Liste des sièges de la guerre de Cent Ans
En 1336, le roi Édouard III d'Angleterre, prétendant au trône de France et vassal du roi en tant
que duc d'Aquitaine pour ses possessions en Guyenne, entre en rébellion contre Philippe VI de
France, alors roi de France, dont il conteste l'autorité. Le 24 mai 1337, Philippe VI décide de lui
confisquer la Guyenne (Aquitaine) en réaction. La guerre de Cent Ans ne fut pas une guerre de
batailles rangées, ce fut une guerre de coups de mains, de sièges et d'embuscades.
Principaux sièges
Du début à la mort de Jean II...........................................................................................2
Sous le règne de Charles V Le Sage ............................................................................17
Charles VI le Fou, entre guerre de Cent Ans et guerre civile..................................26
Guerre civile, opposant Armagnacs (partisans de Charles d’Orléans, fils du
défunt.) et Bourguignons................................................................................................29
Charles VII Premières difficiles années de règne (1422 - 1429)............................38
La libération du royaume : Charles VII le Victorieux, du désespoir à la victoire
.............................................................................................................................................44
Charles VII : les heures sombres (1431 - 1448).........................................................46
La fin de la guerre de Cent Ans ....................................................................................52
Les textes en rouge concernent le Sud-Ouest et lieux en oc, en bleu la Picardie et autres lieux en oil
Du début à la mort de Jean II
 1337 : siège de la ville et du château de Puymirol par Étienne Le Galois de la
Baume, grand-maître des arbalétriers commandant les troupes françaises. La capitulation se fait
en date du 17 juillet 1337. Ce siège marque le début des hostilités "sur le terrain" entre les rois de
France et d'Angleterre.
Située dans le département de Lot-et-Garonne et la région Aquitaine.
Ses habitants sont appelés les Puymirolais.
En 1286,Édouard Ier, roi d'Angleterre, octroya de nouvelles coutumes aux habitants de la cité.
Ces privilèges étaient considérables car, pendant les alternatives d'occupation anglaise ou
française, chaque parti avait intérêt à renchérir sur les faveurs et concessions pour s'assurer le
concours et l'obéissance des habitants d'une place aussi importante. Toutes les villes de
l'Agenais ont été assiégées, prises et reprises bien des fois depuis la guerre des Albigeois jusqu'à
celles de la Fronde. Cependant, Puymirol eut à subir moins d'assauts que la plupart des autres,
sans doute parce qu'elle semblait inexpugnable. Elle fut assiégée sans succès, en 1324, par les
troupes françaises; elle était alors défendue par l'un des meilleurs capitaines du parti
anglais, Amanieu du Fossat, seigneur de Madaillan.
 24 juillet 1337 : siège de Saint-Macaire par Raoul II de Brienne, comte d'Eu, connétable et
lieutenant du roi de France.
 1338 : siège du château de Penne-d'Agenais par les Français. Robert III d'Artois, rallié aux
Anglais, entreprend de forcer les Français à lever le siège2.
 Février 1338 : siège du château de Madaillan (canton de Prayssas, Lot-et-Garonne) par les
troupes françaises d'Étienne Le Galois de la Baume, et du comte Gaston II de Foix. À cette
époque le château était occupé par les Anglais.
 1338 : siège et prise de Tartas par le comte de Foix sous la bannière de Philippe VI de
France.
 Mars - avril 1339 : siège de la bastide de Puyguilhem, tout près de Thénac en Périgord,
mené par Pierre de la Palu, seigneur de Varambon, sénéchal de Toulouse et d’Albi, avec le
support du chevalier Jean de Surie (ou, de Sury) et neuf écuyers avec leurs hommes d’armes du
côté français, contre les Anglais. Pierre de la Palu réunit des troupes à Marmande pour assiéger
ensuite Puyguilhem où, pour la première fois en France, les artilleurs du roi employèrent la
poudre, les canons et les couleuvrines à la réduction d’une place forte3.
 1339 : siège du château fort de Rihoult en Artois (Pas-de-Calais) par Robert III
d'Artois rallié aux Anglais. Il enleva la place mais ne put la conserver. Quelques années plus tard,
en 1346, les Flamands, alliés des Anglais, détruisirent le château.
 Septembre 1339 : siège de Cambrai conduit par le roi Édouard III. À cette époque, il semble
que Cambrai ait été le théâtre d’une lutte entre partisans de l’empereur Louis de Bavière et du
comte Guillaume II de Hainaut d’une part, et les alliés du pape et du roi de France Philippe VI de
Valois d’autre part (parmi ces alliés : les rois de Bohême et de Navarre, le comte de Savoie, le
Dauphin de Vienne, et les Castillans)4.
 Hiver 1339 - 1340 : siège d’Escauuvres (Nord). La ville et le château très
fort d’Escaudœuvres, séant sur l’Escaut, se situaient à la frontière du comté de Hainaut (le comte
de Hainaut y entretenait une garnison permanente : la place étant sa possession) et à une lieue
(4 km.) de Cambrai. La cité et le château étaient défendus par une puissante garnison sous les
ordres du capitaine du château Gérard de Sassegnies et de son écuyer Robert
Marineaux. Jean, duc de Normandie et fils du roi de France, Philippe VI de Valois, vint assaillir par
surprise, avec le connétable, ses maréchaux, ses troupes et avec l’aide de Cambraisiens, la place
durant l’hiver 1339-1340 (décembre 1339 ?) : elle tomba en son pouvoir, après un siège de 6
jours, en plein hiver, sous la neige. Les Français, vainqueurs, détruisirent entièrement les lieux
(arasés) et y boutèrent le feu (*1). Le capitaine chargé de la défense de la place et son écuyer
furent soupçonnés, par après, de s’être rendus par trahison aux Français : aussi moururent-ils,
dit Froissart, villainement à Mons en Haynaut. Escaudœuvres fut démantelé, et les débris de ses
murailles, comme ceux de la forteresse de Relenghes, furent transportés à Cambrai pour servir à
la reconstruction des fortifications de cette ville et à y édifier la « Porte Robert ». Après la prise
d’Escaudœuvres, Jean, duc de Normandie se retira et laissa des garnisons à Douai ainsi
qu’au Cateau-Cambrésis pour inquiéter le Hainaut de deux côtés. La place sera cependant
rendue au comte de Hainaut lors d’un traité avec le roi de France en 1341
 Hiver 1339 – 1340 : siège de la maison forte de Relenghes (ou
anciennement, Erling ou Herling (*1), située du côté opposé du fleuve Escaut, en face
d’Escaudœuvres. Cette maison forte, située à la frontière du Hainaut, fut assiégée une journée
entière de décembre 1339 (*2) par les troupes du duc Jean de Normandie avec l’aide de
Cambraisiens qui n’eurent aucune peine à atteindre les murs de la maison forte, l’eau des fossés
cerclant celle-ci étant gelée : après plusieurs assauts, ils se retirèrent le soir venu sur Cambrai
sans avoir pu prendre la place. Les assiégés quant à eux, furent sous le commandement d’un fils
illégitime de Jean de Beaumont,seigneur de Beaumont (oncle du comte Guillaume II de Hainaut),
capitaine de la garnison de la place et secondé par 15 compagnons d’armes et de 18 archers :
ceux-ci résistèrent fort bien jusqu’à la limite de l’épuisement et, après le départ des assiégeants,
se concertèrent et avisèrent qu’ils ne pourraient pas soutenir un long siège contre les
Cambraisiens. Ils prirent donc leurs armes, bagages et quelques biens précieux qui leur
appartenaient, boutèrent le feu à Relenghes et partirent avant minuit pour se réfugier
àValenciennes. Le lendemain, les Cambraisiens vinrent reprendre le siège de la maison forte et
furent tout ébahis de rencontrer la place déserte, vidée et brûlée
 1340 : siège d'Aubenton (Aisne). En 1340, les Français, le vidame de Châlons, les seigneurs
de Braine, de Beaumé, de La Bôve et de Lor à la tête de 500 hommes entreprirent une expédition
contre le comte Guillaume II de Hainaut pour le punir d'avoir embrassé la cause des Anglais.
Après avoir ravagé le pays de Chimay, ils revinrent à Aubenton pour partager le butin. En
représailles, le comte de Hainaut, ordonna à ses chevaliers et à ses écuyers de détruire la ville
d'Aubenton ainsi que de semer la terreur et le meurtre. La population informée de cette incursion
imminente releva les palissades et reçut du seigneur Jean de Bosmont, le renfort de cinq cents
hommes en armes. Le siège (mars ou avril 1340) de la place par les hennuyers dura 5 jours.
Les assiégés, sous le commandement de Jehan de la Bôve (Jean II Barat), résistèrent comme ils
le purent : peine perdue, .. 1500 à 2000 hommes, femmes, enfants périront sous le fil de l'épée.
La ville fut pillée, mise à sac, détruite et brûlée. Il en résulta une chute démographique dans la
région constatée en1348 lors de la reconstruction des fortifications sur une emprise plus réduite,
comportant 3 portes et 6 tours dont une existe encore
 1340 : siège de Montay (Nord) par Jean,duc de Normandie, fils du roi de France Philippe VI
de France. Ayant réuni auparavant ses troupes en vue d’assaillir la bourgade, il entreprit le siège
de Montay qui fut long et difficile. La Chronographia regum Francorum (II, 114) dit que le roi de
France, Philippe VI de Valois, y vint en personne : il s’agirait d’une confusion ! Philippe VI avait
en effet, convoqué l’ost à Compiègne pour secourir son fils, le duc de Normandie, le 28 mai
1340, mais rien ne dit qu’il se rendit personnellement devant Montay. Toujours à la même époque,
Gérard de Werchin au service du comte Guillaume II de Hainaut, surprit le campement du duc de
Normandie et attaqua la bourgade de Montay lors de l’incursion des Français dans la place
 1340 : siège de Le Quesnoy en comté de Hainaut (Nord). Le duc Jean de Normandie, fils du
roi de France Philippe VI de Valois, avec ses troupes se déplaça en Hainaut et fit des ravages
dans la contrée (son père et lui n’acceptant pas que le comte de Hainaut se soit rallié aux
Anglais). Il décida donc de mettre le siège devant la ville de Le Quesnoy (possession à l’époque
du comte Guillaume II de Hainaut) en date du 22 mai 1340. Les habitants de la ville se défendirent
eux-mêmes. Fort heureusement, ils étaient bien fournis en hommes d’armes, en armes et en
artillerie : ils avaient équipés précédemment les remparts de la ville de canons bâtons de feu »)
et de bombardes (« bouches à feu ») et de petits canons montés sur affûts qui furent utilisés
contre les assaillants français menés par le maréchal de Mirepoix. Les « Chroniques de
Froissart » mentionnent en effet ce siège comme suit : « (1340) ..Ceux de la ville (= les assiégés
du Quesnoy) décliquèrent contre eux (=les troupes françaises) canons et bombardes qui gettoient
(jetaient) grands quarreaux.. » Ces carreaux lancés étaient généralement en fer, mais pouvaient
être en pierre et également être des garrots de feu comme ils s’en rencontraient depuis très peu
de temps dans certaines places assiégées. Les chevaux des assaillants furent effrayés par le bruit
de cette artillerie, qui en plus, dispersaient des projectiles en fer, en pierre contre la cavalerie
pouvant causer de graves blessures (tant aux cavaliers qu’aux chevaux) : la cavalerie, inopérante
dans ce cas contre de tels engins, n’eut d’autre choix que de se retirer. Les Français, mécontents
d’avoir été repoussés par l’artillerie de la ville, se transportèrent par dépit sur les villages
environnants qu’ils incendièrent, tels Gommegnies,Frasnoy
 1340 : siège de la forteresse de Thun-l'Évêque, près de Cambrai. Précédemment, le
sire Gauthier de Mauny (ou de Manny, ou encore de Masny), chevalier hennuyer au service du
roi Édouard III d'Angleterre, avait « surpris et gagné » avec ses gens d’armes, sur l’évêque de
Cambrai, Guillaume II d'Auxonne, la forteresse de Thun-l'Évêque sur l’Escaut. Le duc Jean de
Normandie, après avoir ravagé le Hainaut et plusieurs de ses châteaux jusqu’à Valenciennes
après le siège d’Escaudœuvres, marcha avec ses troupes sur la puissante forteresse de Thun-
l’Évêque pour porter secours à cette place importante qui devint son objectif principal : celle-ci
était défendue par une forte garnison, qui tenait le moral élevé, aux ordres de Richard de Limosin
et de deux vaillants gentilhommes qui se distinguèrent, les frères Jean et Thierry de Mauny (ceux-
ci étaient les frères également du précité Gauthier de Mauny) au service des Anglais. Du côté
français, le duc de Normandie, accompagné du duc Eudes IV de Bourgogne, fit dès lors un siège
en forme devant Thun aux alentours du 4 juin 1340. Thun se situant du côté Ouest de l’Escaut à
une courte distance de ce fleuve, les Français avaient établi leurs campements tout proche de la
forteresse.
Les troupes du duc de Normandie étaient pourvues de machines extraordinaires (engins de
guerre lourds, de type bouches à feu (bombardes) qui, dès le 6 juin, lancèrent jour et nuit dans la
place de si grosses pierres qu’elles défonçaient les maisons. Les habitants et la garnison furent
obligés de se réfugier dans les caves : leur résistance fut opiniâtre. Il y eut très tôt plusieurs
brèches ouvertes dues aux bombardements intensifs. Le 7 juin, les Français furent renforcés de
troupes venant de garnisons des provinces de la Meuse, de la Thiérache et du Laonnois. Le 15
juin arriva en personne le roi de France Philippe VI de Valois avec une importante cavalerie
placée sous son commandement direct : 18.000 hommes d’armes se comptèrent ainsi devant
Thun. Apprenant la nouvelle, le comte Guillaume II de Hainaut (allié des Anglais) fit mandement à
tous ses alliés d’aller secourir la forteresse. Une coalition d’anglo-germains (composée en
majorité de Brabançons) s’approcha par deux directions et se rassembla aux environs
de Valenciennes, sur la partie Est de l’Escaut. Un contingent de près de 40.000 Flamands menés
par Jacques d’Artevelle (Jacob van Artevelde, en flamand), s’empressa également de rejoindre
les coalisés, en passant par le Tournaisis, et approcha par l’Ouest. Pendant ce temps, le duc Jean
de Normandie, pour forcer les assiégés à se rendre, utilisa un autre système (*1). On apporta
aux balistiers tous les cadavres de chevaux et de bêtes de somme dont le camp était encombré;
ils les firent pleuvoir sur Thun-l’Évêque en telle quantité que bientôt l’infection y fut insupportable,
et que, réduite à demander grâce, la garnison promit de se rendre, si dans quinze jours elle n’était
pas secourue. Le comte Guillaume II de Hainaut parut avant ce terme avec une armée qui se
grossissait chaque jour. Jacques d’Artevelle lui amena en cours de chemin, près de 60.000
Flamands. On se trouvait pour la seconde fois à la veille d’une bataille et pour la seconde fois on
hésita; les Flamands voulant attendre Édouard III d’Angleterre qui s’embarquait à l’embouchure
de la Tamise. Les coalisés s’impatientant, se concertèrent quant à la stratégie à employer pour
déloger les Français devant Thun : les Flamands attaqueraient les Français depuis l’Ouest et les
Germains entreprendraient la traversée de l’Escaut pour fondre sur les Français. Mais cela ne se
passa pas ainsi ! Les Germains tentèrent d’utiliser les pontons construits par les Français, mais
furent refoulés vigoureusement dans un combat « hand-to-hand ». Les coalisés défièrent alors les
Français dans une bataille, mais ces derniers tenant le fleuve, refusèrent : les armées opposées
se résignèrent chacune sur une rive du fleuve à attendre que l’autre réagisse. À ce stade, tout
dépendait des Flamands. Mais ceux-ci étaient indisciplinés et inexpérimentés, étant incapables
d’atteindre Thun : ils furent également dans l’incapacité de parvenir jusqu'à celle-ci, en traversant
la rivière Scarpe qui était tenue par 500 hommes d’armes de la garnison de Tournai (ville fidèle au
roi de France.) Ils se résolurent dès lors à prendre le long chemin par Condé-sur-
l'Escaut et Valenciennes : ils étaient encore loin, que le comte Guillaume II de Hainaut décida
sans plus attendre d’entreprendre le combat pour secourir la garnison occupant la forteresse. La
forteresse ayant déjà plusieurs brèches importantes dans ses murailles, et la garnison du château
se protégeant de barricades improvisées, il conclut que toute résistance serait bientôt inutile.
Dans la nuit du 23 juin, un immense brasier sortit des murs du château. Les assiégeants français
se mirent aussitôt en armes pour prévenir toutes échappées des défenseurs de la forteresse et se
ruèrent dans la place : ils la rencontrèrent vidée de ses occupants. La garnison entre-temps, avait
pu s’échapper par une ouverture non gardée et était passée à travers le fleuve (grâce à des
barques envoyées par les Flamands à la garnison de Thun) pour rejoindre les coalisés composés
d'Anglais, de Flamands, d'Hennuyers, de Brabançons et de Germains. Ils see replièrent tous vers
le Nord (sans avoir oser combattre en l’absence du chef de guerre, le roi Édouard III d'Angleterre)
et quittant ainsi l’ennemi français en possession des ruines de Thun-l'Évêque et de toute la vallée
de l’Escaut au sud de la frontière du comté de Hainaut. Le siège de la place fit énormément de
tués (*2), tant civils que militaires, dans toute la contrée suite aux mouvements des diverses
troupes (avec ses pillages divers) : les textes mentionnent près de 12.000 personnes occises
dans les bourgs environnants lesquels furent pour la plupart détruits également.
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