L`importance stratégique du Moyen-Orient tient d`abord à sa situation g

QU'EST-CE QUE LE MOYEN-ORIENT?
Le territoire:
L'importance stratégique du Moyen-Orient tient d'abord à sa situation géographique. Carrefour entre la Méditerranée et l'océan
Indien, à la jonction de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie, la région est depuis l'Antiquité un lieu de contacts et d'échanges, mais
aussi de rivalités et d'affrontements.
Au centre, cinq États - l'Irak, la Syrie, la Jordanie, le Liban et Israël - se concentrent au XXe siècle les guerres et les
conflits. Trois grands pays, les plus peuplés du Moyen-Orient, les encadrent: l'Égypte à l'ouest, la Turquie au nord et l'Iran à
l'est. Au sud, la péninsule Arabique forme un ensemble à part, aux caractéristiques propres.
Le milieu naturel est globalement contraignant: déserts chauds ou froids, hauts plateaux, montagnes qui ont longtemps offert un
refuge aux peuples persécutés (au Liban, en Irak ou en Turquie). Les terres fertiles, où se rassemblent les populations, sont rares
et d'autant plus convoitées: vallées du Nil et du Jourdain, du Tigre et de l'Euphrate, littoral méditerranéen.
Les peuples:
Trois grands peuples composent l'essentiel du Moyen-Orient: les Perses, ou Iraniens (65 millions), les Arabes, les plus
nombreux (190 millions), et les Turcs (60 millions). Ils ont, au cours des siècles, successivement imposé leur domination sur la
région, ce qui continue de nourrir des visions de l'histoire antagonistes où chacun met en avant sa gloire passée.
Les Kurdes (25 à 30 millions) forment une minorité présente dans quatre pays - la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie - mais elle-
même sans État et régulièrement victime de discriminations et de persécutions.
• Quant aux Juifs (5,5 millions), leur nombre actuel résulte pour l'essentiel d'une immigration récente en Palestine, qui commence
au début du XXe siècle et qui se heurte très vite aux populations arabes de la région. La terre est ainsi le principal enjeu des
guerres israélo-arabes comme du conflit israélo-palestinien.
Religions et conflits:
La diversité religieuse
Le Moyen-Orient est le berceau des trois religions monothéistes: le judaïsme, le christianisme et l'islam. Il abrite les deux
grandes villes saintes de l'islam, La Mecque et Médine, ainsi que Jérusalem, ville sainte commune aux trois religions.
Les musulmans sont de très loin les plus nombreux; ils sont divisés entre sunnites majoritaires et chiites - en Iran, en Irak et au
Liban - et comptent aussi un certain nombre de groupes minoritaires comme les druzes ou les kharidjites.
= Chiisme Branche minoritaire de l'islam (environ 15%). Tant que le prophète Mahomet était en vie, l’islam ne formait qu’un seul
et même courant. En 632, à sa mort, des divergences de vue apparaissent: qui a vocation à diriger la communauté des croyants en
l'absence du Prophète ? Le plus sage et le plus méritant des croyants, disent les sunnites ; le gendre du Prophète, Ali, et ses
descendants, disent les chiites, qui se revendiquent du parti (chi'a) d'Ali. Ceux qui choisissent Ali deviendront les chiites, tandis
que ceux, majoritaires, qui préfèrent suivre Abou Bakr, compagnon de Mahomet, deviendront les sunnites. Pour les chiites, le
Coran est une œuvre humaine, alors que pour les sunnites il a un caractère divin. Le chiisme se distingue également du sunnisme
par l’existence d’un clergé très hiérarchisé. Alors que les sunnites acceptent que l’autorité politique et religieuse soit fondue dans
une même personne, chez les chiites le pouvoir politique doit compter avec le pouvoir, distinct, des autorités religieuses (les
ayatollahs en Iran, par exemple).
= Sunnisme Branche majoritaire de l'islam (85%). Au-delà du Coran, les sunnites sont également fidèles à la "sunna", les faits et
gestes de Mahomet. À travers la sunna, les sunnites tentent d'imiter le Prophète. Historiquement, les sunnites reconnaissent
l'autorité des califes ayant succédé à Abou Bakr.
Les chrétiens (environ 10 millions) sont dispersés en onze communautés, dont les unes reconnaissent l'autorité de Rome (les
maronites du Liban) et les autres forment des Églises autonomes de rite orthodoxe (les coptes en Égypte).
• Les Juifs, autrefois dispersés dans le Moyen-Orient, sont désormais réunis dans les frontières d'Israël.
Islam et politique
Au XXe siècle, s'est imposé dans le monde musulman - péninsule Arabique exceptée - le modèle occidental de l'État-nation
laïque, pour qui l'islam reste une religion, contrôlée par l'État mais dont les préceptes n'interfèrent pas dans la vie politique. C'est
le cas dès l'entre-deux-guerres en Turquie, puis à partir des années 1950-1960 dans les États arabes d'Égypte, d'Irak et de Syrie. Il
s'agit de régimes autoritaires qui s'en prennent durement aux islamistes.
• À partir des années 1930, se développent cependant des mouvements islamistes - dont les Frères musulmans en Égypte - qui font
une lecture politique de l'islam et veulent réformer l'ensemble du monde musulman (l'umma) en faisant du Coran la source unique
de la législation, de la vie politique, économique et sociale. Ces mouvements, qui s'appuient sur le rejet grandissant des idéologies
et des modes de vie occidentaux, entrent en conflit avec les régimes dictatoriaux au pouvoir. En 1979, en Iran, la révolution menée
par l'ayatollah Khomeiny renverse le gouvernement du shah et instaure une république islamique intransigeante et autoritaire.
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