Vers un nouvel ordre du monde
Idée maîtresse de l'ouvrage:
Contrairement à une idée reçue, les mutations mondiales n'ont
pas débuté dans les années 1990, suite à la chute du mur de
Berlin. C'est plutôt en 1979 que les tournants majeurs se sont
produits, initiant de fait la recomposition d'un monde
devenant progressivement instable et ouvert;
Dans ces conditions, une "illusion d'optique" occidentale durant
les années 1990 (élargissement démocratique, diffusion des
droits de l'homme, voire "fin de l'histoire"
1
) n'a pas permis de
discerner les réels enjeux qui se tramaient, et qui trouvent
aujourd'hui encore leurs prolongements.
Résumé des parties:
I- Les reconfigurations mondiales sont des phénomènes
récurrents
Ce n'est pas la première fois que le monde se recompose…
-La "première mondialisation" date du 15e siècle. L'Espagne et
le Portugal se partagent d'ailleurs le monde (traité de
Tordesillas) sous l'égide du Pape. La montée en puissance
écrasante de l'Occident trouve son origine principale suite au
coup d'arrêt porté au processus d'expansion de l'empire
Ottoman durant le 16e s. (échec du siège de Vienne 1529,
doublé de la destruction de la flotte ottomane à Lépante en 1576)
-Les puissances hégémoniques se succèdent, les rapports se forces s'intensifient; encore une fois, seules des
nations occidentales sont concernées. (Espagnols; Anglais au 18e; France début 19e; empire allemand déstabilisant le
système issu du congrès de Vienne)
II- 1979: 4 tournants majeurs
Ces événements sont en apparence isolés ou assimilés à l'affrontement bipolaire; pourtant, alors que l'affrontement
Est-Ouest est terminé, ces événements ont quant à eux encore des incidences dans le monde.
1. Deng Xiaoping cesse le "gâchis idéologique" de Mao et lance une "économie de marché contrôlée", d'où
croissance de la Chine: un travail mûri et préparé.
2. L'intervention soviétique en Afghanistan brise le renouveau de l'URSS et fragilise de façon décisive l'édifice,
d'où volonté de restaurer la sphère d'influence de l'ex-URSS (Poutine) + djihadisme
3. L'islamisme politique, suite à l'avènement de Khomeiny, devient réalité politique; le djihadisme pakistanais
et afghan va renforcer cette dimension religieuse radicale, d'où confrontation Sunnites vs. Chiites sur fond
d'impasse politique due aux djihadistes, Frères musulmans.
4. La 2e crise pétrolière va initier des réflexions sur la diversification des ressources énergétiques; l'avènement
du nucléaire en est la principale conséquence, d'où gaz de schiste, dépendance énergétique.
III- Les enjeux actuels qui pèseront sur l'équilibre mondial
Démographie contrastée, émergents ambigus, monde arabe et risque d'impasse perte d'influence occidentale
1
F. Fukuyama
D'ici 2050: explosion démographique incontrôlée en Afrique: quid flux migratoires? Stabili régionale?
Inversement, l'Occident doit gérer vieillissement et État-providence.
Emergents: des Etats disparates qui prétendent peser dans un monde recomposé via la contestation (voire le
nationalisme) et le poids économique. Les traits caractéristiques: le Russie se construit en opposition; l'Asie
compte quasi-exclusivement sur le poids économique, du fait d'un manque d'hétérogénéité culturelle;
Influence occidentale: déclin relatif US. Terrorisme islamiste qui ne cherche pas à négocier de gain politique,
mais préfère une lutte à mort. Europe: entité culturelle qui demeure indéterminée, sans "bornes".
Monde arabe: "c'est plus de la justice sociale que de la démocratie qui était réclamée […] or, les occidentaux ont
hâtivement interprété ce mouvement comme un élan mocratique…". Enlisement dans des luttes intestines et
des antagonismes régionaux (Frères musulmans vs. salafistes, Sunnites vs. Chiites).
Chine: certes, phénomène de croissance économique évident (croissance à deux chiffres). Le plus frappant
demeure la "reconstruction" de l'armée populaire de libération (APL) passant de 10 milliards de budget
annuel dans les années 1990 à +100 milliards actuellement. De grands défis restent à mener malgré ces
"signes extérieurs" de richesse: pratiquer le multilatéralisme, sécuriser les voies d'approvisionnement
maritimes, atténuer la part de commerce extérieur et la dépendance énergétique…
Conclusion:
Une grille de lecture "morale" des relations internationale conduit à une vision erronée voire angélique des réels
enjeux. Qualifier de "printemps" arabes ce qui en alité avait les traits d'une éruption volcanique le confirme de
nouveau, 20 ans après notre illusion d'optique…
Quelques constats essentiels:
-Le déclin US est relatif.
-La démographie est un facteur clé.
-L'idéologie qui a le mieux traversé le 20e siècle est le nationalisme.
-Le fait religieux peut "polluer" voire retarder les processus de démocratisation.
1 / 2 100%