MODULE DE FORMATION Volume 15(10), août 2007
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tout simplement plus continuer». Par contre, elle nie
avoir eu des idéations suicidaires ou un plan précis pour
se suicider. Elle a perdu tout intérêt ou plaisir dans ses
activités de la vie quotidienne. Elle décrit des pensées
anxieuses et elle est très critique face à elle-même. Elle
se réveille tôt le matin, a perdu l’appétit et a de la
difficulté à se concentrer.
Son histoire médicale révèle des épisodes de dépression
au cours des dernières années avec un épisode sévère
il y a trois ans alors qu’elle préparait des examens
pendant ses années d’études en nursing. À cette
époque, elle a reçu de l’aide du service de santé des
étudiants et a vu un thérapeute pendant quelques
semaines. Chantal s’est progressivement améliorée
sans médicament. En raison de ses problèmes
médicaux, elle a pu reprendre ses examens un peu plus
tard et elle les a facilement réussis. Le deuxième
«épisode terrible» de dépression est survenu une année
plus tard et elle a alors été traitée avec de la paroxétine
(Paxil ). Elle pense que cela ne l’a pas réellement aidée,
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car elle a eu plusieurs effets désagréables (céphalées,
nausées, étourdissement); ce traitement a été cessé
après trois mois. Entre-temps, elle se sentait mieux et
avait repris ses études.
Autrement, elle est en bonne santé: TA à 116/76 mmHg
et pouls régulier à 84. Chantal prend uniquement des
contraceptifs oraux.
À quoi songeriez-vous à cette étape?
Quelles questions plus précises pourriez-vous poser
à Chantal?
Deuxième partie
En poussant un peu plus votre questionnaire, Chantal a
mentionné des symptômes de dépression, souvent
associés à de l’anxiété, présents depuis plusieurs
années bien avant les épisodes qu’elle a connus
pendant ses études de nursing. Parce que la paroxétine
n’a pas été efficace, on a commencé 50 mg de sertraline
par jour. En moins de quelques semaines, l’amélioration
a été surprenante. Chantal dit qu’elle avait beaucoup
plus d’énergie et se sentait surexcitée. Elle a repris son
programme d’exercices, a recommencé à peindre en
plus de faire plusieurs travaux dans son appartement.
Par contre, deux semaines plus tard, elle a mentionné
qu’elle redevenait dépressive.
Que feriez-vous maintenant?
Cas numéro 2: Benoît F., âgé de 21 ans
Benoît, ses parents et ses frères et soeurs sont vos
patients depuis plusieurs années. La mère de Benoît
vous a appelé la semaine dernière en disant qu’il était
revenu à la maison trois semaines seulement après le
début de sa session, et qu’elle s’inquiétait, car elle croit
qu’il est déprimé. Vous donnez un rendez-vous à Benoît
pour une évaluation urgente. Il dit qu’il n’est pas déprimé
présentement et ne décrit pas de symptômes de
dépression. Il mentionne que ses parents sont fâchés
parce qu’il a récemment rejoint le mouvement «des
chrétiens régénérés» (born-again Christian). Benoît a
réalisé que ces dernières années, il a perdu son temps
à fumer continuellement de la marijuana sans but précis
dans la vie. Il dit aussi que sa vie est maintenant sur la
bonne voie et qu’il veut aider d’autres personnes à
trouver Dieu. Lors de l’entrevue, il parlait sans arrêt,
était difficile à interrompre et ses pensées «étaient
complètement désorganisées». Par contre, il ne
semblait pas psychotique. Il a refusé un rendez-vous de
suivi en disant qu’il reviendrait s’il se sentait déprimé.
Une semaine plus tard, la mère de Benoît vous l’amène
à nouveau. Au milieu de la nuit dernière, Benoît s’est
présenté au domicile de son ancienne amie et a insisté
pour lui parler. Il lui a dit qu’il avait besoin d’elle pour
sauver les habitants de l’Afrique. La famille de son ex-
amie a eu peur de son comportement et a téléphoné à la
mère de Benoît. Sa mère vous demande maintenant ce
qu’elle devrait faire.
Quelle information serait importante pour votre
évaluation?
Quelles seraient les étapes suivantes?
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
CONTEXTE
Classification
1. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux (DSM-IV) établit les différentes catégories
du trouble bipolaire de la façon suivante: 1,2
• bipolaire de type I: un épisode maniaque ou plus
ou des épisodes mixtes maniaques/dépressifs;
les épisodes de dépression ne sont pas requis
pour poser ce diagnostic, mais sont
habituellement présents. Les symptômes de
l’humeur doivent causer des difficultés
significatives de fonctionnement ou de détresse
•bipolaire de type II: un épisode de dépression
majeure ou plus avec au moins un épisode
hypomaniaque. Les symptômes de l’humeur
doivent causer des difficultés significatives de
fonctionnement ou de détresse
•trouble bipolaire non spécifié: inclut un sous-
type du trouble bipolaire avec trouble
schizoaffectif et les symptômes bipolaires sont
associés avec la cyclothymie, l’abus de