La Porte des Etoiles n°24 5
Informatique et photographie
Côté photo, en 1973, on utilise le Reex 24x36. Pour une somme
modique, le boitier le plus utilisé par les astronomes amateurs était
le Zénit B soviétique. Robuste, simple, lourd, il était parfait pour la
photo astro. Il fallait savoir tout faire en photo. Ne pas développer
soi-même le lm, c’était s’exposer à quelques déconvenues. Les
lms utilisés sont majoritairement les 400 ASA, sensibles mais
granuleux, les plus connus étant les Kodak TRI-X Pan, Agfa PAN
400 ou Illford HP4. Si réaliser sa photo demande de l’adresse, la
développer exige aussi un
savoir-faire certain. La nature des révélateurs, leur dosage, le temps
d’immersion du lm seront autant de paramètres à maîtriser, de même
que la nature du papier sur lequel on xera l’image. Tous ces paramètres
limitent donc sérieusement la parution de belles images. En 1977, on
commence à parler d’hypersensibilisation des lms. Une technique simple
et à la portée de tous qui consiste à chauffer la pellicule à 70°C pendant
8 heures dans l’azote puis la laisser dans de l’hydrogène à 22°C pendant
encore 8 heures. La sensibilité du lm est alors multipliée par 10 !
En 1973, on ne parle pas d’informatique. Il faut attendre 1975 pour voir
arriver les premières « machines à calculs » à prix abordable (450 francs).
Le premier ordinateur capable de tracer une parabole n’arrivera dans le
lycée qu’en 1976. Mais on sait bidouiller l’électronique. C’est encore
l’époque où Ciel et Espace fournit des plans d’une raquette de commande
de télescope.
L’astronomie professionnelle dans les années 70
En 1973, le plus grand télescope optique du monde a un diamètre de 200
pouces soit 5.08 mètres. C’est le télescope Hale du Mont Palomar qui,
grâce aux caméras électroniques permet d’atteindre la magnitude 24. Il
ne sera dépassé que deux ans plus tard, en 1975, par le télescope russe de
Zelentchouk, mais, le site choisi étant mauvais, celui-ci ne fournira jamais
de données à la mesure de son diamètre. Deux autres grands télescopes
rentreront en service en 1975 et 1976, les 4 mètres de Siding Spring en
Australie et Cerro Tololo au Chili.
Le début des années 70 a vu le lancement des premiers satellites
astronomiques OAO et Uhuru qui observèrent le ciel pour la première fois
dans des longueurs d’ondes inaccessibles depuis la Terre en ultraviolet et
en rayons X. L’astronomie spatiale commence. 1973 voit l’annonce d’un projet de télescope spatial et le
lancement de la première station spatiale Skylab le 14 mai. Durant deux ans, trois équipages y séjourneront
et étudieront l’adaptation de l’homme à l’absence de pesanteur, l’activité du
Soleil, l’océanographie et l’observation du ciel. Skylab sera mis en sommeil
ensuite et s’écrasera sur Terre 6 ans plus tard le 11 juillet 1979.
Que sait-on de l’univers dans les années 70 ?
Si l’astronomie en infra rouge est encore balbutiante et ne se pratique qu’avec
les ballons sondes, la radioastronomie est en plein essor et a permis de faire
de nombreuses découvertes. Quasars et pulsars, radiogalaxies et radiosources
galactiques posent encore de nombreuses questions. Le mécanisme de
naissance, de vie et de mort des étoiles est assez bien identié. On connait
les pulsars (une cinquantaine est connue en 1975) et la structure des étoiles à
le fameux Zénit B
la comète Kouhoutek en 1973.
Télescope de 310 mm, pose de 17 min
sur Kodak TriX
la station spatiale Skylab
le quasar 3C273
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