Cours - La « Dénazification » de l`Allemagne et le procès de

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Cours - La « Dénazification » de
l'Allemagne et le procès de Nuremberg
[MB 2.6]
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Voir : Livre p. 184-191.
Sommaire
Introduction.........................................................................................................1
1. L'occupation et la « dénazification » de l'Allemagne vaincue.........................1
1.1. L'Allemagne occupée................................................................................1
1.2. La « dénazification ».................................................................................2
2. Le grand procès du national-socialisme à Nuremberg (1945-1946) et ses
conséquences......................................................................................................4
2.1. L'organisation du procès...........................................................................4
2.2. Le déroulement du procès et ses conséquences......................................5
Conclusion...........................................................................................................6
Introduction
Des trois totalitarismes installés en Europe en 1939, seul le fascisme italien
disparaît avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale 1. Le triomphe de l'Union
des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) donne une envergure mondiale
au communisme et le consolide pour 46 ans alors que le national-socialisme (=
nazisme) s'écroule dans les ruines fumantes de l'Allemagne, écrasée
militairement [Livre p.186 doc. 1] en mai 1945. Il reste alors aux vainqueurs
américains, soviétiques, britanniques et français à occuper le pays pour
« dénazifier » les Allemands et faire le procès du national-socialisme à
Nuremberg.
1. L'occupation et
l'Allemagne vaincue.
1.1.
•
la
« dénazification »
de
L'Allemagne occupée
L'armistice signé à Berlin, aux mains des soldats soviétiques, le 8 mai
19452 met officiellement fin aux combats en Europe. Dans la nuit du 30
avril au 1er mai, Hitler s'est suicidé dans son bunker sous la Chancellerie
avec ses derniers fidèles. C'est « l'année zéro » d'un pays en plein chaos
[Livre p.187 doc. 3].
•
Dès le 5 juin 1945, les Alliés prennent en main le gouvernement de
1 Après l'armistice du 3 septembre 1943, l'État fasciste disparaît ; Mussolini est alors évacué
en Italie du nord par les Allemands avant d'être pris et fusillé par des communistes italiens
le 28 avril 1945.
2 Le 9 mai 1945 pour les Soviétiques (il était 23 heures en Allemagne et donc minuit passé à
l'heure de Moscou).
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l'Allemagne occupée. La grande conférence de Potsdam (Est de
l'Allemagne, près de Berlin) se tient à partir du 17 juillet jusqu'au 2 août
1945. Les trois « Grands » (Harry S. Truman président des États-Unis,
Joseph Staline secrétaire général du parti communiste d'Union soviétique
et Winston Churchill puis Clement Attlee premiers ministres du RoyaumeUni) s'accordent pour reconnaître l'Allemagne responsable du conflit. Elle
voit un déplacement vers l'ouest de sa frontière orientale et perd la
Prusse-Orientale au profit de la Pologne et de l'Union des Républiques
Socialistes Soviétiques (URSS). Ceci représente une perte d'environ 25 %
de son territoire dont la Haute-Silésie, deuxième centre industriel du
pays.
•
Comme prévu à la conférence précédente de Yalta (en Crimée
soviétique) de février 1945, l'Allemagne est également divisée en quatre
zones d'occupation [Livre, p. 186 et 187 carte centrale]. Berlin, située en
zone soviétique, est aussi divisée en quatre. L'Allemagne doit payer $20
milliards de réparation dont la moitié à l'URSS. La frontière germanopolonaise est fixée provisoirement sur la ligne Oder-Neisse [Livre, p. 187
doc. 4]. En revanche, les Alliés ne parviennent pas à se mettre d'accord
sur un traité de paix, en raison de leurs divergences sur les frontières du
futur État, la durée et l'importance de l'occupation, la forme du
gouvernement à mettre en place.
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En 1945, l'Allemagne est ruinée : 3,5 millions de soldats allemands sont
morts, 3 millions de civils également et toutes les grandes villes ont été
réduites en cendres (ex. : bombardement de Dresde en février 1945, 135
000 morts en 2 jours !) par le bombardement stratégique intensif mené
par les Anglo-américains depuis 1942. Plus de 12 millions de réfugiés, qui
ont fui les territoires de l'Est pour échapper aux Soviétiques, aggravent
les difficultés de ravitaillement de leurs concitoyens [Livre, p. 186 doc. 2].
Le marché noir se développe grâce à la présence des militaires
occidentaux, bien ravitaillés (les Américains surtout).
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Le traumatisme général issu de la guerre amène les Alliés à définir une
politique dite des « 5 D » : l'Allemagne doit devenir à terme une
démocratie démilitarisée pour empêcher tout réarmement [Livre, p.
189 doc. 2]. De plus, son potentiel économique est modifié dans le sens
d'une « décartellisation », c'est à dire le démantèlement des grands
groupes industriels (les Konzern) comme IG Farben qui ont par trop
appuyé l'effort de guerre allemand. Désormais, seuls les besoins
intérieurs de l'économie allemande doivent être pris en considération.
Hitler s'était appuyé sur une très forte centralisation du pouvoir ; en
conséquence, les Alliés prévoient de développer les pouvoirs régionaux
(forme de décentralisation) dans les Länder. Enfin et surtout, il faut
« dénazifier » la population en déracinant l'idéologie nationalesocialiste et en écartant le plus possible les fonctionnaires mis en place
par le IIIème Reich.
1.2.
•
La « dénazification »
Dès le 17 avril 1940, les gouvernements français, polonais (en exil) et
britannique dénoncent « la persécution des Polonais, le traitement atroce
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infligé à la communauté juive en Pologne ». La déclaration du palais de
Saint-James à Londres (13 janvier 1942) est signée par 8 dirigeants de
gouvernements en exil à Londres plus le général Charles de Gaulle, chef
de la France Libre (= Résistance extérieure). Les signataires « placent
parmi leurs principaux buts de guerre le châtiment par le moyen de la
justice organisée, des responsables de ces crimes ».
Faite par les trois puissances alliées (Roosevelt, Churchill et Staline) « au
nom des trente-deux Nations Unies », la Déclaration de Moscou du 30
octobre 1943 (4e section sur les « atrocités, massacres et exécutions »
allemands - Statement of German Atrocities) est un avertissement
solennel : « Prévenons ceux qui jusqu’à présent n’ont pas trempé leurs
mains dans le sang innocent qu’ils craignent de rejoindre les rangs des
coupables, parce qu’il n’est pas douteux que les trois puissances alliées
les poursuivront jusqu’aux confins de la Terre pour les remettre aux
mains de leurs accusateurs de façon que justice soit rendue ». Les
criminels de guerre allemands « seront envoyés dans les pays où leurs
forfaits abominables ont été perpétrés, afin d'y être jugés et punis » mais
la Déclaration réserve une procédure particulière aux « criminels
allemands dont les crimes sont sans localisation géographique précise »
en indiquant qu'ils feraient l'objet d'une « décision conjointe du
gouvernement des Alliés ».
Le 8 mai 1945 il y a 8 millions de membres du parti national-socialiste
(NSDAP) en Allemagne ; à Bonn (future capitale de la République
Fédérale Allemande - RFA - de 1949 à 1990 ; ouest de la RFA, sur le
Rhin), 102 médecins sur 112 sont membres du parti ; à Cologne (près de
Bonn, sur le Rhin), sur les 21 spécialistes du service des eaux 18 le
sont...
Dans chaque zone d'occupation, des responsables de faible envergure
politique (enseignants, postiers...) sont écartés et les civils ordinaires
sont souvent suspectés : en zone américaine, plus de 13 millions de
personnes remplissent des questionnaires (Fragebogen) qui servent de
base à l'épuration [Livre, p. 189 doc. 4]. La dénazification est autant affaire
de pédagogie que de justice (visite de camps de concentration imposées
aux populations locales, projection de documentaires, retransmission de
procès à la radio dont celui de Nuremberg...).
Beaucoup sont jugées (ex. : procès des médecins) ou destituées ce qui
prive le pays de nombreux cadres. Pour les trois zones occidentales, les
procès donnent lieu à plus de 5 000 condamnations (486 exécutés).
L'école, l'Université et les médias sont également encadrés.
•
Des excès et un climat global de suspicion donnent à beaucoup
Allemands le sentiment d'être traités tous comme des coupables ;
d'autres dénoncent ironiquement une « dénazification » simpliste [Livre,
p. 189 doc. 3]. Comme le souligne en 1947 Konrad Adenauer (futur
chancelier de la RFA de 1949 à 1963), la prolongation de la dénazification
risque de déboucher sur une réaction nationaliste de la part de la
population allemande.
•
Dans le contexte de la « Guerre froide », en 1949 puis en 1954, des lois
d'amnistie sont votées en RFA pour les peines inférieures à 3 ans
d'emprisonnement. En 1951, en Bavière, 94 % des juges et des
4/7
procureurs, 77 % des employés du ministère des finances sont d’anciens
nazis...
•
L'évolution des diverses zones d'occupation est déjà très divergente. En
effet, dans la zone d'occupation soviétique, quatre partis politiques sont
autorisés et forment, le 14 juillet 1945, un bloc « anti-fasciste » (pour les
Soviétiques, « fasciste » signifie « nazi »). Au titre des réparations, des
usines sont démontées et expédiées en URSS. Une réforme agraire est
introduite et les entreprises industrielles sont nationalisées. Dans la zone
soviétique, la dénazification est cependant limitée pour plusieurs
raisons : le souci est moins de punir les Nazis que d’asseoir solidement le
pouvoir communiste ; l’interprétation communiste, qui fait du
« fascisme » (= nazisme) un produit du capitalisme mourant, amène à
cibler la répression sur des hommes d’affaires ; l’idée dominante est que
le nazisme se concentrerait dans l’ouest capitaliste de l'Allemagne. Dans
les zones occidentales, les partis se reconstituent plus tardivement et les
démontages d'usines s'arrêtent dès 1946 (c'était l'oeuvre, presque
exclusive, des Français). Le libéralisme économique est maintenu et la
réintégration de nombreux Allemands impliqués dans le régime nazi est
une réalité [Livre, p. 189 doc. 5]. Le clivage entre la zone soviétique et les
autres préfigure la division future de l'État Allemand (en 1949).
Cependant, les Occidentaux comme les Soviétiques récupèrent des
savants et des ingénieurs jugés utiles de par leurs compétences, en se
montrant peu curieux de leur passé 3. Au

début des années 1960, 10 %
des parlementaires communistes est-allemands (RDA) sont d’anciens
nazis et beaucoup de cadres du ministère de la Sécurité d’État de RDA
(Stasi) sont d’anciens membres de la Gestapo...
2. Le grand procès du national-socialisme à
Nuremberg (1945-1946) et ses conséquences
2.1. L'organisation du procès
•
En accord avec la Déclaration de Moscou d'octobre 1943 confirmée à la
Conférence de Postdam (17 juillet-2 août 1945), le Tribunal militaire
international est créé par l'Accord concernant la poursuite et le
châtiment des grands criminels de guerre des Puissances européennes
de l'Axe et statut du tribunal international militaire de Londres le 8 août
1945 (Royaume-Uni, URSS, États-Unis et France) [texte intégral et
protocole rectificatif du 6 octobre 1945]. La procédure, accusatoire, est
donc de type anglo-saxon (Common law). Les Alliés choisissent
Nuremberg (en Bavière) pour les débats car la ville a conservé des
locaux suffisamment en bon état (palais de justice avec prison, Grand
Hôtel) pour permettre l'organisation du procès. Par ailleurs (mais cela n'a
pas été une motivation), la ville a été un haut lieu du nazisme : c'est là
que se réunissaient les Congrès du Parti nazi. Dans de grandes mises en
3 Par exemple, le SS allemand Werner von Braun, spécialiste des fusées, qui dirige le
programme qui permet aux États-Unis de gagner la course à l'espace contre les Soviétiques
entre 1957 et 1969.
5/7
•
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scène, les Nazis paradaient et y furent annoncées les fameuses « Lois de
Nuremberg » de 1935.
Les 18-19 octobre 1945, le tribunal tient sa séance inaugurale à Berlin
(siège permanent officiel4) et l'acte d'accusation est remis aux accusés 5.
Les juges sont des Français, des Américains, des Britanniques et des
Soviétiques. L'audience préliminaire a lieu le 14 novembre 1945 à
Nuremberg, les débats s’ouvrent le 20 novembre 1945 et durent jusqu'au
31 août 1946. Les 30 septembre et 1er octobre 1946, est lu le jugement
[texte]. Les pendaisons ont lieu le 16 octobre 1946.
Des 24 noms inscrits sur l’acte d’accusation [texte6], il n’y a que 21
présents pendant la totalité du procès (l'industriel Gustav Krupp est
déclaré inapte à être jugé pour raison de santé par une décision du 15
novembre 1945 ; Martin Bormann, introuvable, est représenté par un
avocat et Robert Ley s’est suicidé). Sept organisations nazies sont
également
jugées
(ex. :
l’État-Major
général et
le
Haut
commandement).
Les accusés, présentés comme de hauts dirigeants du nazisme 7, sont
suspectés de quatre chefs d'accusation [Livre, p. 191 doc. 1 et 4] :
« Complot » (ou « plan concerté ») contre la paix ; « Crimes contre la
paix», c'est-à-dire d'avoir préparé et organisé la guerre. C'est, en partie,
une innovation juridique : la guerre, considérée jusque là comme la
prérogative d'un État souverain, peut désormais être considérée comme
un crime en droit international ; « Crimes de guerre », c'est-à-dire
avoir violé les règles de la guerre (ex. : en exécutant des prisonniers de
guerre) en ne respectant pas les Conférences de la Haye (1899 et 1907)
ou les Conventions de Genève (la dernière en 1929) ; « Crimes contre
l’Humanité » : « assassinat, extermination, réduction en esclavage,
déportation et tout autre acte inhumain commis contre toute population
civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des
motifs raciaux ou religieux lorsque ces actes ou persécutions […] ont été
commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du
Tribunal ». Ce crime nouveau est imprescriptible. Le procureur
américain, Robert Jackson, a donné au procès son sens profond: « La
véritable partie plaignant à cette barre, c’est la Civilisation ».
2.2. Le déroulement du procès et ses conséquences
• Chaque accusé a le droit de choisir un avocat sur une liste où, en
principe, ne figure aucun Nazi. Ils sont écoutés et les juges les
respectent, faisant preuve à leur égard d'impartialité. Leur tâche n'est
pas très facile : les projections de films sur les camps de concentration
[Livre, p. 190 doc. 2 ] ainsi que les témoignages de survivants renforcent
l'émotion et la tentation d'une justice expéditive. Le massacre de Katyn
(commis par les Soviétiques en 1940 mais attribué par ceux-ci aux
Allemands), objet de discorde entre les Alliés, ne figure pas dans le
4 Statut..., tit. 4, art. 22
5 Attention : nous avons détaillé plus qu'il n'est nécessaire car il y a de nombreuses erreurs
ou confusions de date sur Internet, dans les manuels, livres... Une chronologie précise :
<http://www.trumanlibrary.org/whistlestop/study_collections/nuremberg/index.php>.
6 Attention : le reste du site est à éviter car illégal (négationniste).
7 C'est très discutable pour certains (Krupp, von Papen...).
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jugement final. Au total : plus de 400 audiences, 300 000 déclarations
écrites, 1 600 pages de procès-verbaux, 3 000 tonnes de documents et
100 témoins !
• Le Tribunal [Livre, p. 191 doc. 5], le 1er octobre 1946, condamne à mort
douze accusés : Martin Bormann (par contumace), Hermann Göring (qui
se suicide juste avant l'exécution de la sentence), Wilhelm Keitel, Alfred
Rosenberg, Julius Streicher... Des peines de prison allant jusqu'à la
perpétuité (3 cas) sont prononcées contre Karl Dönitz, Rudolf
Hess, Baldur von Schirach, Albert Speer... Quatre organisations sont
condamnées (chefs du NSDAP, Gestapo, SS et SD). Enfin trois accusés
(dont Hjalmar Schacht) sont acquittés. Il y aura encore 12 procès (moins
connus) de dénazification à Nuremberg même [témoignage]. Et jusqu'à
aujourd'hui, des procès ont lieu contre d'anciens Nazis (ex. : procès
d'Adolf Eichmann à jérusalem en 1961, procès de Klaus Barbie à Lyon en
1987 – dossier vidéo).
• De nombreuses personnalités dénoncent une « Justice de vainqueurs »
[Livre, p. 191 doc. 6]. Du point de vue juridique, la légitimité du procès et
de nombreux points de droit et de procédure sont douteux. Le grand
théoricien du Droit international Hans Kelsen se montre critique, le
président de la Cour suprême américaine dénonce le procès comme un
« lynchage », une « fraude » et le puissant sénateur américain
républicain Robert Taft parle de « viol de la justice » ; le procureur
américain à Nuremberg (Jackson) avoue même dans une lettre au
président Harrry S. Truman que les Alliés ont commis et commettent
certains des crimes nazis8 ! Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les
médias déplorent la dureté du verdict. Léon Poliakov, juif français, expert
au procès, écrit : « à dater de maintenant, il y a deux genres de droit
international, un pour les Allemands, l’autre pour le reste du Monde». Ce
procès - il est vrai mal connu souvent - est, pourtant, devenu une
référence aujourd'hui...
• Dès décembre 1946, l'Assemblée générale des Nations Unies confirme
« les principes de droit international reconnus par le Statut du tribunal de
Nuremberg et par le jugement de celui-ci », et leur donne une valeur
permanente. La Convention contre le génocide, adoptée par
l'Organisation des Nations Unies (ONU) en décembre 1948 [texte],
prévoit que ce crime puisse être sanctionné par une Cour internationale.
Cela aboutit, finalement, à la mise en place du Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie (1993) et d'autres Tribunaux pénaux
internationaux temporaires (TPI) par l'ONU, puis, surtout, en juillet 2002
de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pays-Bas) ; mais, la
majorité des grandes puissances – États-Unis, République populaire
de Chine, Fédération de Russie, Inde, a refusé de signer ou de ratifier le
statut de la CPI.
Conclusion
Le jugement de Nuremberg a pris la dimension mythique de naissance d'un
8 Document
original
numérisé,
12
octobre
1945,
p.
4,
paragr.
2
:
<http://www.trumanlibrary.org/whistlestop/study_collections/nuremberg/documents/index.p
hp?documentdate=1945-10-12&documentid=7-2&studycollectionid=&pagenumber=1>
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nouveau Droit international avec le concept de « Crime contre l'Humanité ».
Au-delà du « politiquement correct » et du soutien de la France à la CPI, il faut
souligner les problèmes éthiques et juridiques engendrés par cette vision
contestable (que certains dénoncent comme un « droit de l'hommisme »9) du
Droit international.
La « Guerre froide », à partir de 1947, éclipse la « dénazification ». L'Allemagne
est coupée en deux États rivaux en 1949. A l'Ouest, la République Fédérale
Allemande (RFA) pratique une assez large politique d'amnistie 10 ce qui stabilise
les nouvelles institutions démocratiques en limitant la rancoeur des vaincus et
il faut attendre les années 1960 pour voir une réelle prise de conscience
collective du national-socialisme. A l'Est, la République Démocratique
Allemande (RDA) communiste, s'affirme comme l'incarnation de l'Allemagne
anti-nazie mais est, en fait, un régime dont la nature totalitaire ne diffère guère
du régime national-socialiste.
9 Exemples : articles français critiques envers la CPI, l'universalité des droits de l'Homme... On
a eu un exemple concret de ces problèmes avec le vote, en décembre 2011, par
l'Assemblée nationale d'un texte sur la négation du génocide arménien (ex. de réaction
critique).
10 En 1970, on estime à 11 000 le nombre des Nazis condamnés par les tribunaux alliés et
ouest-allemands (pour un Reich de ~ 80 millions d'habitants en 1939).
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