général.
Aujourd’hui, l’on peut trouver
l’influence du mouvement de «
Achoura » dans notre contrée
ouest-africaine, aussi bien dans
la littérature non musulmane
(tajabone) que musulmane.
L’impact du mouvement de «
Achoura ou Tamkharit» sur la
politique et la culture musulmanes et son rôle à changer et
modeler l’histoire de l’Islam et
du monde peuvent être discutés
sous différents angles : impact
sur la théologie musulmane, sur
le mysticisme, la philosophie ;
son impact sur les réformes
socio-économiques du monde
musulman, son impact sur les
révoltes dans le monde musulman ainsi que sur la culture, la
littérature, les arts et les autres
expressions créatives.
Tamkharit ou Achoura est le
mois où la justice se souleva
contre l’injustice, et le vrai
contre le faux. C’est le mois où,
par la ferveur, des millions de
musulmans commémorent le
martyre du petit-fils du Prophète
de l’islam et de la quasi totalité
de sa famille à Karbala. C’est le
sang du prince des martyrs qui
réchauffe davantage le sang de
toutes les nations musulmanes
éprises de paix et de justice. Le
Tamkharit ou Achoura doit être
toujours maintenu vivant.
L’Imam Hussein, cet homme qui
a brandi, dans les ténèbres de
l’injustice et de l’iniquité, le
rayonnant flambeau du martyre,
a soulevé la bannière de la révolte et enseigné à nouveau aux
déshérités et aux ‘’mostadghafs’’
les mots d’ordre de la victoire du
sang sur le glaive au moment où
régnaient le fer et l’acier. Ce qui
a abouti finalement au renversement de la dynastie inique des
Omeyyades.
Grâce aux gens qui ont le cœur
fendu et brisé et qui continuent
toujours de porter, pendant des
siècles durant, le deuil à cause de
l’amour qu’ils vouent à la famille du Prophète Mohammad
(PSLF) et de l’achoura ou
(Tamxarit), cet événement sanglant sera toujours perpétué de
génération en génération. Sans
le soulèvement de Achoura ou
Tamxarit, il serait difficile, et
même impossible, de faire le distinguo entre Islam Originel de
Mohammad (PSLF) et celui de la
dynastie Omeyyade qui a dirigé
le monde musulman pendant
mille mois (83 ans et quelques
mois) et a eu toute la latitude de
modifier et de changer tout ce
qui était à la portée de leurs
mains tachetées du sang des
membres de la sainte famille du
Prophète (PSLF).
Les Omeyyades ont voulu détruire les bases soutenant les
principes de l’Islam en créant un
Etat basé sur l’ethnie, la race et
la langue pour mieux souiller la
religion islamique au nom du
Khalifat de ce même Islam. On
tenta aussi de ternir son image
en pratiquant de l’injustice et en
menant de mauvaises actions.
L’Imam Hussein (as) s’aperçut
que l’on ne pouvait pas rester les
bras croisés devant de tels faits.
En effet, comme nous l’apprend
l’Islam si ses enseignements sont
menacés, il est du devoir des responsables musulmans de prendre toute leur responsabilité
pour les défendre. Ils doivent dénoncer et faire comprendre aux
gens que cela est contraire au
vrai Islam tel qu’enseigné par le
noble Prophète Mohammad
(PSLF).Sinon, aucune excuse ne
saurait être acceptée de leur
part. «Accepter l’injustice et la
commettre, sont un. Tous les
deux ont une même et seule
source, qui est l’impiété », selon
le Prophète Mohammad (PSLF).
Le combat de l’Imam Hussein
(as) avait pour but d’établir la
justice divine, ainsi que la préservation et la sauvegarde des
principes sacro-saints divins. Ce
qui a abouti à son assassinat.
L’Imam a sacrifié tout : son honneur, toute sa vie, celle de ses enfants et tout ce qu’il possédait
pour la survie des principes islamiques. Il s’est soulevé contre
Yazid ibn Moawiya pour que le
pouvoir ne se repose pas dans
des mains de quelqu’un d’inique
comme lui, ou dans des mains de
gens suivant son exemple.
L’Imam Hussein (as) ne pensait
qu’à l’avenir de l’Islam et des
Musulmans, car l’Islam se propageait grâce à sa souplesse et
l’ordre politique et social qu’il
créa dans les sociétés humaines.
L’Imam Hussein (as) se sentait
dans l’obligation de résister à ce
pouvoir despotique, quitte à se
faire tuer afin de modifier, par
son martyre, la situation catastrophique que vivait le monde islamique.
Ils (ndlr : les ennemis irréformables et incurables) ont commis
un génocide envers la quasi-totalité des membres de l’illustre
famille du Prophète (pslf) dont le
seul tort est d’avoir agi pour Dieu
et son Prophète Mohammad
(plsf) et pour l’Islam.
S’il n’y avait pas eu de « Achoura
ou Tamkharit » et le dévouement de la famille du noble Prophète (pslf) pour préserver la
Révélation de la Mission prophétique et les grandes peines
qu’a supportées le saint Prophète (pslf) afin d’anéantir les
partisans du « Taghoût », l’Islam
serait à la portée des
Omeyyades. En effet, lui Yazid
répétait toujours: « Point de
nouvelle Révélation, plus de
Message».
Cependant, il convient de préciser que de nombreux événements ont eu lieu durant ce mois
béni (Moharram), contrairement
à ce qui est rapporté par Abu
Hurayra des propos du noble
Prophète (PSLF), propos fallacieux et trompeurs dont il faut
laisser l’entière responsabilité à
ce ‘’sahaba’’ (compagnon) qui ne
vécut point trois années pleines
avec notre noble Prophète. En
effet, Abu Hurayra (il convient
de bien connaître sa personnalité) a affirmé sans sourciller : «
Allah, le Très Haut, a prescrit
aux enfants d’Israël (Juifs) le
jeûne d’un jour dans l’année : le
Jour de l’Achoura (10éme jour
de Moharram). Jeûnez-le et
montrez-vous généreux envers
votre famille ; quiconque se
montrera généreux à l’endroit de
sa progéniture, Allah se montrera généreux à son endroit
toute l’année. C’est en effet le
jour où Allah a accordé le pardon
à Adam, élevé Idriss à une haute
dignité, sauvé Noé en le sortant
de sa pirogue, sauvé Abraham du
feu, révélé la Thora à Moïse, fait
sortir Joseph de la prison, redonné à Jacob la vue, sauvé Job,
fait sortir Jonas des entrailles du
poisson, fait traverser la mer aux
enfants d’Israël, pardonné à
David ses péchés, donné la
royauté à Salomon, pardonné à
Mouhammad ses péchés passés
et à venir. C’est également le premier jour de la création ; la première fois où la pluie est tombée
était un jour d’Achoura, de
même la première fois où la miséricorde divine est descendue
sur terre. … C’est le Jour où Allah
a créé le Trône, la Tablette et le
Calame. C’est le Jour où l’Archange Gabriel a été créé, le Jour
de l’Ascension de Jésus et ce sera
le Jour de la fin du monde ». On
trouvera difficilement imagination plus fertile et plus perfide.
Au contraire du très fertile Abu
Hurayra, il est rapporté des
Imams de la demeure du noble
Prophète Mohammad (PSLF),
Gardiens de la tradition prophétique, que le premier jour de Moharram correspond à la
libération du Prophète Yousouf
de la prison où il était détenu
par Pharaon; le cinquième jour
est celui où Moussa traversa la
Mer Rouge d’après le livre intitulé « Tawdhihul Maghâsside »
(L’éclaircissement des objectifs).
Toujours par rapport aux événements qui ont eu lieu durant le
mois de Moharram, il est dit que
le septième jour correspond au
jour où Dieu s’adressa au Prophète Moussa au sommet du
Mont Sinaï ; Le neuvième jour
est celui où Le Prophète Yunous(Jonas) est rejeté par la baleine, c’est aussi le jour de la
naissance du Prophète Yahiya
(Jean Baptiste) et de Mariam (la
Vierge Marie). Tous ces évène-
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
ments sont contraires à la tradition répandue qui veut qu’ils
soient tous intervenus le même
jour d’Achoura ou Tamkharit. Il
faut bien noter que dans un hadith des plus célèbres, le Prophète avait ordonné, dès la 3
ème année de l’Hégire, l’expulsion de tous les Juifs, sans exception, de la presqu’île
arabique. La bataille de Khaybar
en l’An 7 de l’Hégire, à l’issue de
laquelle l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib
vainquit les Juifs, finit de nous
convaincre que le noble Prophète n’a pas trouvé les Juifs en
train de jeûner le Jour d’Achoura
en l’An 9 et qu’il promit de jeûner, si l’année suivante le trouvait en vie, le 9ème jour
d’Achoura en plus du 10ème qui
signifie exactement ‘’Âchourâ’’.
D’ailleurs, aujourd’hui pas plus
qu’hier, Achoura ne figure pas
dans le calendrier juif : les Juifs
ne connaissent point ce jour.
Trêve donc de mensonges, de
manipulation des faits historiques, de tromperie qui conduisent à des propos mécréants.
Place maintenant à la vérité et à
la crainte révérencielle d’Allah.
Ainsi, le jeûne du 10ème jour de
Moharram (Achoura) laisse tomber le voile : il est, ni plus ni
moins, le fruit de l’imagination
démoniaque et de l’indigne récit,
fort controversé d’ailleurs. En
effet, pour revenir à ce qui vient
d’être élucidé, il est dit que le
Prophète Mohammad (pslf),
d’après Abdallah Ibn Abbas
(qu’Allah l’agrée !), est venu à
Médine et a trouvé les Juifs en
train de jeûner Achoura et il leur
dit : « C’est quoi donc ce jour de
jeûne ? ». Ils lui dirent : « C’est
un grand jour : Allah y a sauvé
Moïse et son peuple. Moïse l’a
jeûné en reconnaissance au Seigneur et voilà pourquoi nous le
jeûnons ». Et le Prophète (PSL)
de leur dire : « Nous méritons
Moïse plus que vous ». Et il
jeûna et ordonna que le jeûne
soit observé le 9ème jour ‘’Tachou’a ». (Boukhari et Mouslim).
S’il vous plaît ! Encore s’il vous
plaît !
(suite à la page 6 )
5
Contribution
Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?
Or, pour avoir vécu des années
durant avec les Juifs, le Sceau
des Prophètes (pslf) ne pouvait
pas ignorer leurs traditions au
point que c’est sur ma demande
que ceux-ci durent l’en informer
sur le tard. Simple question de
bon sens, la chose la mieux partagée, nous l’espérons. D’ailleurs, dans son discours d’adieu
à ARAFAT , il avait annoncé qu’il
ne serait pas de ce monde l’année prochaine .Alors, si la fête
d’Achoura n’est célébrée qu’en
raison de ces évènements tels
que ‘’c’est le jour où Adam fut
créé’’, ‘’c’est le jour où le Prophète Ibrahim fut sauvé du bûcher de Nemrod’’, et tout ce qui
est déjà cité, on est forcé de se
demander pourquoi les musulmans ne fêtent pas aujourd’hui
Noël et Pâques (fêtes bien chrétiennes) et Yawm Kippour (fête
bien juive) qui sont aussi des
fêtes de gloire pour les Prophètes (Salut de Dieu sur eux ! )
de ces deux grandes religions
monothéistes ?
Les Omeyyades ont pris les devants pour masquer les crimes
odieux perpétrés à l’encontre de
la famille du Prophète. Le Jour
de l’An musulman se fête, pour
peu qu’on fasse preuve d’intelligence, le premier jour du premier mois lunaire (Moharram)
et non le dixième jour du même
mois. Mais, il nous faut bien le
répéter, Ies Omeyyades ont tout
fait pour masquer le génocide de
Karbala, preuve que même leur
propre conscience ne pouvait le
supporter. En demandant donc
aux musulmans de jeûner ce
jour, de faire l’aumône, d’aller
rendre visite à un savant, de frotter la tête d’un orphelin, de se
raser, de se laver, de…, ils ont
sans doute cru trouver les bons
palliatifs, les échappatoires aux
remords de leur conscience,
pour se donner une impression
d’absolution. Tout cela représente certes de bonnes actions,
mais il est absurde de les restreindre, ces faits et gestes, au
seul jour de Achoura ou Tamkharit.
Maintenant, qui est L’Imam
Hussein (as) ? Et que représente-t-il ? L’imam Hussein (as)
est le fils de la fille du Prophète
Mohammed (PSLF), Fatima
Zahra, la plus prestigieuse Dame
du monde (as) et de l’Imam Ali
(as), fils d’Abi Tâleb. Né à Médine le 3 du mois de Cha’ban en
l’an 4 de l’hégire, il était considéré par le Prophète de Dieu (s)
comme son fils, (tout comme
son frère aîné Hassan, as). On
rapporte du Prophète (PSLF) de
nombreuses paroles à leur sujet
qui montre le rang élevé qu’ils
ont auprès Dieu.
« O mon Dieu ! Je les aime et
j’aime ceux qui les aiment ! » «
Hussein fait partie de moi et je
fais partie de Hussein. Dieu !
aime celui qui aime Hussein. » «
Celui qui aime Hassan et Hussein m’aura aimé et celui qui les
déteste m’aura détesté. » «Has-
6
san et Hussein sont les deux
maîtres du paradis. » Et d’autres paroles encore que le Prophète (s) ne cessait de répéter
pour savoir à tout le monde le
rang distingué de ses deux petits-fils, les deux premiers fils
d’Ali Ibn Abi Tôlib et de FâtimaZahra. L’Imam Hussein fut
nourri de la morale prophétique,
fut élevé selon les principes du
message islamique de vérité, de
justice, de dignité. Aussi, n’étaitil pas comme n’importe quelle
personne qui aurait été victime
d’une quelconque injustice et qui
se serait révoltée.
Non, il était cet Imam désigné
par Dieu pour diriger les affaires
des musulmans selon les directives divines et amener la paix, la
justice, la plénitude et l’harmonie avec Dieu, qu’une poignée de
gens avides de pouvoir et de richesses ont tué, en manipulant
d’autres.
L’Imam (as) a donné sa vie pour
ordonner le bien et interdire le
mal, il s’est sacrifié pour que
reste vivante la flamme de
l’amour pour la justice et la vérité et que coulent dans nos
cœurs les effusions d’espoir,
d’amour, de spiritualité et d’éternité. Le soulèvement de L’Imam
Hussein (as), c’est la victoire du
sang (le sang pur de l’Imam
Hussein (as) et ses compagnons)
sur les armes ; c’est l’appel au
soulèvement contre l’injustice,
c’est l’appel aux grandes valeurs
humaines de sacrifice, d’héroïsme, d’amour, de foie, de patience, de dignité ; c’est l’appel à
la vérité, à la liberté, à l’humanité, au bien, au retour à Dieu !
De nombreux hadiths évoquent
les bienfaits qu’apportent les
commémorations du martyre de
L’Imam Hussein (as) : le pardon
de Dieu, Sa Miséricorde, Ses
Bienfaits, l’intercession du Prophète (PSLF) et d’Ahhul Bayt
(as), l’obtention du paradis …
Nous demandons à Dieu, en ce
mois de Moharram durant lequel la miséricorde divine est
descendue, qu’Il nous fasse réussir
la
commémoration
d’Achoura, source de bénédictions divines, et que nous soyons
prêts à accueillir L’Imam Hussein (as), corps et âmes, pour
pouvoir bénéficier de ses effu-
sions.
Pourquoi pleurer un martyre ?
En ces jours de commémoration
du martyre de l’Imam Hussein
(as) et ses compagnons, il est
sans doute nécessaire de s’arrêter un peu sur ce que signifie de
pleurer un martyre, tant cette
question a suscité des controverses.
Certains se sont si opposés ouvertement à ces manifestations
sous le prétexte qu’elles proviennent d’une conception erronée
du martyre et qu’elles suscitent
des réactions sociales négatives.
Selon eux, une nation pleure ses
martyrs parce qu’elle pense que
le martyre est un signe d’échec,
de perte et une source de tristesse et de regret au lieu de s’en
réjouir parce que signe de fierté
et d’orgueil. Une nation qui
pleure son martyr depuis plus de
mille ans et qui brûle encore de
douleur et de remord ne peut
qu’être une nation, encore sous
le choc des émotions, donc faible, vaincue. Les pleurs seraient
synonymes de faiblesse et de dégénérescence de la nation. Pourtant, le Messager de Dieu, le
Prophète Mouhammad (PSLF),
nous recommandait de pleurer
les martyrs.
Hamza, fils d’Abdoul Moutalleb,
oncle du noble Prophète (PSLF),
était tombé martyr lors de la bataille d’Ouhoud et son nom avait
brillé parmi les martyrs des premiers temps de l’Islam. Il avait
acquis le surnom de « maître
des martyrs ». Sa tombe, située
parmi celles des martyrs de
Houhou, est à l’heure actuelle un
lieu de visite pour tous ceux qui
se rendent à la ville illuminée de
Médinatoul Mounawara. Hamza
avait émigré de la Mecque pour
Médine où il était demeuré seul
jusqu’au moment de son martyre. Aussi, quand le Prophète,
revenant à Médine après la bataille d’Ouhoud, entendit des
pleurs dans toutes les maisons
des martyrs, sauf dans celle de
Hamza, il dit : «Personne ne
pleure Hamza ? ». Cette parole
se répandit rapidement dans
toute la ville de Médine. Les
femmes qui avaient perdu leurs
fils ou leurs maris se précipitèrent vers la maison de Hamza
pour le pleurer par respect pour
le Prophète et Hamza, son oncle.
Depuis lors, c’était devenu une
habitude pour quiconque désirait pleurer un martyr, de se rendre d’abord à la maison de
Hamza pour le pleurer. L’Islam
est favorable à ce que les gens
pleurent leurs martyrs, parce
que pleurer le martyr, c’est participer à son épopée, c’est sympathiser avec son esprit (sa
cause) et concorder avec ses activités, ses mouvements et son
courant.
Après la tragédie d’Achoura, le
martyre de l’Imam Hussein (as)
a occupé une place centrale dans
la philosophie du martyre et en
représente le point culminant.
De nombreux hadiths nous
confirment les biens des pleurs
sur le martyre de l’Imam Hussein (as). En voici quelques uns
:
L’Imam Hussein disait de luimême : «Je suis le tué qu’on
pleure de larmes intarissables.
Aucun croyant ne m’évoque qui
ne se met à pleurer ». C’est-àdire : «Je suis celui qui sera
abattu et apparenté aux larmes
et aux pleurs des bonnes causes
». Le sixième Imam, l’Imam
Jafar Sâdiq (as), rapporte de son
père, l’Imam Bâqer (as) : « Celui
qui verse une larme, même de la
taille d’une aile de mouche, sur
ce qui est arrivé à l’Imam Hussein (as), Dieu lui pardonnera
ses péchés, même s’ils étaient
beaucoup plus abondants que
l’écume de la mer ». Il déclara
par ailleurs : «Celui qui parle de
la (tragédie) de l’Imam Hussein
(as) et fait pleurer, gagne le paradis ». Et il ajouta : « Celui qui
l’évoque seul et pleure, gagne le
paradis ».
Le noble Coran évoque en plusieurs circonstances les mots «
pleurs », ‘’pleurer’’ (bakâ ou
bukâ) : (« Le ciel et la terre n’ont
pas pleuré sur eux »)(v 29, S La
Fumée XLIV ‘eux’ c’est-à-dire
Pharaon et ses soldats).
« Ils tombaient prosternés en
pleurant quand les versets du
Miséricordieux leur étaient communiqués » (v58, S Mariam
XIX). ‘’Ils’’ c’est-à-dire les Prophètes élus.
« Ils tombent sur leurs faces en
pleurant, leur humilité augmente » (v109 ; S le voyage nocturne, XVII) – ‘’ils’’ : ceux qui
ont déjà reçu la science, et le
Coran leur étant lu).
« Ils revinrent le soir chez leur
père en pleurant » (v16, S Yousouf, XII) ‘’ils’’ c’est-à-dire les
frères de Yousouf après l’avoir
jeté dans un puits, à la différence
du père de Yousouf (as) qui
pleura de tristesse, après la disparition de Yousouf (as) à en
perdre la vue) « Ils ont ri un peu
– et vont beaucoup pleurer »
(v82, S Le repentir, XI) ‘’ils’’ ;
ceux qui n’ont pas voulu aller au
combat)
« Vous riez et vous ne pleurez
pas ? Vous êtes complètement
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
insensibles » (v 60-61, s L’étoile,
LIII) ‘’vous’’ : les mécréants qui
ne croyaient pas à l’avertissement du Prophète Mouhammad
(ç))
Les types de pleurs
Enfin, le noble Coran rappelle
que tout vient de Dieu et que
tout revient à Dieu, même les
pleurs : « C’est lui qui fait rire et
fait pleurer » (v.43, s L’étoile
LIII). En relisant ces versets, on
peut constater que les pleurs
peuvent exprimer des sentiments bien différents :
- Il y a des pleurs par crainte de
la Majesté de Dieu (de Ses châtiments) et de Sa Beauté, crainte
mêlée à l’humilité, au respect et
à une sorte de pudeur. Selon les
propos de l’Imam Ali (as), ces
pleurs sont une des clefs de la
miséricorde divine, ils illuminent le cœur et le protègent de la
récidive dans le péché.
L’Imam Sadiq (as) disait que les
choses de ce monde étaient limitées, sauf les larmes car une
goutte d’elles peut éteindre une
mer de feu. C’est-à-dire, une mer
de la colère divine s’éteint avec
une larme de crainte de Dieu.
Les larmes nettoient de la poussière de l’avilissement. Dieu protège du feu tout visage sur lequel
ont coulé de telles larmes et Il
fait miséricorde à tout un peuple
s’il s’y trouve une seule personne
qui pleure de crainte de Lui. La
plupart des larmes de nos
grands hommes saints étaient de
cette sorte, de crainte de faillir à
leur devoir devant Dieu, ToutPuissant, et de ne pas assez le
servir.
- Il y a les pleurs de désir, désir
de rencontrer Dieu, son Messager et les gens purs de sa maison,
et notamment l’Imam du Temps
(que nos âmes soient en rançon
pour eux !), le désir de tomber en
martyre, de se rendre à la maison sacrée, sur les tombes des
infaillibles (as), notamment celle
de l’Imam Hussein (as), le désir
d’atteindre le Paradis, la satisfaction de Dieu .Tous ces pleurs
laissent des traces profondes
dans l’âme humaine.
-Il y a des pleurs de honte, de regret d’avoir désobéi à Dieu,
d’avoir commis des pêchés,
d’avoir laissé passé des occasions de se perfectionner ou de
se rapprocher de Dieu ; il y a des
pleurs de repentir : ce sont des
pleurs qui attirent la miséricorde
divine et préparent la voie pour
l’acceptation du repentir. «De la
noblesse de l’homme, ses pleurs
sur le temps passé.», dit l’Imam
Ali (as). L’Imam Sadiq (as) rapporta ce que Dieu avait inspiré
au Prophète Daoud (as) : « Si un
croyant a commis un pêché qu’il
a ensuite rejeté, et qu’il en a
honte et s’en repent, Dieu lui fait
miséricorde. Les anges font oublier ce péché et le remplacent,
par la suite, par une rétribution
et une récompense.»
(suite à la page 7 )
Contribution
Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ?
Donc, en résumé, les pleurs peuvent avoir des aspects positifs et
des aspects négatifs, selon les
causes, les motivations et les objectifs. Aussi est-il dans l’erreur
celui qui pense que les pleurs ne
sont qu’une manifestation néfaste, qu’une expression négative
de sentiment, de tristesse et de
souffrance. En effet, les pleurs
sont spécifiques aux hommes
(tout comme les rires) et laissent
des traces profondes dans les
sentiments humains. Ils accompagnent habituellement une
sorte de sensibilité et d’émotion.
Dans de telles situations,
l’homme ressent la proximité de
la personne bien-aimée qu’il
pleure et s’associe à elle, à ces
idées et à ses actes. Les pleurs
expriment de l’amour, impliquant une sortie du cadre du «
moi ».
Aussi, si les savants religieux, qui
sont les fidèles dépositaires de la
sauvegarde de cet attachement à
l’Imam Hussein (as), pouvaient
exploiter ses sentiments humains en les poussant sur la voie
de l’Imam Hussein (as), ils pourraient réformer le monde entier.
Le secret de la pérennité de Hussein (as) réside d’une part dans
sa dimension émotionnelle. Les
pleurs sur l’Imam Hussein (as)
assurent la permanence de ces
racines émotives dans les âmes
et empêchent d’affaiblir et de
disparaître. De là, nous comprenons la sagesse des recommandations des Imams (as) de la
noble et généreuse famille prophétique de pleurer sur l’Imam
Hussein (as).
Les pleurs sur le martyre renferment une dimension sociale par
l’esprit de l’Islam qu’ils impliquent. Sérigne Touba Khadimou
Rassoul (ra) a dit dans un de ses
recueils de poèmes ‘’Ghassida
Houqal Bouka-ou’’ : « Il est un
droit de pleurer pour les Maîtres
morts que les cieux et la terre
pleurent en longueur.» Cheikh
Sidi Hajji Malick Sy a dit également dans son recueil de poèmes
‘’La Qad Haja Qalbii’’ dans lequel
était évoqué le drame de Karbala
et l’obligation de verser des
larmes pour le musulman : « Est
t-il un péché sur celui qui pleure
le jour ou le petit-fils de l’Envoyé
est tué ? »
« Ne croyez pas que l’objectif et
le but de ces cérémonies funèbres et de ses cortèges s’arrêtent
au niveau des pleurs sur le Maî-
tre des martyrs (as). Le Maître
des martyres n’a pas besoin de
ces pleurs, et ces pleurs en soi
n’ont aucune utilité. Le plus important est que ses assemblées
réunissent les gens et les orientent dans une seule direction…
Ce n’est pas sans raison que certains de nos Imams (as) ont demandé, du haut de la tribune,
que soient tenues des oraisons
funèbres sur eux (as) après leur
mort.
Ce n’est pas sans raison non plus
que nos Imams (as) ont dit que
celui qui pleure ou qui fait pleurer quelqu’un gagne le paradis,
et que celui qui s’efforce de pleurer (fait semblant) obtient également le paradis. La question
n’est pas de pleurer, ni de faire
semblant, mais c’est une question politique. Nos Imams désirent, grâce à leur clairvoyance et
leur profonde vision divine, que
les rangs du peuple s’unifient et
se mobilisent par différentes
voies pour se protéger des malfaisances.» Ils ajoutent, par ailleurs, que l’objectif est le
«rassemblement sous une bannière unique, derrière une idée
unique et rien ne peut le réaliser
autant que les condoléances au
Maître des Martyres (as). » «Ils
ne comprennent pas que ces
condoléances et ces oraisons funèbres forment l’homme et
construisent sa personnalité(…)
et qu’elles aident à la propagande contre les oppresseurs et
les tyrans. Ce qui doit se passer,
c’est de mettre en évidence celui
qui se joint à l’opprimé. Et cela
doit rester ainsi jusqu’à la fin des
temps ».
Lorsque le Prophète (PSLF) parlait de ce qui, fondamentalement, sauvegardait toute chose
de « l’Islam » jusqu’à maintenant, il disait : « et moi je suis de
Hussein (as) », c’est-à-dire que
c’est lui « l’Imam Hussein (as) »
qui protège la religion, que c’est
son sacrifice et son offrande qui
ont sauvegardé l’Islam et qui
continuent de le sauvegarder, et
nous devons à notre tour le protéger (…) «Quand les gens voient
que le Maître des Martyres a offert ses fils sur le champ de bataille et qu’ils ont été coupés en
morceaux, il leur devient facile
d’offrir leurs fils. Cela est un
symbole du don (de soi) que
nous avons hérité de Karbala et
qui a des conséquences sur l’ensemble des aspects de la vie.
Ainsi, il s’agit d’éduquer notre
cœur et de le vivifier à travers
notre Amour pour L’Imam Hussein (as), pour ce pourquoi il
s’est battu et par quoi il s’est
battu. Il s’agit également de l’attendrir devant l’intolérable évocation du massacre de l’Imam
Hussein (as) et ses compagnons,
et de le raffermir devant ses ennemis et les ennemis de Dieu. »
Et ! Comment ne pas pleurer
quand le ciel et la terre pleurèrent l’Imam Hussein (as) au moment de la tragédie de Karbala !
Nos cœurs seraient-ils plus durs
que la pierre ?
« Toute chose pleura sur l’Imam
Hussein (as), même les bêtes
sauvages dans les déserts, les
poissons dans la mer, les oiseaux
dans le ciel. Pleurèrent aussi sur
lui, le soleil, la lune et les
étoiles… le ciel et la terre, les
croyants parmi les hommes et
les djinns, l’ensemble des anges
des cieux et des terres. ».
Association Ali Yacine (as)
pour le Développement Humain Durable
Dakar, le 12 novembre
2013
Le mois de Safar
- Le mois de Çafar est connu pour son caractère funeste. Or, rien ne vaut mieux, pour conjurer les malheurs, que l'aumône, les do'â' et les invocations
de protection prescrits. Aussi quiconque veut se protéger des événements néfastes propres à ce mois, qu'il lise dix fois l'invocation suivante chaque
jour de ce mois :
Le 20 Çafar
C'est l'anniversaire du quarantième jour du Martyre de
l'Imam al-Hussain (p). C'est
aussi le jour anniversaire du retour de sa famille de Damas à
Médine après la Tragédie de
Karbalâ', survenue le 10 Muharram.
Ce jour marque aussi l'anniversaire de la venue du Compagnon Jâber Ibn Abdullâh
al-Ançârî, à Karbalâ', pour visiter la sainte tombe de l'Imam
al-Hussain (p), le premier à
avoir effectué cette visite depuis
l'assassinat du petit-fils du Prophète. Il est donc très recommandé de se rendre ce jour à
avait reçu la Révélation à l'âge et dit :"Ô mon père! Ô celui qui
Karbalâ', auprès de sa tombe.
de 40 ans. Il prêcha l'Unicité a répondu à l'appel du Seigneur
Selon l'Imam al-Hassan al-'Aspendant treize ans à la Mecque. Qui l'avait appelé auprès de lui !
karî (p), le père de l'Imam alPuis, il émigra, à l'âge de 53 ans, Ô mon père ! Que tu es près de
Mahdî (p), les signes du bon
à Médine où il décéda 10 ans ton Seigneur". Puis, selon un
croyant sont au nombre de cinq
plus tard. L'Imam Ali (p) s'oc- récit digne de foi, elle ramassa
:"L'accomplissement de 51
cupa alors du lavage rituel de une poignée de terre de la sainte
rak'ah de prière (17 obligatoires
son corps (ghusl al-mayyet), de tombe et y posa ses yeux en réet 34 surérogatoires) par jour, la
son embaumement, de son en- citant quelques vers plaintifs et
visite pieuse du tombeau de
veloppement. Puis, il pria sur élégiaques.
l'Imam al-Hussain, le jour annilui. Et les Compagnons vinrent Le dernier jour de Çafar
versaire du Quarantième (alpar fournées pour prier sur lui C'est le jour anniversaire du
Arba'în), le port d'une bague à
individuellement et sans imam martyre de l'Imam Ali al-Redhâ
la main droite, le frottement du
de prière qui les dirige. Après (p) (le huitième Imam d'Ahl-ulfront sur le sol (lors de la prosquoi, l'Imam Ali (p) l'enterra Bayt) mort des suites de son
ternation) et la prononciation à
sur place (à l'endroit même où empoisonnement (avec des raihaute voix du Basmalah (Bismil est décédé).
sins empoisonnés), en l'an 203
illâh ar-Rahmân ar-Rahîm)".
Le célèbre Anas Ibn Mâlik té- de l'hégire, à l'âge de 55 ans. Il
Le 28 Çafar
moigne : "Lorsque nous avons fut enterré dans la maison de
C'est le jour anniversaire du
terminé l'enterrement du Pro- Hamîd Ibn Quh-tubah où avait
décès du Sceau des Prophètes,
phète (P), Fâtimah est venue été enterré également Hâroun
notre Noble Prophète, Muhamvers moi et m'a dit :"Comment al-Rachid, dans le village de Samad Ibn Abdullâh (P) (décédé
avez-vous pu jeter de la terre nâbâd (Mach-had) en Iran.
le lundi 28 çafar de l'an 10 de
sur le visage du Messager d'All'hégire) à l'âge de 63 ans. Il
lah. Ensuite elle se mit à pleurer
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
7
cmjn
Evènement
A
près le massacre, avec une extrême
cruauté, de Sayyidina Imam Hussein
(as) et sa famille et ses compagnons à
Karbala, les chevaux de l’ennemi piétinèrent
le cadavre décapité de d’Al Hussein (as) et
des autres martyrs, tandis que les femmes
et les orphelins, pris en captivité, étaient
violemment traînés et humiliés à travers
plusieurs villes (de Koufa à Damas). Un seul
fils adulte d’Al Hussein (as) échappa à l’horrible tuerie : Ali Ibn Al Hussein (as), plus
connu sous le nom de Zaïn Al-Abedîne, qui
était très malade.
Quant aux cadavres, ils restèrent sur place à
la merci du soleil brûlant de l'été, durant
trois jours. Zaynab (as), la sœur d’Al Hussein (as), fut horrifiée et pleine de compassion et de tristesse en voyant la tête
décapitée de son frère suspendue à la pointe
d’une lance. Elle fit un poème fort poignant
:
« Que direz-vous lorsque le Prophète (P)
vous demandera,
Vous le peuple qu’il a laissé derrière lui :
Qu’avez-vous fait de ma descendance et de
ma famille après ma mort ?
Parmi eux des prisonniers de guerre et des
corps baignant dans leur sang »
À l’arrivée du convoi a Koufa, au palais du
gouverneur 'Obeidullah Ibn Ziyâd, celui-ci
s'était assis dans son Palais dont les portes
furent laissées ouvertes pour la réception de
visiteurs et de gens venus le féliciter de la
victoire qu'il venait de remporter sur les
"Gens de la Maison" (Alh-ul-Bayt). Il paraissait joyeux et tenait dans sa main une
barre de fer avec laquelle il tapotait la tête
d'Al-Hussein (as) posée devant lui. Ce spectacle macabre et révoltant irrita un vieux
compagnon du Prophète (pslf), Zayd Ibn
Arqam qui se trouvait ce jour-là au Palais. Il
cria à la face d'Obeidullah: «Écarte ta barre
de ces deux lèvres, car par Dieu - en dehors
duquel il n'y a pas de dieu -, j'ai vu les lèvres
du Prophète s'y poser je ne sais combien de
fois». Et il se mit à pleurer.
Ibn Ziyâd n'apprécia guère cette remarque
significative; il répliqua à Zayd Ibn Arqam
en lui disan sur un ton de mauvaise foi :
«Que Dieu fasse pleurer tes yeux ! Pleurestu donc de la victoire de Dieu? Si tu n'étais
pas un vieillard sénile, ayant perdu la raison,
je t'aurais coupé la gorge».
Excédé et affligé, Zayd Ibn al-Arqam quitta
le lieu, les larmes aux yeux, gardant toujours
dans la mémoire le souvenir de l'image du
Prophète étreignant et embrassant son bienaimé Al-Hussein alors qu'il était enfant. A
peine ce noble compagnon eût-il quitté le
Palais, le cortège des captifs y arriva. On les
présenta à Ibn Ziyâd, lequel s'adressa tout
de suite à Zaynab sur un ton vengeur :
«Louange à Allah qui vous a scandalisés,
vous a tués et a démenti vos histoires. » La
réponse de Zaynab ne tarda pas et fit trembler l'assistance, car elle était très révélatrice
: «Louange à Allah qui nous a honorés par
Son Prophète Muhammad (pslf) et qui a
éloigné de nous la souillure. Il ne fait découvrir que le débauché et ne dément que le
menteur. Et ce n'est guère notre cas, mais
celui d'un autre».
- Et comment considères-tu ce que Dieu a
fait des tiens?, insista Ibn Ziyâd.
- Dieu avait décidé qu'ils meurent, et ils se
sont donc dirigés vers leurs demeures. Dieu
te confrontera avec eux et là, chacun de vous
Lui présentera ses arguments, dont Il sera
l'arbitre...»
Ibn Ziyâd lui demanda alors : « N’as-tu pas
vu ce qu’Allah fit de ta famille et de ton frère
? ». Dame Zaynab dit : « Je n`ai vu que le
bien. Ce sont des gens qu’Allah enregistra
comme martyrs et les voici martyrisés. Allah
vous rassemblera un jour et l`on verra à qui
sera la victoire ».
Remarquant un jeune homme parmi les prisonniers, ` Ibn Ziyâd se renseigna sur son
identité. Il lui demanda:
- Qui es-tu?
- Je suis 'Ali fils d'Al-Hussein, répondit AlSajjâd.
- Mais, 'Ali Ibn Al-Hussein n'a-t-il pas été
8
Après la tragédie de Karbala
La famille de saint Prophète (psl) en captivité
tué?, s’étonna Ibn Ziyâd.
- J'avais un frère qui s'appelait Ali aussi. Les
gens l'ont tué, dit Al-Sajjâd.
- C'est plutôt Dieu qui l'a tué..., fit Ibn Ziyâd
sèchement.
- Dieu accueille les âmes au moment de leur
mort, répondit Zayn Al-Abidine.
L'attitude ferme et les réponses directes
d`Ali ibn Hussein (as) excédèrent 'Obeidullah ibn Ziyad, lequel s'écria à l'adresse des
bourreaux : «Égorgez-le!». Et l’on a voulu le
tuer quand Dame Zaynab le défendit farouchement en disant à Ibn Ziyâd : « Tu as suffisamment versé notre sang et tu t’en es
abreuvé ! Tu ne nous as laissé que lui ! Par
Allah, je ne me séparerai guère de lui. Si tu
veux le tuer, tue-moi donc avec lui ! »
C’est ainsi que, grâce à la bravoure de Dame
Zaynab, Zayn Al Abidîn fut le seul survivant
de Karbala parmi la progéniture de l’Imam
Al Hussein (as).
Ibn Ziyâd quitta le salon pour la mosquée où
il prononça un prône dans lequel il annonça
l'assassinat d'Al-Hussein (as) et la victoire
de Yazid : «Merci à Dieu qui a mis en évidence le vrai et Ses tenants, donné la victoire
au commandant des croyants, Yazid, ainsi
qu'à son parti, tué le menteur et fils de menteur et ses partisans». On trouvera rarement
des paroles plus insultantes, cyniques et perfides à l’endroit des membres purs de la
sainte famille du noble Prophète (saw).
Abdullah Ibn Afif al-Azdi, qui était dans l'assistance, s'indigna de ces propos blasphématoires et brisa le rideau de terreur et de
peur qu'avait installé Obeidullah entre
l'amour envers les Ahl-ul-Bayt (as) et leurs
partisans, en s'écriant à l'adresse du Gouverneur: «Tu te permets de t'installer dans
la tribune des justes après avoir osé assassiner les descendants des Prophètes!!!» Ces
mots retentirent comme un tonnerre aux
oreilles d’Obeidullah qui était au zénith de
l'orgueil de son poste de gouverneur et dans
l'ivresse de la victoire perfide qu'il venait de
remporter. Pour sauver la face, il ne trouva
rien d'autre que d'ordonner l'exécution de
son contradicteur….
Sa colère vindicative ne s'arrêta pas là. Le
lendemain, il exposa la tête d'Al Hussein
dans les rues de Kûfa pour étouffer dans
l'œuf toute nouvelle velléité d'opposition et
de résistance à ses agissements. Après quoi,
la tête d'Al Hussein et d'autres têtes de martyrs furent expédiées en Syrie, vers Cham, la
Capitale du Califat Yazîd Ibn Mu`âwyah .
Dans la caravane chargée de cette expédition macabre, se trouvaient les captifs, les
veuves et les enfants de la famille du Prophète (pslf); ils marchaient derrière la tête
d'Al Hussein.
Sur ce long trajet, les membres de la famille
du Prophète (pslf) ont beaucoup souffert.
Une fois, les gens voulaient offrir des dates
sèches aux enfants affamés, mais Dame Zaynab a refusé en disant : « Je vous remercie
de votre sollicitude envers nos enfants affamés. Mais nous sommes la Famille du Prophète, et l'Envoyé de Dieu nous a interdit de
manger les aumônes. En aucun cas, il ne
nous est possible de transgresser ses ordres.
» La caravane finit par arriver en Syrie, à
Damas, où les agents du Pouvoir omayyade
avaient déjà fait leurs propagandes: «Le Calife a remporté une victoire sur un groupe de
dissidents dont les captifs sont sur le point
de traverser la capitale». Tout le monde sortit pour assister à la procession. Celle-ci parvint au Château de Yazid. Lorsque Yazid
reçut la tête tranchée d’Al Hussein (as), il fit
un poème dans lequel il dit : «La tribu des
Hâchimites (celle du Prophète) s’est amusée
avec le pouvoir. Il n’y a eu ni nouvelles, ni
révélations venues de Dieu. Je regrette que
mes ancêtres morts à Badr ne soient pas
présents en ce jour de gloire. »
Yazid dit à Zayn Al Abidin, sur un ton vengeur et avec un air victorieux : «Ô fils de
Hussein! Ton père a tué mes liens de parenté, ignoré mon droit, contesté mon pouvoir. Dieu lui a donc fait ce que tu as vu».
L’Imam Al-Sajjâd répliqua sur le champ par
un verset coranique: «Nulle calamité n'atteint la terre ni vous-mêmes, sans que cela
ne soit écrit dans un livre, avant même d'être
créé. Voilà qui est facile pour Dieu!» (Coran,
LVII, 22). Voilà qui est facile à Dieu. Il en est
ainsi pour que vous ne soyez pas désespérés
par ce qui vous a échappé ni que vous n'exultiez de ce qui vous a été donné. Dieu n'aime
pas l'insolent plein de gloriole."
Il a dit aussi :
"0 fils de Mouawiya, de Hind et de Sukhr, la
Prophétie et l'autorité ne sont descendues
que pour mes parents, mes aïeux avant que
tu ne sois né. Mon grand-père Ali, fils d'Abi
Tôlib, était à Badr, à Uhud et [à la bataille)
des Partis, portant l'étendard du Messager
de Dieu, alors que ton père et ton grandpère portaient l'étendard de l'incroyance.
Malheur à toi, Yazîd! Si tu réalisais ce que tu
as fait, quel crime tu as commis à l'encontre
de mon père et de sa famille, tu t'enfuirais
dans les montagnes, tu étendrais de la cendre, tu appellerais au malheur sur toi. Annonce l'humiliation et le regret quand les
gens seront réunis le Jour du Jugement.’’
Yazid a menacé al- Sajjâd qui répondit,
d'une voix faible mais claire et ferme : «
Yazid ! Les tortures que tu nous as déjà infligées ne peuvent pas être surpassées en
horreur par tout ce que ton esprit malade
pourrait imaginer. Pour moi, la pire des tortures, c'est être en ta présence, avec les
femmes de la Famille du Prophète sans voile
pour préserver leur visage de ton regard vicieux. Ne crois surtout pas que ni moi, ni
mes proches soyons effrayés ou intimidés
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
par tes menaces. Nous, Gens de la Famille
du Prophète, sommes éduqués depuis l'enfance pour être à même de supporter toutes
les épreuves, toutes les souffrances. Ceux
que Dieu aime, Il les soutient dans toutes les
épreuves et, dans l'Au-delà, ils jouiront de
Ses Faveurs ! ».
Des murmures d'admiration s'élevèrent
dans l'assistance…
…La grand Dame Zaynab s’est adressée
aussi à Yazîd en disant : « Ô Yazid, pensestu que tu as triomphé sur nous ?...N’as-tu
pas lu dans le Qur’an où Allah dit : "Si nous
accordons un répit aux incroyants ou si on
accroit leurs richesses, ils ne doivent pas se
considérer avantagés par rapport aux autres…On leur accorde répit pour qu’ils dévoilent leur vraie face.
Ô Yazid, je jure sur Allah que tu n’as décapité personne que toi-même, Hussein vit
éternellement et tu ne pourras jamais effacer notre souvenir ; nous resterons jusqu’à
la fin de ce monde.
Ceux qui t’ont déblayé le chemin et qui t’ont
permis d’asservir les Musulmans seront
ceux qui occupent la place inférieure et qui
ont les soldats les plus faibles. C’est l’alternative méritée des injustes. Malgré les calamités qui m’ont touchée, je trouve que tu es
sans valeur. Je trouve plus valorisant pour
toi le fait de te tancer et de te réprimander.
Mais je le fais car mes yeux sont larmoyants.
Quelle chose étrange de voir les nobles du
parti de Dieu tués par les affranchis, par le
parti du Diable ! Si tu penses que nous
sommes un gain que tu viens de réaliser, tu
ne tarderas pas à constater que nous
sommes une perte que tu as subie. C’est à
Dieu que nous adressons nos plaintes. Dieu
ne traite jamais ses serviteurs injustement.
Déploie donc tes fourberies et tous tes efforts. Par Dieu, tu n’arriveras pas à effacer
notre renommée. Tu n’anéantiras pas notre
Révélation. Tu n’atteindras jamais notre
rang et tu n’arriveras jamais à laver ta honte.
Tes avis sont erronés, tes jours, lorsque le
crieur criera, sont comptés et les armées qui
tu rassembles seront dispersées. Que la malédiction de Dieu soit sur les injustes. Gloire
à Dieu qui a donné au premier d’entre nous
le bonheur et au dernier parmi nous le martyre et la miséricorde … »
L’Imam Ali ibn Al Hussein- paix sur lui !- a
prononcé une homélie historique à Damas,
dans la grande mosquée de la ville, semblet-il. Le jour du discours, un orateur officiel
se présenta à la tribune pour offrir une
louange en l’honneur de Moawiya et d’Abu
Sofyan, et dénigrer Ali Ibn Abi Tôlib- paix
sur lui !-. Cet orateur osa prétendre que les
musulmans devaient tout à Moawiya et
Yazid, que leur bonheur ici-bas et dans l’audelà était lié au sort des ommayyades. C’est
à ce moment qu’Ali Ibn Al Hussein- paix sur
lui !-, se leva et clama à haute voix, sans la
moindre peur:
"Malheur à toi, orateur ! Tu as acheté la satisfaction de la créature contre la colère du
Créateur, et tu es devenu de ce fait un candidat à l’enfer".
Puis, il se tourna vers le calife pour lui demander: "M’autorises-tu à monter à mon
tour sur ces planches, afin que je dise ce qui
plaît à Dieu, tout en étant utile à l’audience
et compté comme une bonne œuvre?". L’assemblée insista pour que le calife l’autorise à
parler, si bien que l’Imam monta sur la tribune pour discourir.
Ali Ibn Al Hussein- paix sur lui !- commença
par se présenter :
"C’est moi le fils de la Mecque et de Mina,
c’est moi le fils de Zamzam et de Safa, c’est
moi le fils du Messager de Dieu, c`est moi le
fils du Maître des croyants, c`est moi le fils
du Maître des martyres Al-Hussein !…"
Puis, il dit: "Ô les gens, Dieu nous a donné
six choses et a apposé notre supériorité
(nous la famille prophétique) par sept
choses : il nous a donné : la science, la mansuétude, la magnanimité, l’éloquence, le
courage et l’amour dans le cœur des
croyants.
(suite à la page 9)
Evènement
Et Dieu nous a donné la supériorité pour sept raisons: le
Prophète choisi Mohammad est de nous, le véridique Ali
Ibn Abi Tôlib est de nous, l’oiseau céleste (Ja’far ibn Abi
Talib) est de nous, le lion de Dieu et de son Prophète
(Hamza ibn Abd al-Muttalib) est de nous, les deux descendants (Hassan et Hussein) sont de nous, enfin le
Messie ( Imam Al Mahdi) est de nous ".
L’influence du discours de l’Imam sur l’assemblée fut si
forte que les ommayades durent l’interrompre en faisant
retentir l’appel à la prière (adhan). L’Imam, par respect
pour le Nom du Très Haut, se tut. Quand le muezzin en
arriva à dire "Je témoigne que Mohammad est le Prophète de Dieu", l’Imam s’adressa au muezzin, en retirant son turban:
"Par le droit du Prophète que tu as invoqué, tais-toi!".
Puis, s’adressant à Yazid ibn Moawiya, l’Imam dit:
"Est-ce que ce Prophète noble et glorieux est ton grandpère ou le mien? Si tu dis que c’est le tien, tout le monde
saura que tu aurais menti, et si tu dis que c’est le mien,
alors pourquoi as-tu assassiné mon père et volé ses
biens? Et emprisonné ses femmes?"
Puis, il continua son discours jusqu’à ce que l’assemblée
se sépare dans le désarroi le plus complet.
Les membres de la famille du Prophète (pslf) en captivité sont retournés en prison. La fille de l’Imam Hussein, Soukaïna surnommée Roukhaya qui n`avait que 3
ans, mourut de ses blessures et de chagrin et a été enterrée dans le même endroit à Damas…
Trop de rumeurs circulaient à propos du sort cruel que
le calife avait infligé à la Famille du Prophète (pslf). Des
femmes allaient même jusqu'à traiter de lâches leurs
maris parce qu'ils ne s'opposaient pas au tyran. Yazid
avait perdu le sommeil. Il craignait maintenant sérieusement d'être renversé.
Alors, il décida de faire sortir de prison les survivants du
massacre. Il affirma publiquement qu'on l'avait trompé,
que Hussein (as) n'était pas aussi rebelle qu'on le lui
avait dit. Il jura que jamais il n'avait ordonné qu'on tue
le petit-fils du Prophète... Il offrit à Ali Zayn Al Abidine,
à Zaynab, à Kolsoum, à toutes et à tous, de leur donner
tout ce qu'ils pourraient souhaiter. La seule chose qu'ils
demandèrent fut qu'on leur restitue les pauvres biens
qu'on leur avait volés. Ils emportèrent avec eux ces reliques, et aussi les têtes des Martyrs.
Voyageant de nuit, et accompagnés d'une escorte qui
éloignait d'eux tous les importuns, ils revinrent sur le
lieu du Sacrifice, dans la plaine de Karbala. Ils enterrèrent les têtes auprès des corps des Martyrs. C`était 40
jours après Achoura, jour connu sous le nom Arba’in. Le
grand compagnon du Prophète (pslf), Jabir Ibn Abdallãh Ansari, arriva lui aussi ce jour à Karbala pour visiter
le tombeau de l`Imam Hussein (as).
Le peuple, il faut le dire, après avoir été passif ou ignorant, commença à organiser des manifestations contre
Yazid et tout le pouvoir Omeyyade pendant une douzaine d'années. Un an après le sacrifice de l'Imam Hussein (as), les habitants de Médine se soulevèrent contre
le dictateur impie. Ils démirent son gouverneur, qu'ils
remplacèrent par Abdallah, fils de Hanzalah. L'armée
de Yazid attaqua la ville du Prophète (pslf). Yazid livra la
cité à ses soldats durant trois jours. Plus de dix-sept
mille Médinois furent massacrés, les maisons et les magasins pillés, et les femmes musulmanes violées. C'est
en conséquence de ces actes sordides de Yazid que le «
Soulèvement et le Sacrifice » de l'Imam Al Hussein (as)
touchèrent les cœurs des gens, et que leur impact alla
grandissant chaque jour un peu plus.
L'année suivante, un autre soulèvement eut lieu. Le chef
des insurgés était Abdallah, fils de Zubaïr. La même
armée qui avait sévi dans la ville sainte du Messager de
Dieu marcha sur la Sainte Mecque, où le fils de Zubaïr
s'était retranché. Les catapultes, les balistes et autres
machines de guerre de l'armée omeyyade lancèrent tant
de projectiles contre la Sainte Kaaba qu'un mur s'effondra et qu'un incendie ravagea la Maison de Dieu. Dans
les jours qui suivirent cette profanation inexpiable,
Yazid mourut.
Au début, le Soulèvement de l'Imam Al Hussein (as) fut
considéré comme un mouvement révolutionnaire finissant par un bain de sang ; mais avec le temps, il finit par
rassembler un grand nombre de gens qui étaient prêts à
se sacrifier pour la cause de la Vérité, et par amour et
respect pour les Ahlul-Bayt. C'est pour cette raison que
Mo`âwiyah avait mis son fils Yazid en garde contre toute
tentative de confrontation. Mais finalement, le tempérament haïssable et vaniteux de Yazid l'aveugla et l'empêcha de distinguer la maladresse de la préservation de
ses intérêts. Selon Ibn Kathir, lorsqu'on lui demanda s'il
était licite de maudire Yazid, Ahmad ibn Hanbal, l'un
des quatre ‘’moujtahed’’ sunnites, répondit :
- Comment ne maudirais-je pas celui que Dieu Luimême maudit ?
Le Noble Prophète (pslf) dit : " Assurément, il existe
dans les cœurs des Mu'minin (croyants), par respect
pour le martyre d'Al Hussein (as), une ardeur qui ne
s'apaise nullement ".
L’ARBA’IN
L’occasion de rendre une visite pieuse à l’Imam Hussein (as)
L
e 20 du mois de Safar (deuxième
mois lunaire), c`est l’Arba`in,
c’est-à-dire le 40ème jour du sacrifice suprême de l’Imam Hussein (as),
petit-fils du Prophète Mouhammad
(saw), qui a souffert le grand martyre à
Karbala (Irak), suite à son soulèvement
contre la tyrannie pour rétablir la sunna
de son grand-père, comme il l’a signalé
lui-même. L’Arba’in est ainsi l’occasion
de la visite pieuse de Sayyidina Imam
Hussein (as), le petit fils du noble Prophète (pslf), 40 jour après son martyre
à Karbala en Irak.
L’histoire a retenu, en effet, que le premier visiteur de sa tombe est Jaber Ibn
Abdallah Ansari, distingué compagnon
du noble Prophète (pslf). Il est arrivé à
Karbala le 20 du mois Safar (soit exactement 40 jours après l’odieux assassinat du Maître des martyres, l’Imam
Hussein Ibn Ali Abi Tôlib).
Après avoir fait une ablution totale
dans le fleuve de l’Euphrate, il s`est dirigé à pieds nus vers la tombe de Sayyidina Hussein (as). Les larmes aux yeux,
il a prononcé des salutations aux 72
martyrs de Karbala, dont 18 membres
de la famille du saint Prophète (pslf)).
Il s`est rappelé, à propos de Hussein
(as), les paroles du Messager de Dieu
(pslf) qui l`appelait ‘’Mon fils’’. Le Prophète (paslf) disait : «Hussein est de
moi et je suis de Hussein. Oh Allah,
aime celui qui aime Hussein ! » Par la
suite, la visite pieuse de l`Arba`in
l’Imam Hussein (as) est devenue une
coutume que les Imams de la noble descendance du saint Prophète (pslf)
conseillaient à tous. Depuis lors, durant maintenant 14 siècles, chaque
année, le 20 du mois Safar, les gens, par
amour pour le Messager de Dieu et sa
famille, parcourent à pieds un long trajet pour visiter les martyres de Karbala, pour se rappeler le vrai djihad. Les
cérémonies de l’Arba’in de l’Imam Hussein (as) sont ainsi célébrées chaque
année à Karbala, avec la participation
massive des musulmans et des non musulmans venus de tout l’Irak et d’autres
pays. De nombreux Irakiens venus des
différentes provinces se mettent en
marche vers Karbala en signe de sympathie envers la caravane des prisonniers de l’Ahl-ul-Bayt (sainte famille du
Prophète, pslf) conduits à travers une
pénible marche sur plus de 2.000 kilomètres jusqu’à Damas, au palais du
maudit Yazid. Pour avoir une idée de
cette procession qui s’amplifie au fil du
temps, un bilan évalue par an, au seul
titre des années 2009 et 2010, le nombre des pèlerins ayant visité l’Imam
Hussein (as) à l’occasion de l’Arba’in
entre 10 à 14 millions.
Le mouvement de l’Imam Hussein (as)
avait pour objectif une révolution dans
la communauté et dans l’Histoire. Il a
démontré le vrai djihad, le sacrifice
total pour sauvegarder l` islam pur, le
combat contre injustice, etc. En effet ,
c'est bien grâce au martyre du petit-fils
du noble Prophète (pslf) à Karbala que
l'islam est toujours vivant, et c'est d'ailleurs là un des sens du fameux hadith
gravé à l'entrée de la mosquée de Sayyidinâ Hussein au Caire (Egypte) : "Al
Hussayn est de moi et je suis d’Al Hussein" (Al Hussein min-nî wa anâ min Al
Hussein ): le Prophète- Dieu le bénisse,
lui et les siens !- représente ici tout l'islam et Al Hussein (as) représente le djihâd , et en particulier le djihad ultime
qu'il mena à Karbala le jour de
l'Achoura, un djihad incluant le sacrifice total de tout ce qu'il pouvait avoir à
sacrifier, sans rien compter ni épargner,
pas même son innocent nouveau-né.
"Si la religion de mon grand-père ne
peut demeurer droite qu'au prix de
mon assassinat, ô sabres, ôtez-moi
donc la vie", clama Hussein à Karbala
(as). Sans ce sacrifice suprême, l'islam
que nous connaîtrions aujourd'hui serait l'islam de Yazîd, petit fils d`AbouSoufyan ou, même pire encore, un
islam qui n'aurait pas plus à voir avec
l'islam de Mohammad- Dieu le bénisse
lui et les siens !-, que le judaïsme actuel
n'a à voir avec la religion de Moïse ou
les églises chrétiennes avec la religion
du Christ. Mais le sang versé à Karbala
secoua la communauté musulmane
tout entière de sa torpeur.
L'islam doit ainsi sa naissance au Prophète Mohammad-Dieu le bénisse lui et
les siens !-, mais il doit sa survie au djihad et au sacrifice de Hussein (as) et
des siens, à Karbala, le jour de
l’Achoura.
C’est pour assurer la pérennité de ce
message que ses adeptes organisent des
cérémonies de deuil pour garder vivante l`histoire de l’Imam Hussein et le
prendre comme exemple, de maintenir
vivant l'esprit du djihad et du sacrifice
dans la voie de Dieu et de l'humanité
véritable.
A notre époque surtout, les musulmanes ont besoin d`une bonne clairevoyance religieuse. Le vrai djihad, ce
n`est pas ce que font les Takfirites actuels qui font une dissidence au sein de
communauté, tuant des foules de musulmans innocents par des explosifs,
considérant de tels agissements comme
djihad et actes de piété ! Le djihad doit
être, au contraire, contre l`injustice, la
tyrannie, les arrogances, etc.
Sayyidina Hussein (as) a appris de son
père (l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib) comment assister l’Islam lorsqu’il a été
abandonné par certains musulmans.
L’Emir des croyants, l’Imam Ali Ibn Abi
Tôlib (as), disait à ce propos : « Je me
soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je
serai le seul à être traité injustement ».
L’Imam Hussrin (as) a appris également de son père comment assumer les
responsabilités de toute la Nation islamique malgré toutes les souffrances
qu’il subissait et toutes les conditions
dures et difficiles qui l’entouraient. Il le
faisait car son but était d’assister le vrai.
Ali Ibn Abi Tôlib (as) l’a exprimé en disant : « J’ai craint, au cas où je n’assiste
pas l’Islam et les Musulmans, d’y voir
une faille ou une fissure qui constitueraient pour moi une catastrophe plus
grande que celle qui s’abattrait sur moi
en n’obtenant pas votre califat qui n’est
autre que plaisir pour un nombre réduit
de jours qui ne durent que pour peu de
jours qui finissent par se dissiper
comme le mirage ou les nuages. Alors,
je me suis mis en action jusqu’à l’établissement de la vérité et la chute de
l’erreur ».
Les musulmans ont célébré, tout au
long de leur histoire islamique, les cérémonies de deuil pour les martyrs de
Karbala et en suivant l'exemple du Seigneur des martyrs (as) et en tirant leçon
de l'événement
de Karbala, la
lutte contre la
tyrannie des
gouverneurs et
des
oppresseurs. Une telle
idéologie
et
pensée a fait un
élément révolutionnaire qui
lutte contre la
tyrannie et qui
ne laisse aucun
repos aux op-
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
presseurs. Dans le mouvement islamique de l'Iran, guidé par l'Imam Khomeiny (Ra), tout comme tous les autres
mouvements à caractère religieux lancés par les Iraniens, le soulèvement
d'Achoura et la leçon tirée de l'Imam
Hussein (as) jouent un rôle essentiel et
important et constituent le principal
facteur de la victoire, de la survie et du
progrès de la révolution islamique.
Et l'Imam Khomeiny-Dieu ait pitié de
son âme !- nous recommande
« Je conjure et supplie instamment les
peuples musulmans de s’attacher
comme il se doit, de tout leur cœur et
de toute leur âme, en faisant don d’euxmêmes et des êtres qui leur sont chers,
au Prophète(psl) et aux Imams de la famille du Prophète (p) et à la culture politique, sociale, économique et militaire
de ces illustres Guides de l’humanité.
Qu’ils ne négligent jamais les cérémonies de deuil du Seigneur des opprimés
et Prince des martyrs, Sa Seigneurie
Abû ‘Abd Allah al Hussein- que les bénédictions de Dieu, des Prophètes, des
Anges et des hommes de bien soient
abondamment répandues sur son noble
et vaillant esprit !
Qu’ils sachent que l’ordre donné par les
Imams-que la Paix soit avec eux-, de
commémorer cette épopée historique
de l’islam ainsi que les imprécations et
malédictions à l’encontre des oppresseurs des Gens de la Demeure sont la
clameur héroïque des peuples face aux
gouvernants iniques tout au long de
l’histoire et pour l’éternité.
Sachez que les malédictions, imprécations et clameurs en raison de l’iniquité
des Omeyyades-que la malédiction divine soit sur eux !-, alors qu’ils ont disparu et pris le chemin de l’Enfer, est
une clameur à la face des oppresseurs
du monde entier ; et maintenir cette
clameur vivante détruit l’oppression.
Et il faut ponctuer fortement et sans relâche les lamentations et les poèmes de
deuil ou de louanges au Prophète (psl)
et des Imams de Vérité- que la Paix soit
avec eux !- par des rappels des calamités et iniquités des oppresseurs de toute
époque et de tout lieu : en ce siècle, siècle de l’oppression du monde musulman
par
l’Amérique,
l’Union
soviétique…
Nous devons tous savoir que le facteur
d’unité entre les musulmans, ce sont
ces cérémonies [à caractère] politiques
qui préservent l’identité communautaire des musulmans, et en particulier
des fidèles des douze Imams- que les
Bénédictions et la Paix divines soient
avec eux !-.
(Imam Khomeiny, Testament Politicospirituel)
Imam Khomeiny (Ra) disait : « La commémoration du martyre de l’Imam
Hussein (p) est, en fait, si fondamentale
pour la religion de Dieu que l'on peut,
sans hésiter, affirmer que c'est grâce au
martyre de Karbala et à sa commémoration que l'islam est toujours vivant. »
9
Réflexion
ASSALÂMOU ALAYKOUM,
CHEIKH SANGARÉ !
‘’Devons-nous célébrer
l’Arba-îna comme nous avons
commémoré l’Achoura ?’’
« Hussein (AS) est la lampe de
l'orientation et le bateau du salut.
Le visiteur de son mausolée pur
est largement récompensé par le
Seigneur. »
Oui, nous devons célébrer
l’Arba’ina de l’Imam Hussein
(as). Le Messager de Dieu(p)
a dit : « Hussein (p) fait partie de moi-même et moimême je fais partie de
Hussein. Que Dieu aime
celui qui aime Hussein ! ».
Déclaration de haute portée
que cette parole prophétique
!
Relativement, le 20 du mois
de Safar, après la commémoration de l’Achoura le 10 Moharram, la communauté
chiite du monde célèbre le
quarantième jour du martyre du petit-fils chéri du
Prophète (p) afin que l’on se
rappelle, à travers cet acte
de souvenir et de foi, la personnalité de l’Imam al-Hussein(p). Haute personnalité,
en effet, que celle de l’Imam
Hussein (p), réformateur,
sauveur et dirigeant islamique qui a affirmé la dignité sur la voie du Message.
En mettant le Message et ses
contenus doctrinaux, culturels et légaux devant la Nation, il voulait inciter celle-ci
à ne pas s’incliner devant l’illégalité. A l’occasion donc de
l’anniversaire du quarantième jour (‘’Arba-îna’’) de
son odieux assassinat, nous
rencontrons l’Imam al-Hussein(p). Nous ne sentons pas
son absence par rapport à
nous, bien qu’il soit tombé
en martyr il y a quelques
quatorze siècles. La présence
de l’Imam al-Hussein(p)
dans tous les épisodes de
cette histoire, son rayonnement dans toutes les ténèbres de l’histoire, continuent
de s’imposer sur toute âme
qui raisonne, sur tout cœur
qui aime et sur l’action qui
s’élance, qui relève le défi et
qui affronte le défi.
Nous sentons que l’Imam alHussein(p) est présent
parmi nous, car il était le ré-
volté de l’Islam, son Imam et
son martyr. Il est vrai qu’il
est tombé en martyr à Karbalâ et qu’il y a été enterré
avec la pure élite que consti-
10
tuaient les membres de sa famille et ses compagnons.
Pourtant, il était le martyr de
toute la Nation et de tout
l’Islam. Karbalâ’ ne l’a pas
réduit à sa seule géographie,
mais il a englobé le monde
entier à travers l’universalité
de l’Islam, cet Islam que
l’Imam al-Hussein(p) voulait
réformer en réformant la
Nation de son Grand-père
(p). Comme son Grand-père
(p), il portait le Message et
disait : « Seigneur ! Dirige
mon peuple sur le droit chemin car ils ne savent pas ce
qu’ils font». Comme son
Grand-père qui souffrait
pour ceux qui n’ont pas été
ouverts à l’Islam, il souffrait
pour ceux qui soutenaient
Yazîd et Ibn Ziyâd et qui mériteront l’Enfer à cause de ce
soutien.
Il a dit : « Je ne me suis pas
soulevé de gaîté de cœur, ni
par arrogance. Je me suis
soulevé pour réformer la Nation de mon grand-père, le
Messager de Dieu. Celui qui
m’accepte ne fait qu’accepter
le vrai. Et c’est à Dieu que revient la rétribution pour le
vrai ». Comme les prophètes,
al-Hussein (p) a donc appelé
à la réforme et il voulait ordonner le convenable et interdire le blâmable. Cette
grande commémoration (de
l’’’Arba-îna’’) avec laquelle
nous vivons al-Hussein(p)
en tant qu’Imam, en tant que
bien-aimé et en tant que dirigeant, continue de renouveler en nous la foi en
l’Islam. Elle nous incite à le
défendre et à refuser l’oppression et l’arrogance. Nous
devons faire de la commémoration de l’Imam al-Hussein (p) une révolution dans
l’action de l’homme pour la
dignité et pour la défense de
l’Islam et de tous les Musulmans.
Ô Dieu ! Sois pour Ton
Ami, l'argument, fils
d'Al
Hassan
(Al
Mahdi)que
tes
prières soient sur lui et
ses pères durant cette
heure et à toute heure
!-, un Protecteur, un
Gardien, un Chef, un
Donneur de victoire,
un Guide, un Seigneur
jusqu'à ce qu'il réside
sur
terre
sans
contrainte et qu'il s’y
réjouisse longuement par Ta
Miséricorde, ô Toi le Plus
Miséricordieux des miséricordieux.
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
Nécrologie
C
’est le 02 Moharram 1435
(06 novembre 2013) que le
très charismatique Ayatollah Taheri a rendu l’âme dans un
hôpital de Téhéran où il avait été
admis de longues semaines durant pour être soigné d’une
éprouvante maladie. A 95 ans, au
terme d’une longue vie au service
exclusif du Seigneur des mondes,
le sincère serviteur d’Allah qu’il
fut est ainsi allé rejoindre sa dernière demeure. ‘’Certes, nous appartenons à Dieu ; certes nous lui
ferons retour’’.
L’Ayatollah Taheri est né un jour
de 1917, dans un quartier très
froid où, en hiver, la neige atteint
son niveau le plus élevé, dans
une des familles religieuses des
milieux ruraux pauvres de la région des villages de Hamadan.
Région très difficile au regard de
la rigueur de son froid. L’année
de sa naissance fait de lui, à la
fois, un contemporain et un cadet
de 15 ans de celui qui sera plus
tard célèbre sous le nom de l’Ayatollah Khomeyni né, lui, en 1902.
L’enfant Taheri est prénommé
Abou Tourab, qui signifie littéralement le ‘’père du sol’’ et qui, en
tant que terme générique, recouvre au plan spirituel les titres et
les attributs de l'Imam Ali Ibn
Abi Tôlib (as). Il y avait là
quelque chose de prémonitoire
dans son destin de religieux. Durant Son enfance et son adolescence, il a été engagé dans
l'élevage et l'agriculture. Mais
c’est surtout son attachement à la
religion qui sera le très déterminant de sa vie dès son adolescence. Cela se traduisait pour lui
par le fait de ne pas dormir la
nuit, moment de ferveur dans
l’attachement à Allah, et par l’assiduité à fréquenter la mosquée
et à être ouvert aux croyants en ce
lieu. Inutile de signaler qu’il a
donc toujours été associé à la
prière collective et que son caractère religieux s’est en conséquence raffermi au fil du temps.
Page noire
L’Ayatollah Taheri s’en est allé !
De sa part, c’est une conduite qui
ne passait point inaperçue, surtout qu’à cette époque, il n'y avait
que trois personnes de son village
qui avaient appris à lire le glorieux Coran. Ainsi, son intérêt à
apprendre et à enseigner le saint
Coran était très évident. La providence le favorisera dans ce domaine. En effet, il devient, de
façon permanente, le serviteur de
l’imam de la mosquée, qui est
convaincu de son engagement religieux. L'imam du village,
convaincu de sa piété, ne tarde
pas à lui proposer d’épouser sa
fille. Ce qui est vite fait. Le mariage conclu la petite famille vint
s’installer au chef-lieu de la région, à Hamadan, pour mieux
apprendre les sciences islamique.
Puis s’ouvre pour le jeune Taheri
le stade d’approfondissement des
sciences islamiques, ce qui
l’amène à se diriger sur la ville
sainte de Qom. C’était en1950.
A l’époque, officiait à Qom la
haute autorité religieuse en Iran,
l'ayatollah Boroujerdi. Le jeune
Taheri devint vite un de ses meilleurs disciples. Il a pu ainsi étudier et enseigner en même temps.
C’est une période dynamique qui commence dans
sa vie. Il est un conférencier
et un spécialiste de l'islam
reconnu à qui nombre de
gens ont recours. Ses activités de pédagogue le conduisent, au fil du temps, à
former un grand nombre
d'étudiants qui gardèrent de
lui un souvenir impérissable.
Pendant cette période, commence la construction d’une
mosquée, lieu approprié
pour enseigner et propager
l'Islam. Il faut noter que Taheri ne limite pas son engagement sur la voie d’Allah
aux seuls enseignements des
sciences islamiques. Il lui
apparaît vite nécessaire
d’œuvrer à l’amélioration
des conditions de vie des fidèles. Ainsi, il juge très important de construire des ponts et
des routes et d’autres services
publics à la population.
Devenu Ayatollah, Taheri change
son prénom : à la place d’Abou
Tourab, il a choisi le prénom de
Tourab Ali qui signifie ‘’Sous le
sol de l'Imam Ali’’. La justification est fort compréhensible :
Abou Torab est le nom de Imam
Ali (as) et Torab Ali est désormais
son nom à lui parce qu’il se considère comme esclave d’Allah, en
même temps que soldat et élève
dans la doctrine de l’Imam Ali
(as). Cet acte traduit de sa part
une grande humilité et une modestie indéniable. Pas alors surprenant qu’il restât Il durant plus
de 40 ans l'imam d'une mosquée
au nom évocateur de ‘’Saheb azzaman’’ (c’est-à-dire une mosquée baptisée au nom du 12 e
Imam issue de la lignée sanctifiée
du noble Prophète). Cette mosquée, il faut le savoir, a été
construite dans la partie pauvre
de la région, en banlieues de la
ville il y a 45 ans auparavant.
Mais, maintenant, comme un
signe de bénédiction divine, la
mosquée se situe dans le centreville.
L'ayatollah Taheri a eu cinq fils
et une fille. Les prénoms des cinq
fils sont : Mohamed Sadegh , Mohamed Hassan , Mohamed Hossein , Ahmed , Mahmoud. On
aura facilement noté que les cinq
fils ont tous leurs prénoms apparentés à celui très prestigieux du
noble Prophète de l’Islam. Quant
à l’unique fille, elle s’appelle
Batul, parfaite homonyme de
Zahra (as), fille du Prophète
Mouhammad et la dame la plus
prestigieuse du monde. L’Ayatollah Taheri a ainsi dédié l’ensemble de sa progéniture à la noble
famille de notre Prophète. On en
voit aujourd’hui les effets bénéfiques. En effet, son premier fils,
un homme très spirituel, est aujourd’hui l'imam de mosquée. Un
autre de ses fils est actuellement
le Directeur d’une grande Fondation culturelle et scientifique islamique dans la sainte ville de
Qom.
De constat unanime, il est relevé
que les caractéristiques les plus
importantes des membres de la
famille Taheri héritée du père
sont : être toujours pur et en état
d’ablution rituelle (ce que fut le
cas de Papa durant 60 ans), établir toujours deux rakats après
avoir fait les ablutions, résoudre
les conflits et construire la paix,
rendre visite régulièrement les
membres de la famille, les
proches et les intimes, être assidu
aux prières collectives même si
elles doivent se faire à la maison,
éviter les péchés (surtout en
privé) et porter un intérêt évident
aux questions scientifiques et religieuses au lieu de s’adonner à la
médisance.
L'ayatollah Taheri a toujours fait
preuve de générosité à l’égard des
plus démunis. Il a ainsi aidé
beaucoup de familles très pauvres, surtout de façon invisible.
Beaucoup ne le surent que pendant sa maladie, puis après sa
Le Commandant Lakkis, comme son fils, est tombé en martyr
E
ncore une victime notoire
de la mécréance liguée
contre la noble Résistance
du Hezbollah. Le Commandant
Hassan Hawlo Lakkis a été lâchement assassiné dans la nuit de
mardi (o3 décembre) à mercredi
(04 décembre 2013) devant son
domicile dans la banlieue Sud de
Beyrouth alors qu’il était de retour de son travail vers minuit. Un
groupe connu sous le nom de « la
brigade des libres de sunnites à
Baalbeck » a revendiqué sur Twitter l’assassinat du leader Lakkis,
selon le site d’informations Inews.
Ce site a publié le communiqué
dudit groupe qui a revendiqué
l’attentat contre le martyr Hassan.
Le perfide assassinat du Commandant Hassan Hawlo Lakkis
rallonge ainsi la longue liste des
nobles martyrs dont sont fiers la
Direction et le peuple de la digne
Résistance libanaise. Son sang
versé est une raison de plus de
tenir ferme face aux complots criminels fomentés de l’extérieur
comme de l’intérieur par des ennemis sans foi ni loi. Dans un
communiqué, c’est l’ennemi israélien que le département des relations médiatiques du Hezbollah
a accusé d’être derrière cet assassinat. « Le frère combattant Hassan Lakkis a passé toute sa vie
dans les rangs de cette Résistance
honorable. Il fut un combattant
créatif, un commandant qui aspirait au martyre. Il était aussi le
père d’un martyr lors de la guerre
de juillet 2006 », souligne le texte
du communiqué.
Et de poursuivre : « L’accusation
directe est effectivement lancée
contre l’ennemi israélien qui a essayé, à maintes reprises et dans
plusieurs régions, de tuer notre
frère martyr, mais ses tentatives
étaient toujours vaines à l’exception de celle d’hier. Cet ennemi
doit assumer la responsabilité et
les répercussions de ce
crime odieux et des assassinats répétitifs des
dirigeants de la Résistance et de ses cadres ».
Le Hezbollah a enfin
présenté ses condoléances à la famille du
martyre : « Cette Résistance, qui a offert ses
meilleurs commandants
et combattants sur la
voie de la liberté et de la
dignité, (…) affiche sa
solidarité et sa fierté à la
famille patiente du martyre ». Le Mouvement de la Résistance islamique a appelé les
Libanais à participer largement
aux cérémonies organisées en
souvenir du noble martyre.
Celles-ci ont eu lieu, le vendredi
20 décembre, au ‘’Complexe
Sayed Al Choada’’ au sud de Beyrouth. Le leader du Hezbollah,
Sayyid Hassan Nasrallah, a saisi
l’occasion pour prononcer un discours sur les nouvelles règles de
dissuasion de la Résistance libanaise face au régime sioniste.
Tout le personnel de l’Agence
‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ et
la Rédaction du journal ‘’La Sakina-Achoura’’ se joignent au
Hezbollah pour invoquer Allah
qu’Il accueille Hassan Hawlo Lakkis dans son paradis éternel.
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
mort. C’est sans doute pour
toutes ces raisons que Dieu l’a
gardé en vie pendant longtemps.
Mais, parole d’Allah, toute âme
goûtera à la mort. Nous devons
donc accepter avec foi son rappel
à Dieu. Fait notoire, avant sa
mort, tous ses biens (maisons,
terrains, etc.) ont été consacrés
aux œuvres sociales et humanitaires, singulièrement au profit
des étudiants islamiques.
Mme Kanté
Mariam Keïta
n’est plus!
L
’Association FatimatouZahra (as) plest endeuillée
: elle a soudainement
perdu une de ses militantes les
plus engagées. Mme Kanté Mariam Keïta, militante assidue et
fidèles aux activités islamiques,
a en effet tiré sa révérence le 26
novembre 2013 à N’Tomikorobougou (Commune III du District de Bamako). Elle avait 28
ans. La triste nouvelle a plongé
la Présidente, Mme Bah Hawa
Touré, et ses camarades dans
une profonde douleur. Toutes
les sœurs et les camarades portent encore un lourd deuil.
En rejoignant sa dernière demeure, Mariam laisse à toute
l’Association
l’image d’une
sœur sérieuse, pieuse et sociable. Sa tempérance, ses conseils
et son esprit de solidarité ont
fait d’elle un personnage dont
on ne se lassait pas de la compagnie. On se souviendra d’elle
comme d’une militante engagée
sur le chemin d’Allah, toujours
prête à sacrifier son temps et
son énergie pour mieux mériter
le doux regard du Seigneur des
mondes. Difficile d’oublier sa
conduite exemplaire et son
amabilité à toutes épreuves.
Mariam Keïta laisse derrière
elle un mari inconsolable et un
fils. A sa famille durement éplorée, l’Association Zahra (as)
présente ses condoléances les
plus attristées et prie pour le
repos éternel de l’âme de la défunte.
. Tout le personnel de l’Agence
‘DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ et
la rédaction du journal ‘’La Sakina-Achoura’’ s’associent au
deuil des familles éplorées et
prient pour le repos des âmes
des défunts. Que Dieu bénisse
éternellement leurs âmes humbles!
11
cmjn
International
ACCORD ENTRE LES 5 + 1 ET L’IRAN SUR LE NUCLÉAIRE
Le tango contrarié des Occidentaux par Benjamin Netanyahou
L’accord intermédiaire d’une durée de six mois signé le 24 novembre dernier entre la République islamique d’Iran et les 5 + 1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et Allemagne) va-t-il inaugurer une ère nouvelle dans les relations internationales ? La réponse à
cette question pertinente n’est pas très aisée, loin s’en faut. Mais l’acte posé à Genève donne à espérer que, de part et d’autre du monde en belligérance, les acteurs majeurs, si ce ne sont pas au premier plan les vrais décideurs, ont compris que peu de dialogue et de négociations vaut infiniment
mieux, désormais, que les menaces et bravades incessantes sur fond de tensions permanentes. Là est le bon point obtenu au nom de l’humanité entière.
e premier souffle de question nucléaire et sur savamment
entretenus modeler la carte du Moyen
soulagement semble d’autres sujets qui fâchent, contre elle par les protago- Orient pour servir et proavoir été enregistré les Occidentaux ont main- nistes de l’autre camp.
téger
leurs
intérêts,
d’abord à Washington. En tenant une approche aux
Face à l’Iran islacomme le laissait entendre
effet, dans une déclaration antipodes de l’analyse et
mique, l’Occident
déjà, sans vouloir l’affirà la Maison blanche, le de la volonté de l’Etat héconnaît pertinemmer, Mme Rice, ancien seflegmatique
président breux. C’est la grande rément ses limites
crétaire d’Etat américain.
américain s’est félicité vélation faite au monde Certains analystes occi- Et puis, il y a ce qui est à la
d’avoir « pour la première ahuri. Autant l’Occident se dentaux en sont même fois bourbier et syndrome,
fois depuis une décennie », félicite d’avoir enfin pu re- maintenant à parler ou- la guerre en Syrie où les
obtenu un recul iranien, prendre langue avec l’Iran vertement de revirement Etats-Unis
ont encore
non sans reconnaître aus- et d’avoir réussi à aboutir à dans la position des Etats- échoué, c'est-à-dire qu’ils
sitôt à Téhéran le droit « un acte civilisé, autant Is- Unis dans la région du ne sont pas loin d’essuyer
d’accéder à l’énergie nu- raël se mure de plus en Proche et Moyen-Orient et la défaite sans appel et de
cléaire pacifique, comme plus dans ses inquiétudes dans le monde. Ces intel- perdre dangereusement la
Ibrahim Coulibaly (Secrétaire général du
toute autre nation ». Pa- sécuritaires congénitales. lectuels, dont il est difficile face dans toute la région.
Mouvement des Etudiants Chiites du Mali)
role frappée au coin du Le pauvre John Kerry, se- de douter de l’honnêteté, Assurément, une telle
bon sens que Barack crétaire d’Etat américain expliquent cela par plu- Amérique ne veut pas aller même à ceux qui ne veu- d’Arak.
Obama appuie immédiate- qui ne passe pas pour être sieurs faits. D’abord, c’est en guerre. Elle est épuisée. lent pas l’entendre, que la Enfin, le Guide suprême
ment par un « C’est une un mou, encore moins un un fait que malgré une dé- Last not but the least, l’au- République
islamique iranien
avait
refusé,
première étape importante partisan de l’Iran, est au- bauche d’énergies des ser- tre raison est que l’Amé- d’Iran a plusieurs cordes à l’avant-veille de la reprise
» comme pour signifier jourd’hui contraint à se dé- vices secrets américains rique, avec elle tout son arc, qu’elle dispose de des pourparlers de Geque « nous allons conti- mener comme un beau qui ont utilisé des trésors l’Occident, a conscience moyens de défense tels nève, tout recul sur les «
nuer sur cette lancée qui a diable sur l’arène interna- de moyens subversifs sou- que l’Iran islamique n’est que tous ses ennemis ne droits nucléaires » de son
l’air de donner des fruits tionale pour prouver la vent insoupçonnés, malgré l’Irak de Saddam Hussein peuvent se hasarder à l’at- pays et sur les « lignes
sûrs. » Quant à l’autre lar- bonne foi de l’administra- la frénésie déstabilisatrice et encore moins la Lybie taquer sans payer au re- rouges » dans les négociaron occidental engagé sans tion Obama dans l’affaire. de leur diplomatie et quoi de Moammar Kaddhafi. La tour un lourd tribut.
tions avec les pays qu’une
retenue dans le bras de fer Son homologue français, d’autres en coalition avec République islamique a
Fermeté du Guide
certaine terminologie incontre l’Iran islamique, le Laurent Fabius, a, depuis, leurs alliés, les Etats-Unis certes souffert de l’emiranien
ternationale
désigne
président français Fran- perdu son latin. Les pas de n’ont pas pu renverser le bargo mais, comme le ro- Certain du soutien d’Allah, comme étant les grandes
çois Hollande, il se félicite tango que les chefs de la régime islamique de l’Iran seau, elle a plié sans sûr de son peuple et de son puissances. Il a fortement
dans un communiqué que diplomatie des 5 + 1 ont après plus de 30 ans d’em- jamais rompre. En plus, le armée, le Guide suprême rappelé la promesse que le
c’est un pas important esquissés à Genève sont bargo sans cesse renforcé. pays de Sayyid Khamenei iranien n’a pas cessé de ré- peuple iranien a faite à
dans la bonne direction : fortement contrariés par le S’y ajoute qu’il y a au- a réussi à démontrer au péter, à 24 heures de l’ou- Dieu de ne point se plier
«L'accord
intérimaire protégé Netanyahou qui jourd’hui en Europe une monde entier, durant ces verture des négociations face aux ennemis et avait
adopté cette nuit repré- ne veut même pas leur re- nouvelle réalité géostraté- dernières décennies (et de Genève, que « Les fon- donc souligné que le résente un pas important connaître la plus petite in- gique en raison de la crise siècles, si l’on remonte la dements du régime sio- gime islamique dépend
dans la bonne direction et telligence dans l’action. économique. Il y a aussi glorieuse histoire de la niste ont été affaiblis très d’un mouvement de proconstitue une étape vers Mais, quitte à se discrédi- que, malgré l’impression- Perse), qu’il sait se mon- fortement et il est voué à la grès à travers lequel tout
l'arrêt du programme mili- ter totalement, les 5 + 1 ne nante puissance de feu trer d'un sang-froid re- disparition. Aucun phéno- le monde doit atteindre le
taire nucléaire iranien, et peuvent plus faire ma- dont l’Amérique dispose marquable,
olympien mène imposé par la force but désiré. »
donc vers la normalisation chine arrière sans risquer dans chaque région du même. Et puis, encerclée ne peut durer… Les enne- Sayyid Ali Khamenei, légide nos relations avec de donner raison à l’Iran monde, les Etats-Unis ont de toutes parts par des mis, notamment par la time dans sa double qual'Iran». Côté israélien, la au double plan légitime et quasiment échoué dans puissances régionales qui bouche sale et malveillante lité de noble descendant
réaction, pour le moins moral. Tous calculs faits, toutes leurs guerres dé- sont toutes des alliées, du chien enragé de la ré- du Prophète de l’Islam et
outré de Benyamin Neta- l’Amérique et ses alliés eu- clenchées çà et là. Plus sinon des obligées de l’Oc- gion, le régime sioniste, di- de Guide suprême de la
nyahou, a pris les accents ropéens ne souhaitent loin, sans le moins du cident, la conduite de la sent que l’Iran représente Révolution islamique en
de la réplique du berger à point se hasarder à souffrir monde citer l’embargo sur République
islamique une menace pour le Iran, avait donc beau jeu
la bergère, en disant que une telle perte d’image, on Cuba (qui dure depuis d’Iran a prouvé qu’elle au- monde. C’est faux car c’est d’insister sur la nécessité
l’accord de Genève du 24 le voit bien car, à l’évi- 1961), c’est le Vietnam, la rait été en possession de la totalement contraire aux de résister face aux ennenovembre n’est rien de dence, la République isla- Corée, etc. Aujourd’hui, ce bombe qu'elle ne l'aurait enseignements de l’islam… mis et de poursuivre la
moins que « une erreur mique d’Iran a montré sa sont les guerres directes en pas utilisée inconsidéré- J’insiste sur la consolida- lutte pour la victoire en rehistorique » et que « le bonne foi en paraissant Afghanistan et en Irak et, ment! L’autre certitude oc- tion des droits nucléaires levant les défis et en surmonde est devenu moins aux yeux de l’opinion in- aussi, leurs guerres indi- cidentale, justifiée par les de l’Iran. » Ces propos, montant les obstacles, tout
sûr qu’auparavant ».
ternationale comme déter- rectes comme celles au avis des acteurs, est que, le tenus devant des milliers comme l’a fait à Karbala, il
L’on aura compris que, minée à négocier ; ce qui Liban et à Gaza avec l’in- fameux équilibre de la ter- de commandants et mem- y a plus de treize siècles, le
face à l’Iran, sur l’épineuse balaie tous les soupçons tention, inavouable, de re- reur (destruction mutuelle bres du Bassij, ont revêtu petit-fils du Prophète Moassurée) qui a toujours toute leur valeur d’ordre hammad (S), l’Imam Husempêché
l'usage
des dans les oreilles des négo- sein (p), et sa soeur , cette
bombes atomiques après ciateurs iraniens. Surtout grande valeureuse Dame
1945, ne marche pas dans que quand le Guide su- Sayyidat Zeynab (P). «
le cas Iran-Israël, parce prême édicte : « Je n’inter- Sayyidat Zeynab- paix soit
qu'une seule bombe ira- viens pas dans le détail des sur elle- a réussi à garder
nienne suffirait à détruire négociations mais il y a des sa stabilité, sa déterminaIsraël alors qu'il en fau- lignes rouges que les res- tion et son courage durant
drait beaucoup plus dans ponsables doivent respec- toute
la
tragédie
l'autre sens.
ter sans avoir peur de d’Achoura et au-delà », aFace à l’Iran islamique, l’agitation des ennemis et t-il indiqué. Un rappel hisl’Occident connaît perti- je l’ai dit aux responsables torique qui vaut son
nemment ses limites. Il ». Parmi les « lignes pesant d’or.
n’oublie pas que dans l’af- rouges » iraniennes figuIbrahim Coulibaly
faire dite de « l’Irangate », rent justement le droit à (Secrétaire général du
les armes occidentales ex- enrichir l’uranium sur le
Mouvement des Etupédiées secrètement au sol iranien et le refus de
diants Chiites du
Scène intéressante du soulagement des Occidentaux. Ces chaudes accolades entre John
pays des Mollahs transi- fermer le site souterrain
Mali)
Kerry (le Secrétaire d’Etat américain) et Catherine Ashton (la chef de la diplomatie eutaient justement par Is- d’enrichissement de Fordo
ropéenne) suggère que l’époux yankee étreint son épouse européenne pour le rôle posiraël. Ce qui veut dire, et le réacteur à eau lourde
tif joué par celle-ci dans l’aboutissement de l’accord du 24 novembre.
L
12
La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013
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