Les gestes qui sauvent

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Les gestes qui sauvent
"20 minutes de sa vie pour sauver des vies"
Le cœur : Appeler, Masser, Défibriller…
Le cerveau : Appeler le 15 !
(recommandations de l’Académie Nationale de Médecine 2007)
http://defibrillateur.free.fr
Mettre en place le défibrillateur, écouter et faire ce qu’il dit
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FAMILLATHLON 2011
Un partenariat national avec
la Mutuelle Générale de Paris
Dans le cadre de son action "Défibrillateurs dans la cité, un acte citoyen" la
Mutuelle Générale de Paris mène une campagne forte en faveur de l’implantation
généralisée de défibrillateurs externes automatiques (DEA). Dans ce but, elle a
créé le Comité "Paris réveille mon cœur".
Dès 2006, la Mutuelle est intervenue auprès des pouvoirs publics pour obtenir
le droit - pour tous - d’utiliser sans risque juridique, ces équipements de secours. Le
décret du 4 mai 2007 permet désormais à chaque citoyen d’être un véritable acteur
de la vie.
Aujourd’hui encore, la Mutuelle Générale de Paris prolonge son action en s’engageant dans le cadre d’un partenariat national avec l’association Famillathlon.
Au terme du partenariat conclu ce jour, les deux acteurs associent leur image pour :
- Montrer les bienfaits du sport pour chaque membre de la famille, toutes générations confondues
- Affirmer l’image positive de la famille à travers le sport
- Développer le thème du sport et de la santé
- Développer le thème de la solidarité
- Être une plateforme d’information
- Mettre en contact les familles avec le monde du sport et les acteurs de la santé et
de la solidarité
- Rassembler dans un même lieu les acteurs publics et privés en lien avec la famille
et le sport.
Pour une solidarité active en faveur de la vie :
La Mutuelle Générale de Paris, la solidarité en mouvement…
Mutuelle Générale de Paris, 4 rue coquillère - F-75001 Paris - Tél : 01 42 33 21 31
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Les gestes qui sauvent avec défibrillateur :
Information pour le public.
"20 minutes de sa vie pour sauver des vies"
L’arrêt cardiaque est responsable de 50 000 à 60 000 décès par an en France, soit
près de 200 décès par jour (= 1 personne/1 000 par an).
En comparaison, la route tue 5 000 personnes par an ! Le taux de survie en France
est de 2 à 4 %, contre 20 à 50 % dans les pays anglo-saxons où le défibrillateur automatique est à disposition du grand public.
Montbard, capitale du secourisme, a été la première ville française à s’équiper de
défibrillateurs accessibles au public (20 juillet 2005).
La deuxième était Villefranche de Rouergue.
OBJECTIFS DE LA FORMATION
-
Reconnaître un patient en arrêt cardiaque
Mettre en œuvre un défibrillateur automatique
Appeler les secours
Pratiquer un massage cardiaque externe
Reconnaître un patient inconscient qui respire, le mettre en Position Latérale de
Sécurité
L’INCONSCIENT QUI NE RESPIRE PAS
L’inconscient qui ne respire pas = arrêt cardiaque
RÔLE DU CŒUR
Le cœur est une pompe, qui permet de faire circuler le sang dans l’organisme. Le
sang est oxygéné au niveau des poumons à travers la membrane pulmonaire. L’oxygène
est ensuite distribué aux différents organes, dont le cerveau.
QU’EST-CE-QUE L’ARRÊT CARDIAQUE ?
L’arrêt cardiaque est l’arrêt des contractions coordonnées du cœur.
Les causes sont multiples, et peuvent être classées selon deux types :
• Médicales : cardiaques ou non
• Traumatiques
La cause médicale la plus fréquente est la fibrillation ventriculaire (70 à 80 % des
cas). La fibrillation ventriculaire est un rythme cardiaque anarchique, inefficace.
Le défibrillateur est un outil qui permet d’agir sur la fibrillation : il s’agit de faire
passer à travers le cœur un courant électrique d’une intensité suffisante pour permettre la restauration d’une activité électrique normale. La conséquence de cet arrêt
cardiaque est l’interruption de l’alimentation des organes en oxygène.
Tracé de fibrillation ventriculaire
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"Être spectateur n’a jamais sauvé une vie."
Le cerveau est l’organe le plus important à préserver, il est très sensible au manque
d’oxygène. Il risque de présenter des lésions irréversibles. Ces lésions apparaissent très
rapidement, en quelques minutes.
Les chances de survie diminuent de 10 % toutes les minutes, donc en 10 minutes,
"le patient a 100 % de chances d’être mort si aucun geste n’est effectué !" D’où l’intérêt de pratiquer les gestes de réanimation même si on a peur que ce ne soit pas parfait.
Pratiquer le massage cardiaque externe permet de restaurer la circulation du sang
dans l’organisme. L’alimentation des organes en oxygène n’est pas interrompue et il
n’y a pas de souffrance du cerveau notamment. En massant, le sauveteur remplace la
pompe cardiaque. Chaque interruption du massage cardiaque aggrave le pronostic. Les
recommandations de 2005 sont de 30 compressions thoraciques pour 2 insufflations. La
vérification régulière des signes de vie (dont la prise du pouls) est inutile.
INTÉRÊT DES INSUFFLATIONS
Insuffler de l’air dans les poumons du patient remplacera la respiration spontanée.
Toutefois, on considère que :
- la dépression entraînée par le massage cardiaque pourra permettre une mobilisation suffisante de l’air contenu dans la trachée pour un temps donné,
- l’organisme dispose, à l’arrêt cardiaque, d’un stock de sang déjà oxygéné qui ne
circule pas,
- les besoins en oxygène sont moindres, car le débit cardiaque est bas.
Le bouche-à-bouche est inutile voire délétère dans les premières minutes de l’arrêt
cardiaque, il est donc maintenant préconisé d’effectuer les compressions thoraciques
en continu.
INTÉRÊT DE LA DÉFIBRILLATION
Le défibrillateur est un outil qui permet d’agir sur la fibrillation : il s’agit de faire
passer à travers le cœur un courant électrique d’une intensité suffisante pour permettre la restauration d’une activité électrique normale.
Le rythme cardiaque du patient est devenu anarchique, le cœur trémule et est inefficace. L’action du défibrillateur permettra, dans la plupart des cas, de redonner au cœur
un rythme cardiaque normal, de pomper à nouveau efficacement.
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Le défibrillateur mis à disposition du public est préférentiellement entièrement
automatique.
Le sauveteur est guidé pas à pas par l’appareil. Après avoir effectué une analyse complète, il jugera seul de la nécessité d’effectuer ou non un choc. Il déclenchera automatiquement un seul choc à la victime, sans intervention manuelle.
Le défibrillateur ne choquera jamais quelqu’un qui n’est pas en arrêt cardiaque,
l’ordinateur intégré ne délivre un choc que si la victime est en fibrillation ventriculaire.
En résumé, tout doit être fait le plus vite possible, d’où la nécessite d’installer des
défibrillateurs automatiques dans les lieux publics, à la portée des citoyens.
Le meilleur médecin, aussi entraîné et compétent soit-il, ne pourra que constater le
décès du patient s’il arrive trop tard ! Le patient en arrêt cardiaque a 100 % de chances
de mourir si rien n’est entrepris avant l’arrivée des secours !!!
Chaque citoyen peut et doit être acteur de sa santé, et chacun pourra alors espérer
être secouru par son voisin.
Il n’y a pas de temps à perdre car chaque minute est comptée et se paye par une perte
de chances de survie.
QUI ALERTER ?
Le 15 SAMU, urgences médicales ++++
Numéro gratuit accessible de tout téléphone fixe ou portable, accessible 24 h sur 24.
QUE DIRE ?
- Donner l’adresse exacte du lieu où l’on se trouve, avec le maximum de précisions
(étage, palier, digicode, …). Si possible, placer une tierce personne pour guider
les secours.
- Le nombre de victimes.
- Décrire l’état dans lequel se trouve la victime : conscient ou inconscient, respire
ou ne respire pas.
- Expliquer les gestes entrepris.
- Écouter le médecin régulateur du SAMU Centre 15 +++ !
- Ne pas raccrocher avant qu’on ne vous le dise.
QUAND APPELER ?
Dès que possible, mais après analyse de la situation : il faut savoir quoi dire aux
secours !
Si plusieurs personnes sont présentes, l’une effectue les gestes pendant que l’autre
appelle les secours.
Plus vite on prévient les secours, plus vite ils arrivent.
"Protéger, Alerter, Secourir."
LA PROTECTION
- Se protéger soi-même en premier lieu.
- Protéger la victime.
- Protéger les témoins.
De tout risque de sur-accident.
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L’EXAMEN DE LA VICTIME
- Évaluer la conscience :
• en posant une question simple
à la victime : "Vous m’entendez ?",
• en donnant deux ordres simples
à la victime : "serrez-moi la main",
"serrez-moi l’autre main".
- Évaluer la respiration de la victime :
se pencher au-dessus de la bouche de
la victime et sentir le souffle sur notre
joue, voir le thorax se soulever, entendre le souffle.
- Mettre en place le défibrillateur automatique : placer les électrodes comme
indiqué sur le schéma, puis suivre les
instructions de l’appareil.
- Appeler à l’aide.
- Libérer les voies aériennes de la victime :
dégrafer col, cravate et ceinture ; puis
basculer prudemment la tête de la
victime en arrière (paume de la main
sur le front, trois doigts en crochet de
l’autre main sous le menton).
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TECHNIQUE DU MASSAGE CARDIAQUE
- Appliquer le talon d’une main au milieu
du thorax de la victime.
- Se placer bras tendus et verrouillés, perpendiculaires à la poitrine du patient.
- Pratiquer les compressions thoraciques
à la fréquence de 100 compressions par
minute (plus rapide que la seconde), à
une amplitude de 4/5 cm.
- Le temps de compression est égal au
temps de relâchement.
- Poser la deuxième main sur la première.
- Entrecroiser les doigts, de manière à ce
que seul le talon de la main du secouriste soit en contact avec le sternum de
la victime.
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L’INCONSCIENT QUI RESPIRE
Si la victime est inconsciente et respire, la mettre en position latérale de sécurité (PLS).
Puis appel des secours
TECHNIQUE DE LA PLS
- Écarter le bras de la victime comme
indiqué.
- Saisir le bras opposé.
- Placer la paume de la main de la victime
contre celle du secouriste.
- Amener le dos de la main de la victime
contre sa joue.
- Faire pivoter lentement la victime en
appuyant sur le genou fléchi.
- Accompagner le mouvement à l’aide de
la main soutenant la tête.
- Placer la jambe comme indiqué
ci-dessous.
- Surveiller la ventilation jusqu’à l’arrivée
des secours.
- Plier la jambe de la victime qui se situe
du coté opposé au secouriste.
◆ ◆ ◆
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En bref !
• Un sujet inconscient qui ne bouge pas, et qui ne répond pas, dont la respiration est
absente ou anormale, est en arrêt cardiaque, on entame sans attendre la réanimation
cardiopulmonaire,
• Il est important d’organiser une chaîne de survie rapide, cohérente et efficace,
• Massez en continu, écoutez ce que dit le défibrillateur, interrompez le massage quand
le Défibrillateur Entièrement Automatique fait une analyse (toutes les deux minutes),
il proposera un choc si besoin,
• N’interrompre le massage cardiaque que si une activité respiratoire spontanée est
perçue, ou à la demande des secours médicaux,
• La mise en place du défibrillateur est primordiale : demander à quelqu’un d’aller
le chercher, masser et l’installer dès qu’il est à disposition : dès qu’il est là, le défibrillateur prime !
Chaîne de survie
"Pour que les cinq premières minutes ne soient pas les cinq dernières du patient !"
"Défibriller n’est plus un acte médical mais un acte citoyen !"
LE DÉFIBRILLATEUR N’EST PAS DANGEREUX POUR LES SECOURISTES
ET NE CHOQUE JAMAIS QUAND LA VICTIME N’EST PAS EN FIBRILLATION.
Pour diminuer le risque de mort subite, observons la règle des 0-5-30
préconisée par la Fédération Française de Cardiologie :
"0 CIGARETTE - 5 LÉGUMES OU FRUITS PAR JOUR - 30 MINUTES DE MARCHE À PIED"
"Pour gagner du temps sur le temps il faut également faire le 15 lors d’une
douleur thoracique persistante afin que les secours médicaux arrivent avant
la survenue de l’arrêt cardiaque."
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EN PRATIQUE
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Pédagogie de découverte encadrée
Questionnaire "avant"
Explication de la chaîne de survie
L’appel des secours
L’inconscient qui ne respire pas : pose du DEA et pratique des compressions
thoraciques
Chronométrage du temps de délivrance du premier choc
(émulation des apprenants pour voir qui est le plus rapide, donc le plus efficace)
L’inconscient qui ne respire pas (PLS)
Questions
Questionnaire "après"
Attestation d’aptitude à l’utilisation du défibrillateur
Cette formation dure 20 minutes
"Moins on en dit et plus on a de chance qu’ils le retiennent"
Répétée tous les ans
RÉFÉRENCES
1.
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5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
WEISFELDT ML, GRIFFITH C, AUFDERHEIDE TP et al, the ROC investigators. Bystander Administered AED
Shock Improves Survival from Out of Hospital Cardiac Arrest in US and Canada. Circulation 2007;116:II
385-II 386.
CASSAN P, HUBERT V, RIFLER JP. Formation courte à la réanimation cardiopulmonaire (RCP) avec défibrillation
entièrement automatique (DEA) : évaluation de la mémorisation du grand public. Ann Fr Anesth Réanim
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International Liaison Committee on Resuscitation. International consensus on cardiopulmonary resuscitation and emergency cardiovascular care science with treatment recommendations. Circulation 2005;112:
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VACHERON A, GUIZE L. Recommandations de l’Académie Nationale de Médecine concernant la prise en
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services for out-of-hospital cardiac arrest. JAMA 2008;299(10):1158-65.
Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes par
des personnes non médecins et modifiant le code de santé publique. Journal Officiel de la République
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SAYRE MR, BERG RA, CAVE DM et al. Hands-only (compression-only) cardiopulmonary resuscitation: a call
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RIFLER JP. DEA pour le public DSA pour les secouristes. La Revue des SAMU, Médecine d’Urgence 2006;
spécial septembre(XXVIII):261-3.
Table ronde : la défibrillation pour le public. Sous la présidence de Monsieur le Sénateur Alex TÜRK, avec
la participation du Pr CARLI P, des Drs GOLDSTEIN P, KACET P et RIFLER JP. CFRC Lille - La Revue des SAMU,
Médecine d’Urgence 2006;spécial décembre(XXVIII):381-8.
LLOYD MS, HEEKE B, WALTER PF, LANGBERG JJ. Hands-on defibrillation: An analysis of electrical current
flow through rescuers in direct contact with patients during biphasic external defibrillation. Circulation
2008;117(19):2510-4.
RIFLER JP. For AED training, the best formation is the shorter. Circulation 2008;118(S_1482):
Abstract P173.
Arrêté du 6 novembre 2009 relatif à l’initiation des personnes non médecins à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes. NOR: SASP0926411A. JO 17 novembre 2009.
◆ ◆ ◆
10
Accident vasculaire cérébral (AVC),
infarctus du myocarde (IDM) :
même combat
L’objet de cette partie du livret est d’apprendre à reconnaître les signes de
l’accident vasculaire cérébral et de l’infarctus du myocarde afin de réagir au
mieux. En effet, c’est la précocité de la prise en charge qui va déterminer le
pronostic pour le patient.
Dans tous les cas, il faut appeler le 15.
Les quelques signes simples décrits ci-après vous permettrons de reconnaître
les pathologies et de déclencher au plus vite la réponse adaptée. Le secouriste
c’est vous, le temps compte et une minute de gagnée c’est autant de cerveau
ou de cœur sauvé.
Que faire en attendant les secours ?
• Si la personne est agitée, essayez de la calmer.
• Si elle est consciente, allongez-la, la poitrine légèrement surélevée.
• Si elle est inconsciente et qu’elle respire, allongez-la par terre sur le côté et basculez
sa tête en arrière.
• Si elle ne respire plus, pratiquez un massage cardiaque.
En présence d’une suspicion d’AVC après avoir alerté le centre 15 :
1ère étape : laissez la personne allongée en position latérale de sécurité (PLS).
2ème étape : noter l’heure à laquelle l’incident est arrivé. Le SAMU vous le demandera.
3ème étape : ne faites rien, attendez l’arrivée des secours. Ne donner ni à boire, ni à
manger même dans le cas de perte de parole ou de paralysie.
4ème étape : pensez à réunir tous les papiers indispensables (ordonnances des traitements, antécédents médicaux, allergies).
L’athérome, qu’est-ce que c’est ?
L’athérome est un phénomène physiologique lié au vieillissement. C’est un dépôt
par accumulation de différents éléments (graisse, tissu fibreux, dépôt calcaire) sur une
partie de la paroi interne d'une artère, l’intima. Le diamètre de celle-ci diminue, ce qui
peut entraver la circulation sanguine.
La plaque d’athérome se forme progressivement au niveau d’un dommage de la paroi
artérielle, favorisant l’accumulation de cellules (musculaires, immunitaires) qui se
chargent peu à peu de graisses et meurent (figure 1).
11
L’infarctus du myocarde (IDM) : qu’est-ce que c’est ?
Quand une artère irriguant le muscle cardiaque (myocarde) se bouche à cause d’un
caillot, une partie du cœur n’est plus suffisamment oxygénée et se détruit. C’est ce
phénomène qui est à l’origine des crampes ressenties dans l’angine de poitrine. Si l’on
n’agit pas rapidement, tout le cœur risque d’être privé d’oxygène : il va lui être de plus
en plus difficile de se contracter. C’est ce que l’on appelle l’infarctus.
DES SIGNES ANNONCIATEURS À NE PAS NÉGLIGER
- Une douleur intense à la poitrine,
- Une sensation de brûlure ou de serrement comme un étau sont souvent les
premières alarmes.
La douleur peut se propager dans le bras gauche, les épaules, les mains, le dos ou
même la mâchoire. Parfois, elle s’accompagne de nausées ou de vomissements. La
douleur thoracique peut aussi être accompagnée d’une grande fatigue, d’un essoufflement et de sueurs froides.
Dès les premiers signes d’alerte, ne perdez pas une minute,
FAITES LE 15.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) : qu’est-ce que c’est ?
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est caractérisé par un arrêt de la circulation
sanguine d’une zone du cerveau. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont les plus
touchées, mais 25 % des AVC surviennent chez les personnes de moins de 65 ans.
Quelques données chiffrées :
• Un AVC en France toutes les 4 minutes
- 3ème cause de décès
- 1ère cause de handicap
- 130 000 accidents vasculaires cérébraux par an.
Échelle FAST (Face, Arm, Speech, Time) recommandée par la Haute Autorité
de Santé pour reconnaître les signes d’AVC et destinée au grand public, secouristes,
ambulanciers, sapeurs pompiers, l’échelle de reconnaissance des signes d’AVC (figure 2).
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• Face (visage) : le visage paraît inhabituel ? Demander à la personne de sourire ;
• Arm (bras) : un des bras reste pendant ? Demander à la personne de lever les deux
bras ;
• Speech (parole) : la personne parle bizarrement ? Demandez-lui de répéter une
phrase simple ;
• Time (temps, dans le sens urgence) :
Si l’un de ces trois symptômes est survenu de façon brutale ou est associé à des
troubles de l’équilibre, ou de maux de tête intenses, ou d’une baisse de la vision,
appeler le service de prise en charge en urgence : le 15.
Même si les symptômes régressent, une seule conduite à tenir FAITES LE 15.
Vous serez immédiatement en contact avec un médecin régulateur spécialisé du
SAMU.
Signes d’un AVC
• Une perte de la motricité et de la force d’un bras, d’une jambe, de la moitié du
visage (déviation de la bouche) ou de la totalité d’un côté du corps (hémiplégie).
Ce déficit peut être total ou partiel. Dans ce dernier cas, on parle d’hémiparésie.
• Une perte de la sensibilité d’un bras, d’une jambe, de la face ou de tout le côté
d’un corps.
• Une difficulté soudaine à trouver les mots ou à les exprimer : les phrases ou
les mots sont incompréhensibles ; difficulté soudaine à parler, à bouger la langue,
impossibilité d’avaler sa salive.
• Un trouble soudain de l’équilibre et de la marche, pouvant conduire à la chute.
• Une perte soudaine de la vision d’un œil (amaurose), vision double (diplopie)
ou vision trouble, due à des troubles de l’accommodation (cette vision troublée
peut apparaître 12 h avant l’AVC, pendant quelques minutes, puis disparaître),
sensation d’éblouissement (impossibilité d’ouvrir les yeux à la lumière), pupilles
inégales et/ou non réactives à la lumière.
• Des maux de tête violents et intenses surviennent sans qu’aucun signe ne survienne avant la crise.
Note : dans le cadre d’une communication au grand public, l’American Stroke Association (ASA)
mène une campagne de sensibilisation "stroke heroes act FAST" (litt. "Les héros de l’AVC agissent
vite"). En France, un plan 2010-2014 de lutte contre les accidents vasculaires cérébraux est lancé.
Deux grands types d’AVC
• Dans 80 % des cas, l’AVC survient lorsqu’une artère est bloquée par un caillot
de sang ou un morceau de plaque d’athérome : on parle d’accident vasculaire ischémique ou infarctus cérébral. Le flux sanguin qui irrigue cette zone du cerveau est
stoppé, les cellules nerveuses meurent si la circulation sanguine n’est pas rétablie
en quelques minutes.
• Dans 20 % des cas, l’AVC est la conséquence d’une rupture d’une artère du cerveau
(hémorragie cérébrale). Le sang se répand alors dans le cerveau. L’apparition d’une
hémorragie cérébrale est favorisée par une hypertension artérielle non traitée,
parfois quelques médicaments et certaines maladies du sang.
13
Les facteurs de risque
• Plusieurs facteurs de risque jouent un rôle dans le déclenchement d’un accident
vasculaire cérébral : hypertension artérielle, hypercholestérolémie, consommation
de tabac, diabète, certaines maladies cardiaques (trouble du rythme : fibrillation
atriale) ou sanguines (sang qui coagule trop).
• Ces risques augmentent au-delà de 60 ans.
• Des pathologies infectieuses (syphilis…) ou inflammatoires, l’utilisation de
toxiques (cocaïne…) peuvent être responsables de ce type d’accident.
• L’hypertension artérielle est cependant LE premier facteur de risque insidieux et
redoutable.
Chez la femme comme chez l’homme, à tout âge - également pour les personnes
âgées - la tension artérielle doit être inférieure à 14/9 (140/90 mm de mercure) ou 13/8
si vous êtes diabétique. Il est donc indispensable de mesurer sa tension au moins une fois
par an et de veiller à son hygiène de vie : poids, alimentation, activité physique régulière,
réduction de la consommation d’alcool.
En cas d’hypertension : prendre son traitement tous les jours, ne pas l’arrêter sans
l’avis du médecin traitant, surveiller régulièrement sa tension.
• La fibrillation atriale (FA)
Quelques données chiffrées :
• Multiplie par 5 le risque d’AVC
• Responsable de 1 AVC sur 4 en France.
• + de 800 000 personnes touchées
• + de 600 000 patients diagnostiqués et + de 550 000 sous traitement.
• 30 000 AVC par an dus à la FA(6, 7).
- L’ AVC consécutif à une fibrillation atriale est souvent plus grave et plus handicapant que les autres AVC.
Comment savoir que vous avez une fibrillation atriale ? Difficile ! Vous pouvez en
souffrir sans le savoir.
• L’activité électrique des oreillettes est désorganisée.
Ces oreillettes se contractent de façon anarchique. La fibrillation atriale entraîne
une irrégularité, souvent une accélération du rythme cardiaque. Vous pouvez
sentir votre cœur "battre la chamade", sentir un pouls irrégulier, de temps en
temps ou en permanence. Un pouls irrégulier doit donner l’alerte.
• Les symptômes peuvent également être un essoufflement à l’effort, des palpitations, des douleurs thoraciques, des malaises et syncopes. Beaucoup de personnes
ne présentent aucun symptôme et le malade peut également souvent ne rien
ressentir. Pourtant cela ne veut pas dire que vous êtes à l’abri d’un AVC.
POURQUOI LA FIBRILLATION ATRIALE PROVOQUE-T-ELLE UN AVC ?
Avec une fibrillation atriale, des caillots peuvent se former dans le cœur, se déplacer
vers le cerveau, et provoquer un AVC (figure 3). Si le médecin a établi un diagnostic de
fibrillation atriale et afin d’éviter un AVC, il est indispensable de :
1. Maîtriser tous ses facteurs de risque vasculaire, comme l’hypertension et le diabète.
2. Prendre des traitements qui régularisent les battements de votre cœur et fluidifient
le sang pour éviter la formation d’un caillot.
3. Consultez régulièrement son médecin cardiologue.
4. Évitez la sédentarité, le tabagisme et la consommation excessive d’alcool.
14
La prise en charge
Afin de confirmer le diagnostic d’AVC, une imagerie cérébrale doit être réalisée en
urgence : scanner cérébral ou IRM (imagerie par résonnance magnétique). Une exploration précoce des artères cervicales est aussi réalisée. L’imagerie cérébrale permet de
déterminer s’il s’agit d’une hémorragie cérébrale ou d’un infarctus cérébral. Elle doit
être réalisée très rapidement, car la prise en charge diffère selon le type d’AVC.
En cas d’infarctus cérébral : l’objectif est de déboucher l’artère, donc de dissoudre
le caillot ; grâce à la thrombolyse réalisée sous certaines conditions. Des anticoagulants
peuvent être utilisés. Selon l’origine de l’accident vasculaire cérébral, d’autres traitements ou des interventions chirurgicales peuvent être mis en place par la suite pour
éviter les récidives : antiagrégants plaquettaires, endartériectomie carotidienne (on retire les dépôts lipidiques au niveau des artères carotidiennes)…
En cas d’hémorragie cérébrale : une intervention chirurgicale peut être nécessaire,
pour retirer le sang accumulé et décomprimer le cerveau.
Des séquelles variables
L’obstruction ou la rupture d’un vaisseau cérébral provoque un manque d’oxygène
dans la zone touchée. L’AVC est une urgence vitale. La rapidité de la prise en charge
joue un rôle dans la gravité des lésions.
15
Les séquelles d’un AVC sont variables selon la région du cerveau atteinte. En
moyenne, 10 % des personnes touchées récupèrent l’ensemble de leurs capacités. Plus
de la moitié des victimes en garde des séquelles :
• aphasie (difficulté à parler),
• troubles de la mémoire,
• paralysie partielle ou totale de la moitié du corps.
Conduite à tenir en post AVC et post IDM
• Réduire les facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, taux de
cholestérol élevé (hypercholestérolémie), diabète, tabagisme) par une meilleure
hygiène de vie et un régime alimentaire adapté.
• Lutter contre la sédentarité en pratiquant une activité sportive (marche, footing,
vélo, natation, gymnastique).
• Effectuer un contrôle médical régulier pour dépister précocement une hypertension, une hypercholestérolémie, une fibrillation atriale et mettre en place un
traitement adapté.
• Limiter le stress et ses effets délétères par des techniques de relaxation et des exercices de respiration.
RÉFÉRENCES
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Cette brochure a été réalisée par le Docteur Jean-Pierre RIFLER
Remerciements à l’équipe qui a participé à l’élaboration de ce manuel :
aux Docteurs Suzanne TARTIÈRE, Boujemaa ZAROUALA, Karim BOUDENIA, AnneMarie BADER, Pascale SCHMITT et Fernand HESSEL, au personnel des Urgences
de Montbard et particulièrement Agnès VILLEGAS, Céline FARCY, Caroline
DUREUIL, Guillaume PETIT, Clémentine THIBOUT, Annie CHAUVE, Nathalie
GINESTE, Sabrina GREMET et Myriam RENARD, et à mon fils Samuel.
Nous remercions pour leur participation à l’édition de cette brochure :
La société BOEHRINGER INGELHEIM FRANCE, 14 rue Jean Antoine de Baïf - 75644
Paris cedex 13.
La Fondation Lucien DREYFUS, reconnue d’utilité publique le 12 mai 1989, 15 rue du
Tivoli - F-68100 Mulhouse.
MEDTRONIC France SAS, 122 avenue du Général Leclerc - F-92514 BoulogneBillancourt Cedex.
La MUTUELLE GÉNÉRALE DE PARIS, 4 rue coquillère - F-75001 Paris.
SFEM éditions
22 rue du Château des Rentiers - F-75013 Paris
Dépôt légal : 3e trimestre 2011
ISBN : 978-2-9521576-8-1
Imprimé par : ITF, ZA RP Mendès France, B12 - F-72230 Mulsanne
La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'Article 41, d'une part, que les "copies ou
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que les analyses et les courtes citations dans le but d'exemple et d'illustration, "toute représentation ou reproduction
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1er de l'Article 40). Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une
contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
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