Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. 58 LE JOURNAL DE MONTRÉAL | | LUNDI 10 OCTOBRE 2011 PRÉVENTION RICHARD BÉLIVEAU DOCTEUR EN BIOCHIMIE | Collaboration spéciale Nobel de médecine : le système immunitaire à l’honneur RECETTE ANTICANCER SOUPE AU CHOU KALE Le thym, le curcuma et le paprika donnent du goût et de la couleur à cette soupe pauvre en matière grasse. Le chou frisé est très résistant au froid et on le cultive sans difficulté dans les pays nordiques. Ses feuilles sont fibreuses et ont un goût prononcé. Si vous l’achetez à l’avance, conservez-le dans un sac de plastique perforé que vous garderez dans le réfrigérateur. Pour 8 à 12 portions 2 c. à s. 1 4 1 2 1 2 litres PHOTO GETTY IMAGES √ Les globules blancs sont l'armée du système immunitaire, ce sont eux qui identifient et détruisent les micro-organismes ayant pénétré dans l'organisme. L e prix Nobel de médecine 2011 a été décerné à trois grands savants : Bruce Beutler, Jules Hoffmann et Ralph Steinman pour leur contribution exceptionnelle à la compréhension des mécanismes responsables de l’activation du système immunitaire. UN MONDE DANGEREUX ! Le monde qui nous entoure contient d’innombrables micro-organismes pathogènes (bactéries, virus, champignons, moisissures et parasites) qui menacent constamment notre santé. Fort heureusement, nous réussissons la plupart du temps à échapper à ces agresseurs. Cette résistance est due à l’immunité, un système de surveillance d’une incroyable efficacité qui est constamment sur le quivive et capable de réagir extrêmement rapidement pour neutraliser et éliminer le danger associé à la présence de microbes potentiellement dangereux. Il s’agit d’une fonction absolument essentielle à la présence de la vie sur Terre : tous les êtres vivants complexes possèdent un système immunitaire similaire au nôtre, certains éléments ayant même été conservés presque intégralement tout au long de l’évolution. Par exemple, une protéine clé de la réponse immunitaire, apparue chez les requins il y a plus de 400 millions d’années, joue encore un rôle prédominant dans l’immunité chez les humains. IMMUNITÉ INNÉE L’immunité innée est l’un des deux grands types de mécanismes utilisés pour répondre aux agressions extérieures. Il s’agit d’une défense de première ligne, ra- pidement recrutée au site d’infection et dotée d’une redoutable force de frappe ; en effet, les cellules faisant partie de l’escouade immunitaire innée sont capables de littéralement avaler les envahisseurs et de les digérer à l’aide de molécules ultrapuissantes. Grâce aux travaux des Drs Beutler et Hoffmann, on sait maintenant que l’activation de l’immunité innée par les microorganismes est due à la présence de senseurs moléculaires localisés à la surface de certaines cellules du système immunitaire. Ces senseurs, appelés récepteurs de type Toll, reconnaissent certaines molécules associées à la présence de microbes, notamment des lipopolysaccharides dérivés de la surface des bactéries, ce qui déclenche l’activation du système immunitaire et le développement d’une réponse défensive face à l’agresseur. Ces résultats ont provoqué une véritable révolution dans la compréhension du fonctionnement du système immunitaire inné et permis d’identifier certaines variations génétiques qui confèrent un risque accru d’infections ou de maladies inflammatoires chroniques. Ces découvertes majeures ouvrent la voie au développement de nouvelles thérapies pour le traitement de plusieurs maladies infectieuses ainsi que de certains désordres impliquant un débalancement du système immunitaire inné, notamment les maladies inflammatoires. IMMUNITÉ ADAPTATIVE Malgré son efficacité, les micro-organismes peuvent parfois franchir en partie la défense immunitaire innée et doivent être neutralisés à l’aide d’une deuxième escouade immunitaire. Cette immunité, appelée adaptative, comprend les lympho- cytes B et T, des cellules spécialisées dans la production d’anticorps spécifiques ainsi que dans la production de cellules tueuses, capables de reconnaître et d’éliminer des cellules du corps infectées par un virus. Ce système est doté d’une mémoire, c’est-à-dire qu’il conserve un souvenir d’une attaque par un agresseur donné et peut rapidement se mobiliser de nouveau si le corps est de nouveau exposé à cet agresseur. En 1973, le Dr Steinman, un Montréalais d’origine qui a étudié à l’Université McGill, a montré qu’un type de cellule qu’il appela cellule dendritique jouait aussi un rôle prédominant dans le bon fonctionnement du système immunitaire adaptatif. D’une part, ces cellules intègrent les signaux provenant de l’immunité acquise pour informer les lymphocytes T de la présence de certains agresseurs et de la nécessité de déclencher la machinerie immunitaire. D’autre part, et de façon toute aussi importante, ces cellules discriminent le soi du non-soi afin de canaliser la réponse immunitaire envers les agressions extérieures et d’éviter que ce système n’attaque les cellules normales. Les découvertes du Dr Steinman sont donc d’une grande importance pour le traitement de maladies auto-immunes comme le diabète de type I, l’arthrite ou encore le lupus. Globalement, les lauréats du Prix Nobel 2011 ont permis d’améliorer considérablement notre compréhension des mécanismes responsables de l’immunité. Ces découvertes permettent d’envisager de nouvelles approches thérapeutiques contre différentes maladies impliquant le système immunitaire, comme les infections, les maladies inflammatoires ainsi que le cancer. 1 c. à c. 1 c. à s. 2 c. à s. 2 1,3 kg d’huile d’olive gros oignon espagnol, haché finement gousses d’ail, hachées finement branche de céleri, hachée finement échalotes, hachées finement carotte, en rondelles (8 tasses) de bouillon de légumes ou de poulet dégraissé (1 c. à thé) de thym frais de curcuma moulu de paprika patates douces, pelées et coupées en petits dés (8 tasses) de feuilles de chou vert frisé (kale), hachées très finement Sel et poivre du moulin 1. Chauffer l’huile d’olive dans un grand faitout. Faire revenir les oignons, l’ail, le céleri, les échalotes et les carottes à feu moyen de 8 à 10 min, jusqu’à ce que les oignons soient translucides. 2. Ajouter le bouillon, le thym, le curcuma et le paprika. Porter à ébullition. 3. Ajouter les patates douces et laisser mijoter de 5 à 10 min, jusqu’à ce qu’elles soient presque cuites. 4. Ajouter le chou et cuire quelques minutes pour l’attendrir. 5. Verser la soupe bouillante dans chaque assiette, puis saler et poivrer au goût. PRÉPARATION : 1 H ; DIFFICULTÉ : MOYEN ANNE L. DESJARDINS, JOURNALISTE GASTRONOMIQUE ET AUTEUR Tiré du livre : Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. Vous trouvez le contenu de cette chronique utile? Faites un don à www.richardbeliveau.org pour supporter nos recherches. VOTRE VIE