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Augustin : « tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos
tant qu’il ne repose en toi. »
Saint Paul, aujourd’hui nous invite à répondre à l’appel de Dieu : « Je
vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et
votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous
l’adoration véritable. » Le sacrifice que Dieu attend de nous, et de tous les
hommes, c’est l’offrande de soi-même et de sa vie, par amour. Donc en
aimant de tout son cœur et par toute sa vie. En aimant Dieu lui-même, et
en aimant son prochain comme soi-même, quoi qu’il en coûte et jusqu’au
bout.
Et Dieu sait ce qu’il en coûte ! Les situations de violence barbare où sont
pris nos frères et sœurs chrétiens d’Irak et de Syrie, avec d’autres
minorités de ces pays, sont encore maintenant l’occasion de témoignages
héroïques de fidélité au Christ, au prix de leur vie ou de leur intégrité
physique, et de leur droit élémentaire à vivre, prier et travailler
paisiblement chez eux. Dieu sait ce qu’il en coûte d’aimer l’agresseur, de
travailler et se battre même pour le rétablissement de la justice, mais sans
haine et sans esprit de vengeance. Dieu sait ce qu’il en coûte de
pardonner aux meurtriers de son époux, de son épouse ou de ses
enfants. Bien des voix se sont enfin élevées pour dénoncer cette barbarie
contemporaine perpétrée, comme le disait récemment le Cardinal
Tauran, par des « musulmans dévoyés ». Les djihadistes de l’EI sont
« des musulmans dévoyés » ; ils ne sont pas « le modèle unique de
l’Islam ». La diversité des positions des musulmans laisse ouverte une
voie de dialogue entre croyants, pour œuvrer ensemble à la paix dans la
justice.
J’ai évoqué cette barbarie, mais notre propre société n’est pas exempte de
violences, sur la route, dans le huis clos des maisons ou dans les
institutions médicalisées. Et Dieu sait ce qu’il en coûte de pardonner au
chauffard coupable de la mort de l’un des siens, de dénoncer les
violences familiales ou de résister aux pressions de certains personnels
soignants pour l’élimination de vies humaines fragiles. J’en ai eu
récemment un témoignage poignant.
Le prophète Jérémie en a fait les frais en son temps : « insultes et
moqueries ». Alors qu’il dénonçait le péché du peuple, son dévoiement de
l’Alliance, et les conséquences ruineuses pour Jérusalem. Jérémie
préfigurait Jésus, le Christ, que l’Evangile de ce jour nous présente
montant à Jérusalem, sachant qu’il y serait arrêté et mis à mort. Jésus est
guidé par « les pensées de Dieu » qui a choisi de se révéler aux hommes