Eléments de correction
(i) l’air piégé dans des micro-poches de glace n’est pas en communication avec l’extérieur et reflète donc la composition de l’air au moment
de son piégeage. Estimation de l’âge en fonction de la teneur en isotopes stables (on connaît la demi-vie ou période).
Donc conditions expérimentales permettent de penser qu’il n’y a pas de contamination. Ce qui est mesuré dans les bulles correspond à ce qu a été
piégé au moment ou la bulle s’est formée. L’air emprisonné est donc représentatif d le’air à une époque donnée.
(ii) le Fer provient essentiellement du domaine terrestre par érosion éolienne et transport par les vents ou les masses d’eaux continentales.
(iii) en période glaciaire, il y a une déshydratation poussée des zones désertiques : l’humidité de l’air est condensée sous forme de glace dans
les hautes latitudes et n’est pas redistribuée à l’échelle planétaire. Il en résulte une avancée ou une extension des zones désertiques. La
conséquence (pas d’obstacle au vent) est une accélération de l’érosion éolienne et donc une augmentation du flux de Fer vers les domaines
océaniques.
(iv) le rôle du Fer chez les végétaux n’est pas forcément très bien compris (voir Hopkins. Physiologie Végétale; De Boeck; page 70-72), mais
on sait qu’il intervient dans la synthèse de la chlorophylle et qu’une carence prolongée induit une dégénérescence des chloroplastes. Dans
les milieux océaniques les plus éloignés des continents, même en présence des nutriments “classiques” (P, N), la productivité du phytoplancton
peut être très faible. On attribue ceci à une carence en fer. En période glaciaire, l’augmentation des apports en Fer a pu relancer la productivité
du phytoplancton. La quantité de carbone fixée a donc considérablement augmenté et, en conséquence, la pression partielle de CO2 a diminuée
dans l’air. Cette diminution de CO2 a entraîné une diminution de l’effet de serre naturel (voir cours sur l’effet de serre) et accentué le
refroidissement de l’atmosphère. Sans intervention d’un autre processus, le système s’auto-entretient, du moins un certain temps. Un
réchauffement climatique a des effets inverses : recul des déserts, diminution de l’érosion éolienne, diminution des apports en Fer en zone
océanique, baisse de la productivité du phytoplancton et augmentation de la pression partielle de CO2.