I - DIAGNOSTIC
Le patrimoine archéologique
Le patrimoine architectural
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
MINISTÈRE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE,
DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT
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PLAN DE SAUVEGARDE
ET DE MISE EN VALEUR
RAPPORT DE PRESENTATION
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2. Le patrimoine archéologique
1°) Un fonds archéologique très riche
Depuis le XVIe siècle, les antiquités de Besançon suscitent l’intérêt et sont l’objet d’études, de fouilles,
d’inventaires. Au XIXe siècle ces travaux s’intensifient avec les fouilles de A. Delacroix, P. Marnotte, A. Ducat,
et A. Castan. La présence archéologique ne se limite pas à la partie monumentale émergée (Porte Noire,
vestiges dégagés square Castan et quelques éléments de l’amphithéâtre). C’est en effet tout le sous-sol du
centre-ville et du faubourg de Battant qui offre un intérêt archéologique considérable. D’importants vestiges du
passé reposent dans les strates entre sol d’alluvions naturelles et sol moderne. L’épaisseur des sédiments
archéologiques est variable entre 2,00 et 8,50 mètres. La ville moderne se superpose aux villes
protohistorique, romaine et du haut Moyen-Age qui l’ont précédée, suivant des extensions diverses selon les
époques. Installée sur ce fonds, elle masque ce matelas archéologique tout en le protégeant. Aussi des
découvertes sont-elles probables dès que l’on creuse. Le “Document d’évaluation du patrimoine
archéologique” édité en 1990, fournit aux aménageurs un rapport de référence sur les contraintes
archéologiques. L’apport de l’archéologie aux études du secteur sauvegardé de Besançon s’est axé sur 4
moyens de recherche menés par le Service Régional de l’Archéologie : la fouille, les études documentaires,
l’analyse du bâti par les caves, et l’analyse du bâti par les élévations.
- La fouille. Une recherche exhaustive de toutes les données de fouilles anciennes et récentes permet de
restituer l’organisation urbaine à l’échelle de la parcelle à diverses périodes. Par exemple, les sondages du
Palais Granvelle ont à la fois localisé précisément la voie principale de la ville antique en bordure d’un bâtiment
important, mais aussi son déplacement au Moyen-Age, en liaison avec la construction d’une tour noble. Les
opérations et travaux d’urbanisme les plus récents et les plus spectaculaires comme le parking de la Mairie
(étude d’un grand édifice circulaire romain), l’opération Marché-Beaux Arts (quartier artisanal, voie antique et
cimetière du Saint-Esprit), le parking des Remparts Dérasés (murs de quai et 3 remparts, gaulois, romain et
classique), le Palais de Justice et, tout récemment, sous le C.E.S. Lumière (grand édifice gallo-romain orné de
mosaïques), ont particulièrement fait avancer les connaissances. Ces recherches successives sur la moitié
Nord de la boucle du Doubs permettent d’ores-et-déjà de tirer des conclusions sur les différentes trames
d’urbanisation.
- Les études documentaires. Un recensement des bâtiments et activités dans les ouvrages et sources publiés
complète les données de l’archéologie de terrain pour les périodes les plus récentes (fin du Moyen Age à
XVIIIe siècle). L’étude a, par exemple, permis de resituer l’église Saint-Pierre dans son état antérieur à l’édifice
actuel, mais aussi de connaître l’organisation topographique de diverses institutions de la cité au XVIIIe siècle
(Hôtel de ville, Arsenal). L’ensemble (fouille et étude documentaire) doit en définitive livrer la ou les couches
sous-jacentes du bâti actuel étudié par le groupe de travail.
- L’analyse du bâti par les caves. Aux édifices, façades et escaliers abordés par le reste de l’équipe,
l’archéologue apporte un inventaire et une étude sommaire des caves anciennes conservées : celles-ci en
effet évoluent souvent moins vite que les façades sur rue et témoignent de ce fait d’états plus anciens. Il arrive
même que certaines caves aient un plan radicalement différent du bâtiment reconstruit ; ainsi la cave de style
gothique dite de l’archevêché (44 Grande Rue) déborde largement sous la rue actuelle. L’enquête est, de fait,
déjà ancienne : elle a consisté en un inventaire des caves reportées sur le cadastre napoléonien, et la
caractérisation des types de voûtement (berceau, arêtes, ogives, etc...). Il reste à confronter ces données au
bâti de surface de l’étude en cours.
- L’analyse du bâti par les élévations. Sous les façades et les enduits des bâtiments actuels subsistent parfois
les traces plus ou moins complètes de bâtiments antérieurs. Leur repérage et leur analyse permettent de
modifier parfois considérablement notre idée première de l’âge d’un bâtiment. Ainsi le suivi des travaux de
restauration du Palais Granvelle, en 1998, a montré que de nombreux éléments médiévaux (caves,
cheminées, corbeaux de solivage, etc...) ont été intégrés dans les murs d’un édifice que l’on pensait construit
d’un seul jet vers 1540. Ce type de recherches n’a été réalisé à Besançon que de façon ponctuelle, mais
l’inventaire encore en cours des bâtiments qui pourraient conserver des traces significatives permet d’ores-et-
déjà d’affirmer que l’habitat de la Boucle dispose d’un important potentiel antérieur à la conquête française.
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