March 2001 B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 47 PCN MÉTHODE PHOTOMÉTRIQUE ET DIGITALE DE DÉTERMINATION DE L’ÉPAISSEUR ET DES CONSTANTES OPTIQUES D’UNE COUCHE MINCE ABSORBANTE B. Aka Département des Sciences et Technologie / Ecole Normale Supérieure - Abidjan 22 BP 1561 Abidjan 22, COTE D'IVOIRE * Corresponding author. E-mail : [email protected] Received 17 February 2001 Abstract We describe a full method of determining the thickness and the complex refractive index N = n + ik of a thin absorbing film deposited onto a transparent substrate, from measured values of the normal incidence reflectance Rexp and transmittance Texp at the wavelength interval 0.3 – 2.5 µm. The applicability of the method requires the existence of maxima and minima on the Rexp(λ) and Texp(λ) spectra due to interference phenomena. One distinguishes two spectra regions : in the weak absorption region where the extrema appear, the corresponding values only of the transmittance Texp lead to the successive calculation of refractive index n, thickness d and the extinction coefficient k of the film. In the high absorption region, the value of the couple (n, k) is calculated by mean of digital treatment using experimental values Rexp and Texp. The method is applied to a-Si:H samples prepared by Photo-CVD technique. The thickness d and the value of the couple (n,k) measured at the wavelength λ = 6 328 Å by ellipsometry technique show a good agreement with the present method. Keywords: Optical characterization; Reflectance; Transmittance; Refractive index; Absorption coefficient; Ellipsometry; Optical band gap; Hydrogenated amorphous silicon (a-Si:H). Résumé Nous décrivons une méthode complète de détermination de l’épaisseur et de l’indice de réfraction complexe N = n + ik d’une couche mince absorbante, déposée sur un substrat transparent, à partir des valeurs expérimentales en incidence normale de la réflexion Rexp et de la transmission Texp, dans la gamme spectrale de 0.3 – 2.5 µm . La mise en œuvre de la méthode nécessite la présence de maxima et de minima dans les spectres Rexp(λ) et Texp(λ), due au phénomène d’interférence. On distingue deux régions du spectre : Dans la zone de faible absorption où apparaissent les extrémums, les valeurs correspondantes uniquement à la transmission Texp permettent de calculer successivement l’indice de réfraction n, l’épaisseur d et le coefficient d’extinction k du film. Dans la zone de forte absorption, la valeur du couple (n,k) est déterminée à l’aide d’un simple calcul informatique combinant les valeurs expérimentales Rexp et Texp. La méthode est utilisée pour la caractérisation optique des échantillons de silicium amorphe hydrogéné (a-Si:H) déposés par la technique Photo-CVD. L’épaisseur d et la valeur du couple (n,k) mesurées à la longueur d’onde λ = 6 328 Å par la technique d’ellipsométrie montrent le bon accord avec la présente méthode . Mots clés : Caractérisation optique; Réflexion; Transmission; Indice de réfraction; Coefficient d’absorption; Ellipsométrie; Gap optique; Silicium amorphe hydrogéné (a-Si:H). 1. Introduction Le développement des composants électroniques et photovoltaïques et leur miniaturisation a conduit de plus en plus à des dépôts de couches minces d’épaisseur allant de 200 Å à 10 µm et de couches ultraminces d’épaisseur en deçà de 200 Å. Les constantes optiques décrivent le comportement de la matière vis-à-vis d’un rayonnement lumineux, et leur connaissance est primordiale pour une meilleure étude des propriétés optiques et électroniques de ladite matière. Il existe diverses techniques de détermination de l’épaisseur d des films et des constantes optiques représentées notamment par l’indice de réfraction n et le coefficient d’extinction k [1,2]. Certaines techniques sont limitées uniquement à la détermination de l’épaisseur, par exemple la méthode mécanique du profilomètre (ou Talystep), (d≥0.1µm) la méthode électrique de la mesure de la fréquence de vibration d’un oscillateur à quartz (d ≥ 50 Å) , les méthodes optiques telle l’interférométrie de Fizeau (d≥1µm) [1,3], les méthodes nucléaires telle la détection des reculs élastiques (ERDA) (d ≥ 0.1µm) [4,5]. D’autres techniques, notamment photométriques, permettent de déterminer un ou deux des paramètres B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 48 n, k, d, connaissant au préalable l’un d’entre eux en général l’épaisseur d; on peut citer la méthode d’Abelès et le réfractomètre d’Abbe [1], la spectroscopie de déflexion photothermique (PDS) [2] ou même la mesure de la photoconductivité [2,6]. Toutefois, l’ellipsométrie [7,8] permet de mesurer l’épaisseur d et les contantes optiques n et k, mais très influencée par l’état de la surface du dépôt et limitée généralement à certaines longueurs d’onde. Plus la couche est mince et plus grande est la difficulté d’extraire avec précision son épaisseur et ses constantes optiques. La seule mesure des facteurs soit de réflexion R soit de transmission T ne permet d’accéder avec précision qu’à un ou deux des paramètres n, k et d au détriment du troisième. Or les méthodes existantes, qu’elles soient basées sur la mesure d’un seul spectre Rexp(λ) ou Texp(λ) ou sur la mesure des deux spectres, sont partitionnées et nécessitent pour la plupart la connaissance préalable de l’épaisseur d [3,6,9–16]. Nous regroupons dans ce travail une méthode globale non destructive basée sur les mesures conjointes des spectres de réflexion Rexp(λ) et de transmission Texp(λ) et qui permet de déterminer avec précision à la fois l’épaisseur d et les spectres n(λ) et k(λ) sur toute la gamme spectrale de l’ultraviolet à l’infrarouge. Un programme informatique associé complète cette méthode. La première partie du travail présente la méthode utilisée qui est mise à profit dans la deuxième partie pour la caractérisation optique des couches minces de silicium amorphe hydrogéné (a-Si:H) d’épaisseur comprise entre 900 Å (= 0.09 µm) et 5 000 Å (= 0.5 µm). 2. Description de la méthode 2.1 Rappel d’optique des couches minces 2.1.1 Les équations de Maxwell Un flux lumineux pénétrant dans un milieu conducteur ou semi-conducteur exerce une action sur les électrons qui sont alors accélérés par le champ r électrique E de l’onde incidente. Les équations de Maxwell permettent d’étudier les interactions entre le rayonnement lumineux et la matière [4,17] r δB , (1) rot E = − δt r r δD , (2) rot H = J + δt r div B = (3) (4) ρ . Pour un milieu électriquement neutre en volume, ρ est nulle. En outre, si on suppose que le milieu est homogène et isotrope, alors r r , (5) J = σ E r r r (6) B = µ 0 µ r H = µH , r div D = 0 , r r r D = ε ε E = εE . (7) r r B et D décrivent l’action de l’onde sur la matière, 0 r µr = 1 dans un matériau non magnétique et σ = 0 dans un isolant. On établit l’équation générale de propagation en prenant le rotationnel der l’équation (1)r et (2) r δ 2E δE (8) ∇ 2 E − µ r µ 0ε rε 0 − µ r µ 0σ = 0, δt 2 δt et r r r δH δH ∇ H −µ µ ε ε −µ µ σ =0. δt δt 2 (9) 2 r 0 r 0 r 2 0 2.1.2 Indice de réfraction n, coefficient d'extinction k et constante diélectrique ε Les solutions des équations (8) et (9) sont représentées respectivement par les deux r r composantes spatio-temporelles E et H de l’onde électromagnétique r r rr E = E exp i[q.r − ωt ] , (10) r r rr H = H exp i[q.r − ωt ] , (11) r de sorte que le vecteur d'onde q soit une grandeur r r r complexe ( q = q1 + iq2 ) qui s’exprime sous la forme scalaire suivante ω (12) q = εr , 0 0 c où la constante diélectrique εr est une caractéristique du milieu telle que ε r = ε 1 + iε 2 = ε 1 + i σ . ε 0ω (13) On définit, à partir de la relation (12), un indice de réfraction complexe N comme suit N = qc = ω ε (14) r avec N = n + ik. (15) Les composantes de q deviennent alors nω kω , (16) q1 = et q 2 = c c 2 comme ε r = N 2 = (n + ik ) , par identification avec la relation (13), il s’en suit que n −k =ε , (17) 2 2 1 σ 2 nk = = ε ε ω 2 , (18) 0 on en déduit les expressions de n et k en fonction de ε1 et ε2. 2n = ε + ε + ε , (19) 2k = −ε + ε + ε . (20) 2 1 2 1 2 2 1 2 2 2 1 2 Dans le cas d'un isolant (diélectrique parfait), σ = 0 et par suite k = 0 , alors n = ε 1 ; pour l’air n = 1. 2.1.3 Coefficient d’absorption α Les solutions de l’équation générale de propagation (relations 10 et 11) deviennent, en r remplaçant le vecteur d'onde complexe q par ses r r composantes réelle q et imaginaire q 1 2 B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 r r r r r r E = E0 exp(− q2 .r ) exp i(q1.r − ωt ) , r r r r r r H = H 0 exp (− q 2 .r )exp i (q1 .r − ω t ) . (21) (22) L’intensité lumineuse d’une onde est représentée par son flux moyen rayonné par r 1 T r ∫ E ( r , t ) Λ H ( r , t ) dt T 0 nc ε 0 r 2 r r E 0 exp( − 2 q 2 .r ) = 2µ I (r ) = , (23) r r où ( EΛH ) désigne le vecteur de Poynting. On remarque que le terme exp(− 2qr .rr ) traduit l’atténuation que subit ce flux lors de la traversée d’un milieu le long d’un parcours r. Par ailleurs, l'intensité du rayonnement lumineux est aussi donnée par la loi de Lambert-Bouguer I (r ) = I 0 exp(−αr ) . (24) I0 étant l'intensité lumineuse incidente. En identifiant r r exp(−αr ) avec exp(− 2q 2 .r ) et sachant que le coefficient q2 = kω / c et ω = 2πf = 2πc / λ , d'absorption α est alors 2ωk 4πk α= = , (25) c λ relié à ε2 comme suit ε ω α= 2 . (26) cn La constante diélectrique ε est généralement utilisée pour décrire les transitions entre bandes d’énergie. Dans la pratique, on se sert plus fréquemment du spectre d'absorption α = f (λ) qui 2 présente la même allure que ε = f (λ) dans la région du spectre où la dispersion de n demeure faible. 2 49 et t t 1+ r où rij et interfaces τ= 01 e e , (28) r e e tij sont les coefficients de Fresnel aux i/j avec jδ 1 − αd / 2 12 − αd 01 2 jδ 1 12 N −N et t = Ni , r = N +N N +N i j i j ij ij i j N = n +ik et δ = tels que j j j 1 2πnd est le déphasage λ 1 optique suite à une traversée de la couche d’épaisseur d. Pour un milieu transparent (non absorbant), k = 0 et N = n. Figure 1 : Réflexions et transmissions multiples à travers une couche mince absorbante déposée sur un substrat transparent (L’intensité lumineuse incidente I0 est normalisée : I0 = 100 %) La réflexion R et la transmission T en intensité sont alors R = ℜℜ , (29) et n T = ττ . (30) n ∗ 2.1.4 Cas d’une couche absorbante sur un substrat transparent Considérons le film et le substrat homogènes et d'épaisseur uniforme. L'onde plane incidente à la surface du film subira des réflexions multiples aux interfaces 0/1 (air/film), 1/2 (film/substrat) et 2/3 (substrat/air) (Figure 1). Le film d’épaisseur d et d’indice de réfraction complexe N1 = n1 + ik1 , peut être considéré comme situé entre deux milieux transparents qui sont l’air d’indice de réfraction n0 et le substrat en verre ou en quartz d’indice n2, puisque l’influence du substrat est totalement négligeable selon la méthode expérimentale adoptée dans ce travail. La sommation des réflexions et transmissions multiples cohérentes permet la détermination respectivement de la réflexion en amplitude complexe totale ℜ et la transmission en amplitude complexe totale τ dont les expressions, dans le cas d’une incidence normale, sont comme suit [1,3,6,10-12] r +r e e 1+ r r e e − αd ℜ= 01 2 jδ1 12 −αd 01 12 2 jδ1 * 2 0 ℜ * et τ sont les expressions conjuguées de ℜ et τ respectivement. Les expressions complètes de R et T en fonction des constantes optiques n0, n1, n2 et k1 s’obtiennent en remplaçant les coefficients de Fresnel par leurs expressions [1,10,12] A + Be + 2 e (C cos ψ + D sin ψ ) , (31) R= * −2 α d E + Fe − 2 αd − αd + 2e − εd (G cos ψ + H sin ψ ) avec Ψ = 2 δ1 et n2 = ns A = [(n1-n0)² + k1² ] [(n1 + ns)² + k1² ] B = [ (n1-ns)² + k1² ] [(n1 + n0)² + k1² ] C = (n1² + k1²) (n0² + ns²) – (n1² + k1²)² - n0²ns² - 4 n0 ns k1² D = 2 k1 (ns – n0) (n1² + k1² + n0 ns) et 16n n (n + k )e , T= 2 , (27) 0 E + Fe − 2 αd s 1 2 − αd 1 + 2e (G cos Ψ + H sin Ψ) − αd (32) 50 B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 telles que E = [ (n1 + n0)² + k1² ] [(n1 + ns)² + k1² ], F = [ (n1 – n0)² + k1² ] [ (n1 – ns)² + k1² ], G = - (n1² - n0² + k1²) (n1² - ns² + k1²) + 4n0 ns k1², H = 2 k1 ns (n1² - n0² + k1²) + 2 k1 n0 (n1² - ns² + k1²). Les expressions de R et T ci-dessus sont utilisées dans la pratique moyennant quelques approximations selon que la zone spectrale correspond à une région de faible ou de forte absorption. 2.2 Méthodologie Les mesures de transmission des films déposés sur des substrats transparents (quartz ou verre) ont été effectuées par une méthode différentielle qui consiste à relever la transmission de la couche sur son substrat par rapport à un substrat identique servant de référence. Dans ces conditions, l’influence du substrat est totalement négligeable sur l’intensité transmise qui correspond alors uniquement à celle du dépôt. En général, dans la région du spectre où le film est transparent, R et T présentent des oscillations graduellement amorties au fur et à mesure que l'absorption du film augmente (Figure 2). Le facteur de transmission T atteint des valeurs maximales et minimales lorsque le produit n1d est tel que cos (4πn1d / λ) est respectivement égal à +1 et -1. On observe ainsi un maximum : n1d = 2 P λ / 4, (34) (35) un minimum : n1d = (2 P + 1) λ / 4, où P est l'ordre de la frange d'interférence. 2.2.1.b Détermination de l'ordre P d'un extremum Dans cette région du spectre, la dispersion de n1 (dn1/dλ) reste faible et l'ordre d'un extremum peut être déterminé à partir des deux premiers maximums successifs ou à partir des deux minimums successifs, l'ordre débutant de l'IR vers le visible. Considérons deux maximums successifs et servons nous de la relation (34). Si P1 et P2 = P1+1 sont les ordres de ces 2 maximums, on a (36) n1(λ1).d = P1 λ1 / 2, (37) n1(λ2).d = P2 λ2 / 2. Comme n1(λ1) ≈ n1(λ2), on obtient alors (38) P1 ≈ λ2 / (λ1 - λ2). Connaissant l'ordre P, on calcule l'épaisseur optique n1d pour chaque extrémum. 2.2.1.c Détermination de l'indice de réfraction (Méthode des enveloppes) [10,12]. Figure 2 : Spectre de transmission typique d’une couche mince absorbante 2.2.1 Région de faible absorption 2.2.1.a Simplification de l’expression de T En considérant le spectre de transmission T(λ) dans le domaine où l'absorption demeure faible (en général pour λ > 1 µm), on peut retenir les approximations suivantes k1² << (n1 –n0)² , k1² << (n1 –ns)² et k1² << (n1 – n0) (n1 – ns) alors H << G, ce qui conduit à H sin Ψ << G cos Ψ, notamment au voisinage d’un extrémum où Ψ = (4πn1d / λ) ≈ mπ, m étant un entier d’ordre. Dans les cas usuels où n1 > n0 et n1 > ns, alors 4 n0 ns k1² << (n1² - n0²) (n1² - ns²) . Par exemple, dans le cas du film a-Si:H sur un substrat en verre, on note à λ ≈ 1 µm : n0 = 1 , n1 ≈ 2.5 , ns = 1.5 , k ≈ 0.01 (Figures 3 et 4, échantillon A), ce qui vérifie bien les approximations ci-dessus. Ainsi dans la zone de faible absorption, l’expression de la transmission T se réduit à [10-12] 16n0 ns n12 e −αd , (33) T= 2 C1 + C22 e −2αd + 2C1C2 e −αd cos(4πn1 d / λ ) où C1 = (n1 + n0) (ns + n1) , C2 = (n1 – n0) (ns – n1) Dans la zone de faible absorption, lorsque cos (4πn1d / λ) = ± 1 , l’expression de T (relation 33) se réduit à 16 n 0 n s n 12 e − α d , (39) T MAX = (C 1 + C 2 e −αd ) 2 et 16 n 0 n s n 12 e − α d . (40) T Min = −αd 2 (C 1 − C 2 e ) Dans ce cas, considérons TMAX et TMin comme deux fonctions continues de λ par le biais de n(λ) et α(λ), et représentées respectivement par les enveloppes supérieure et inférieure du spectre de transmission (Figure 2). Relevons pour la même longueur d’onde λ les deux valeurs correspondantes à TMAX et TMin. En posant X = e- αd et K = 16nonsn12, les équations (39) et (40) peuvent se mettre sous la forme : K (41) X + C12 = 0 , C 22 X 2 + 2C1 C 2 − T MAX . (42) K 2 2 2 C2 X X + C1 = 0 − 2 C 1 C 2 + T Min Ces deux relations sont compatibles si . 1 1 4C 1C 2 X = 0 + K − T MAX T Min (43) La résolution de cette équation donne l'expression de n1 (44) n = [η + ( η − n n ) ] , avec 2 1 2 2 0 s 1/ 2 1/ 2 B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 − T Min . n 02 + n s2 T + 2 n 0 n s MAX 2 T MAX .T Min η = Tthéo (n1, k1, d, λ) - Texp = 0, (52) (53) Rthéo (n1, k1, d, λ) - Rexp = 0, ou ce qui revient au même à la recherche des couples de valeurs (n1, k1) appropriées. Dans ces relations les subscrits "théo" et "exp" se réfèrent respectivement aux expressions théoriques et aux valeurs expérimentales. Ce système est souvent mis sous la forme suivante 16 n0 n s ( n12 + k12 ) λ 1n k1 = ( 54 ) 2 2 2 2 4π d ( ) ( ) + + + + n n k n n k T 0 1 1 s 1 exp 1 (45) 2.2.1.d Détermination de l'épaisseur d Connaissant n1d en chaque extremum (relations 34 et 35) et maintenant n1, on calcule la valeur de l'épaisseur en chaque extremum; la moyenne donnant la valeur la plus probable de l'épaisseur d ; celle-ci peut aussi être calculée de la manière suivante d = Μ λ1λ 2 . 2 [n 1 ( λ 1 ). λ 2 − n 1 ( λ 2 ). λ 1 ] [ (46) Si la valeur de n1 est quasi-constante dans cette région spectrale, on peut remarquer que Μ λ1λ 2 , (47) d ≈ 2 n1 (λ 2 − λ 1 ) où M est le nombre d'oscillations entre les extremums positionnés à λ et à λ (M = 1 entre 2 maximums 1 n1 = 2.2.1.e Détermination du coefficient d'absorption dans la zone des interférences (Méthode des extremums) [10] Il s'agit de déterminer le coefficient d'absorption α en chaque maximum et minimum du spectre de transmission. Aux extremums, les relations (41) et (42) s’écrivent, en respectant l’ordre des signes (+/- ou -/+) avec les indices (MAX/Min) (48) C TMAX X + ± 2C C TMAX − K X + C TMAX=0 . 2 2 Min 2 Min Min MAX 2C 22 T Min ln d MAX MAX m 2C 1 C 2 T Min + K − m 2C1 C 2 T Min + K 1 [( ) − (2C C T 2 1 2 MAX Min ) ] 2 1/ 2 (49) Ce procédé est d'autant plus précis que les extremums sont moins entassés; aussi, la lecture des grandeurs TMAX et TMin doit être rigoureuse. 2.2.2 Région de forte absorption 2.2.2.a Méthode digitale pour la détermination de n1, k1 et α Lorsque l'absorption du film devient importante, les phénomènes d'interférence disparaissent et l'effet des réflexions multiples devient négligeable. Cette zone, correspondant à l'absorption propre (ou fondamentale), est caractérisée par αd >> 1 si bien que la transmission T (relation 32) peut s'exprimer comme suit [1,12,13,16] T= 16n0 ns (n12 + k12 )e −αd [(n + n ) 0 1 2 ][ + k12 (ns + n1 ) + k12 2 ] , (50) de même, la réflexion R (relation 31) peut se mettre sous la forme simple suivante (n 1 − n 0 )2 + k 12 . (51) R = (n 1 + n0 )2 + k 12 On est alors confronté à la résolution du système suivant [9,13–15] 2 − 1 + k 12 ( ) 1/ 2 . (55) Connaissant k1, on calcule le coefficient d'absorption α dans cette région de forte absorption en se servant de la relation (25) 4 π k . α = 1 La résolution de cette équation en éliminant la solution X = e αd > 1 (car e- αd est toujours <1) conduit à la formule (49) α MAX Min = 1 − R exp 1 + R exp + 1 − R exp ] 2.2.2.b Calcul de α 2 1 1 + R exp ][ Un simple programme informatique permet de résoudre ce système d’équations en entrant les données (λ, Rexp, Texp) relevées sur les courbes expérimentales Rexp(λ) et Texp(λ) . La valeur de k1 qui intervient dans le calcul donne n1 et vice-versa. Quelquefois, plusieurs solutions (n1, k1) peuvent se présenter pour une valeur λ donnée; cependant, les valeurs initiales trouvées dans la zone de faible absorption constituent une référence grâce à laquelle les solutions aberrantes sont éliminées. 2 ou 2 minimums successifs). 2 51 1 λ 2.2.3 L’ellipsométrie [7,8] En général, quand l’angle d’incidence de la lumière est supérieur à 10 degrés, l'intensité de la lumière réfléchie dépend de sa polarisation. La technique ellipsométrique consiste à mesurer simultanément le rapport des amplitudes Rp et Rs et leur déphasage ∆. Rp et Rs sont les amplitudes complexes de l’onde réfléchie selon que le champ r électrique E de l’onde incidente est orienté parallèlement ou perpendiculairement au plan d’incidence ℜp ℜs = ℜp ℜs e i ( ∆ p − ∆s ) = tg Ψ e i∆ . (56) ∆p , ∆s étant le déphasage optique dû à une traversée du film. Dans la pratique, on mesure les angles ellipsométriques ψ et ∆ à partir desquels on détermine, à l’aide d’un programme informatique associé, à la fois les paramètres d, n et k du film. Cette technique, très sensible et précise, permet de réaliser la caractérisation optique de quelques monocouches déposées sur un substrat (jusqu’à d ≈10 Å); cependant, elle est très influencée par l’état de la surface (oxyde natif, texture, …). 52 B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 3. Applications 3.1 Conditions expérimentales Quatre échantillons de silicium amorphe hydrogéné (a-Si:H), présentant des caractéristiques différentes (Table 1), ont été utilisés pour la caractérisation optique en se servant de la méthode décrite dans la première partie. Ces échantillons ont été préparés selon la technique Hg-photo-CVD de SiH4 [4,18-21], en fonction uniquement de la température du substrat Ts. Les films sont déposés sur des substrats transparents en verre corning 7059 (ns = 1.5, épaisseur ≈ 1.2 mm). Les spectres de réflexion Rexp(λ) et de transmission Texp(λ) ont été mesurés au moyen d'un spectrophotomètre Beckman à double faisceau (UV 5270) couvrant le domaine spectral de 0.25 à 3 µm. Les mesures de transmission à incidence normale ont été effectuées en introduisant sur la voie de référence du spectromètre un substrat identique à celui sur lequel le film a-Si:H a été déposé, en vue d’éliminer l’effet du substrat. Un dispositif accessoire à double faisceau permet la mesure des réflectivités effectuées à incidence quasi-normale (~ 8 °) et il est muni de deux miroirs en aluminium à la surface desquels est évaporée une couche de fluorure de magnésium (MgF2); ces miroirs sont étalonnés par le constructeur et servent de référence pour les mesures de réflexion. Par ailleurs, on a eu recours à une technique indépendante qui est l’ellipsométrie décrite dans la première partie afin de confronter les valeurs trouvées par les deux techniques. Pour ce faire, les mesures spéculaires ont été effectuées au moyen d’un ellipsomètre Gaertner L 117 équipé d’une source de lumière laser He-Ne (λ = 6328 Å). Pour toutes les mesures photométriques, en vue de supprimer l’oxyde natif à la surface du dépôt, un décapage préalable du film est réalisé par immersion dans l’acide fluorhydrique HF (∼ 40 %) suivi du rinçage à l’alcool éthylique C2H5OH et à l’eau distillée. On présente à la Table 1 les caractéristiques des échantillons a-Si:H étudiés. 3.2 Résultats 3.2.1 L’épaisseur d des films a-Si:H Les épaisseurs des différentes couches a-Si:H, déterminées à partir du spectre Texp(λ) (notées d(1)) et par ellipsométrie (notées d(2)) sont présentées à la Table 1. Couche N° A B C D Ts (°C) 100 200 300 400 [H] / [Si] (%) 40 30 20 10 d(1) (Å) 3 700 4 320 1 050 1 700 Ce travail d(2) (Å) 3 600 4 400 900 1 560 Ellipsométrie 100 80 150 140 |d(1) – d(2)| (Å) Table 1 : Caractéristiques des films a-Si:H Hg-photoCVD déposés à différentes Ts (la teneur en hydrogène est déterminée par la technique ERDA [4,5,21]). Si les valeurs de d mesurées par ellipsométrie constituent la référence (technique éprouvée pour les couches minces et ultraminces), on constate alors que celles obtenues à partir de Texp(λ) s’éloignent au fur et à mesure que le film devient plus mince : L’écart (|d(1) – d(2) |) entre ces valeurs varie de 80 à 150 Å lorsque la référence d(2) passe respectivement de 4 400 à 900 Å, soit une erreur relative maximale (|d(1) – d(2) | / d(2)) allant respectivement de 2 % à 16 % : l’erreur augmente lorsque d diminue. Ceci justifie bien la limite minimale de fiabilité de 500 Å pour l’épaisseur mesurée à partir de Rexp(λ) ou Texp(λ), reportée par certains auteurs [3,6,11], alors qu’elle est de 50 Å pour l’ellipsométrie [8]. Pour les méthodes basées sur Rexp(λ) ou Texp(λ), l’erreur sur d est surtout liée à la précision de la lecture des valeurs des extréma sur le spectre et dépend également de certaines approximations faites dans la première partie qui sont, de surcroît, levées au fur et à mesure que le film devient plus mince. Manifacier et al. [12,22] ont calculé une erreur relative (∆d/d) voisine de 4 % dans le meilleur des cas, pour des couches SnO2 d’épaisseur comprise entre 6 000 Å (= 0,6 µm) et 20 000 Å (= 2 µm), en se servant du spectre Texp(λ). Toutefois, la précision sur l’épaisseur obtenue par les deux techniques ci-dessus est nettement meilleure à celle déduite, par exemple, des mesures ERDA où (∆d/d) ≈ 20 % [5,21]; en fait, l’usage premier de cette dernière technique étant la détermination et le profil de distribution des constituants stoechiométriques du matériau. 3.2.2 L’indice de réfraction n La Figure 3 montre, pour chacun des échantillons A, B, C et D, la dispersion spectrale de la courbe n = f(λ), plus prononcée en deçà de λ=1µm. Les valeurs trouvées sont semblables à celles obtenues dans des conditions similaires par les techniques Photo-CVD [19-21,23,24]. Dans l’IR, l'indice de réfraction n est pratiquement constant et augmente avec la température du substrat, car en passant des échantillons A à D, c’est-à-dire de Ts=100 à 400°C respectivement, n croît de 2.4 à 3.1 à λ ≈ 1.5 µm . Pour cette méthode, VRIENS et al. [3] estiment une erreur maximale (∆n/n) ≈ 2 % contre 5 % reportée par Manifacier et al. [12]; l’erreur sur n étant plus élevée vers les faibles longueurs d’onde λ [3]. On note d’autre part que les valeurs mesurées par ellipsométrie à λ = 6 328 Å sont en parfaite concordance avec celles trouvées par la présente méthode (Figures 3 et 4) : selon Connell et al. [7], l’erreur (∆n/n) par ellipsométrie n’excède pas 1 %. 3.2.3 Le coefficient d’extinction k De manière analogue à n, l'évolution du spectre k(λ) est reportée à la Figure 4 pour chacun des échantillons A, B, C et D. B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 La variation de n et de k des couches a-Si:H avec la température du substrat Ts serait étroitement liée à la concentration d’hydrogène dans la couche (Table 1). Autrement dit, quand la teneur en hydrogène baisse, les liaisons pendantes augmentent de même que l'absorption de la couche ; ceci se traduit par un accroissement de l'indice de réfraction n, et du coefficient d'extinction k, car plus un matériau est absorbant et plus il réfléchit la lumière, ceci étant connu sous l’appellation " d’éclat métallique ". 53 3.2.5 Le gap optique Eg C’est une caractéristique du matériau semiconducteur, assimilée à la largeur de la bande interdite . L’extrapolation jusqu’à la valeur nulle de la partie linéaire de la courbe (αE)1/2 = f(E), où E est l’énergie du photon, permet de déterminer Eg [2,4,6,19] (Figure 6) . Figure 4 : Spectre du coefficient d’extinction, k=f(λ) Figure 3: Spectre de l’indice de réfraction, n = f(λ). Perrin et al. [8] donnent pour l’ellipsométrie une erreur relative moyenne (∆k/k) allant de 10-2 à 1 % pour λ = 3 500 et 5 000 Å. Contrairement à n, l’erreur sur k est plus grande vers les longueurs d’onde élevées : ainsi, l’erreur relative estimée sur k peut varier de 2 à 15 % en se servant des spectres Rexp(λ) et Texp(λ) [3]. Par ailleurs, Berger [16] note que de manière rigoureuse, dans la zone de faible absorption, le substrat en verre a une légère contribution de sorte que Texp, (film+substrat) ≈ 97 % Tréel, (film) , alors que cette contribution est nulle à forte absorption. 3.2.4 Le coefficient d'absorption α L'évolution du coefficient d'absorption α , déduite de celle de k (α = 4 π k / λ) en fonction de l'énergie E du photon (E = hν = h c/ λ) pour les différents échantillons, est présentée à la Figure 5. Ce paramètre croît avec la température du substrat Ts et le bord d'absorption se déplace vers les basses énergies, vu la diminution de la concentration d'hydrogène dans les couches [2, 4, 21]. Le spectre d'absorption du silicium monocristallin (c-Si) est reportée sur la même figure à titre de comparaison. Les couches a-Si:H sont nettement plus absorbantes que le silicium monocristallin dans le domaine spectral étudié. Figure 5 : Spectres d’absorption α = f(λ) des différentes couches a-Si:H comparés à celui du silicium monocristallin (c-Si) Les valeurs Eg des différents échantillons A, B, C, D correspondant respectivement aux températures de subtrat Ts = 100, 200, 300, 400 °C sont reportées sur la Figure 7. Eg diminue lorsque Ts augmente. Les valeurs trouvées sont en accord avec celles issues de travaux similaires [4, 19-21,23,24] rassemblées à titre comparatif sur la Figure 7 : en effet, plus Ts croît, plus la structure amorphe devient de plus en plus 54 B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 ordonnée, tendant à la limite vers une structure cristallisée (Eg = 1.12 eV pour c-Si). Figure 6 : Détermination du gap optique. Figure 7 : Courbes Eg = f(Ts) de couches a-Si:H photo-CVD préparées par différents laboratoires 4. Conclusion Pour des couches minces absorbantes, les mesures conjointes des spectres de transmission et de réflexion présentent des oscillations dans la zone du spectre où ces couches sont les plus transparentes; cette propriété est mise à profit dans la technique décrite dans ce travail qui permet de déterminer l’épaisseur de la couche, son indice de réfraction, son coefficient d’extinction suivis de son coefficient d’absorption et son gap optique. Dans la zone de forte absorption, un traitement informatique permet d’accéder à ces paramètres optiques. Cette méthode a été appliquée à 4 couches de aSi:H, présentant des caractéristiques distinctes. Par cette méthode, les épaisseurs de plus de 4000Å peuvent être déterminée avec une erreur de moins de 2 %. Aussi, les valeurs des constantes optiques trouvées sont en concordance avec celles reportées pour des échantillons a-Si:H préparés dans des conditions similaires. Par ailleurs, ces valeurs sont corroborées par la technique d’ellipsométrie qui est reconnue pour sa grande précision tant pour les couches minces qu’ultraminces, confirmant ainsi la justesse et l’intérêt de la démarche décrite dans ce travail. Remerciements La préparation des échantillons a-Si:H et leur caractérisation optique ont été réalisées au laboratoire PHASE (Physique et Applications des Semiconducteurs) du Centre de Recherches Nucléaires de Strasbourg / France. Nous adressons notre gratitude à Messieurs Claude FUCHS, Chercheur, Paul SIFFERT, Directeur du laboratoire et l’ensemble du personnel pour leur disponibilité et également à Monsieur Jérôme PERRIN de l’Ecole Polytechnique de Paris pour ses critiques constructives. Signification des symboles utilisés : r E : champ électrique r H : excitation magnétique r r B = µH : champ magnétique r r D = εE : déplacement électrique r J : densité de courant ρ : densité volumique des charges électriques σ : conductivité : permittivité (ou perméabilité) µr magnétique relative µ0 : permittivité du vide : permittivité du milieu µ = µ0 µr : constante diélectrique relative εr : constante diélectrique du vide ε0 : constante diélectrique du milieu ε = ε0 εr c : vitesse de propagation de l’onde dans le vide ω = 2 πν : pulsation ou fréquence angulaire de l’onde électromagnétique f=ν : fréquence de propagation de l’onde électromagnétique λ : longueur d’onde. B. Aka, Phys. Chem. News 1 (2001) 47-55 Références [1] O. S. Heavens, " Physics of thin films " Vol 2 (1964) 193–238, Ed. Academic Press Inc, New York. [2] J. I. Pankove, in " Semiconductors and semimetals " Vol 21 B (1984) 11, Ed. Academic Press Inc, New York. [3] L. Vriens, W. Roppens, Appl. 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