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LA NAISSANCE DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE .
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I. Situation préalable.
A. Géographie et histoire. Carte : D 114/4 ; drapeau : D 26/2.
Il y a 13 colonies britanniques échelonnées le long de la côte (est) atlantique de l'Amérique du
Nord, sur près de 2 000 km de long. Elles ont été fondées aux XVIIe et XVIIIe siècle (1607-1733) - et pas
avant. En effet, ces régions n'attiraient pas les premiers explorateurs européens, avec leur climat âpre, leurs
côtes peu hospitalières, et surtout l'absence de métaux précieux et d'épices (principaux atouts recherchés par
les explorateurs des XVe et XVIe siècles). Dès lors, il s'agira non de colonies de commerce comme ailleurs,
mais bien de colonies de peuplement . Ce peuplement a été principalement le fait de minorités politiques et
religieuses (britanniques surtout, mais aussi belges, hollandaises, suédoises…) qui étaient persécutées en
Europe : puritains, catholiques, jacobites, quakers, etc. Il s'agit donc en majorité de réfugiés .
Les treize colonies totalisent environ 1,5 million d'habitants, en majorité Anglo-Saxons (soit un peu
moins du quart de la population métropolitaine). Le territoire actuel des Etats-Unis est en outre peuplé, bien
entendu, d'Indiens, mais aussi de Français ; ceux-ci sont envion 80 000 à 100 000, mais ils sont disséminés
sur un territoire beaucoup plus vaste.
N.B. La Couronne britannique est également présente au Canada, dès le XVIIe siècle (Québec 1629-
1632 ; Acadie 1654-1667). Au traité d'Utrecht (1713), la Grande-Bretagne avait reçu de la France l'Acadie,
Terre-Neuve et la Baie d'Hudson ; au traité de Paris (1763), toute la
Nouvelle-France
. Une politique
intelligente d'intégration de ces Français d'Amérique assurera à Londres leur loyalisme lors de la révolte des
treize colonies.
B. Statut.
1. Au plan politique
Les treize colonies sont administrées séparément :
- sur base d'une
charte
accordée par le Roi au moment de l'institution de la colonie. Cette
charte fait office de constitution.
N.B. Les colons ne peuvent donc se réclamer de textes législatifs britanniques qui ne
sont pas explicitement repris dans leur charte.
- par un gouverneur (nommé par le Roi) ;
- par une assemblée élue (suffrage censitaire*), pour le vote des lois et des impôts locaux.
2. Dans le domaine économique.
Chaque colonie voit son économie régie par le pacte colonial *.
C. Mentalité.
1. Dimension religieuse héritée du puritanisme.*
N.B. Actuellement, plus de 9 Américains sur 10 déclarent croire en Dieu. Les chrétiens
représentent 88 % de la population, dont 59 % de protestants.
Le puritanisme.
La mentalité puritaine a joué un rôle capital dans la formation morale des futurs Etats-Unis.
1/ Historique.
- Force d'opposition.
En Grande-Bretagne, les puritains étaient des protestants calvinistes adversaires de l'Eglise
officielle (ou anglicane, fondée par Henry VIII en 1534), qu'ils voulaient
purifier
(d'où leur nom) de toute
corruption
papiste
, c'est-à-dire de toute influence catholique ; ils refusaient en outre le césaro-papisme* et
étaient de farouches adversaires de la monarchie absolue (pratique de l'élection des pasteurs, et de la
constitution d'assemblées héritée de la Genève de Calvin).
- Objectifs.
Les puritains voulaient construire une société nouvelle, régénérée, inspirée de la Bible et
rappelant l'Eglise primitive, une sorte de théocratie (dans le sens d'une société dans laquelle tous les aspects
de la vie économique et politique soient réglés selon les principes chrétiens). En effet, leur exigence de
pureté (qui leur a valu leur nom) se manifestait également dans la vie morale : il s'agissait de s'appliquer au
2
travail, de mener une vie austère et conforme au christianisme, en fuyant les tentations et les divertissements
futiles (morale sexuelle rigoureuse). Le puritanisme devait établir une société de saints !
La mentalité puritaine envisage la vie comme une croisade. Au plan collectif, c'est un
combat pour étendre le règne de Dieu1; amener l'avènement du bien et lutter contre le mal. Au plan
individuel, c'est une vie austère et travailleuse, qui condamne certes le gaspillage et les plaisirs futiles, mais
nullement la richesse et la réussite individuelle ; celles-ci, au contraire, sont valorisées comme signe des
mérites personnels et même de la bénédiction divine (assurance d'être sauvé, de figurer parmi les élus
prédestinés par Dieu, selon la théorie de Calvin).2 Ce trait a joué un grand rôle dans la formation de la
mentalité capitaliste anglo-saxonne.
- Persécutions et exil.
Le nombre des puritains s'étant fortement accru (petits propriétaires et artisans des villes)
sous le règne d'Elizabeth Ière (qui avait renforcé l'anglicanisme), ils firent l'objet de persécutions
(emprisonnements…) qui se poursuivirent sous les premiers Stuarts (Jacques Ier, Charles Ier), amenant les
puritains soit à renforcer et à durcir leur opposition au pouvoir royal, soit à émigrer, les uns aux Provinces-
Unies, les autres en Amérique du Nord.
Ex.: le 16 septembre 1620, 102 colons anglais (dont une majorité d'anglicans, plus 35
membres de l'Eglise séparée de Leyde) quittent Plymouth à bord du
Mayflower
et débarquent sur la côte
américaine, au cap Cod (actuellement Provincetown, Massachusetts) le 21 novembre suivant (66 jours de
voyage).3 A la fin de l'année, ils fondent la colonie de Plymouth (Nouvelle-Angleterre, Massachusetts) - la
premier établissement permanent d'Amérique du Nord.
2/ En Amérique.
Le Massachusetts deviendra un véritable Etat puritain, organisé sur des bases théocratique
et où sévit l'intolérance.4 L'influence des puritains sera prédominante dans toute la Nouvelle-Angleterre.
Cette région sera à l'avant-garde du combat pour l'indépendance ; elle est restée aux Etats-Unis un pays de
tradition et de vieille culture (Université de Harvard, fondée dès 1636). Les puritains avaient débarqué en
Amérique du Nord par vagues successives ; le nombre croissant de nouveaux arrivants amènera un
assouplissement du régime et la fin de la théocratie5, mais l'esprit puritain persistera.
N.B. La mentalité puritaine a commencé à s'affaiblir et à régresser après la première
guerre mondiale (
Roaring Twenties
, 1919-1929), et surtout après 1960, avec l'avènement d'une société
permissive.
3/ Manifestations : la référence à Dieu (sans équivalent ailleurs).
:
- La proclamation d'indépendance fait référence à Dieu ; le premier amendement à
la constitution de 1787 concerne la religion (art. 1 du
Bill of Rights
, 1791).
- La mention
IN GOD WE TRUST
(Nous avons foi en Dieu) sur le dollar.
- L'investiture du président se fait par un serment prêté la main posée sur la Bible
(avec présence obligatoire d'un pasteur protestant, d'un prêtre catholique et d'un
rabbin).
- La Bible, vendue annuellement à 9 millions d'exemplaires aux Etats-Unis, est lue
par les Américains : quotidiennement pour 17 % ; toutes les semaines pour 23 % ;
au moins une fois en entier pour 26 %.
- La fête du
Thanksgiving
(
Action de grâces
) - commémorant le festival de trois
jours organisé par ordre du gouverneur William Bradford (un des passagers du
Mayflower
) à l'automne 1621 en action de grâces pour les premières récoltes
1 Cet état d'esprit n'était nullement le propre des puritains. En effet, s'il se manifeste naturellement chez les
pèlerins
du
Mayflower
débarqués à Plymouth (Massachusetts) en 1620, on le retrouve aussi bien dans la famille catholique de
lord Baltimore, qui crée le Maryland en 1632, ou chez le quaker William Penn qui donna son nom à la Pennsylvanie
en 1681. Tous étaient convaincus d'être
élus
par Dieu pour faire advenir dans ces contrées sauvages la nouvelle
Terre promise.
2 Cette explication a été développée par Max Weber (1864-1920), économiste et sociologue allemand.
3 Au départ, le
Mayflower
avait largué les amarres à Southampton le 15 août, devant faire route avec un navire plus
petit, le
Speedwell
. Cependant, à deux reprises, des avaries survenues à celui-ci ont obligé l'expédition à faire demi-
tour ; finalement le départ s'est fait de Plymouth et sans le
Speedwell
.
4 Du moins jusque 1691, lorsque Londres donna une nouvelle charte au Massachusetts.
5 Le régime du Rhode Island et du Connecticut était d'ailleurs déjà beaucoup plus libéral.
3
engrangées sur le continent américain - est une fête nationale depuis 1863 (dès la
fin du XVIIIe siècle, il était célébré dans toute la Nouvelle-Angleterre6).
- Dans un discours, le président John Fitzgerald Kennedy († 1963) a dit : " Sur
cette terre, l'oeuvre de Dieu passe vraiment par nos mains."
- Dans son discours le soir du 11 septembre 2001, le président George Walker
Bush parle de prier, cite la Bible (Psaume 23) et termine par l'acclamation " God
Bless America " (Dieu bénisse l'Amérique !). Tout ceci est typique de la
mentalité américaine, et nullement spécifique à la religiosité de ce président. En
France, où le régime est fondé sur le principe de laïcité de l'Etat, le président
aurait terminé simplement par " Vive la France ! ", sans aucune référence à la
divinité.7
2. Esprit démocratique.
Dès le XVIIe siècle se sont installées des habitudes
démocratiques
, par l'action de plusieurs
facteurs : d'abord l'importation sur le nouveau continent, par les Anglo-Saxons, majoritaires, de la très
ancienne tradition anglaise de limitation du pouvoir royal, de contrôle de l'exécutif et de participation au
pouvoir, ainsi que de règles constitutionnelles (1215, 1295, 1641-1649, 1688) ; ensuite l'abondance de la
terre, permettant au mouvement de colonisation de s'étendre d'est en ouest ; l'absence de noblesse héréditaire
; le recours au vote et à la représentation populaire (héritage du calvinisme genevois) ; enfin le mélange des
nationalités et des communautés religieuses, qui oblige les gens à s'entendre.
3. Identité originale face aux Indiens et aux colons français.
Les colons américains partagent un sentiment d'originalité, cultivent leur différence :
a) par rapport aux Français (Canada et Louisiane), méprisés en tant que
papistes
et sujets
d'un monarque absolu ;
b) par rapport aux Indiens, à la civilisation moins avancée, semi-nomades pour certains,
agriculteurs pour les autres et concurrents pour la possession et la mise en valeur des terres.
4. Solidarité face à la métropole.
Considérés par les métropolitains comme des citoyens de second ordre, voire des renégats, les
colons américains ont conscience d'intérêts communs aux treize colonies à l'encontre de la Grande-Bretagne :
ils n'ont pas de représentants au Parlement de Londres et sont soumis à un régime de dépendance
économique (pacte colonial*).
II. Origines du conflit avec la Grande-Bretagne.
A. Le point de départ : la guerre de Sept Ans (1756-1763).
C'est un conflit européen déclenché par la rivalité entre puissances impérialistes (Prusse, Autriche,
Russie) et par la rivalité coloniale franco-anglaise.
N.B. Ce conflit colonial entre une France avant tout continentale et une Grande-Bretagne grande
puissance maritime est marqué dès le départ par la position d'infériorité de la France :
- énorme infériorité de la flotte (notamment à cause de difficultés financières) ;
- indifférence d'une grande partie de l'opinion publique, qui attache plus d'importance à la
position française sur le continent - et, outre-mer, à la possession des Antilles (îles à
sucre) plutôt qu'au Canada (fourrures) ;
- infériorité du peuplement français en Amérique du Nord8 : s'il semble dessiner du nord au
sud un arc menaçant d'encerclement les colonies britanniques, ce peuplement est fort
inférieur, tant en chiffres absolus (environ 80 000 habitants, contre 1 500 000 colons
britanniques) qu'en densité (population éparpillée sur des territoires énormes).
La victoire du camp britannique (Grande-Bretagne, Hanovre, Prusse) sur le camp français (France,
Autriche, Saxe, Russie, Suède, Espagne) avait été consacrée par le traité de Paris (10 février 1763) :
6 Nom donné dès le XVIIe siècle à l'ensemble formé par les quatre colonies du groupe septentrional, à savoir New-
Hampshire, Massachusetts, Connecticut et Rhode Island.
7 Cette différence de conception est d'ailleurs si forte que, généralement, les Français s'obstinent à traduire erronément
un passage de la déclaration d'indépendance qui fait référence à Dieu.
8 On constate une situation analogue en Inde, où la France est évincée par la Grande-Bretagne dans la seconde moitié
du XVIIIe siècle.
4
- F cède à GB toutes ses possessions à l'est du Mississipi (
Louisiane orientale
) ; dès lors, les
possessions britanniques d'Amérique, jusque-là limitées (outre quelques terres au Canada)
aux treize colonies de la côte est, se trouvent augmentées vers l'ouest par d'immenses
territoires (peuplés d'Indiens et de colons français) s'étendant jusqu'au fleuve Mississipi.
La Grande-Bretagne reçoit en outre, aux Antilles, les îles contestées (la Dominique, la
Grenade, les Grenadines, Saint-Vincent et Tobago).
- F cède à E la Louisiane occidentale (ouest du Mississipi), en compensation de la Floride.
- E cède à GB la Floride.
B. Les facteurs du conflit entre la Grande-Bretagne et ses colons américains.
1. A partir de 1763, la Grande-Bretagne impose une limite (
Proclamation Line
) au mouvement de
colonisation vers l'ouest, afin de ménager et d'administrer distinctement ses nouveaux ressortissants indiens
et français.
2. A partir de 1764, Londres revoit sa politique fiscale , assurant une stricte perception des taxes et
en établissant de nouvelles. Cette politique s'explique par la nécessité de renflouer le Trésor appauvri par la
récente guerre, d'autant que les colons n'ont apporté aucune aide et se sont même enrichis par le commerce
de contrebande avec les Antilles. Ces taxes sont considérées par les colons comme illégales parce que non
consenties, faute de représentation au Parlement.
3. A partir de 1765, la Grande-Bretagne interdit aux colonies l'émission de monnaie et leur impose
le logement de troupes britanniques.
N.B. La fermeté du gouvernement de Londres peut aussi s'expliquer par une politique inspirée par le
mépris et la méfiance :
- mépris pour ces descendants d'émigrés plus ou moins volontaires, marginaux,
dissidents ou hors-la-loi, qui ont renié et abandonné leur patrie ;
- méfiance et crainte par rapport à la mentalité américaine et aux
idées nouvelles
qu'ils
pourraient introduire en Grande-Bretagne même (en cas de représentation au Parlement), ce qui pourrait
constituer une menace pour le régime en place dans la métropole autant que pour le statut des autres
colonies.
III. Le conflit.
N.B. On parle parfois de la
révolution
américaine. Ce terme est à rejeter absolument. Il s'agit, dans
un premier temps, d'une sédition (1764-1776), et, dans un second temps, d'une insurrection (d'où
le nom d'
insurgens
) - et, du point de vue américain, d'une sécession.
A. Les querelles politiques (1764-1776) - sédition
- 1764 : protestation des colons contre les nouvelles taxes sur les importations non-
métropolitaines (mélasses, vins, café, indigo, tissus) et le rhum non-métropolitain.
- 1765 : opposition au
Stamp Act
9. Boycott des produits anglais et manifestations ;
condamnation de cette taxe à un congrès des représentants des colonies à New-York.
- 1766 : annulation par Londres du
Stamp Act
et réduction des taxes (sucre).
- 1767 : nouvelles taxes. Regain d'opposition et violences ; renforcement des troupes royales.
- 1770 :
Massacre de Boston
(Massachusetts). Une provocation de la part des Américains
fait cinq morts. Devant le boycott de ses marchandises, Londres retire les taxes, sauf sur le
thé.
- 1773 (nuit du 16 au 17 décembre) :
Boston tea Party
(La
Partie de Thé de Boston
). Des
jeunes gens de Boston, déguisés en Peaux Rouges, jettent à la mer la cargaison de trois
navires (340 caisses de thé) appartenant à la Compagnie des Indes. - Réaction de Londres
(1774) : fermeture du port de Boston jusqu'au paiement des dommages ; limitation des
libertés du Massachusetts ; renforcement des troupes. Ces mesures ruinaient le commerce
de la ville et supprimaient pratiquement les libertés de la colonie ; appelées
Intolerable Acts
par les colons, elles constituent l'étincelle de la guerre d'indépendance.
9 Loi votée en 1765, imposant un timbre fiscal sur les journaux, pamphlets, documents juridiques et commerciaux
(licences, contrats, testaments), cartes à jouer, réclames publicitaires, almanachs, etc.
5
- 1774 :
Quebec Act
. Renforcement du
Proclamation Act
(1763), suite à la révolte des colons.
La vallée de l'Ohio (acquise de la France en 1763, et dont le loyalisme sera assuré par une
intelligente politique d'intégration) est désormais intégrée au territoire canadien, ce qui
bloque l'expansion vers l'ouest des colons américains. La loi rappelle en outre que la
métropole pourrait adopter une politique plus sévère.
- 1774 : premier Congrès continental, réuni à Philadelphie (Pennsylvanie). Les colons ne
rejettent pas l'autorité du roi (George III de Hanovre), mais bien celle du Parlement, tant
qu'ils n'y sont pas représentés ; ils réclament l'autonomie.
- 1775 (19 avril) : échauffourée de Lexington (Massachusetts). Violences à Boston et
environs.
- 1775 (mai) : deuxième Congrès continental, réuni à Philadelphie. Il ordonne la levée d'une
armée , dont le commandement est confié (15 juin) à George Washington, officier et député
de Virginie.
- 1776 (4 juillet) : proclamation par les treize colonies de leur indépendance (à la suite de la
Virginie, qui l'a déjà fait en juin).
* Déclaration d'indépendance : D 26/1 ; dollar : D 114/2.
B. La guerre d’indépendance (1776-1783) - insurrection (ou, du point de vue américain,
sécession).
1. Les forces en présence.
a) Handicaps des
insurgens
:
- pas d'autorité centrale ;
- manque de ressources ;
- mouvement loyaliste, en particulier dans le sud.10 Au total, un tiers des colons resta
loyal à la Couronne (sans oublier le Canada) ; les deux autres acceptèrent de se battre,
pour des raisons diverses d'ailleurs (beaucoup ont suivi le mouvement par peur).
b) Atouts des
insurgens
:
- tactique de la guerre d'usure (guerilla, harcèlement) : forts de leur connaissance du
terrain, les colons harcèlent par surprise les colonnes anglaises, habituées à la bataille
rangée ;
- ralliement de nombreux indifférents suite aux pillages effectués par les soldats
anglais.
2. Trois événements décisifs (après plusieurs défaites des
insurgens
).
a) Défaite anglaise de Saratoga (1777 ; act. Etat de New-York).
b) Arrivée de volontaires étrangers (1777), commandés par le marquis de La Fayette.
Quelques jeunes officiers étrangers, placés sous les ordres de Washington, vont jouer
un rôle déterminant dans le conflit. On citera :
1/ un Français : La Fayette (1757-1834), un noble libéral, débarque en avril 1777 ;
repassé en France (1779) pour obtenir des renforts en hommes et en matériel, il est
de retour en avril 1780. Il conduira l'assaut décisif de Yorktown (octobre 1781).
2/ un Polonais : Tadeusz Kosciuszko, qui a fait une partie de sa formation militaire en
France. Il contribuera à la formation de l'Académie militaire américaine (West-
Point) et sera le héros de la résistance polonaise contre la Russie.
3/ un Prussien : le baron Friedrich Wilhelm von Steuben (1730-1794), qui débarque en
1778. Nommé inspecteur général de l'armée américaine (1778-1784), il réorgnisera
celle-ci remarquablement et jouera un grand rôle au siège de Yorktown (1781).
c) L'alliance avec la France de Louis XVI (1778).
Elle sera négociée par Benjamin Franklin11 avec Vergennes, secrétaire d'Etat aux
Affaires étrangères, la France voulant prendre sa revanche du traité de Paris (1763), et
récupérer la
Nouvelle-France
(Canada).
N.B. La divergence de point de vue entre les Français (La Fayette) et les Américains
10 Après la reconnaissance des Etats-Unis (1783), environ 40 000 loyalistes se réfugieront au Canada (en Nouvelle-
Ecosse surtout) - alors qu'à cette époque la population britannique du Canada ne dépassait pas
10 000 habitants.
11 Philosophe, imprimeur, inventeur du paratonnerre.
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