L’EXCLUSION SOCIALE
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L’exclusion, phénomène marginal, a d’abord désigné ceux qui n’avaient pas accès
à la société de consommation. Avec la crise des années 1970, apparaissent les
« nouveaux pauvres », les chômeurs de longue durée, les travailleurs précaires.
Exclusion est alors synonyme d’inadaptation sociale plus que de pauvreté.
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LEXCLUSIONSULTE D’UN AFFAIBLISSEMENT
DE LA COHÉSION SOCIALE
Lexclusion est le résultat d’un cercle vicieux
au début duquel lindividu perd son emploi ou
travaille de façon pcaire, alternative et mal
rémue.
qLe travail est moins intégrateur
quautrefois
Dès le but des années 1980, la condition
salariale se dégrade : le chômage et sa durée
augmentent en même temps que le travail se
précarise et que la croissance des revenus se
ralentit considérablement. Parallèlement, la crise
du syndicalisme contribue à affaiblir une source
essentielle de cohésion sociale sur le marché du travail. Malgré les prestations sociales dont il
est bénéficiaire, un chômeur ou un travailleur précaire senfonce dans le surendettement pou-
vant conduire à lexpulsion de son logement. Une telle situation fragilise le noyau familial et le
fait éclater. Si le réseau relationnel nest pas suffisamment solide, lindividu est alors victime
dune « désaffiliation » (Robert Castel, né en 1933) ou d’une « disqualification » (Serge
Paugam, directeur de recherches du CNRS).
qLexclusion résulte d’une remise en cause du rôle de l’État
Dans des sociétés à « solidarité organique » où la division du travail est poussée, le lien
social passe par la complémentarité des individus et l’État devient le garant des normes,
donc de lagulation sociale. En assurant collectivement les individus contre des risques
(vieillesse, santé, perte de revenus induite par le chômage et l’accroissement de la taille
de la famille), lÉtat instaure une solidarité institutionnelle qui remplace les solidarités
communautaires dans les sociétés traditionnelles. Cependant, la crise économique et le
renouveau de la pensée libérale ont remis en cause le rôle de cet État-providence.
L’EXCLUSION EST LE À UNE MOINDRE INTÉGRATION SOCIALE
L’émiettement de la famille, assoc à une diminution des solidarités de voisinage,
elle-même née dune urbanisation trop rapide et incontrôlée, contribue à lisolement des
individus donc à laffaiblissement du lien social, ce qui est source dexclusion.
Quelques dates clés
Hiver 1954 : l’abbé Pierre lance
son appel en faveur des sans-logis.
1er décembre 1988 : loi créant le
revenu minimum d’insertion (RMI).
29 juillet 1998 : loi d’orientation
relative à la lutte contre l’exclusion.
27 juillet 1999 : loi créant la cou-
verture maladie universelle (CMU).
18 janvier 2005 : loi de program-
mation pour la cosion sociale
dite « loi Borloo ».
qLexclusion est aussi un échec du processus de socialisation
Lintégration est le sultat de l’action socialisatrice de la famille : celle-ci en transmet-
tant les valeurs et les normes permet aux individus de vivre en société. Or cette institution
a plus de difficuls à assumer cette fonction essentielle de socialisation (voir fiche 5). En
même temps, la relégation dans des banlieues de toute une frange de population « à pro-
blèmes », prend lallure dune « ghettoïsation », entraînant une mise à lécart durable du
reste de la société ainsi que l’a montré la crise des banlieues en octobre 2005.
qLexclusion, résultat d’un processus de stigmatisation
Les socs modernes formées de groupes sociaux hiérarchisés fabriquent elles-
mêmes leurs exclus, au sens des individus ou des groupes sont considérés comme
moins méritants et se voient privés de reconnaissance et de dignité.
Lexclusion est donc lesultat de la stigmatisation d’individus, du discrédit que cer-
tains jettent sur dautres les néficiaires des mesures daide sociale notamment –,
conduisant ces derniers à se retirer du jeu social.
LA LUTTE CONTRE L’EXCLUSION
En France, la lutte contre les exclusions sorganise selon deux axes : l’État et les
associations.
qLe rôle de l’État
Le premier outil mis en place pour remédier aux effets destructeurs de lexclusion en
France est le revenu minimum dinsertion (voir la fiche 19). Plus récemment la loi Borloo de
janvier 2005 attribue la responsabili
totale de l’exclusion au chômage et met
laccent sur des mesures permettant das-
surer le retour à l’emploi (voir la fiche 8
dans louvrage Les Grandes questions éco-
nomiques contemporaines, éditions
lEtudiant).
qLe rôle des associations
La loi contre les exclusions, votée en
1998, se traduit notamment par une
reconnaissance, de la part de l’État, du
rôle important que peuvent jouer les
entreprises d’insertion, les associations
interdiaires et les régies de quartier
dans la lutte contre les exclusions et dans
le développement de solidarités commu-
nautaires. Effectivement, tant par le le socialisateur et formateur qu’elles jouent, que
par le travail quelles fournissent, ces associations permettent d’envisager véritablement
la reconstitution dun nouveau « contrat social » fondé sur une économie et une société
plus solidaires.
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Les campements solidaires
En un peu plus de trois semaines, une
association constite à la va-vite autour
d’une famille parisienne est parvenue à
bousculer le Gouvernement et le chef de
l’État sur la cause des sans-abri. À Paris
puis en province, les « campements soli-
daires » de SDF ont abouti à des résul-
tats inespérés. Jean-Louis Borloo, mi-
nistre de la Cohésion sociale et du
Logement, a annoncé hier une refonte
« radicale » du système d’hébergement
d’urgence dont le fonctionnement est
très crié par les sans-abri.
Libération,
mardi 9 janvier 2007.
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