UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2004-2005 UNIVERSITE DE NANTES L’ARTERE OBTURATRICE Par TOURNEUX Lucie LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. J. LE BORGNE Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Dr. O. BARON Pr. C. BEAUVILLAIN Dr F. CAILLON Pr. P. COSTIOU Pr. D. CROCHET Dr J. DELECRIN Dr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Pr. Y. HELOURY Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. N. PASSUTI Pr. R. ROBERT Pr. D. RODAT Dr VALETTE S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique 1 UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2004-2005 UNIVERSITE DE NANTES L’ARTERE OBTURATRICE Par TOURNEUX Lucie LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. J. LE BORGNE Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : Pr. O. ARMSTRONG Dr. O. BARON Pr. C. BEAUVILLAIN Dr F. CAILLON Pr. P. COSTIOU Pr. D. CROCHET Dr J. DELECRIN Dr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Pr. Y. HELOURY Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. N. PASSUTI Pr. R. ROBERT Pr. D. RODAT Dr VALETTE S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique 2 Je remercie Messieurs les Professeurs LE BORGNE, ROGEZ, ROBERT et ARMSTRONG pour leur enseignement de l’anatomie. Je remercie particulièrement Monsieur le Professeur LE BORGNE pour ses précieux conseils et le prêt de certains documents. Je remercie également Monsieur le Professeur DUPAS pour son aide. Merci à Stéphane et Yvan pour leur disponibilité, leurs conseils et leur soutien. Et merci à tous ceux qui m’ont encouragée … 3 I. Introduction 1. Rappels anatomiques 2. But de l’étude II. Matériel et méthode 1. Matériel 2. Méthode III. Résultats 1. Vue antéro latérale droite d’un os coxal 2. Rapports endopelviens 3. Rapports exopelviens 4. Description des branches de vascularisation endopelviennes 5. Description des branches de vascularisation exopelviennes 6. Variations de l’origine de l’artère obturatrice 7. Systématisation 8. Artériographie IV. Discussion 1. 2. 3. 4. 5. Limites de l’étude Origine de l’artère Branches collatérales : systématisation endopelvienne Division dans le canal sous pubien Branches terminales : systématisation exopelvienne V. Conclusion VI. Bibliographie 4 I. INTRODUCTION 1. Rappels anatomiques L’artère obturatrice est une artère assez volumineuse (3 mm de calibre) naissant le plus souvent du tronc antérieur de bifurcation de l’artère iliaque interne entre la naissance de l’artère ombilicale au dessus et de l’artère génito-vésicale ou utérine en dessous. Elle se dirige obliquement en bas, en avant et en dedans, appliquée contre la paroi latérale de l’excavation pelvienne sous le péritoine pelvien. Elle chemine parallèlement au détroit supérieur (ligne innominée), à environ 2,5 cm en dessous de celui-ci. Elle atteint le canal sous pubien (canal du trou obturé) dans lequel elle s’engage avec le nerf obturateur (en haut) et la veine obturatrice (en bas). Elle se divise à ce niveau en deux branches terminales : une branche antérieure ou interne et une branche postérieure ou externe qui s’anastomosent en formant le cercle artériel du trou obturé. Ces branches terminales donnent des branches de vascularisation musculaire, articulaire, acétabulaire, génitales… La région obturatrice est centrée sur le trou ischio pubien (trou obturateur ou trou obturé) autour duquel s’insèrent la membrane obturatrice et la bandelette sous pubienne. Ces deux formations fibreuses qui obturent le canal ischio pubien ménagent une voie de passage entre le pelvis et la racine de la cuisse : le canal sous pubien dans lequel circule le paquet vasculo-nerveux obturateur avec de haut en bas : le nerf, l’artère et la veine, entourés d’un tissu cellulo-graisseux. Le trou ischio pubien est entouré par des plans musculaires : en face endopelvienne par le muscle obturateur interne et en face exopelvienne par le muscle obturateur externe et par les muscles adducteurs (pectiné, moyen adducteur, court adducteur, grand adducteur, gracile). 2. But de l’étude Mon étude a pour objectif de décrire l’artère obturatrice. J’ai envisagé de mettre en évidence ses rapports, ses branches de vascularisation endo et exopelviennes et ses variations afin d’effectuer une systématisation de cette artère que je confronterai aux données de la littérature. 5 II. MATERIEL ET METHODE 1. Matériel J’ai effectué les dissections de trois pièces anatomiques : sujet féminin frais puis fixé : dissections à droite et à gauche (après dissection de Valérie Sobocinski) sujet féminin frais puis fixé : injection et dissection à droite sujet féminin frais puis fixé : injection à droite, dissections à droite et à gauche 2. Méthode Afin de prélever le bassin et la racine de la cuisse, j’ai procédé de la façon suivante : Incision de la paroi abdominale jusqu’à la ligne passant par les deux crêtes iliaques Incision le long de cette ligne Réclinaison de la paroi abdominale Réclinaison du grand omentum Réclinaison des viscères abdominaux après section puis ligature du colon sigmoïde Dégagement des vaisseaux rétropéritonéaux et du rachis lombaire Incision transversale au tiers supérieur des deux cuisses jusqu’à mise à nue du fémur Prélèvement à l’aide d’une scie du bassin : coupe transversale à hauteur de L3 et section des fémurs Afin de séparer la pièce prélevée en deux, coupe en passant par la symphyse pubienne et l’une des articulations sacro-iliaques. Méthode d’injection de l’artère : Soit injection de l’artère iliaque interne en la ligaturant en aval de l’origine de l’artère obturatrice (3ème sujet) Soit injection de l’artère fémorale (injection rétrograde) en ligaturant l’artère iliaque commune en amont de l’origine de l’artère iliaque interne (2ème sujet) 6 III. RESULTATS 1. Vue antéro latérale droite d’un os coxal. Cette photo met en évidence le canal ischio pubien (trou obturé) obturé en partie par la membrane obturatrice qui laisse le canal sous pubien dans lequel chemine l’artère obturatrice accompagnée du nerf obturateur et de la veine obturatrice. Haut Gauche Canal sous pubien Acétabulum Membrane obturatrice 7 2. Rapports endopelviens Après avoir enlevé les viscères pelviens (utérus et vessie), j’ai mis à jour l’artère obturatrice naissant de l’artère iliaque interne, se dirigeant en avant, en bas et en dedans vers le canal sous pubien, entourée du nerf obturateur et de la veine obturatrice. Avant Droite Canal sous pubien Artère iliaque externe Artère iliaque interne Artère obturatrice Ampoule rectale réclinée 8 L’artère obturatrice circule plaquée contre l’aponévrose du muscle obturateur interne avec son rapport supérieur : le nerf obturateur et son rapport inférieur : la veine obturatrice. La veine obturatrice a présenté de nombreuses variations au cours des différentes discussions : ici, elle se jette dans la veine iliaque interne par une branche et par une autre, dans la veine iliaque externe. Avant Haut Branche de la veine obturatrice se jetant dans la V iliaque externe Nerf obturateur Artère obturatrice Veine obturatrice 9 Avant Haut Naissance de l’artère obturatrice du tronc antérieur de l’A iliaque interne Artère obturatrice Membrane obturatrice Avant Haut Muscle obturateur interne réséqué 10 Une réclinaison du muscle obturateur interne sur la 3ème dissection gauche m’a permis de mettre en évidence les rapports des branches de l’artère avec la membrane obturatrice. Canal sous pubien Avant Droite Artère obturatrice Branche de l’A obturatrice Membrane obturatrice Vue endopelvienne Membrane obturatrice Branche de l’A obturatrice Avant Gauche Vue exopelvienne 11 3. Rapports exopelviens La région obturatrice est recouverte par les muscles adducteurs que j’ai ici mis en évidence en effectuant des réclinaisons successives. Haut Gauche Muscle moyen adducteur Muscle gracilis Muscles moyen adducteur et gracilis réclinés Muscle pectin é Muscle court adducteur Muscle pectiné récliné Nerf obturateur Muscle court adducteur Muscle court adducteur récliné Nerf obturateur Muscle grand adducteur 12 Une coupe parasagittale passant par le canal sous pubien permet de visualiser les muscles de la loge des adducteurs ainsi que les muscles obturateurs externe et interne entourant le trou obturé. Légende : • P : muscle pectiné • M.AD : muscle moyen adducteur • P.AD : muscle petit adducteur • G.AD : muscle grand adducteur • O.E : muscle obturateur externe • O.I : muscle obturateur interne Avant Haut Artère obturatrice Diapositive appartenant au Professeur Le Borgne 13 4. Description des branches de vascularisation endopelviennes Une injection rétrograde de l’artère fémorale droite m’a permis de disséquer l’artère obturatrice plus facilement et de mettre en évidence ses branches endopelviennes. Elle donne des branches sous l’aponévrose du muscle obturateur interne (entre l’aponévrose et le muscle) et des branches pour le muscle obturateur interne. J’ai sectionné la branche ilio pubienne au niveau du canal sous pubien afin de mieux visualiser les branches de division de l’artère au sein de ce canal. Avant Haut Artère obturatrice Symphyse pubienne Muscle obturateur interne récliné 14 J’ai pu constaté qu’avant son passage dans le canal sous pubien, l’artère donne naissance à une branche rétropubienne cheminant derrière le pubis en direction de la symphyse. Cette branche donne un rameau qui naît perpendiculairement, destiné à la région des grandes lèvres : rameau génital. Ce rameau présente des sinuosités. Haut Gauche Aponévrose réclinée du muscle obturateur interne Branche sous aponévrotique Branche rétropubienne 15 Avant Haut Branche de vascularisation du muscle obturateur interne Muscle obturateur interne récliné Avant Droite Rameau génital naissant de la branche rétropubienne 16 5. Description des branches de vascularisation exopelviennes La section de la branche ilio-pubienne a permis de voir la division de l’artère obturatrice en ses différentes branches exopelviennes au sein du canal sous pubien. Elle donne des branches musculaires pour les insertions proximales des muscles adducteurs et une branche descendant entre le muscle court adducteur et le grand adducteur qui va s’anastomoser avec l’artère circonflexe médiale de la cuisse naissant de l’artère fémorale profonde. Haut Gauche Branche iliopubienne sectionnée Passage de l’artère obturatrice dans le canal sous pubien Avant Gauche Canal sous pubien Branches exopelviennes pour les insertions distales des muscles adducteurs 17 L’artère circonflexe médiale naît de l’artère fémorale profonde, elle donne des branches superficielles (en avant du muscle pectiné) et une branche plus profonde qui vient s’anastomoser avec la branche de l’artère obturatrice. Elle chemine ensuite entre les deux chefs du grand adducteur. Je n’ai trouvé cette anastomose que sur la 2ème dissection injectée. Haut Arrière Branche de l’artère obturatrice Muscle court adducteur Branche pour l’anastomose avec l’A circonflexe médiale de la cuisse Muscle grand adducteur Haut Gauche A circonflexe médiale de la cuisse (branche profonde) Branche de l’A obturatrice Anastomose entre une branche de l’A obturatrice et l’A circonflexe médiale de la cuisse 18 L’artère obturatrice donne une branche pour l’articulation coxo-fémorale. J’ai mis en évidence une branche donnant l’artère du ligament rond et sur une autre dissection, une branche cheminant sur la tête fémorale naissant de la branche postérieure ou externe de l’artère obturatrice. Membrane obturatrice Branche acétabulaire Ligament rond inséré sur la tête fémorale Avant Gauche Branche postérieure Branche antérieure Haut Gauche Branche de vascularisation de la tête fémorale 19 Sur cette photo, j’ai sectionné la branche iliopubienne et j’ai réséqué la symphyse afin de mettre en évidence la division de l’artère obturatrice en sa branche antérieure donnant un rameau prépubien destiné à la vascularisation du pubis et en sa branche postérieure donnant une branche de vascularisation pour la tête fémorale (cf page précédente). Avant Droite Rameau prépubien Branche postérieure Branche antérieure Symphyse pubienne réséquée, vue endopelvienne Artère obturatrice naissant de l’A épigastrique inférieure Rameau prépubien Avant Gauche 20 6. Variations de l’origine de l’artère obturatrice Lors de ma 3ème dissection, j’ai effectué à droite une injection de l’artère iliaque interne. Cette injection ne s’est pas avérée efficace étant donné l’origine de l’artère obturatrice sur cette pièce : elle naît en effet de l’artère épigastrique inférieure naissant de l’artère iliaque externe avant son passage sous le ligament inguinal. Elle chemine donc verticalement derrière la branche iliopubienne. J’ai pu observé une branche très fine (injectée) entre l’artère obturatrice et l’artère iliaque interne. Avant Haut Artère épigastrique inférieure V obturatrice naissant de la V épigastrique inférieure Artère obturatrice Branche injectée naissant de l’A iliaque interne 21 La dissection gauche de cette 3ème pièce a mis en évidence une artère obturatrice naissant de l’artère iliaque interne et une veine obturatrice se jetant dans la veine iliaque externe par deux branches (pas de branche se jetant dans la veine iliaque interne). Avant Bas A épigastrique inférieure Artère obturatrice Veine obturatrice 22 7. Systématisation Les différentes dissections que j’ai effectuées m’ont permis d’envisager une systématisation de l’artère obturatrice. En voici les branches principales mises en évidence sur ce schéma tiré de Netter. Haut Gauche Artère iliaque interne Artère iliaque externe Artère obturatrice Branche acétabulaire ou branche pour la tête fémorale Branche musculaire pour les muscles adducteurs Branches pour le muscle obturateur interne Rameau rétropubien Rameau pré pubien 23 8. Artériographie Cette artériographie permet de mettre en évidence le tronc antérieur de l’artère iliaque interne d’où naissent : - l’artère obturatrice se dirigeant vers le trou obturé - l’artère utérine - l’artère glutéale inférieure qui donne des branches pour la tête fémorale et le tronc postérieur de l’artère iliaque interne d’où naissent : - l’artère glutéale supérieure - l’artère sacrée latérale - l’artère ilio lombaire A sacrée latérale A ilio lombaire Tronc postérieur de l’A iliaque interne Tronc antérieur de l’A iliaque interne A glutéale supérieure Artère utérine Artère glutéale inférieure Trou obturé gauche Artère obturatrice Document appartenant au Professeur Dupas Embolisation d’un fibrome utérin (opacification de l’artère iliaque interne) 24 IV. DISCUSSION 1. Limites de l’étude Je n’ai disséqué que trois pièces anatomiques : l’étude est donc limitée. De plus, les trois pièces anatomiques étaient des femmes, je n’ai donc pas pu effectuer de comparaisons morphologiques entre les deux sexes en ce qui concerne l’artère obturatrice. Enfin, j’ai eu quelques difficultés à mettre en évidence la distinction entre membrane obturatrice et bandelette sous pubienne telle qu’elle est décrite dans la littérature [2] [7] [9], à décrire les deux parois (supérieure et inférieure) et les deux orifices (antérieur et postérieur) du canal sous pubien tels qu’ils sont décrits dans l’ouvrage de Bouchet A. et Cuilleret J. 2. Origine de l’artère 1 : A iliaque externe 2 : A épigastrique inférieure 3 : A obturatrice (origine habituelle) 4 : A iliaque interne 5 : A glutéale supérieure 6 : A glutéale inférieure Dessin tiré de Kamina [5] L’artère obturatrice présente de nombreuses variations au niveau de son origine, elle peut naître : - de l’artère iliaque interne (4) le plus souvent - de l’artère glutéale supérieure (5) - de l’artère glutéale inférieure (6) - de l’artère iliaque externe (1) - de l’artère épigastrique inférieure (2) 25 Elle peut aussi naître par une branche venant de l’A iliaque interne et une autre de l’A épigastrique inférieure [4] mais selon Paturet [7] il s’agit d’une anastomose entre l’A obturatrice et l’A épigastrique inférieure. Il précise que cette anastomose peut être à l’origine de l’artère et qu’alors, la branche plus grêle entre l’A obturatrice et l’A iliaque interne est une anastomose. Les variations d’origine sont, selon Gilroy [4], plus souvent unilatérale que bilatérale. Mon étude a mis en évidence deux origines différentes de l’A obturatrice : l’A iliaque interne et l’A épigastrique inférieure (il y avait alors une anastomose avec l’A iliaque interne). J’ai pu constater sur le 3ème sujet une origine différente entre la droite et la gauche : à droite, naissance de l’A épigastrique inférieure et à gauche, naissance de l’A iliaque interne. 3. Branches collatérales : systématisation endopelvienne Les branches endopelviennes de l’A obturatrice sont moins souvent décrites dans la littérature que les branches exopelviennes dont nous parlerons bientôt. Toutefois, Paturet [7] décrit ces branches plus grêles comme suit : - rameaux musculaires : ascendant pour le muscle ilio psoas, descendants pour les muscles obturateur interne et releveur de l’anus. L’étude n’a retrouvé que des branches pour le muscle obturateur interne - rameau rétropubien qui, comme retrouvé dans mon étude, se détache juste avant le passage dans le canal sous-pubien et qui s’anastomose avec son homonyme du côté opposé. Je n’ai pas retrouvé cette anastomose du fait de la section de la symphyse pubienne pour séparer les deux os coxaux que j’ai pratiqué sur chacun des sujets. En revanche, un rameau génital destiné aux grandes lèvres semblait naître de ce rameau rétropubien sur la 2ème dissection - rameau articulaire dit rameau pubien, inconstant, destiné à l’articulation coxo fémorale [10]. Les branches articulaires que j’ai mises en évidence naissaient des branches exopelviennes terminales de l’A obturatrice - une ou deux fines artérioles pour le nerf obturateur que j’avais retrouvées lors des dissections mais que je n’ai pas présentées en photo. - une branche anastomotique pour l’A épigastrique inférieure pouvant devenir l’origine de l’A obturatrice comme il a été vu ci-dessus. 4. Division dans le canal sous-pubien La division de l’A obturatrice en ses branches terminales est constante, ce que mon étude a confirmé. En revanche, la disposition du paquet vasculo-nerveux au sein du canal sous pubien partage certains auteurs : pour Paturet [7] le nerf reste en position supérieure, l’artère est au milieu et la veine en position inférieure ; pour Kamina [5] le nerf est latéral, l’artère au milieu et la veine, médiale. Mes dissections ne me permettent pas de trancher. Il me semble que cette disposition est variable. 26 5. Branches terminales: systématisation exopelvienne Tous les ouvrages déterminent deux branches terminales cheminant sous le muscle obturateur externe: une branche antérieure ou interne (4) dirigée en bas et en avant à convexité interne et une branche postérieure ou externe(7) dirigée en arrière et en bas à convexité externe. Ces deux branches s’anastomosent pour former le cercle artériel du trou obturé. 1 : rameau acétabulaire 2 : A obturatrice 3 : canal du foramen obturé (canal sous pubien) 4 : branche antérieure 5 : A du ligament de la tête fémorale 6 : ligament de la tête fémorale 7 : branche postérieure 8 : membrane obturatrice Dessin tiré de Kamina [5] Je n’ai pas observé de cercle artériel lors de mes dissections, les branches exopelviennes mises en évidence restant bien distinctes les unes des autres. De plus , la 2ème pièce (injectée) ne m’a pas permis de montrer de branche postérieure : je n’ai , en effet, visualisé qu’une branche à la sortie du canal sous pubien qui se divisait ensuite en différents rameaux. La 3ème dissection a montré en revanche ces deux branches terminales. De la branche antérieure (4) naissent : - des rameaux musculaires pour les muscles obturateur externe, pectiné, moyen adducteur et petit adducteur que j’ai localisés principalement au niveau des insertions proximales - un rameau génital ou prépubien qui vascularise, chez l’homme, le scrotum et la verge et chez la femme, les grandes lèvres et la vulve - des rameaux ostéopériostés [7] [10] Mes dissections ont montré qu’un rameau génital naissait aussi de la branche rétropubienne. Le rameau prépubien que j’ai identifié semblait être destiné plus au pubis qu’aux grandes lèvres. 27 De la branche postérieure (7) naissent : - des rameaux musculaires pour les muscles obturateurs interne, externe, grand adducteur, carré fémoral et gracilis - une branche acétabulaire (1) donnant l’A du ligament rond (5) que j’ai pu visualiser - une branche articulaire contournant le bord inférieur du col fémoral jusqu’au grand trochanter que je n’ai pas retrouvée lors de mon étude - un rameau intrapelvien qui perfore la membrane obturatrice et glisse sous le muscle obturateur interne [7]. Je n’ai pas retrouvé ce rameau. - des rameaux pour l’ischion [10] Mon étude a retrouvé un rameau pour la tête fémorale naissant de la branche postérieure de l’A obturatrice. De plus, j’ai pu mettre en évidence une anastomose entre une branche musculaire et l’A circonflexe médiale de la cuisse naissant de l’A fémorale profonde. Cette anastomose est, pour Rouvière, une triple anastomose entre un rameau de la branche postérieure (qui circule sous le muscle carré fémoral) et l’A glutéale inférieure, l’A circonflexe médiale de la cuisse et la première A perforante. Je n’ai pas retrouvé cette triple anastomose. 28 V. CONCLUSION Mon étude a donc permis de mettre en évidence une systématisation de l’artère obturatrice avec comme branches endopelviennes : - des rameaux musculaires pour le muscle obturateur interne - une branche rétropubienne donnant un rameau génital pour les grandes lèvres chez la femme et comme branches exopelviennes : - des rameaux musculaires pour les muscles de la loge des adducteurs et l’obturateur externe avec une anastomose possible avec l’artère circonflexe médiale de la cuisse - un rameau prépubien pour le pubis - une branche de vascularisation de la tête fémorale - un rameau acétabulaire donnant l’artère du ligament rond De plus, j’ai mis en évidence les possibilités de variations de l’origine de l’artère obturatrice, variations qui peuvent être unilatérales. Ces possibilités de variations de l’artère obturatrice, surtout celles concernant l’anastomose avec l’artère épigastrique inférieure, ne doivent pas être méconnues du chirurgien lors de l’opération d’une hernie fémorale, inguinale ou obturatrice. Les différentes branches de vascularisation de l’artère doivent être également connues en cas de fractures hémorragiques du bassin et lors d’embolisation par un radiologue. Cependant, comme nous l’avons vu, mon étude a ses limites. De plus, la confrontation de mes résultats avec la littérature a révélé certaines différences notamment en ce qui concerne les branches terminales de l’artère que sont la branche antérieure et la branche postérieure que je n’ai pas systématiquement retrouvées lors de mes dissections. Il faudrait donc envisager une étude plus étendue et sur les deux sexes en prenant soin de bien identifier la systématisation exopelvienne afin de s’assurer de la systématisation en deux branches terminales antérieure et postérieure. En cas d’injection, il serait préférable d’injecter par voie rétrograde (dans l’artère fémorale) en ligaturant l’artère iliaque commune en amont de la naissance de l’artère obturatrice afin d’éviter un défaut d’injection dans l’artère en cas de variation d’origine. Enfin, l’ouvrage de Dubreuil-Chambardel L. intitulé Variations des artères du pelvis et du membre inférieur, Masson, Paris, 1925 se trouvant au Museum d’Histoire Naturelle à Paris serait intéressant à consulter. Il m’avait été recommandé par le Professeur Le Borgne mais cet ouvrage ne peut être emprunté ni photocopié en raison de sa vétusté. 29 VI. BIBLIOGRAPHIE 1. Berberoglu M, Uz A, Ozmen MM. Corona mortis, An anatomic study in seven cadavers and an endoscopic study in 28 patients, Surg Endosc ,2001; 15(1):72-5 2. Bouchet A, Cuilleret J. Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle, le membre inférieur ; 3ème édition : 1509-20 3. Frank H, Netter MD. Atlas d’anatomie humaine ; 2ème édition. 4. Gilroy AM, Hermey DC, DiBenedetto IM, Marks SC, JR.,Page DW, Lei QF. Variability of the obturator vessels, Clin.Anat, 1997;10(5): 328-32 5. Kamina P. Petit bassin et périnée, rectum et organes uro-génitaux; tome1: 56-62 6. Kamina P, Di Marino V. Anatomie, introduction à la clinique, Vaisseaux des membres. 7. Paturet G. Traité d’anatomie humaine, appareil circulatoire (à l’exclusion des veines) ; tome III, fascicule 1 : 589-94 8. Rohen J-W, Yokochi C, Lütjen-Drecoll E. Anatomie humaine ; 3ème édition : 339. 9. Rouvière H, Delmas A. Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelleMembres ; tome 3 : 471 et 535-8 10. Yiming A, Baqué P, Rahili A, Mayer J.Anatomical study of the blood supply of the coxal bone : radiological and clinical application, Surg Radiol Anat, 2002; 24(2): 81-6 30