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INDE
3 / © 2016 - BUSINESS FRANCE
domestique dynamique. La croissance indienne a toutefois connu un ralentissement depuis 2010
(baisse record en 2013 à 4,4 %) en raison de la faiblesse de la demande intérieure, d’une baisse
de la production industrielle, et d’une conjoncture internationale morose, la roupie ayant par
ailleurs connu un fort mouvement de dépréciation (env. - 20 % de sa valeur contre le dollar entre
mai et septembre 2013).
Les indicateurs et le contexte économiques sont encourageants, avec le redressement du PIB en
2014 pour atteindre 5,5 % au premier semestre de l’année fiscale 2014-2015 (1er avril-30
septembre) s’expliquant notamment par une reprise de la croissance industrielle (principalement
dans le secteur des mines, de la production manufacturière et de l’électricité). La croissance du
PIB a été également tirée par la relance des exportations et de la consommation, alors que la
progression des importations est restée marginale. Les prévisions pour l’année 2016 – 2017 sont
de très bon augure, l’Inde devrait être le marché connaissant la plus forte croissance avec 7,5 %
de croissance pour 2016 et 2017 selon le FMI. Le déficit commercial s’est réduit en décembre
2014 (9,4 Mds USD) contre 16,9 Mds USD en novembre et 10,2 Mds USD en décembre 2013.
En outre, l’inflation semble désormais sous contrôle, avec une hausse plus faible que prévue en
décembre 2014 (5,0 % sur les prix à la consommation par rapport à 4,4 % en novembre, ce qui
était le plus faible niveau depuis la création de l’indice en 2012). La Roupie indienne a par ailleurs
subi un mouvement de stabilisation en 2014, après une période de dépréciation significative (plus
de 20 % entre mai et août 2013), aidée par des interventions de la banque centrale et une plus
grande confiance des investisseurs par rapport aux devises des autres pays émergents. À cela
s’ajoute un contexte économique international plutôt favorable, d’une part en raison du rebond de
l’économie américaine, compte tenu des liens commerciaux importants entre les deux pays, et
d’autre part d’une baisse du prix des matières premières importées vers l’Inde, notamment du
pétrole brut (1er poste à l’importation – plus de 36 % des importations totales, environ
165 Mds USD).
Bien que les indicateurs économiques soient en amélioration, l’économie indienne reste fragile,
avec un certain nombre de risques liés au retournement du prix des matières premières, ou un
retrait massif de capitaux suite aux politiques menées par les banques centrales. La consolidation
de la reprise et des investissements sera également liée à la mise en œuvre effective du
programme de réformes annoncées par le gouvernement Modi. En effet, la volonté de renforcer la
capacité exportatrice de l’Inde pour répondre au déficit structurel de la balance commerciale, en
faisant de l’Inde un hub mondial de la manufacture (campagne « Make in India ») passera par de
nécessaires investissements dans les infrastructures qui font aujourd’hui cruellement défaut.
PRINCIPAUX SECTEURS D’ACTIVITES
Le secteur des services est de loin le plus dynamique en Inde. Il représente près des deux tiers du
PIB (environ 54,4%), contribue positivement à la balance extérieure et tire la croissance du pays
(taux de croissance du secteur de plus de 14 % par an entre 2000 et 2010). Par ailleurs, les
entreprises indiennes tendent à monter dans la chaîne de valeur en fournissant des services à
plus forte valeur ajoutée qu’auparavant.
L’Inde est en revanche passée d’une société agricole à une économie tertiaire sans connaître une
industrialisation intermédiaire. L’offre locale peine à se développer ‒ notamment en raison du
manque d’infrastructures ‒ et ne parvient pas à satisfaire la demande, créant d’importants déficits
commerciaux renforcés par la dépendance énergétique de l’Inde. Une évolution positive est
néanmoins à noter pour le secteur industriel qui progresse de 25,4 % à 29,6 % du PIB entre 2014
et 2015. La campagne « Make in India » vise à soutenir cet élan.