Publié le 31/03/15 - 18h26
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[Reportage] Qualité
À l'Institut mutualiste Montsouris, les patients se rendent à pied au bloc opératoire
-HOSPIMEDIA
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En soi, l'initiative paraît tellement évidente qu'on s'étonne encore qu'elle demeure confidentielle. L'idée qu'un patient puisse se rendre de lui-même, sur ses
jambes et non par brancard, sur sa table d'opération est en passe d'être généralisée à l'Institut mutualiste Montsouris. Après la chirurgie ambulatoire, le bloc
central suivra cet automne.
Je marche, tu marches, il marche, nous marchons, vous marchez, ils marchent... À l'Institut mutualiste Montsouris(IMM), dans le 14earrondissement parisien,
ce credo se conjugue au présent depuis l'automne dernier pour 27% des patients opérés en chirurgie ambulatoire. À l'instar de ce qui existe d'ores et déjà au
Centre Léon-Bérard à Lyon, à l'Institut Paoli-Calmettes à Marseille ou encore au sein du service de chirurgie digestive de l'hôpital Édouard-Herriot des
Hospices civils de Lyon, ceux-ci peuvent en effet désormais déambuler sur leurs deux jambes sur la quinzaine de mètres de couloirs qui séparent leur chambre
d'accueil de la table d'opération. Finie cette vision pas franchement rassurante de néons et plafonds qui défilent sous les yeux d'un patient allongé sur un
brancard en direction du bloc opératoire, voire accoudé sur un brancard le dos un peu tordu pour tenter de voir devant et non dessus. Finie elle aussi ce temps
passédans un sas à la fausse allure de salle d'attente aux côtés d'autres patients brancardés avantque la salle d'opération se libère. Finie enfin cette bascule du
brancard à la table d'opération du patient mais surtout de ses fesses, souvent à l'air à cause d'une blouse grande ouverte sur le bas du dos... À l'IMM, le patient
vêtu d'habits fermés jetables (pantalon, chemise, charlotte et chaussons recouverts de surchaussures), et donc les fesses au chaud, quitte à pied sa chambre
accompagné d'un brancardier, qui ne brancarde plus que de nom mais le guide jusqu'à une salle d'attente à l'entrée du bloc opératoire. Sur un air de classique
ou de jazz, magazine en main, il y attend au calme son heure. Quand celle-ci survient, c'est généralement le chirurgien qui se déplace en personne pour
l'amener jusqu'à la table d'opération. Et là, un petit marchepied permet à l'opéré d'y monter de lui-même.
En soi, le couloir à déambuler ne fait guère ici plus d'une quinzaine de mètres mais cela suffit amplement à calmer l'état de stress des patients.
97% des patients saluent le respect de leur intimité
Depuis octobre et le début de cette expérimentation, 872patients ont pratiqué la marche à pied en bloc opératoire, soit 27% des 3261patients de l'unité de
chirurgie ambulatoire de l'IMM, confient les deux promoteurs du projet, le DrOlivier Untereiner, anesthésiste-réanimateur, et Guylaine Rossel, cadre de
santé. Ce delta tient au fait que certains patients ambulatoires sont encore opérés au bloc central de l'institut, qui n'est pas encore concerné par le projet patient
debout. En outre, les actes d'endoscopie sont effectués sur brancard et ceux d'ophtalmologie sur fauteuil, empêchant là aussi d'associer ces patients. En
revanche, s'agissant des patients ciblés par la démarche, aucun refus si ce n'est un, voire deux, n'est à signaler. D'ailleurs, le questionnaire de satisfaction
adressé après coup fait état pour 98% des usagers d'un mode de transfert adapté à leur état de santé, pour 97% d'un respect de l'intimité et pour 84% d'un mode
de transfert qui serait à renouveler en cas de nouvelle opération. Et ce satisfecit vaut pour des personnes dont l'âge court de 15 à 90ans avec une moyenne
d'âge à 43ans. Comme le relatent Olivier Untereiner et Guylaine Rossel, tous parlent spontanément d'un "déstress", d'une anxiété qui est moindre, de
discussions qui s'engagent avec le chirurgien... "On est moins passif, on se sent maître de notre destin", confie d'ailleurs l'un de ces patients ce 27mars de
retour dans sa chambre après opération. Naturellement, pour déambuler, l'usager conserve ses lunettes et son éventuel bloc auditif. Et loin des idées reçues, les
hygiénistes n'ont pas crié au loup devant ce projet, compte tenu du faitque le risque de contamination s'avérait moindre à pied qu'en brancard. Toutefois, une
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