Les arts de l'Islam au Louvre :
l'une des plus belles collections au monde
Rattachées au département des Antiquités orientales du Louvre jusqu'à la
création l'été dernier d'un département des Arts de l'Islam, les collections
islamiques du Louvre riches de 10 000 pièces sont comparables en richesse
à celles du Metropolitan Museum de New York et du Victoria and Albert
Museum de Londres. Leurs points forts sont les mondes iranien et arabe
médiévaux et l'empire ottoman, ainsi qu'un fonds archéologique important
et des archives sur papyrus des premiers siècles de l'Islam. Des acquisitions
et des dons viennent régulièrement l'enrichir : en 2003, cinq pièces
importantes (miniature, céramiques, lapidaire) ont été acquises pour une
valeur totale de plus de 360.000 €.
Reste qu'en l'état actuel, seuls 1300 de ces objets sont présentés sur une
surface globale de 1108 M2, dans l’entresol de l'aile Richelieu.
Des dépôts substantiels choisis parmi les quelque 3 000 objets des collec-
tions de l'Union centrale des Arts décoratifs (UCAD) permettront d'ac-
croître le volume de la collection exposée et surtout de couvrir avec éclat
l'ensemble du champ culturel de la civilisation islamique de l'Espagne à l'Inde,
et toute son envergure chronologique, du VIIe au XIXe siècle. Ainsi ras-
semblée, la collection nationale des Arts de l'Islam sera l'une des plus bel-
les au monde.
Ces objets ne sont pas exposés depuis une vingtaine d'années et aucune pré-
sentation permanente n'est envisagée dans le cadre du réaménagement du
musée des Arts décoratifs dans l'aile de Marsan. Il s'agit d'une collection
de grande valeur, qui se trouve pour des raisons historiques être le com-
plément naturel de celle du Louvre. Certaines pièces ont vocation à être
rapprochées car elles font partie d'un ensemble de même origine qui s'est
trouvé séparé à cause des vicissitudes de l'histoire de la composition des
collections.
Dans plusieurs domaines, le rapprochement des collections du Louvre et
de l'UCAD constituera le plus bel ensemble mondial
C'est notamment le cas de la céramique ottomane ou iranienne, mais éga-
lement pour ce qui est des tapis et des tissus, où l'UCAD possède la plus
belle collection française, avec des pièces uniques, tandis que le Louvre ne
détient que quelques oeuvres, certes célèbres, mais insuffisantes pour don-
ner à cette forme d'expression artistique, essentielle pour les arts de
l'Islam, la place qui devrait lui revenir. L'UCAD possède un ensemble de
miniatures et de reliures qui viennent parfois des mêmes albums ou
manuscrits que celles du Louvre.
Des dépôts de l'UCAD :
une complémentarité artistique et
historique