Analyses et tendances L’évolution démographique : une opportunité d’investissement L’espérance de vie de l’être humain s’allonge. La population mondiale augmente. Correctement analysée, cette évolution démographique peut offrir des opportunités d’investissement. Analyses et tendances Voir plus loin. Anticiper aujourd’hui les stratégies d’investissement de demain. 2 Analyses et tendances Sommaire 4 L’évolution démographique : une opportunité d’investissement 6 Des opportunités de dividendes démographiques 8 Les marchés financiers pris dans le piège démographique ? 10 Les grands gagnants de l’évolution démographique 13 Sources Publication Allianz Global Investors Kapitalanlagegesellschaft mbH Mainzer Landstraße 11–13 60329 Francfort-sur-le-Main Capital Market Analysis Hans-Jörg Naumer (hjn) Dennis Nacken (dn) Stefan Scheurer (st) Olivier Gasquet (og) Richard Wolf (rw) 3 Analyses et tendances L’évolution démographique : une opportunité d’investissement L’espérance de vie de l’être humain s’allonge. La population mondiale augmente, en particulier dans les pays émergents. Dans ces pays, l’évolution des structures démographiques est directement corrélée à leur dynamisme économique. Correctement analysée, elle peut être source d’opportunités d’investissement. Des idées fortes • L’évolution démographique affecte chaque individu. A notre sens, quiconque se trouve au minimum à 20 ans de la retraite (statistiquement) devrait songer à faire fructifier son épargne de manière plus active et à plus long terme . • L’évolution démographique constitue une tendance mondiale qui a des répercussions à long terme : il s’agit d’un « Megatrend » (une tendance majeure). Certains pays d’Afrique, ou d’autres tels que l’Inde, devraient bénéficier d’un « dividende démographique » du fait de l’évolution de la structure de leur population. A l’inverse, les pays industrialisés, mais également d’autres pays émergents, tels que la Chine, pourraient bien voir leur croissance économique pénalisée par des évolutions moins favorables. • De même, ce tournant démographique aura probablement un impact à long terme sur les marchés financiers. Les marchés américains font état d’une corrélation entre l’évolution de la population active et les valorisations des actions américaines. • Il est dès lors possible de tirer de ce Megatrend démographique les conclusions suivantes : il convient d’investir de manière plus globale, en pariant sur des secteurs qui bénéficieront de ces évolutions démographiques. Opportunité d’investissement n°1 : Faites fructifier votre argent de manière plus active et plus pérenne. 1 Cf. Le premier volet de notre publication sur la thématique de la démographie : « Un tournant démographique » sur www.allianzgi.de/Capitalmarketanalysis 4 Depuis 1950, l’espérance de vie de la population mondiale a progressé de 4,6 mois chaque année, passant de 45,4 à 68,2 ans. Cependant, il convient de ne pas confondre espérance de vie à la naissance et espérance de vie réelle. Paradoxalement, plus un individu est âgé, plus son espérance de vie augmente. En effet, les années vécues correspondent alors aux années auxquelles il aura survécu plus longtemps que d’autres inclus dans les statistiques générales et qui sont morts prématurément. Au Japon, par exemple, l’espérance de vie au-delà de l’âge du départ à la retraite (65 ans) était de 11 années en 1950, alors qu’elle s’élève actuellement à près de 22 annnées1. Elle devrait atteindre 24 ans d’ici à 2050. Ces chiffres devraient ressortir à 23,7 ans en Suisse et 22 ans en Allemagne à la même date. La durée du troisième âge pourrait également s’allonger dans les pays émergents, notamment en Corée du Sud et en Chine. En Corée du Sud, une personne âgée de 65 ans devrait vivre encore 21,6 ans en moyenne d’ici à 2050, et 18,7 ans en Chine. Les seniors occuperont alors une place prédominante dans la pyramide des âges ! Ainsi, l’évolution démographique affecte chaque individu. A notre sens, quiconque se trouve au minimum à 20 ans de la retraite (statistiquement) devrait songer à faire fructifier son épargne de manière plus active et à plus long terme : Graphique 1 : allongement de l’espérance de vie au-delà de 65 ans '* :ccdbWgZYÉVccZh '% &* &% * &-,* &.%% &.'* &.*% &.,* '%%% '%'* '%*% 6ccZh ?Vedc HjYZ ;gVcXZ Hj^hhZ :iVih"Jc^h 6c\aZiZggZ ZiEVnhYZ<VaaZh 6aaZbV\cZ 6jhigVa^Z Source : Division Population de l’ONU, Base de données sur la mortalité humaine (Human Mortality Database, HMD). Au : 19/08/2011, Allianz Economic Research • Plus active : afin de compenser l’écart en termes de revenus au moment de la retraite, il convient de compléter le régime de retraite professionnel par un système de capitalisation privée permettant d’obtenir les meilleurs rendements possibles. Votre capital ne doit pas dormir sur un simple compte épargne ou dans des obligations de haute qualité, dont la création de valeur sera nulle, voire négative, une fois l’inflation et les impôts pris en compte. Plus longue ; dans la mesure où, généralement, plus le rendement anticipé est élevé et plus le risque en termes de prix est accru, plus la durée d’investissement devient une question décisive. De manière générale, plus la durée de fructification du capital est longue, moins l’investissement dans des actifs plus volatils est risqué, et plus l’investisseur est capable de surmonter les éventuelles corrections du marché. Dès lors, le véritable risque auquel un investisseur fait face est celui d’avoir encore de nombreuses années à vivre lorsque ses revenus se seront asséchés. En d’autres termes : le risque de longévité ne devrait-il pas primer sur le risque d’investissement ? 5 Analyses et tendances 2 3 Cf. Le premier volet de notre publication sur la thématique de la démographie : « Un tournant démographique » sur www.allianzgi.de/ Capitalmarketanalysis Arnott, R. D./Chaves D. B., 2011: Demographic Changes, Financial Markets and the Economy, Research Affiliates, LLC A l’heure actuelle, les investisseurs sont particulièrement préoccupés d’assurer leur sécurité financière une fois la retraite venue. Il semble, par conséquent, plus que pertinent de tirer profit des tendances démographiques mondiales pour identifier des opportunités d’investissement. Le « dividende démographique » L’explication : l’évolution démographique constitue une tendance mondiale qui a des répercussions à long terme : il s’agit d’un « Megatrend » (une tendance majeure). A cet égard, des données clés ont d’ores et déjà été analysées dans le premier volet de notre série de publications sur le sujet de l’évolution démographique2 : • D’ici à 2050, la population mondiale devrait avoir progressé de 30 %, dépassant probablement 9 milliards de personnes. En revanche, la population en Europe, en Russie et au Japon devrait avoir commencé à chuter. • Cela pourrait se traduire par un processus de « double vieillissement » : si l’espérance de vie globale continue de s’allonger, la part des personnes âgées dans la population mondiale augmente de concert. Ce phénomène s’explique par la chute anticipée des taux de fécondité sur la même période (c’est-à-dire, le nombre de naissances par femme se contractera). Si une partie de la planète – le monde développé – ne cesse de vieillir, la population de l’autre – le monde émergent – reste relativement jeune et 6 devrait continuer de croître. Parallèlement au développement de leur puissance économique, les pays émergents se muent progressivement en économies de croissance. Cela s’explique par le fait qu’un facteur clé du potentiel de croissance d’un pays est lié au développement de sa population. A capital investi et progrès technologique constants, le revenu par habitant d’une économie est égal au produit de la productivité du facteur travail et de la part de la population active occupée dans la population globale3 : Produit intérieur brut population = Productivité par personne active x population active occupée population La formule montre qu’une hausse de la population active occupée affecte directement la croissance par habitant d’un pays. De surcroît, la performance d’une économie est influencée non seulement par la taille et l’augmentation ou la contraction de la population, mais également par la structure de la pyramide des âges. En effet, les différentes tranches d’âge présentent des comportements économiques bien distincts. A cet égard, les statistiques opposent la population « économiquement dépendante » – soit le groupe des 0/15 ans et des plus de 65 ans, dont la contribution en termes de valeur ajoutée est très faible – et la population active – âgée de 15 à 65 ans, qui Graphique n° 2 : comparaison internationale des ratios dividendes démographiques/ coûts démographiques Evolution du ratio de la population active occupée (15 à 64 ans) par rapport à la population totale entre 2010 et 2050.. Afrique Inde Amérique Latine Monde Asie Brésil Etats-Unis Europe de l'ouest Chine Russie Europe de l'est Japon -25 % -20 % Coûts démographiques -15 % -10 % -5 % 0% 5% 10 % 15 % Dividendes démographiques Source : Perspectives de la population mondiale de l’ONU, 2010 ; Allianz Global Investors Capital Market Analysis contribue activement à la vigueur de l’économie par son travail et son épargne. D’un point de vue purement économique, les pays dont la part de la population active est orientée à la hausse bénéficient du fait qu’elle doit soutenir financièrement un nombre de dépendants en baisse relative. Dans ces pays, les habitants peuvent consommer, épargner et investir davantage. En sciences économiques, ce facteur est dénommé le « dividende démographique ». En d’autres termes, la formule ci-dessus relative au revenu par habitant d’un pays peut également être exprimée de la manière suivante : Revenu par habitant = Productivité du facteur travail x Dividende (ou coût) démographique Nous avons tenté de calculer, ci-dessous, le dividende démographique (ou le coût démographique) pour un large éventail de pays et de régions. A cette fin, nous nous sommes fondés sur la formule précédente et l’évolution potentielle de la population active occupée dans chaque pays entre 2010 et 2050. Pour simplifier les calculs, le taux de productivité et le taux de chômage ont été maintenus à un niveau constant. Les résultats (voir graphique n° 2) montrent qu’à la suite du tournant démographique, la part de la population active occupée dans la population totale, et par conséquent le niveau de revenus par habitant, devrait chuter de 4 % (0,1 % par an) au cours des 40 prochaines années. Plus particulièrement au Japon et en Europe, la contraction potentielle de la population active occupée sur cette période devrait impliquer un coût démographique de respectivement 20 % et 15 %. Dans la mesure où les coûts démographiques ont un effet direct sur le revenu par habitant d’un pays, cette tendance peut également être illustrée de la manière suivante : les revenus par habitant au Japon et en Europe seront impactés par un coût démographique de respectivement 0,6 % et 0,4 % par an. Grâce à une évolution démographique favorable (la population américaine devrait croître de près de 100 millions de personnes d’ici 2050), les Etats-Unis pourraient être relativement bien placés. Les coûts démographiques ne devraient s’élever dans ce pays qu’à 10 % au cours des 40 prochaines années (0,3 % par an). 7 Analyses et tendances La situation est plus contrastée au sein des pays émergents. Certains pays d’Afrique, ou d’autres tels que l’Inde, devraient bénéficier d’un dividende démographique du fait de la croissance de leur population et de la proportion de jeunes dans la population. A l’inverse, certains pays émergents, tels que la Chine, pourraient bien voir leur croissance économique pénalisée. Ainsi, la part de la population active dans la population globale d’Europe de l’Est devrait reculer de 17 % (0,5 % par an) au cours des 40 prochaines années. Parallèlement, la politique de l’enfant unique de la Chine pourrait se traduire par une chute de 16 % (0,4 % par an) du nombre d’adultes en âge de travailler au cours des prochaines années. Cependant, les pays émergents devraient parvenir à compenser le poids de ces coûts démographiques en tirant parti de leurs réserves de productivité pour le moment encore largement sous-exploitées. Les marchés financiers pris dans le piège démographique ? 4 Mankiw, N. G./Weil D. N., 1989: The Baby Boom, the Baby Bust, and the Housing Market. Voir également : Allianz SE, 2009 : Demografie: Die Zukunft in eigenen Händen, Allianz (« Démographie : l’avenir est entre nos mains », Allianz) 5 Réserve Fédérale de San Francisco, 2011, Boomer-Retirement: Headwinds for US Equity Markets?, Economic Letter 2001 – 26 8 Par ailleurs, ce tournant démographique aura probablement un impact à long terme sur les marchés financiers. La croissance de la population, l’évolution de la pyramide des âges et l’allongement de l’espérance de vie devraient affecter la croissance, la forme de l’épargne et l’appétit pour le risque lié à la demande de capital au sein d’une économie. En conséquence, fort est à parier que ces tendances affecteront également le prix des classes d’actifs sur les marchés financiers. Plus spécifiquement, maintenant que la quasi-totalité des baby-boomers ont atteint l’âge où leurs revenus et leur épargne privée sont proches de leurs points hauts, les marchés financiers pourraient commencer à ressentir les répercussions du facteur démographique. D’ici quelques années, la génération du « baby-boom » quittera la vie active, utilisant l’essentiel de son épargne pour financer la retraite. Si ce mouvement devait être généralisé, nous assisterions à une baisse significative de la demande d’ actifs financiers, notamment les actions et les obligations. De surcroît, la baisse actuelle du taux de natalité se traduira par une contraction de la demande future. Cette corrélation est désignée comme « l’hypothèse de fonte des actifs financiers ». Il n’est certes guère aisé de démontrer l’impact du facteur démographique sur les marchés financiers, tant sont nombreux les facteurs qui affectent le prix des actifs. Toutefois, il est intéressant de noter qu’il existe apparemment un lien entre l’évolution de la taille de la population active et les valorisations des actions5. Les Etats-Unis illustrent parfaitement cette corrélation (graphique n° 3). A cet égard, nous comparons le nombre de personnes en âge de travailler (les 35 – 59 ans), et qui créent de la valeur ajoutée, touchent un revenu, en épargnent l’essentiel et sont donc susceptibles d’investir dans des titres financiers – et le nombre de personnes de plus de 60 ans – qui généralement cristallisent les ressources, retirent leur épargne et sont donc susceptibles de céder leurs titres financiers. Si l’on intègre l’hypothèse selon laquelle les personnes plus jeunes présentent une appétence plus marquée pour le risque que les personnes âgées, il semble dès lors pertinent de s’appuyer sur cette corrélation pour mesurer l’appétit pour le risque de l’ensemble d’une population. De 1960 à 1987, ce ratio a chuté de 2,2 à moins de 1,7, tandis que les valorisations des prix des actions ont également baissé. Par exemple, le ratio prix/bénéfices de l’indice Standard & Poor’s (S&P) 500 (fondé sur les bénéfices moyens des entreprises sur les 10 dernières années) a fortement reculé entre 1965 et 1981, de 24 à moins de 8. Vers le milieu des années 1985, plus le nombre de baby-boomers en âge de travailler a augmenté, plus le nombre d’épargnants par rapport au nombre de personnes dépensant leur épargne a progressé, pour atteindre 2,1 aux Etats-Unis au début des années 2000. Parallèlement, les actions américaines se sont appréciées. Chaque facteur a amorcé un recul depuis 1999 et 2001. Bien entendu, la récente correction du prix des actifs s’explique essentiellement par la crise financière (les difficultés rencontrées par les sphères immobilière et financière ainsi que par le secteur public), mais elle semble néanmoins avoir été aggravée par le facteur démographique. Compte tenu du prochain départ à la retraite des baby-boomers, le ratio de la population active par rapport à la population retraitée aux EtatsUnis continuera de baisser. Ce facteur de tension démographique pourrait se traduire par une baisse de la valorisation du marché des actions américaines. Graphique n° 3 : les marchés financiers américains pris dans le piège démographique ? Ratio prix/bénéfices (calculés à partir des bénéfices glissants sur les 10 dernières années) et ratio des 30-59 ans (les épargnants) par rapport aux plus de 60 ans (ceux qui dépensent l’épargne) aux Etats-Unis 2,3 50 45 2,2 40 2,1 35 2 30 1,9 25 20 1,8 15 1,7 10 1,6 5 0 1960 1963 1966 1969 1972 1975 Ratio prix/bénéfices (P/E) du S&P 500 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 1,5 2011 Ratio des épargnants par rapport à ceux qui dépensent l’épargne aux Etats-Unis (échelle de droite) Source : Datastream, 2011 ; Allianz Global Investors Capital market analysis Cependant, nous n’anticipons pas pour autant un scénario catastrophe, impliquant une fonte des actifs financiers (hypothèse selon laquelle des millions de baby-boomers cherchant à céder leurs investissements financiers ne trouveraient pas assez d’acquéreurs). Les arguments qui militent à l’encontre d’un tel scénario sont les suivants : • Bien que nous pourrions commencer à ressentir les effets du tournant démographique sur le rendement des capitaux, leur ampleur devrait être tellement négligeable que l’hypothèse de « fonte des actifs » semblera particulièrement excessive. • Une société vieillissante se tournera davantage (et non moins) vers le capital car elle sera de plus en plus contrainte de remplacer le travail par le capital. • Compte tenu de la mondialisation, le rendement des capitaux ne sera pas exclusivement affecté par la situation locale. Les marchés financiers mondiaux sont de plus en plus interdépendants, la circulation du capital engageant des volumes toujours plus importants. Dans un marché efficient, elles seront largement anticipées par les investisseurs. Opportunité d’investissement n° 2 : Investir globalement, et non plus localement. Dans l’ensemble, le scénario pessimiste d’un effondrement du marché d’actions déclenché par des facteurs démographiques semble exagéré. Cependant, si la population active diminue, tandis que l’épargne augmente, les salaires devraient augmenter progressivement davantage que le coût du capital. Par conséquent, les rendements pourraient être moins importants que dans le passé, en particulier dans les pays industrialisés. La deuxième conclusion qui peut être tirée de ces différents éléments est, qu’en matière d’investissement, il convient de s’exposer davantage à l’international. • Il est plus pertinent d’investir une partie de ses capitaux dans des régions qui bénéficient actuellement (et à l’avenir) d’une croissance économique. • Le plus simple moyen d’y parvenir est d’investir dans un portefeuille global, notamment un fonds dont l’allocation est internationale et/ou • Les évolutions démographiques n’ont jamais présenté de caractère inattendu. 9 Analyses et tendances Graphique n° 4 : le marché de la santé devrait bénéficier du phénomène de « double vieillissement » de la population Pourcentage des plus de 65 ans par région (2005 et estimations pour 2050) 30 % 27 % 19 % 25 % 22 % 20 % 20 % 15 % 17 % 16 % 13 % 10 % 10 % 6% 7% 6% 5% 0% 3% Europe 2005 Amérique du Nord Amérique Latine Océanie Asie Afrique 2050 (estimations) Source : Rapport sur la population de l’ONU, 2010 ; Allianz Global Investors Capital Market Analysis Opportunité d’investissement n° 3 : Le marché de la santé devrait bénéficier du « double vieillissement » de la population. • D’investir dans des régions qui présentent un potentiel de croissance supérieur à la moyenne du fait de tendances démographiques plus favorables, et/ou • D’investir dans des entreprises dont les sièges sociaux sont toujours basés dans des pays développés mais dont la clientèle est située principalement dans des économies émergentes. Cependant, la réflexion va bien au-delà. Les tendances démographiques mondiales peuvent donner lieu à une évolution de la demande à l’échelle internationale. Dès lors, il peut être pertinent de rester attentif : 6 Source : Données de la santé de l’OCDE, 2011 ; OMS, Statistiques Mondiales relatives à la Santé 2011 • Aux secteurs pharmaceutique et biotechnologique, qui devraient bénéficier du vieillissement de la population ; • Aux secteurs de l’énergie et des matières premières, dont les réserves se raréfient avec la hausse de la demande ; • Aux secteurs du transport et des infrastructures, compte tenu de l’urbanisation et de la forte croissance économique des économies émergentes. Ci-dessous, nous analysons plus en détail certaines opportunités d’investissement qui pourraient bénéficier de l’évolution démographique. 10 Les grands gagnants de l’évolution démographique Les secteurs pharmaceutique et biotechnologique – un marché de croissance L’évolution démographique mondiale devrait se traduire par une mutation et une augmentation de la demande pour les services de santé au cours des années à venir. En effet, cinq enfants naissent toutes les deux secondes. Au cours des 40 prochaines années, la population mondiale pourrait progresser d’environ 30 %. Ainsi, la demande pour les services de santé augmente non seulement quantitativement du fait de l’augmentation de la population mondiale, mais également « qualitativement ». La consommation de services de santé de qualité supérieure augmente parallèlement à la hausse du niveau de vie. Par exemple, aux Etats-Unis les dépenses de santé par habitant s’élevaient à environ 8 000 USD en 2009, contre seulement 265 USD en Chine et 122 USD en Inde6. De surcroît, les dépenses de santé augmenteront également du fait de l’allongement de l’espérance de vie de la population – qui progresse d’environ 4 mois tous les ans – et de la proportion croissante des plus de 65 ans. A titre d’exemple, la part des plus de 65 ans en Europe devrait augmenter d’environ 16 % en 2005 à plus de 27 % en 2050 (voir graphique n° 4). L’expression « vieux continent » prend alors un tout autre sens. Mais le vieillissement de la population est également irréversible sur les autres continents. En Asie, la part des retraités devrait progresser d’environ 6 % actuellement à plus de 17 % en 2050. En conséquence, la demande de médicaments et d’actes médicaux devrait probablement augmenter. En effet, le vieil âge s’accompagne généralement d’une aggravation des maladies chroniques, impliquant une hausse très forte des dépenses de santé. Marché émergents = marchés de croissance C’est le cas des BRICs, à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. L’idée qui sous-tend cet acronyme est simple : le Brésil représente les matières premières, la Russie le pétrole et le gaz, l’Inde les services et les logiciels et la Chine une armée colossale de producteurs et de consommateurs. Opportunités d’investissement n° 4 : Les pays émergents – le centre de gravité du 21ème siècle Mais l’analyse va bien au-delà. La population de ces quatre pays est remarquable : en 2010, leur population totale approchait trois milliards, un chiffre qui pourrait progresser de 500 millions de personnes d’ici à 2030. Par comparaison, les sept pays qui se sont autodéclarés « grandes puissances industrielles » (G7) hébergent tout juste 740 millions de Graphique n° 5 : B R I C s : quatre grandes nations Evolution de la population, en millions 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 1980 Population des BRICs 1990 2000 2010 2030 Population des pays du G7 Source : Bureaux des statistiques des BRICs, 2011 ; Allianz Global Investors Capital Market Analysis Graphique n° 6 : B R I C s : quatre grandes nations PIB réel (en milliards USD) (basé sur les prix de 2010), ajusté de la parité du pouvoir d’achat 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 1980 PIB des BRICs 1990 2000 2010 2030 PIB des pays du G7 Source : Economist Intelligence Unit, 2011 ; Allianz Global Investors Capital Market Analysis 11 Analyses et tendances Graphique n° 7 : consommation d’aluminium par habitant et niveau de vie Comparaison internationale Consommation d’aluminium par habitant (kg) 30 25 20 15 10 5 0 0 5 10 15 20 25 30 35 40 PIB réel par habitant (en milliers d’USD, ajusté de la PPP) Japon Etats-Unis Zone euro Corée Chine Source : BHP Billiton ; Graphique : Allianz Global Investors Capital Market Analysis Opportunité d’investissement n° 5 : Matières premières – une ressource de plus en plus rare 7 Voir notre analyse sur « Les Megatrends : raréfaction des ressources » à l’adresse suivante http://www.allianzgi.de / capitalmarketanalysis 12 personnes – soit un quart de la population des BRICs. Ce chiffre ne devrait progresser que de 60 millions de personnes d’ici à 2030. Cela représentera une hausse d’environ 30 % de la population des pays du G7 par rapport au niveau de 1980, tandis que les BRICs auront enregistré une croissance de près de 73 % (voir graphique n° 5). Mais cela n’est pas tout. L’équilibre du pouvoir économique va également continuer à évoluer. Si le produit intérieur brut (PIB) combiné des pays du G7 de 6,4 trillions USD en 1980 était trois fois supérieur à celui des BRICs, la situation va s’inverser d’ici 2030. En effet, ces quatre grandes nations, avec un PIB de 84 trillions, devraient avoir dépassé les pays industrialisés, dont le PIB s’éleverait alors à seulement 64 trillions USD (voir graphique n° 6). Veuillez noter que ce calcul de la production économique tient compte du pouvoir d’achat réel de chaque pays. Si ce facteur varie grandement d’un pays à l’autre, il est in fine le seul facteur déterminant dans la mesure où c’est lui qui conditionne la demande. Ressources naturelles et énergie La demande de matières premières augmente non seulement quantitativement, avec la hausse de la population mondiale, mais également « qualitativement » avec la croissance économique. A mesure que la prospérité augmente, la consommation de matières premières devient plus importante. Selon les estimations de la Banque Mondiale, la demande en matières premières des pays à faibles revenus devraient être deux fois supérieure à celle des pays à revenus élevés au cours des prochaines décennies. Car la demande latente est forte. En Chine, la consommation d’aluminium, de cuivre et d’acier par habitant a quasiment triplé au cours des dix dernières années. L’Empire du Milieu est désormais le premier consommateur mondial de minerai de fer, d’acier, de cuivre et d’aluminium. Cependant, la Chine ne semble être qu’au tout début d’une phase de rattrapage. En effet, la consommation de matières premières par habitant rapportée au PIB reste faible par rapport aux pays industrialisés actuellement (voir graphique n° 7). En conséquence, les matières premières devraient continuer de se raréfier et leur prix d’augmenter7. La raréfaction de la ressource environnement Parallèlement, les peuples prennent de plus en plus conscience de l’environnement, comme source d’énergie renouvelable, mais également comme une ressource à part entière qui est loin d’être illimitée. Le changement climatique implique, plus particulièrement, que la protection de l’environnement devienne un sujet de plus en plus pressant. De surcroît, des facteurs tels que l’introduction de droits à polluer (en termes d’émissions de CO2), l’augmentation des prix des matières premières et le risque professionnel lié au changement climatique contribuent à définir un prix pour la consommation de l’environnement. L’environnement est en soi une ressource en voie de raréfaction. En conséquence, beaucoup plus d’importance sera accordée à l’avenir à l’optimisation des ressources et de l’énergie dans le processus de production des biens et de services. Elle explique l’importance et l’avenir grandissants des nouvelles formes d’énergie. Selon les estimations du Conseil Mondial de l’Energie (CME), la demande globale d’éner- gie devrait progresser de 45 % d’ici à 2050, tandis que la proportion d’énergie produite à partir de sources renouvelables devrait augmenter de 7 % à environ 30 %. Parallèlement, les déchets seront recyclés afin d’en extraire les matières premières. Les pays membres de l’Organisation de la Coopération et du Développement Economique (OCDE) ont accumulés plus de 650 millions de tonnes de déchets publics en 20088. De surcroît, l’augmentation de la population rend vital le développement des infrastructures d’eau. Seulement 83 % de la population mondiale bénéficie d’un accès à l’eau potable et seulement 58 % dispose d’installations sanitaires, tels une douche ou des toilettes. Selon l’OCDE, il serait nécessaire d’investir plus de 600 milliards USD par an pendant les 20 prochaines années pour assurer le développement des infrastructures d’alimentation en eau. Opportunité d’investissement n° 6 : Tirer parti des tendances écologiques, c’est-à-dire les sources d’énergie alternatives, le recyclage et l’eau 8 Source : Factbook 2010 de l’OCDE Alors que la protection de l’environnement est devenue une thématique cruciale, les investisseurs devraient réfléchir également à la meilleure manière de tirer parti de ces tendances écologiques et économiques à long terme. Conclusion : La naissance du 7 milliardième être humain nous rappelle que ce tournant démographique aura un impact important sur nos vies aux cours des prochaines décennies. Nous devons nous y préparer, en prenant à la fois les mesures de précaution qui s’imposent et en ajustant en conséquence nos décisions d’investissement. En effet, correctement analysée, cette tendance démographique globale peut offrir des opportunités. Dennis Nacken & Hans-Jörg Naumer Document édité et communiqué par Allianz Global Investors France S.A. Allianz Global Investors France est une Société de Gestion de portefeuille agréée par la Commission des Opérations de Bourse le 30 juin 1997 sous le numéro GP-97-063. Société Anonyme au capital de 10 159 600 euros – RCS Paris 352 820 252 – Siège Social : 20 rue Le Peletier, 75444 Paris Cedex 09. Ce document est réalisé à titre d’information et ne saurait constituer une offre commerciale ou de conseil d’ordre juridique ou fiscal. Avant toute décision d’investissement, un investisseur devrait consulter son conseiller financier pour évaluer l’investissement et s’assurer de l’adéquation à l’investissement en fonction de sa situation, son profil de risque et ses objectifs. Les opinions développées, ainsi que les données du portefeuille ou du contexte économique, sont représentatives au jour indiqué et sont donc susceptibles d’être modifiées à tout moment sans préavis. AllianzGI France s’efforce d’utiliser des informations pertinentes, fiables et contrôlées. Toutefois, AllianzGI France ne saurait être tenue responsable, de quelque façon que ce soit, de tout dommage direct ou indirect résultant de l’usage de la présente publication ou des informations qu’elle contient. Document non contractuel. www.allianzgi.fr 13 Analyses et tendances Notes ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................... 14 15 Document édité et communiqué par Allianz Global Investors France S.A. Ce document est réalisé à titre d’information et ne saurait constituer une offre commerciale ou de conseil d’ordre juridique ou fiscal. Avant toute décision d’investissement, un investisseur devrait consulter son conseiller financier pour évaluer l’investissement et s’assurer de l’adéquation à l’investissement en fonction de sa situation, son profil de risque et ses objectifs. Les opinions développées, ainsi que les données du portefeuille ou du contexte économique, sont représentatives au jour indiqué et sont donc susceptibles d’être modifiées à tout moment sans préavis. AllianzGI France s’efforce d’utiliser des informations pertinentes, fiables et contrôlées. Toutefois, AllianzGI France ne saurait être tenue responsable, de quelque façon que ce soit, de tout dommage direct ou indirect résultant de l’usage de la présente publication ou des informations qu’elle contient. Document non contractuel. www.allianzgi.fr RETRAITE PART III Allianz Global Investors France est une Société de Gestion de portefeuille agréée par la Commission des Opérations de Bourse le 30 juin 1997 sous le numéro GP-97-063. Société Anonyme au capital de 10 159 600 euros – RCS Paris 352 820 252 – Siège Social : 20 rue Le Peletier, 75444 Paris Cedex 09.