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Campagne crédit consommation – avril 2012
I – Rappel : le crédit consommation, un enjeu économique et social
1. Les Français, relativement peu endettés en crédit consommation
Avec des encours totaux de 141 milliards d’euros, la France est le troisième marché européen du
crédit à la consommation derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Au niveau individuel, la France se situe dans la moyenne européenne, tant en termes d’encours
(2 263 euros de crédit consommation par habitant en France contre 2 270 en Europe), mais elle
est bien en-dessous de la moyenne si l’on compare à la consommation totale des ménages
(12,6% en France, contre 16,4% dans l’Union européenne). Globalement donc, les ménages
français sont relativement peu endettés en crédit consommation comparés à leurs voisins
européens : les crédits à la consommation constituent 16% de l’endettement total des Français,
contre 18% dans l’Union européenne.
D’après le rapport 2012 de l’Observatoire des Crédits aux Ménages, 30,2% des ménages
français détenaient à la fin 2011 un crédit à la consommation. Un chiffre en baisse régulière et
ininterrompue depuis 2007 (33,2% à cette date).
2. Mais ce faible endettement s’accompagne d’un malendettement
Les crédits consommation souscrits par les Français se divisent de la manière suivante : environ
50% de crédits amortissables, environ 20% de crédits renouvelables (un chiffre en baisse depuis
10 ans, mais qui reste un des plus élevés d’Europe), 17% de crédits affectés (crédits
amortissables liés aux produits achetés), les 13% restants étant constitués des autres types de
prêts (avances en comptes débiteurs, locations avec options d’achats, différés de cartes de
paiement, etc.).
Contrairement à l’idée reçue, les banques distribuent moins de la moitié de ces crédits : 47%. Ce
sont les établissements de crédit (filiales spécialisées des banques), les grandes enseignes
(Carrefour, Fnac, etc.) et les « captives » des constructeurs automobiles (Diac pour Renault par
exemple) qui se taillent la part du lion : 53% des ventes. C’est encore plus le cas des crédits
renouvelables, dont la quasi-intégralité (plus de 80%) est commercialisée par les établissements
de crédit filiales des banques (Cetelem pour BNP Paribas, Sofinco pour Crédit Agricole, etc.) ou
par les grandes surfaces.
Les utilisations du crédit consommation montrent la coexistence de deux types d’endettement :
un endettement soutenable et un malendettement. Toujours d’après l’Observatoire des Crédits
aux Ménages 2012, la plupart des usages du crédit consommation sont effectués pour
l’équipement personnel ou l’investissement domestique : c’est le cas de l’achat d’un véhicule
(60% des usages), d’un bien d’équipement de la maison (21%) ou pour des travaux
d’amélioration du logement (14% des usages). Ces usages sont positifs car, par exemple, l’achat
d’un véhicule peut permettre au consommateur de baisser ses frais de transport ou de trouver
plus facilement un emploi. De même, il est plus rentable pour celui-ci d’acheter à crédit un lave-
linge que d’aller chaque semaine à la laverie, même en prenant en compte les intérêts du crédit.
En revanche, certains usages du crédit sont beaucoup plus problématiques car ils peuvent
indiquer un déséquilibre du budget : c’est le cas du paiement à crédit des dépenses de
consommation courante (près de 10% des usages), des impôts (2,6% des usages) ou des
dépenses de santé (1,7%). Dès lors, on se trouve dans une situation de malendettement, où le
consommateur finance des dépenses du quotidien par un crédit inadapté qui ne fera qu’aggraver
à moyen terme sa situation financière.