Mise en œuvre des mesures d’éradication des foyers français
Conformément aux dispositions prévues dans l’arrêté de lutte obligatoire pris immédiatement le 22 août 2002 (JO
n°196 du 23 août 2002), 3 zones d’intervention ont été délimitées pour chacun des foyers identifiés en France. A
titre d’exemple, la carte 2 illustre la localisation des zones focus et de sécurité autour de chaque foyer.
Ce dispositif de lutte s'articule autour d’actions immédiates et d’actions pour les années suivantes.
Mesures appliquées immédiatement :
• renforcement du piégeage dans les zones focus (zone d’un rayon de 5 000 mètres autour du foyer et qui
correspond à la zone la plus rapprochée du piège ayant capturé les premiers individus.) et de sécurité (zone
comprise entre 5 000 et 10 000 mètres autour du foyer : 100 sites supplémentaires pour chaque foyer afin
d’évaluer de façon plus précise l’ampleur de l’infestation ;
• mise en œuvre de traitements insecticides d’urgence, visant l’élimination des adultes l’année de découverte,
dans les zones focus et de sécurité à l'aide de produits phytosanitaires à base de deltaméthrine.
Parallèlement, des mesures phytosanitaires sont mises en œuvre dont notamment : l'interdiction de transport de
plantes de maïs, l'interdiction de déplacement de terre, l'obligation de nettoyage du matériel agricole,
l'interdiction de récolte du maïs avant le 1er octobre.
Principales esures appliquées les années suivantes
Zone focus : les mesures d'urgence prises l’année de découverte du
foyer sont complétées par des mesures visant à briser le cycle
biologique de
D. virgifera
:
• obligation de rotation culturale de façon à ce que le maïs ne
soit pas cultivé plus d'un an pendant 3 années consécutives sur une
parcelle donnée : les larves meurent en l’absence de racines de
maïs ;
• traitements de sol ou de semences efficaces dans les parcelles
à risque et traitement adulticide selon les préconisations de la
DRAF/SRPV en vue de la destruction des larves et des adultes ;
• dans le cœur du foyer (zone avec piégeage effectif d'adultes),
des recommandations sont données pour éviter l'implantation de
maïs sur les parcelles ayant portées du maïs deux ans auparavant.
La rotation culturale constitue le pivot du dispositif de lutte.
En effet, les œufs sont pondus dans les champs de maïs. Après l'éclosion, les larves ne peuvent pratiquement
survivre que sur les racines du maïs. La rotation avec une culture autre que le maïs dans laquelle les femelles ne
pondent pas et les larves ne s’alimentent pas élimine donc presque complètement les risques de maintien de
l’insecte sur la parcelle.
Zone de sécurité :
obligation de lutte insecticide contre les larves et les adultes ainsi qu'une obligation de rotation
culturale (pas plus d’un maïs sur 2 années consécutives).
Zone tampon :
cette zone couvre une surface comprise entre 10 km et 40 km du foyer. Des sites de piégeage sont
installés, de façon plus dispersée, en visant les zones à maïs. Aucune mesure phytosanitaire n'est obligatoire mais il
est recommandé d’effectuer une rotation culturale excluant le maïs pendant une année sur deux.
En résumé, la mesure la plus efficace repose sur l’obligation de rotation durant une ou plusieurs années selon les
zones, mesure combinée à des traitements insecticides ciblés et à la destruction des graminées estivales dans les
cultures entrant dans la rotation.
Malgré ces mesures, le risque de découvrir de nouveaux foyer est réel, compte tenu de l’avancée régulière des
populations originaires des Pays de l’Est et d’Italie …
La vigilance est donc plus que jamais d’actualité !
– Zones d’intervention en Ile-de-
France en 2004
(Source : DRIAF/SRPV IDF)