19 NOVEMBRE 2016 :BÉATIFICATION DU PÈRE MARIE-EUGÈNE /DOSSIER D’INFORMATION /WWW.PERE-MARIE-EUGENE.ORG -5
Dossier sous la responsabilité du p. Etienne Michelin. Textes du Père Marie-Eugène et photos sous ©L’Olivier, 84210 Venasque
Notice biographique
L’ENFANCE ET L’APPEL AU SACERDOCE
Né le 2 décembre 1894 au Gua, petit village du bassin minier de Decazeville en
Aveyron, Henri Grialou grandit dans une famille rurale modeste. 1904 : son père
meurt ; il n’a pas 10 ans. Sa mère doit travailler rudement pour nourrir ses cinq
enfants. Très tôt, Henri perçoit un appel au sacerdoce. Pour ne pas peser financiè-
rement sur sa mère, il décide de répondre à une proposition d’études gratuites au
Petit Séminaire de Suze en Italie, l’un des lieux refuge de la Congrégation des
Pères du Saint Esprit alors expulsée. Sa détermination est forte. N’ayant pas à 11
ans, il part seul vers l’inconnu, loin de sa famille, pour deux ans. Renté en France,
à Mende, il se rend compte que sa vocation n’est pas dans la Congrégation des
Spiritains. En 1908, il revient étudier au Petit Séminaire de Graves près de Rodez.
En 1911 il entre au Grand Séminaire de Rodez.
UN CHRÉTIEN SOUS L’UNIFORME
Devançant volontairement l’appel pour le service militaire en 1913 afin de rester proche de son diocèse,
il se trouve encore sous les drapeaux quand éclate la déclaration de guerre. Il participe notamment aux
batailles de l’Argonne, de Verdun et du chemin des Dames. Il s’occupe
également de l’instruction des nouvelles recrues : on lui confie les forts
tempéraments. Il partage ses sentiments à un ami : « La guerre est dure,
terrible, sauvage sans doute ; elle impose de grandes fatigues. […] Cepen-
dant on se retrouve homme et surtout chrétien le soir après la bataille et
c’est alors qu’on souffre le plus en entendant les cris des pauvres blessés ou
le râle des agonisants1». Devenu entre-temps sous-officier puis lieutenant,
il est démobilisé en 1919.
PRÊTRE
Le 4 février 1922, il est ordonné prêtre à Rodez. Au soir de son ordination, il médite : « Je suis Prêtre,
Prêtre pour l’éternité. […] Je m'offre à vous pour tout ce que vous voudrez, pour la paix, la joie comme
pour l'obscurité et la souffrance2». Son existence est pour toujours enracinée dans la mission sacerdo-
tale. En 1966, lors de la dernière retraite prêchée à des prêtres, il s’exprime ainsi : « Je ne sais pas moi-
même jusqu’à quand je pourrai continuer ce ministère auprès de vous, mais il est bien certain que c’est le
dernier que j’abandonnerai et que je délaisserai le reste pour continuer à m’occuper des prêtres3».
1Lettre à un ami, 01.09.1914
2Voir Gaucher, Guy, La vie du Père Marie-Eugène, p. 42.
3Retraite sacerdotale, 8 septembre 1966 [inédit].