Albanie (00817) La Loi albanaise sur le patrimoine culturel a été

Albanie (00817)
La Loi albanaise sur le patrimoine culturel a été amendée en 2005/6 afin d’inclure des articles
concernant la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui finissent les ches et actions
des institutions nécessaires à sa protection. L’organe national en charge de la sauvegarde du
patrimoine culturel immatériel est le Service du patrimoine culturel du Ministère de la culture, du
tourisme et des sports (MCTS), qui compte, parmi ses 7 experts, 2 responsables du patrimoine
vivant. Le Comité national du patrimoine culturel a été établi en 2006, il est dirigé par le Ministre de
la culture et est composé de neuf membres issus de diverses institutions scientifiques
représentant tous les principaux domaines du PCI. Le Centre national des activités folkloriques
(dépendant également du MCTS) est en charge de la promotion et de la sauvegarde des valeurs
immatérielles.
Le Centre des études albanaises est la principale institution en charge de la documentation du
PCI et l’Institut d’anthropologie et d’étude des arts détient également des éléments de
documentation sur le sujet. En outre, divers musées participent à des activités de documentation
liées à leur propre collection ethnographique, notamment le Musée historique national Tirana),
et les quatre Musées ethnographiques de Berat, Shkoder, Kruje et Vlore. Depuis 2011, le Centre
national d’inventaire des biens culturels conçoit un logiciel pour une base de données consacrée
au PCI et destinée à stocker toutes les données recueillies jusqu’alors par les différentes
institutions.
La Loi sur le patrimoine culturel exige que toutes les institutions publiques dressent des
inventaires du patrimoine culturel (y compris du patrimoine immatériel). En 2010, la Comité
national du patrimoine culturel a proclamé les sept premiers éléments d’une Liste nationale du
patrimoine culturel immatériel. Un travail a été lancé conjointement par l’Institut d’anthropologie et
d’étude des arts et le Centre national d’inventaire des biens culturels afin de permettre une saisie
informatisée de ces sept éléments. En général, outre une collaboration avec les experts qui
recueillent les données sur le terrain, les communautés et les détenteurs participent aux projets de
recherche liés à ces données. Les critères utilisés pour l’inclusion du patrimoine culturel immatériel
à l’inventaire sont les suivants : l’élément appartient à une ou plusieurs catégories de patrimoine
immatériel ; la communauté a identifié l’élément comme faisant partie de son patrimoine culturel ;
l’élément contribue à la diversité du PCI dans la Liste ; l’élément appartient à des catégories
particulières de population telles que des minorités, des groupes ethniques, etc. ; et l’élément
risque de disparaître. L’inventaire prend donc en considération la viabilité du patrimoine culturel
immatériel et le risque potentiel de disparition. La Liste est mise à jour lorsqu’un nouvel élément du
patrimoine immatériel est inscrit, toute révision des informations concernant des éléments
précédemment inscrits est décidée au cas-par-cas. Si l’élément connaît des modifications, les
détenteurs doivent en informer les experts (ethnologues ou autres) qui transmettent alors les
informations au Ministère, les détenteurs peuvent également informer le Ministère directement. À
ce jour, le Conseil national albanais de la musique est la seule organisation non gouvernementale
qui ait mené à bien des activités d’inventaire (sur le chant iso-polyphonique et ses détenteurs).
Au coté des autorités locales, le Ministère de la culture apporte son soutien à différentes activités
de sensibilisation telles que des ateliers, des expositions, des cours, des représentations, la
production d’enregistrements audiovisuels et d’autres matériels connexes. Il accorde également
une aide financière de 8 000 euros à l’organisation d’activités dans le domaine du patrimoine
culturel immatériel. La moitié de cette dotation est gérée par le Centre national des activités
folkloriques qui organise des événements annuels dans tout le pays, notamment différents
festivals (p.ex. le Festival national d’art populaire, le Festival de musique populaire, le Festival
national d’isopolyphonie, etc.). Par ailleurs, le Centre organise des foires d’artisanat traditionnel,
des ateliers et des réunions d’experts du patrimoine immatériel, publie des livres et des dépliants,
etc. S’agissant des mesures visant à promouvoir la fonction du patrimoine culturel immatériel dans
la société, le MCTS a inclus un chapitre spécifique sur le patrimoine vivant dans sa Stratégie
culturelle, et un Plan d’action dédié a été élaboré en collaboration avec l’UNESCO et le PNUD, il
prévoit des mesures de sauvegarde des différents domaines du patrimoine immatériel.
Des programmes éducatifs sont proposés par différents organes gouvernementaux, des
associations (organisations non gouvernementales) et des experts afin de promouvoir l’artisanat et
les arts traditionnels dans des centres artisanaux présents dans tout le pays, par exemple en
revitalisant l‘artisanat traditionnel et en donnant des moyens aux détenteurs afin qu’ils le
transmettent. L’éducation au patrimoine naturel et culturel fait partie intégrante du programme
scolaire officiel. Au niveau local, des efforts sont entrepris afin de sensibiliser les communautés
elles-mêmes et les jeunes. Un important projet de renforcement des capacités dans le domaine de
la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été mis en œuvre par le Conseil national
albanais de la musique, en collaboration avec l’UNESCO et avec le soutien du Fonds-en-dépôt
japonais pour la sauvegarde du PCI. Le projet consiste à organiser des cours de formation
destinés aux jeunes sur les différentes façons d’interpréter et de chanter l’isopolyphonie. Vodafone
Albanie a apporté son soutien à un autre projet de formation des jeunes au chant isopolyphonique.
En ce qui concerne la coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale,
l’Albanie collabore avec d’autres États sur les questions relatives au PCI, en particulier avec les
pays du sud-est de l’Europe, dans le cadre d’accords bilatéraux et/ou multilatéraux, principalement
afin d’échanger des informations, des experts et des connaissances sur différents aspects du
patrimoine culturel immatériel. À titre individuel, des experts, certaines organisations non
gouvernementales et des détenteurs sont également en contact avec leurs homologues des pays
voisins, en général, pour coopérer sur des projets particuliers. L’Institut d’anthropologie et d’étude
des arts met actuellement en œuvre un projet de recherche intitulé « Vivre à la frontière » qui vise
à évaluer et inventorier les modes de vie et les éléments du patrimoine immatériel transfrontaliers.
Des festivals annuels de folklore traditionnel rassemblent des groupes et des communautés
culturelles venus de l’étranger.
L’isopolyphonie populaire albanaise a été inscrite sur la Liste représentative en 2008. Le Conseil
national albanais de la musique (une organisation non gouvernementale) a ensuite constitué la
première base de données en libre accès consacrée à cet élément. Depuis que l’élément a été
déclaré Chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2005, toute une série de
mesures juridiques, institutionnelles et autres ont été prises, sous la responsabilité du Ministère,
notamment un Plan d’action pour la protection de l’isopolyphonie, approuvé par le Ministère de la
culture d’Albanie (2005), et un Arrêté ministériel pour la protection de l’isopolyphonie (2005). Son
inscription est une source de fierté pour les interprètes qui a renforcé leur sentiment de
responsabilité quant à la transmission et la pratique de l’élément. En outre, l’inscription a accru
tant l’intérêt des autres communautés détentrices que leurs préoccupations au sujet de leur propre
patrimoine culturel immatériel.
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