Il était une fois l’éthique Institut National des Sciences Appliquées de Lyon Département Télécommunications, Services et Usages Robin KUHN Elève-­‐ingénieur INSA Lyon 0100C Il était une fois l’éthique 0100C 1 Intérêt personnel pour le sujet Depuis mon introduction à la philosophie en terminale il y a quatre ans, j’ai beaucoup réfléchi à la morale, son existence, son rôle et ses aboutissements. Je suis aujourd’hui intimement convaincu que « la satisfaction intérieure est en vérité ce que nous pouvons espérer de plus grand »1, et que cette satisfaction s’atteint en devenant « un type bien », comme le dirait Axel Kahn. Or, comme tout homme se juge par ses actions, le rôle de l’éthique est primordial pour atteindre la satisfaction dont parle Spinoza. C’est pourquoi j’ai tout de suite été interpellé par ce concours lorsque, en Maths Sup, j’en entendis parler pour la première fois. Cependant, j’avais d’autres chats à fouetter ! A présent en première année d’école d’ingénieur, ce contexte modifié m’a ramené vers ce concours. En effet, j’ai commencé à m’interroger sur mon futur métier, celui d’ingénieur. La dimension première du métier est certes technique, mais néanmoins éclairée car « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »2 . Ce qui m’amène à penser une deuxième dimension, celle de l’ingénieur humaniste. Car aujourd’hui, un ingénieur est avant tout un cadre et un décideur, ce qui nécessite une réflexion éthique. Ainsi, j’ai entamé des recherches sur cette question qu’est l’éthique de la décision dans le milieu professionnel, ce qui m’a plongé dans un amas d’informations diverses et variées sur les domaines de l’éthique. J’ai alors sélectionné ce qui sera pertinent par rapport à mon futur métier, afin de faire mûrir ma réflexion dans ce domaine. Résumé du contenu de l’essai Discuter d’un sujet qui n’a pas été définit au préalable me paraît incohérent, c’est pourquoi j’ai commencé par définir l’éthique et expliquer son importance dans les débats sociaux-économiques actuels. Ensuite, j’ai voulu restreindre cette définition au milieu professionnel, en particulier au cas des preneurs de décisions (cadres, managers, dirigeants), et expliquer pourquoi il est une absolument nécessaire qu’ils soient éthiques. Pour finir, comme l’éthique des décideurs est nécessaire, je me suis interrogé sur les moyens, actuels et futurs, disponibles pour leur permettre de mieux appréhender leurs décisions en y intégrant une dimension éthique. Bibliographie Inspirations antérieures - Petit traité des grandes vertus, André Comte-Sponville - Un type bien ne fait pas ça, Axel Khan - L’éthique, Spinoza - Qu’est-ce que la vie, Erwin Schrödinger Œuvres et sites internet consultés pour la rédaction de l’essai - L’entreprise et l’éthique, Jérôme Ballet - L’éthique dans les entreprises, Samuel Mercier - L’éthique expliquée à tout le monde, Roger-Pol Droit - Applied ethic (Par II :Ethics and the profession), Collectif dont Jennifer Jackson - Internet et les droits à la personne, Limore Vagil - Penser l’éthique des ingénieurs, Christelle Didier - www.cti-comission.fr 1 L’éthique, Spinoza 2 François Rabelais 2 Essai Introduction L’éthique s’est imposée comme une notion incontournable dans les entreprises d‘aujourd’hui. Elle constitue non seulement une référence de conduite globale, mais aussi un cadre de comportement dans le milieu professionnel. Il existe déjà des professions avec des codes déontologiques très précis, tels que le serment d’Hippocrate pour les médecins, le code de conduite des avocats ou encore la charte des journalistes français. Mais si ces professions ont ressenti, à un moment ou un autre de leur histoire, le besoin de tels codes, pourquoi serait-elles les seules ? L’éthique n’est-elle pas l’affaire de tous ? La première étape de ma réflexion a consisté en une interrogation sur le terme d’éthique, souvent difficile à définir : Qu’est-ce que l’éthique ? Quelle est son importance dans le monde contemporain ? J’ai ensuite été amené à considérer mon futur métier, et à m’interroger sur sa responsabilité sociale : Quelle est la place de l’éthique dans la sphère managériale ? Comment les managers peuvent-ils l’intégrer dans leurs prises de décisions ? Enfin, je me suis attardé sur les différentes façons de devenir un ingénieur éthique : Quid de l’éthique dans l’enseignement ? Comment améliorer cet enseignement ? I -­‐ L’éthique A -­‐ Une notion antique… La première chose à faire pour définir une notion est de la passer par un filtre étymologique. Le mot éthique vient d’un mot grec qui signifie morale. Dans la Grèce antique, l’éthique était la science de la morale et des mœurs, permettant de mener une vie heureuse. De même, la provenance latine du mot éthique signifie elle aussi morale. Au premier abord, les notions de morale et d’éthique paraissent donc interchangeables. Cependant, les deux termes se sont historiquement distingués par leur usage, car ce n’est pas au même niveau qu’ils se rapprochent. En effet, la morale est avant tout un débat interne à tout un chacun. Elle agit sur notre conscience, afin de nous montrer que nous pouvons être des personnes de bien, à priori sans tenir compte des aspects extérieurs. L’éthique, en revanche, caractérise la responsabilité que tout un chacun a envers autrui, envers la société. Autrement dit, la morale correspond aux normes « héritées », et l’éthique aux normes en construction, c’est-à-dire non encore dans l’héritage commun. L’éthique est le filtre par lequel passent nos intentions sociales. Elle intervient en amont de toute action et détermine si oui ou non celle-ci se produira. B -­‐ … mais recrudescente dans le monde contemporain De nos jours, on observe un fort regain d’intérêt pour le questionnement éthique. Celui-ci est principalement dû aux événements marquants du XXème, qui se sont révélés traumatisants pour l’humanité. Pour en citer quelques uns ; la Shoah et les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, la crise de 29, le génocide Arménien en début de siècle, la décolonisation, les massacres en Tchétchénie et au Rwanda, la crise de la vache folle et les farines animales, mais aussi plus proches de nous le viol collectif d’une jeune fille en Inde qui a soulevé des débats éthiques dans tout le pays, ou encore le capitaine du Concordia abandonnant son navire et ses passagers, et bien sûr la crise des subprimes qui a engendré une récession globale. 3 De plus, l’évolution de la technique pose elle aussi des problèmes moraux et éthiques. Le XXème siècle a aussi été un siècle d’innovation technologique, et cette tendance semble progresser de plus en plus. On peut citer toute la bioéthique, branche qui ne cesse de s’accroitre depuis la découverte des gènes, les progrès en médecine qui ont très récemment abouti à un pilule contraceptive tueuse, le traçage informatique avec notamment la revente d’informations par Facebook, ou encore l’éthique des affaires et l’affaire Kerviel de spéculation financière qui a révélé plusieurs moutons noirs dans notre économie boursière moderne. Si la technique avait, originellement, une vocation humaniste, à savoir celle d’améliorer les conditions de vies de l’homme, son but a désormais évolué et l’innovation technique se suffit désormais à elle-même, ce qui laisse la porte ouverte à de bonnes ou mauvaises utilisations. Ainsi, l’éthique est largement abordée par tous les médias, ou plutôt le manque d’éthique tel qu’il est scandé avec force par lesdits médias (à l’éthique parfois douteuse !). Quoi qu’il en soit, le questionnement éthique est plus que jamais au cœur de l’actualité. II – Quid de l’éthique dans le milieu professionnel A – Une nécessité pour tous les dirigeants ! Ayant déjà été responsable d’une petite équipe d’ouvriers, le dilemme éthique s’est posé pour moi. Comment par exemple, répartir les tâches équitablement ? Peut-on succomber à l’envie de se débarrasser des travaux ingrats ? Est-il possible de résoudre un problème inopiné avec une solution simple à mettre en œuvre mais dangereuse ? etc… La quantité de problématiques éthiques à laquelle un manager doit faire face est sans limite. Et quel que soit son domaine d’activité, le questionnement éthique doit faire partie intégrante de la réflexion d’un cadre. Pourquoi est-il nécessaire pour les décideurs d’être des personnes éthiques ? Selon Hazim AZGHARI 3 , c’est l’existence même de ce questionnement éthique qui est le fondement de notre industrie. Il donne l’assurance aux employés et aux clients que les décisions ne sont pas prises aveuglement, il bâtit une relation de confiance, créant ainsi un climat plus propice aux échanges. De manière très simple, une personne recevant des soins psychiatriques fait confiance à son psychiatre pour ne pas révéler ses secrets, car celui-ci respecte un certain code. Pour revenir dans le milieu industriel, il existe une relation de confiance entre les clients d’une enseigne et cette enseigne. L’affaire toute récente des lasagnes au cheval de Findus est un exemple parfait pour imager la perte de cette confiance. Si un client ne peut avoir confiance en un distributeur pour lui fournir de la nourriture conforme à ce qu’il attend, il est fort probable que ce client change de distributeur, voire même d’habitude alimentaire, ce qui aurait des répercussions pas seulement pour une entreprise mais pour tout le secteur d’activité. De ce fait, les décideurs confrontés à une interrogation d’ordre éthique à laquelle ils doivent apporter une réponse, ne peuvent en aucun cas la négliger, car elle est le garant de leur capacité à satisfaire. Et c’est le maintient de ce statut qui définit une personne éthique. Pour terminer, j’aimerais expliciter rapidement l’exemple de la crise des subprimes et le rôle de l’éthique dans celle-ci. Le rêve de tout américain est de devenir propriétaire, et ce depuis la création des Etats-Unis. Les hommes politiques américains de ces dernières décennies ont eux aussi mis en valeur cette notion de propriété. Pour y répondre, les banques ont changé leurs politiques de prêts, et en ont octroyé une plus grande quantité, de sorte que plus d’américains deviennent propriétaires. En conséquence, une hausse de l’immobilier s’est manifestée. Et c’est à partir de là que l’éthique prend toute son importance. Car alors les banques ont octroyé des prêts à taux élevés à des américains qu’elles savaient non solvables. La non solvabilité a entrainé une cessation de paiement pour un très grand 3 Etudiant en informatique au Maroc, speaker à TEDxINSA 2012 4 nombre d’emprunteurs conduisant à la saisie de leur logement et à leur expulsion. Pour aller plus loin encore dans le manque d’éthique, les banques ont ensuite créé des produits financiers contenant, entre autres, ces prêts toxiques. Cette titrisation, et la revente de ces titres à d’autres banques et investisseurs financiers, ont contaminé le monde économique. Le clou du spectacle est apparu lorsqu’une banque a fait faillite à cause de ces subprimes, et que tous les échanges entre banques ont cessé pendant une semaine, paralysant l’économie mondiale jusqu’à intervention des états. Les états sont intervenus pour sauver les banques qui étaient la cause de leur propre défaillance. Avec le recul actuel sur ces évènements, on montre que le défaut d’éthique peut conduire à la faillite d’un pays, d’une économie, d’un peuple, qui auraient pu être évitées avec plus d’éthique. L’éthique est donc primordiale pour toute prise de décision. B -­‐ Notion de « climat éthique » Maintenant le rôle des décideurs éthiques clair, j’aimerais m’attarder rapidement sur une notion intuitive mais primordiale ; celle de climat éthique. D’après Samuel Mercier, « les dirigeants conditionnent l’esprit et les valeurs de leur entreprise ». Il apparaît en effet évident que les membres d’une entreprise reflètent leur dirigeant. Le climat éthique est donc fondé sur la perception des normes en vigueur qu’ont ces membres, celles d’un comportement vu comme juste. Le dirigeant peut donc à son gré instaurer un climat éthique ou non éthique, juste en explicitant des règles claires, que ses employés peuvent percevoir aisément. Alors, la décision de ce dirigeant conditionne le comportement éthique de toutes les personnes qu’il dirige. C – Vers une incorporation de l’éthique dans la démarche managériale Il s’agit ici de décortiquer le processus de prise de décision, afin de le rendre éthique. Lorsqu’un dilemme se pose, son développement éthique est influencé par des paramètres individuels tels que la moralité de la personne, son égo, son contrôle, sa culture, mais aussi par des paramètres situationnels tels que le cadre de travail, le climat éthique, la politique de l‘entreprise etc.. Ce développement mène alors à un comportement éthique ou non, de manière non rigoureuse. J’aimerais ici proposer une amélioration sans prétention de ce procédé. La première étape une fois la problématique parfaitement exposée, est de mettre à part la dimension éthique de celle-ci. Il est important de bien prendre tout l’aspect éthique, puis de faire abstraction du reste. Ainsi, l’éthique est pensée pour elle-même, puis sera confrontée plus tard aux réalités du problème. Deuxièmement, il s’agit d’approcher ces composantes éthiques du problème avec une démarche philosophique, autrement dit par la morale. Cette approche est ensuite complétée par les normes et règles classiques de l’éthique, puis on élabore une solution. Troisièmement, toujours dans une espace fermé et restreint au domaine éthique, cette solution est testée éthiquement par des exemples. Tant qu’il est possible de trouver un test qui met en défaut la solution, on en cherche une autre. Enfin quatrièmement, une fois la solution éthiquement approuvée, on la confronte à la réalité du problème dans une démarche classique. On a vu que les dirigeants, bien qu’ils aient un besoin naturel d’éthique, on des moyens très hasardeux pour mettre celle-ci en application. Il s’agit donc de leur donner des moyens plus sûrs et rigoureux, afin qu’ils améliorent leur prises de décision. Car il me semble illogique d’attendre un comportement éthique des jeunes diplômés si la société ne leur a pas fourni les outils pour le faire. Je ne peux hélas pas me prononcer sur toutes les formations de cadres existantes. Néanmoins, je me suis penché plus en détail sur celle que je connais, la formation des ingénieurs. 5 III – Une refonte des ingénieurs A – Enseigner la morale ? Une théorie simpliste mais efficace pour être certain que l’éthique règne en maîtresse partout dans le monde du travail, serait de faire en sorte que tout le monde soit de bonne morale. Cette idée, certes utopique, permet néanmoins de mettre en valeur certains points quant aux choix éthiques. Il n’y a pas si longtemps, dans la deuxième moitié du XXème siècle par exemple, les instituteurs et institutrices enseignaient la morale à leurs élèves de l’école primaire. Ces « leçons » prenaient des formes diverses afin de permettre aux enfants de les mémoriser, telles que les Fables de la Fontaine. Sans avoir la prétention de juger de l’efficacité de cet apprentissage, j’aimerais soulever un point important quant à une certaine forme d’éthique. Selon moi, l’éthique peut se décliner de deux façons selon les personnes. La première est une éthique de conviction. Elle se manifeste chez les individus moraux, ou croyants aux préceptes moraux communément admis. La seconde en revanche est une éthique que je qualifie de responsabilité. C’est-à-dire qu’elle vient de l’habitude, que les personnes concernés par cette éthique de responsabilité la respecte seulement car il ne connaissent que cela, qu’ils le font depuis toujours. Ces personnes, qui ne sont pas morales par nature, peuvent néanmoins devenir éthiques, en cela que leur comportement envers la société respecte des règles qui leurs ont été inculquées et qu’ils respectent sans même y penser. Ainsi, « la vertu morale est le produit de l’habitude »4. B – L’éthique dans l’enseignement La France est un pays qui possède une particularité unique en terme d’enseignement, à savoir l’existence de nombreuses écoles d’enseignement supérieur, dont les écoles d’ingénieur, qui se distinguent des traditionnelles facultés universitaires par un concours de sélection ardu à l’issue de deux années préparatoires, et par des effectifs réduits. Je suis actuellement dans ma troisième année de formation après le baccalauréat, et jamais durant toute ma scolarité n’ais-je entendu parler d’éthique dans un contexte scolaire. Cette constatation établie, j’ai effectué des recherches approfondies sur les programmes d’enseignement d’autres Grande Ecoles que la mienne. Ces programmes ne sont pas toujours faciles à trouver, ni même très détaillés pour la plupart. Néanmoins, parmi la dizaine d’écoles d’ingénieurs prestigieuses qui m’ont fourni des informations précises, toutes leurs formations généralistes étaient exemptes d’approche éthique. J’ai alors élargi mes recherches à des écoles d’ingénieurs moins prestigieuses et plus spécialisées pour aboutir à la même conclusion. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, consultant les critères d’habilitation de la CTI5, je remarquai la présence du mot éthique ! En effet, pour être habilitée, la CTI impose bien à toutes les écoles d’ingénieurs d’approcher la notion d’éthique, dans un cours qui y est dédié ou dans un autre module. Force est de constater que la plupart des écoles ont choisi la deuxième solution. Par curiosité, j’ai aussi effectué quelques recherches sur les programmes d’enseignements des écoles de commerce. Il m’est arrivé de croiser le mot éthique comme par exemple à l’ISEG Business School, qui propose un module intitulé « éthique des affaires » en dernière année, mais là aussi, cet enseignement est rare. Les formations de haut niveau des Grandes Ecoles font donc preuve d’un total manque de formation aux domaines de l’éthique. 4 Ethique à Nicomaque, Aristote 5 Commission des Titres d’Ingénieurs 6 C – Pour une formation d’ingénieurs humanistes … On l’a vu, un enseignement visant à susciter une réflexion éthique chez l’étudiant en Grande Ecole est nécessaire. J’aimerais pour ma part aller encore plus loin, et proposer un nouveau sens au terme d’ingénieur, qui engloberait les termes d’ingénieur au sens commun, et celui d’humaniste. Un ingénieur humaniste, c’est un oxymore ais-je souvent entendu cette année. Je ne le crois pas. Je dirais même que l’humanisme est une notion intrinsèque à l’ingénieur, bien qu’oubliée, et que tous deux sont complémentaires. Pour le comprendre, il faut d’abord revenir à la définition d’un humaniste. Ce mot est apparu au siècle des Lumières, alors que l’Aufklärung6 remodelait la pensée de l’époque. Il servait à désigner des hommes qui s’intéressaient non seulement aux sciences, à la technique, à l’économie et à l’industrie, mais aussi à la philosophie, aux lettres, aux arts et à l’histoire. Ils étaient des hommes complets, dont l’exemple le plus représentatif est sûrement Léonard de Vinci7, artiste, inventeur, architecte, scientifique et philosophe. Qu’apporterait alors cet humanisme aux ingénieurs d’aujourd’hui ? Cette complétude des discipline en ferait j’en suis persuadé des ingénieurs plus éclairés, plus soucieux du monde, matériel et humain, qui les entoure. Ils seraient moins « perdus sur leur planète » comme on l’entend souvent, mais plus proches des personnes et donc plus à même d’interagir avec elles. Plus particulièrement, car c’est cela qui nous intéresse ici, un ingénieur humaniste serait mieux armé pour agir et réagir avec discernement et éthique dans le monde du travail, car celui-ci est constitué d’un ensemble de rapports humains. Conclusion Loin d’être un simple phénomène de mode, l’engouement récent pour les termes d’éthique, morale ou déontologie dénote d’une réelle prise de conscience par la société d’une autre dimension des problématiques actuelles. Et il apparaît évident que nous auront tous, un jour au l’autre, besoin de résoudre un dilemme éthique. Dans cette optique, j’espère que les pages précédentes on permis de poser des jalons pour que tout un chacun puisse réfléchir à l’importance de l’éthique dans le milieu professionnel. Mais surtout, mon objectif sera atteint si ma production incite son lecteur à s’interroger sur les moyens à sa disposition pour prendre des décisions éthiques, et sur l’apport de l’enseignement dans cette démarche. Enfin, j’aimerais m’écarter de mon sujet pour introduire un autre moyen à disposition des états pour garantir l’éthique des professionnels : la sanction. Car en dernier recours, la peur d’une sanction peut inciter à prendre une décision plus éthique qu’une autre. Les subprimes illustrent encore une fois parfaitement cette idée, quand on connaît l’existence du Glass-Steagall Act aux Etats-Unis. Après la crise de 1929, il interdisait aux banques de concilier leur activité de dépôt et leur activité d’investissement, afin d’éviter qu’une telle crise se reproduise. On sait aujourd’hui ce que son non-respect, depuis les années 50, a engendré en 2008… 6 Courant de pensée basé sur la vision éclairée des hommes par Dieu, assimilable aux Lumières françaises 7 1452-­‐1519 : qualifié à son époque d’homme « l’esprit universel » 7