qL’exclusion est aussi un échec du processus de socialisation
L’intégration est le résultat de l’action socialisatrice de la famille : celle-ci en transmet-
tant les valeurs et les normes permet aux individus de vivre en société. Or cette institution
a plus de difficultés à assumer cette fonction essentielle de socialisation (voir fiche 5). En
même temps, la relégation dans des banlieues de toute une frange de population « à pro-
blèmes », prend l’allure d’une « ghettoïsation », entraînant une mise à l’écart durable du
reste de la société ainsi que l’a montré la crise des banlieues en octobre 2005.
qL’exclusion, résultat d’un processus de stigmatisation
Les sociétés modernes formées de groupes sociaux hiérarchisés fabriquent elles-
mêmes leurs exclus, au sens où des individus ou des groupes sont considérés comme
moins méritants et se voient privés de reconnaissance et de dignité.
L’exclusion est donc le résultat de la stigmatisation d’individus, du discrédit que cer-
tains jettent sur d’autres – les bénéficiaires des mesures d’aide sociale notamment –,
conduisant ces derniers à se retirer du jeu social.
LA LUTTE CONTRE L’EXCLUSION
En France, la lutte contre les exclusions s’organise selon deux axes : l’État et les
associations.
qLe rôle de l’État
Le premier outil mis en place pour remédier aux effets destructeurs de l’exclusion en
France est le revenu minimum d’insertion (voir la fiche 19). Plus récemment la loi Borloo de
janvier 2005 attribue la responsabilité
totale de l’exclusion au chômage et met
l’accent sur des mesures permettant d’as-
surer le retour à l’emploi (voir la fiche 8
dans l’ouvrage Les Grandes questions éco-
nomiques contemporaines, éditions
l’Etudiant).
qLe rôle des associations
La loi contre les exclusions, votée en
1998, se traduit notamment par une
reconnaissance, de la part de l’État, du
rôle important que peuvent jouer les
entreprises d’insertion, les associations
intermédiaires et les régies de quartier
dans la lutte contre les exclusions et dans
le développement de solidarités commu-
nautaires. Effectivement, tant par le rôle socialisateur et formateur qu’elles jouent, que
par le travail qu’elles fournissent, ces associations permettent d’envisager véritablement
la reconstitution d’un nouveau « contrat social » fondé sur une économie et une société
plus solidaires.
45
Les campements solidaires
En un peu plus de trois semaines, une
association constituée à la va-vite autour
d’une famille parisienne est parvenue à
bousculer le Gouvernement et le chef de
l’État sur la cause des sans-abri. À Paris
puis en province, les « campements soli-
daires » de SDF ont abouti à des résul-
tats inespérés. Jean-Louis Borloo, mi-
nistre de la Cohésion sociale et du
Logement, a annoncé hier une refonte
« radicale » du système d’hébergement
d’urgence dont le fonctionnement est
très décrié par les sans-abri.
Libération,
mardi 9 janvier 2007.