DUC Naomi K2 Les investissements chinois dans le monde : une

DUC Naomi K2
Les investissements chinois dans le monde : une logique sectorielle qui découle sur une
sélection des territoires
« La Chine m'inquiète », cette expression prêtée par Proust à Mme de Guermantes dans La
Recherche pourrait être reprise aujourd'hui pour qualifier le sentiment causé par le formidable
développement économique de la Chine, développement qui se constate notamment à travers les
flux d'investissements qui constituent des indicateurs révélateurs de l'expansion économique du
pays. La Chine a en effet atteint un nouveau record, en se plaçant en 2012 au rang dans le
classement des pays émetteurs d'investissements hors frontières, gagnant ainsi 3 places. Ces flux se
dirigent de plus en plus vers des nations en développement, dans les régions comme l'Afrique,
l'Asie du Sud Est ou l'Amérique latine, mais convergent, et ce surtout depuis la crise de 2008, vers
les économies dites développées comme les Etats-Unis, et progressent indéniablement en ce qui
concerne les pays d'Europe occidentales, dont les économies sont très fragilisées par la conjoncture.
Ainsi la stratégie de la Chine peut se résumer simplement : elle consiste à opérer une sélection des
secteurs vitaux à son économie, pour ensuite intervenir dans les régions du monde qui répondent à
ces mes besoins : la géographie de l'investissement chinois répond en fait à une logique
sectorielle, c'est à dire qu'il privilège certains secteurs qui déterminent ensuite les investissements et
les implantations capitaux chinois dans les différentes régions du monde. Ainsi contrairement à ce
qu'on pourrait penser, les investissements chinois ne s'effectuent pas tous azimuts, et comprendre
comment les investisseurs ciblent les secteurs est donc crucial pour déterminer la logique des flux
de capitaux chinois dans le monde, car c'est c'est à partir de cette sélection qu'on se rend compte que
les investissements chinois ne se déploient pas dans les différentes régions selon le même but, et
donc que les impact à plus grandes échelles, souvent décriés, ne sont pas forcément les même.
L'investissement : une stratégie étatique
Le rôle de l'Etat Parti est non négligeable pour comprendre l'orientation des investissements des
firmes chinoises à l'étranger. C'est en effet l'Etat lui-même qui a obligé les entreprises à entamer un
processus de concentration au profit des plus grandes et des plus avancées, menant à la fin du XX
siècle de nombreuses entreprises à être racheter par de plus grandes du fait de ce processus ordonné
par l'Etat. C'est à cause de leur ouverture tardive, que l'Etat les a poussé, à travers une politique
d'incitation financière et fiscale, à l'internationalisation.
Les objectifs à atteindre au niveau des investissements étrangers sont donc établis par le
Plan, et sont définis dans chaque secteur. Ainsi les secteurs qui pèsent le plus lourd dans les
investissements chinois sont l'énergie et les métaux, représentant à eux seuls 70% des
investissements chinois mondiaux. La Chine a en effet un besoin croissant de ressources naturelles
en hydrocarbures et en minerais, dont elle est largement dépendante, l'approvisionnement intérieur
en pétrole ne correspondant plus aux besoins d'une économie en pleine expansion. Parmi les
principaux acteurs de ces secteurs clés on peut citer Sinopec et CNPN pour le pétrole, ou Chinalco
pour le secteur minier. Évidemment, tous ces groupes, leader dans leurs domaines, sont des SOE,
c'est à dire des sociétés d'Etat. Ces firmes sont la colonne vertébrale de l'économie chinoise et
bénéficient d'avantages importants, comme l'accès préférentiel au crédit bancaire et aux marchés
publics, à tel point qu'on les accuse parfois (autant les observateurs externes comme la Banque
Mondiale, que les acteurs internes du Parti) d'étouffer complètement les PME chinoise qui peine à
s'internationaliser. En effet les moyens financiers des SOE sont colossaux, les banques d'Etat leur
prêtent presque les yeux fermés des crédits dont elles nécessitent dans le cadre de leur stratégie
d'expansion, d'acquisition et d'investissement à l'étranger. Le rôle de l'Etat est donc prépondérant
dans la stratégie des investissements à l'étranger, ce qui amène parfois à quelques réticences vis à
vis des investissements en provenance de Chine, la peur étant que derrière les négociations des
entreprises se cache en fait l'ambition géopolitique de l'Etat chinois... Les litiges commerciaux entre
la Chine et ses partenaires fragilisent d'autant plus la confiance dans l'accueil des investissements
chinois, en témoigne le tout récent problème liés aux panneaux solaires entre l'Europe et la Chine,
la Commission européenne ayant décidé d'instaurer des droit antidumping. Mais d'autres barrières
se posent à l'implantation des firmes chinoises sur un territoire, dues notamment au manque de
transparence de leurs finances, la rigidité bureaucratique de leur organisation, ou encore le manque
d'une véritable renommée internationale comparable à l'image de marque de certaines firmes
européennes ou américaines. Tout ceci explique que la principale forme de l'investissement se fasse
par l'acquisition d'une entreprise déjà connue, ou par l'acquisition d'un pan d'un secteur de la
production d'une entreprise.
Les investissements dans le Sud tournent autour des ressources naturelles mais tendent à se
diversifier.
On le sait, les ressources naturelles sont vitales pour une économie en pleine expansion
comme la Chine, ils représentent en effet près de 50% des investissements à l’étranger (Annexe 1),
et c'est vers les pays du Sud, comme l'Afrique et l'Amérique latine qu'ils se tournent. En Amérique
latine la majeure partie des investissements se concentrent sur le pétrole, comme en témoigne le
rachat des concession d'Occidental Petroleum en Argentine. La stratégie des investisseurs chinois
dans ces pays est alors toujours la même ; le financement de fond de développement, le financement
d'infrastructures dont les pays sont largement déficitaires et la fourniture de produits manufacturés,
contre l'exploitation de minerais et d'hydrocarbures. Cela conduit évidement à une sélection des
pays, les privilégiés étant ceux richement pourvus en matières premières vitales aux firmes
chinoises comme l'Argentine, le Brésil ou le Pérou.. En ce qui concerne l'Afrique, une étude de la
fondation américaine Heritage(1) évalué et répertorié les investissements chinois reçus par l'Afrique
depuis 2005, montant qui s'élèverait à 108 milliards de dollars : les transports, l’énergie, dont le
pétrole, l’immobilier et les mines sont les secteurs qui recueillent le plus d'investissements. Le
premier pays est Nigeria avec 15,6 milliards de dollars, c'est à dire plus que la France ou le
Royaume-Uni et le secteur qui a capté le plus d’investissements est, presque sans surprise, l'énergie
avec environ 8 milliards de dollars. Le rapport 2012 de la BAD portant sur l'investissement chinois
en Algérie et en Egypte estime même que le volume d'IDE de la Chine vers l'Afrique, une fois
soustrait les investissements en direction de Hong Kong et des paradis fiscaux s’élèveraient à 21%
du volume total de ses investissements.
L'implantation bienvenue des investissements chinois correspond au fait qu'ils présentent
une autre option face à la traditionnelle hégémonie occidentale, notamment en Amérique latine qui
essaie de garder une certaine autonomie par rapport à son voisin le géant étasunien et aux
institutions internationales telles le FMI ou la Banque mondiale qui en contrepartie d'aides
financière exige des restructurations importantes : la conjoncture et la géostratégie jouent donc en
faveurs des investissements chinois dans ces régions du monde, les aides venant du Nord ont
diminuées suite à la crise. Aussi si les investissements se concentraient dans le secteurs des
ressources naturelles il tendent aujourd'hui à se diversifier vers les secteurs manufacturiers de
l'automobile, du textile, mais aussi parfois de l'électronique, et cela est un fait moins connu. Le
rapport de 2012 de la CEPAL(2), établit que l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay sont les
points d'ancrage de la production des entreprises chinoises en Amérique latine car ils sont des points
d'entrée dans les zones de libre-échange de l'Alena et du Mercosur et 50 000 emplois dépendraient
des investissements chinois dans l’économie réelle de la région dans les secteurs des produits
manufacturés, comme l’électronique, de l’automobile... La logique est la même en Afrique, les
entreprises investissent directement dans la région en s'y implantant (la firme de l'électronique
Hisense a ouvert en 2008 sa usine hors de Chine en Egypte), car cela leur permet d'accéder plus
facilement aux marchés européens grâce aux accords entre l'Afrique du Nord et l'UE donnant des
droits de douanes avantageux.
A une logique de sécurisation des ressources naturelles vitales pour l'économie chinoise se
superpose de plus en plus une diversification des investissements dans les secteurs manufacturés,
les investisseurs chinois n'hésitant pas à s'implanter dans les régions du monde qui présentent un
aspect éminemment stratégiques pour eux : la logique des investissement chinois dans les pays du
Sud en développement est donc elle aussi double : s'assurer l'apport en énergie nécessaire à des
firmes en pleine expansion, et l'implantation dans des régions présentant un intérêt d'un point de vue
économique et géographique.
Des investissements en direction des pays développés de plus en plus importants
Les investissements dans les pays dits du Nord, c'est à dire l'Amérique du Nord et l'Europe,
répondent aux me motifs : contourner les barrières tarifaires, s'approprier la technologie et
gagner des parts de marchés. Tous les secteurs sont visés(automobile, agroalimentaire, énergie,
technologie..) .
L'Europe reste ainsi ciblée dans certains domaines : le Plan 2011-2012 et le Plan
technologique ciblent les domaines industriels prioritaires pour les 15 prochaines années comme
l'aéronautique, les biotechnologies et l'industrie ferroviaire, secteurs dans lesquels la Chine
considère l'Europe comme plus en avance, ce qui amène à penser que les investissements en
direction du vieux continent vont augmenter dans les prochaines années, le Royaume Uni est déjà
particulièrement visé avec plus de 23 milliards de dollars de capitaux chinois en 2014 (Annexe 2).
Les infrastructures sont beaucoup visées car elles permettent aux investisseurs chinois de mieux
entrer sur le marché européen. L'exemple le plus marquant est peut-être celui du Pirée en Grèce. Ce
pays dont l'économie est secouée par la crise est sorti gagnant de l'acquisition du terminal
commercial du Pirée en 2010 par l'entreprise chinoise de transport maritime COSCO pour la
modique somme de 3,3 milliards d'euro. Les investisseurs chinois y trouvent un intérêt commercial
et géostratégique redoutable, car le contrôle de ce terminal leur ouvre les portes de l'Europe de l'Est
en passant par les Balkans. Cette acquisition témoigne d'une double volonté : d'une part, celle de
pénétrer les marchés de l'Europe du Sud (La Grèce, l'Italie, l'Espagne, le Portugal.. qui sont les plus
fragilisés par la crise et accueillent donc avec plus de facilité les investissements chinois. D'autre
part, cela témoigne de la volonté d'élargissement à l'Est de l'Europe les salaires sont modestes,
après avoir pénétré les marchés de l'Europe occidentale les entreprises auront exploité les
avancées technologiques : cet exemple montre que les investissements chinois dans les pays
développés ont une logique double, celle de s'implanter directement sur les territoires qui maîtrisent
les nouvelles technologies pour les acquérir, et ensuite diversifier les investissements en
s'implantant aux « périphéries » pour conquérir des parts de marchés.
L'investissement dans les infrastructures de transport comme celui du Pirée, trouve un
corollaire dans l'investissement en centres de logistique et de zones industrielles : deux espaces
cruciaux pour les investisseurs chinois cherchant à s'implanter sur un marché. Par exemple en
France, la zone de Châteauroux et ses quelques centaines d'hectares se trouve être un lieu
d'implantation idéal : une plateforme logistique, baptisée EuroSity, doit recevoir des entreprises
chinoises, leur donnant un accès direct au marché européen.
Le rachat de firmes occidentales par des firmes chinoises est un bon témoignage de la
logique des investisseurs chinois. Si l'on s'intéresse au secteur agroalimentaire, l''acquisition par
Shanghui International du géant de la viande Smithfield dont la transaction estimée à 7 milliards de
dollars a même retenti dans l'Hexagone, Justin Bridou et Cochonou appartenant à Smithfield, ces
deux marques passaient alors du côté chinois, est révélateur, car cet exemple montre que les
investisseurs chinois rachètent des entreprises déjà reconnues dont les parts de marchés sont donc
assurées, stratégie plus sûre que l'implantation d'une firme chinoise encore inconnue dans le monde
occidental, la logique est donc de sécuriser les investissements.
Mais outre l'investissement dans les firmes occidentales, l'extraordinaire exploit de la Chine
a été de pousser ses ramifications financières jusque dans le financement de la dette des Etats
occidentaux. Les deux banques gouvernementales CDB et Eximbank y sont pour beaucoup à travers
leur aide au développement( elle aurait prêté depuis 2000 22% de plus à l'Afrique Subsaharienne
que la Banque Mondiale, soit 67 milliards de dollars), et si la Chine détenait ainsi en 2013 1277
milliards de dollars, devenant le premier créancier des Etats-Unis, les fonds souverains et les
investisseurs étatiques se dirigent de plus en plus vers l'Europe. La gestion des réserves chinoises
est en effet confiée à des fonds souverains comme le fameux CIC qui a pour but d'investir dans des
sociétés étrangères, et à la State Administration of Foreign Exchange, qui favorise les marchés
américains du fait de sa stratégie d'investissement axée sur la sécurité des placements : les
placements aux Etats-unis sont avantageux car sûrs juridiquement et financièrement, les Etats-Unis
restant encore la première économie. Le déplacement timide vers l'Europe traduit la nécessité de
diversification des avoirs en dollars trop tournés vers les Bon du Trésor américains. La Chine
investit en effet dans les pays les plus secoués par la crise, ceux dits du Sud de l'Europe, par
exemple en souscrivant aux emprunts que l'Espagne ou le Portugal émettent, les montants s'élevant
à des milliards de dollars : aujourd'hui la Chine serait détentrice à hauteur de 7% de la dette
européenne. encore les intérêts sont d'ordre financier : la bonne santé de la Chine dépendant
largement de celle su système internationale les investisseurs publics ou privés chinois ont donc tout
intérêts à ceux que l'Europe de sombre pas, entrainés par quelques pays en difficulté. L'intérêt est
par ailleurs stratégique car face aux Etats-Unis l'UE peut constituer un contrepoids.
Les investisseurs chinois sont ainsi présents sur tous les fronts, et le financement des dettes
publiques par les investisseurs chinois révèle aussi qu'à travers ces investissements qui inquiètent
souvent, se dessine une nouvelle carte des relations d'interdépendance entre les pays du monde.
.
Les contestations face aux investissements chinois et les effets sur les territoires.
Face au développement des ramifications chinoises dans les économies nationales, des voix
s'élèvent de plus en plus, moignant parfois des problèmes culturels que peuvent engendrer la
stratégie d'investissements chinois. En France, le domaine viticole, considéré comme un véritable
patrimoine national, fait souvent l'objet de vifs scandales et protestations relégués par la presse suite
aux nombreux rachats de terrains par des investisseurs chinois. C'est ainsi qu'en août 2012, et ce
malgré le mobilisation des syndicats des vignerons le domaine de Gevrey Chambertin a été cédé
pour la modique somme de 8 millions d'euros à un propriétaire de casinos de Macao. Ces rachats
sont souvent critiqués et déplorés, accusés de mutiler le patrimoine français. Il faut cependant
relativiser ces investissements, car les principaux investisseurs restent français à 60%. De plus ces
rachats spectaculaires autant pas leur somme que par leur symbolique permettent souvent de sauver
des châteaux, des domaines, des hôtels particuliers en difficulté et qui ne trouvent pas de repreneurs.
Face à ces rachats retentissants la nuance est donc de rigueur, les aspects négatifs gommant souvent
les points positifs qui en ressortent.
Les entreprises elles-mêmes refusent parfois des projets : on se souvient que General
Motors, bien qu'en difficulté, avait refusé de vendre Opel à Beijing Automotive Industry, du fait du
transfert technologique de pointe que ce rachat sous-entendait. Les autorités ont aussi leur mot à
dire en ce qui concerne les projets de fusion ou d'acquisition : aux Etats-Unis le Comité des
Investissements Etrangers qui étudie les dossiers peut user d'un droit de veto quand les secteurs
stratégiques de l'économie américaine sont en jeux. Ainsi par exemple, l'entreprise Huawei s'est vu
refuser l'acquisition de 3Leaf, firme américaine spécialisée dans le cloud computing, utilisé par les
grands champions de l'informatique comme Microsoft, Apple, Google...Aussi, si l'Europe est très
ouverte à ces investissements du fait de la crise que traversent les pays de l'UE, le Sénat des Etats-
Unis tire la sonnette d'alarme en ce qui concerne les investissements chinois dans les secteurs qui
peuvent mettre en jeu la sécurité nationale comme celui des télécommunications.
Les effets de ces investissements sur les économies nationales sont par ailleurs modestes,
alors que d'ordinaire, les investissements de capitaux étrangers ont pour effet de stimuler les
économies et le tissu productif. Or ce n'est pas forcément le cas aujourd'hui. Dans les pays du Nord
en difficulté, comme la Grèce ou l'Espagne, l'arrivée de capitaux étrangers a certes permis la
diminution de leur dette, le rachat de firmes au bord de la faillite a aussi permis de préserver des
bassins d'emplois, mais les effets positifs de cette forme d'investissements, forme majeure de
l'investissement chinois s'arrêtent là, car pour constater une réelle stimulation des économies locales
il faudrait que l'investissement passe par la création de sites, comme c'est le cas en Bretagne à
Carhaix avec l'implantation de Synutra producteur chinois de produits infantiles qui a investi près
de 100millions d'euros avec le groupe français Sodiaal dans un complexe de séchage de lait. Les
effets des investissements sont eux aussi moins importants que ceux escomptés. En s'appuyant sur
la rapport 2012 de la BAD(3), qui estime que les investissements chinois dans les produits
manufacturés présentaient des signes encourageant pour les territoires d'Afrique du Nord car les
nouvelles entreprises représentaient une nouvelle demande de main d’œuvre, le rapport explique
aussi que les impacts des IDE sont modeste. Si les entreprises chinoises sont contraintes légalement
de travailler avec des entreprises locales, le rapport estime que ces entreprises chinoises ont
employé « un nombre limité de travailleurs locaux » (surtout en ce qui concerne les infrastructures
la main d’œuvre chinoise s'est déplacée). Le rapport estime en plus que les Algériens n'auraient
guère accès à la hiérarchie et travaillerait surtout sur les chantiers. La croissances des
investissements chinois dans l'industrie dans cette région ne serait donc pas porteuse d'un
développement positif, car le rapport présente les entreprises chinoises comme ayant simplement
exécuter les contrats négociés avec les Etats de la région, et peu investi en ce qui concerne
l'acquisition de savoir, ce que le rapport estime crucial pour diminuer le taux de chômage important
de cette région.
Enfin à l'échelle mondiale la part des dettes publiques tenues par la Chine, et
particulièrement en ce qui concerne la dette américaine (bien que la Chine est entamée un processus
de « dés-américanisation » de ses réserve et de son économie) pose la question d'une nouvelle
hiérarchie. Le statut de banquier du monde de la Chine semble lui conférer une autonomie et la
mettre en position de force dans la hiérarchie mondiale. Cependant cette vision est à nuancer ; car
son intégration accrue au système financier planétaire joue plus en faveur d'une nouvelle
interdépendance que d'une réelle hégémonie, son économie étant très liée à la conjoncture
américaine du fait des investissements importants dans le Trésor américain. Ainsi si la Chine
inquiète, la possibilité qu'elle a de faire pression est quand même limitée.
L’internationalisation des entreprises chinoises venant d’une initiative de l’Etat, les
investissements chinois résultent avant tout d’une stratégie de l’Etat : ils consistent à sécuriser les
approvisionnements en ressources naturelles nécessaires au développement de l’économie en pleine
croissance. Les investissements, dans cette perspective s’orientent vers les pays du Sud en
développement, où cependant ils tendent à se diversifier de plus en plus vers le secteur des produits
manufacturés. La logique est différente dans les pays développés le principal objectif est
l’acquisition des technologies et la conquête de nouvelles parts de marchés. Enfin, les critiques de
ces investissements souvent très contestés sur les économies locales doivent être nuancées, bien
qu’il semble tout de même que les impacts positifs souvent attendus dans les économies en
développement ne sont pas toujours réalisés. Peut-être que la principale conséquence des
investissements chinois dans le monde réside dans une certaine recomposition des forces
géopolitiques entre les territoires.
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